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Poésie

Posts Tagged ‘quotidien’

Scène quotidienne (Maram al-Masri)

Posted by arbrealettres sur 31 mai 2023




    
Scène quotidienne:
Une file d’attente devant la boulangerie,
des bruits d’explosions.

Tout fuit.
Même les arbres
commencent à arracher leurs racines pour courir.

Sauf la faim.
Elle s’en fiche
et continue son attente
pour acheter
le pain.

(Maram al-Masri)

Recueil: Elle va nue la liberté
Editions: Bruno Doucey

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LA LIBERTÉ (Ghyslayne Bourdois)

Posted by arbrealettres sur 22 mai 2023




    
LA LIBERTÉ

Je suis le parfum de la pluie,
Je suis la fleur dans la prairie,
Je suis la caresse du vent,
L’envie qui chasse les tourments.

Je suis un oiseau migrateur
Volant du nord à l’équateur,
Je suis la ligne d’horizon,
Je suis le fruit de la passion.

Je suis la soif qui vous étreint
Dans vos combats au quotidien,
Je suis la force et l’espérance,
Parfois même la délivrance.

Je ne suis pas inaccessible,
Jour après jour tout est possible,
Je suis le cri qui vous libère
Quand vous ployez sous vos misères

Je suis le rêve inaccompli,
Votre lumière dans la nuit,
Je suis un chant d’éternité,
Je suis l’hymne de la liberté.

(Ghyslayne Bourdois)

Recueil: Anthologie poétique 2019 volume 2
Editions: Flammes Vives

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NOUS VIVIONS (Joyce Mansour)

Posted by arbrealettres sur 10 avril 2023




    
NOUS VIVIONS…

Nous vivions englués au plafond
Suffoqués par les vapeurs rances exhalées de la vie quotidienne
Nous vivions rivés aux plus basses profondeurs de la nuit
Nos peaux séchées par la fumée des passions
Nous tournions autour du pôle lucide de l’insomnie
Jumelés par l’angoisse séparés par l’extase
Vivant notre mort dans le goulot de la tombe

(Joyce Mansour)

Recueil: Le livre d’or de la poésie française contemporaine
Editions: Marabout

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Regarder cette divinité sylvestre (Belinda Cannone)

Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2022



Illustration: Belinda Cannone
    
Regarder cette divinité sylvestre
(façon de lui rendre hommage)
est manière de prière matinale :

devant mon lare,
toute pensée étrangère me quitte,
je glisse en mon for intérieur.
À la fois identique à lui-même
et nouveau par quelque élément changeant,
il m’invite à un exercice quotidien de vigilance.

Attention, concentration, émerveillement :
n’est-ce pas la source de toute poésie ?

(Belinda Cannone)

 

Recueil: Un chêne
Traduction:
Editions: Le vistemboir

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Rwanda (Alain Boudet)

Posted by arbrealettres sur 31 octobre 2022




    
Rwanda

Encore un enfant
qui s’écroule

Encore mille enfants
émiettés par la guerre

Leurs yeux n’ont vu que l’incroyable
que l’innommable quotidien

Terre engraissée des longs massacres
où les corps n’ont aucun repos
que la mort portée par les fièvres

Terre abreuvée
des larmes rouges de l’innocence
exsangue et nue

Il en faudra
des nuits de sources des nuits lavées
sans hurlements
pour cicatriser les regards
blessés d’horreurs et de misère

Il en faudra des nuits sans peur
des nuits de mousse et de douceur
pour bercer les gorges à vif
et l’écorchure de leurs yeux

Il en faudra
du temps
pour les réconcilier avec l’enfance

(Alain Boudet)

Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse

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POÈME D’AMOUR (Maurice Fombeure)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



Georges Jeanclos L'Extase  [800x600]

POÈME D’AMOUR

Je te ferai ce soir un poème d’amour
Où l’on verra ton ombre apparaître à la rime
Mes désirs rouleront ainsi que des tambours
Dans l’odeur du sommeil et des algues marines

Viens. Tu seras pour moi l’orbe éclatant du monde,
D’étendards déployés claquant dans tes regards
Sur tes cheveux au vent, noirs escadrons de l’ombre
La neige des baisers légère comme un cil

Tu es mon Amérique immense et familière,
Mon ciel extravasé. J’adore mon vautour
Grande femme bruissant de soies et de lumières
Je suis parti vers toi sans espoir de retour

Parmi l’adoration des fleurs et des abeilles,
Sur les étés stridents, sur l’automne incertain
Je te retrouve en moi plus vivante, et pareille
A ce que j’ai toujours espéré du destin
Ô mon pain quotidien, ma sereine merveille.

(Maurice Fombeure)

Illustration: Georges Jeanclos

 

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Vivre tout évènement quotidien (Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2022



Illustration: ArbreaPhotos
    
Vivre tout évènement quotidien
dans les coordonnées de l’éternité,
c’est pour moi la poésie

(Guillevic)

Recueil: Pff! ça sert à quoi la poésie ?!
Traduction:
Editions: Rue du Monde

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LE JOUR OÙ TOUT SE BRISE EN TOI (Cécile Coulon)

Posted by arbrealettres sur 22 mars 2022



Illustration: Bing Wright
    
LE JOUR OÙ TOUT SE BRISE EN TOI

Le jour où tout se brise en toi
est un jour de vacances, ou bien
un jour de bureau, ou encore
un jour de retrouvailles, un jour
de famille, d’amis, de mariage ou de sexe.

Le jour où tout se brise en toi
ressemble aux autres jours de l’année : bien
sûr il y eut des signes de cet effondrement
mais tout est toujours sur le point de
s’effondrer, les immeubles, les piles de
linge propre, les actions en bourse,
alors pourquoi accorder à ces alarmes
quotidiennes la moindre importance ?

Le jour où tout se brise en toi —
je dis bien « tout » car il ne s’agit pas seulement
du coeur cassé comme le cou d’une volaille
la veille d’un dimanche à la campagne,
je parle du corps, de l’os du genou à celui de la mâchoire,
je parle de l’âme dans ses derniers retranchements,
je parle des plaies qui s’ouvrent, toutes en même temps.
Je parle de la raison qui se jette contre les murs,
du crâne mordu du sommet au
menton, des doigts de la main gauche
pliés entre ceux de la main droite.

Le jour où tout se brise en toi,
le pire n’est pas la quantité ahurissante de larmes
que tu bois des paupières à la bouche,
ni la migraine qui paralyse le visage et la nuque,
le pire, le jour où tout se brise en toi,
c’est le langage qu’on abandonne pour
des reniflements, le langage qu’on roue de coups
pour qu’il cesse d’aboyer ses mots d’amour
et de respect, le langage qu’on étouffe
dans la pornographie, le langage auquel on croyait tant
qui s’effondre avec le reste.

Le jour où tout se brise en toi
tu t’en veux si fort d’y avoir cru.

(Cécile Coulon)

Recueil: Noir Volcan
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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Cela (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 11 janvier 2022



Illustration
    
cela
comment le nommer
comment l’inscrire
en un poème

cela
qui fissure
chaque instant
me coupe
du quotidien
vide de sa substance
ce qui m’est accordé

cela
qui me porte
me jette en affamé
à la rencontre de la vie
fait monter
au-devant de mes pas
cette lumière
que je ne peux atteindre

cela
qui me tient
en exil
qui m’embrase
brûle mon sang
d’une telle avidité

cela
comment le nommer
le traduire
comment répandre
son feu dans mes mots

(Charles Juliet)

Recueil: Pour plus de lumière anthologie personnelle
Traduction:
Editions: Gallimard

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RÉVEIL (Harry Martinson)

Posted by arbrealettres sur 8 juin 2021




    
RÉVEIL

Tout est si gris et tristement quotidien,
ici, que mon coeur est prêt à se fendre
— Il me semble que j’ai perdu quelque chose
alors que je n’avais rien à perdre.

Mais, à bien y réfléchir, si :
j’ai perdu, je crois,
mon âme d’enfant.

(Harry Martinson)

 

Recueil: Le livre des cent poèmes
Traduction: Traduit du suédois par Caroline Chevallier et Philippe Bouquet
Editions: Cénomane

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