L’oncle Itze vient d’apprendre
Le métier de tailleur,
Changeant de vieilles hardes
En habits flambant neufs,
Changeant de vieilles hardes
En habits flambant neufs.
Dans un village arrive
Avec aiguille et fil,
Il y pose une affiche :
Je raccommode habits,
Il y pose une affiche :
Je raccommode habits.
Accroupi sur la table
L’oncle, hébété, découd,
Coupe et colle inlassable
Les pièces bout à bout,
Coupe et colle inlassable
Les pièces bout à bout.
Rapiécé le village
Vers un autre il s’en fut,
Tant qu’enfin sa main lâche
Tout le pays cousu,
Tant qu’enfin sa main lâche
Tout le pays cousu.
L’oncle Itze vient d’apprendre
Le métier de tailleur
Changeant de vieilles hardes
En habits flambant neufs.
(Moshe Kulbak)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard