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Poésie

Posts Tagged ‘race’

BIBLE BELT (Langston Hughes)

Posted by arbrealettres sur 23 avril 2023




    
BIBLE BELT

Quel dommage ce serait si Jésus
Revenait et qu’il était noir.
Il y a tant d’églises
Où il ne pourrait prier
Aux États-Unis,
Où l’accès aux Noirs,
Baptisés ou non,
Est refusé.
Où la race, non la religion,
Est glorifiée.
Mais dites-le —
Et vous pourriez être
Crucifié.

***

BIBLE BELT

It would be too bad if Jesus
Were to come back black.
There are so many churches
Where he could not pray
In the U.S.A.,
Where entrance to Negroes,
No matter how sanctified,
Is denied.
Where race, not religion,
Is glorified.
But say it—
You may be
Crucified.

(Langston Hughes)

Recueil: La panthère et le fouet
Traduction: Pascal Neveu
Editions: YPSILON

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Qu’est-ce qui te fait errer dans la nuit printanière? (Heinrich Heine)

Posted by arbrealettres sur 15 mars 2023



 
    
Qu’est-ce qui te fait errer dans la nuit printanière?
Tu as rendu folles toutes les fleurs,
Les violettes, comme elles sont effrayées !
Les roses rougissent de honte,
Les lys sont blêmes comme la mort,
Ils se plaignent, hésitent et s’arrêtent !

Ô, chère lune, de quelle race pieuse
Sont donc les fleurs ! Elles ont raison,
Ce que j’ai fait est mal !
Mais pouvais-je savoir qu’elles écoutaient
Quand, enivré d’un brûlant amour,
Je parlais avec les étoiles là-haut?

(Heinrich Heine)

Recueil: Nouveaux poèmes
Traduction: Anne-Sophie et Jean Guégan
Editions: Gallimard

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Pour qui parle le poète ? (Grégory Rateau)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2023



Illustration: René Baumer
    
Pour qui parle le poète ?

Où est-il celui qui parlait le langage des astres ?
Celui capable de réformer le monde
Ou de l’embraser d’un souffle acide
De l’enrouler d’un bon mot
Jusqu’à l’implosion des sens
De faire de tout ce qui était
Cendres incandescentes

Où es-tu ?

Toi le dernier Nadir
Fais-nous entendre ta voix
Tu ne peux plus t’adresser qu’à une poignée d’hommes
Tu dois parler à tous
Descends de ton Zénith
De ta copieuse bibliothèque
Reviens-nous d’Abyssinie
Avec de l’or autour de la taille
Distribue tes trésors au peuple
Accompagne-les dans leur retraite
Mais il est peut-être déjà trop tard
Car voici venu le temps des nombrilistes
Des briseurs de rêves
Dans ta silencieuse fureur
Tu nous as tourné le dos à tous
Sans distinction aucune
Ton verbe est à présent inaudible
Ta race est devenue la triste risée des puissants
Invente donc un nouveau langage
Libère-nous des mères abusives
Des costumes étriqués
Embarque-nous dans tes soirs bleus d’été
Fais de chaque vision
Notre éternité

Reviens-nous
Toi l’enfant
Le voyant
Le dernier mendiant

(Grégory Rateau)

 

Recueil: Conspiration du réel
Traduction:
Editions: Unicité

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Deux mois (Hippolyte Taine)

Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022




Illustration: ArbreaPhotos
    
Deux mois

Les petits ont deux mois; fourrés comme des ours,
Lustrés comme des loirs, ils sont bien de leur race.
Juin flambe en eux, jamais leur souplesse n’est lasse ;
Il faut à leurs ébats les seize heures des jours.

Dressant leurs reins arqués sur leurs pieds de velours
Ils s’affrontent; soudain, l’un à l’autre s’enlace;
Ils roulent; tous leurs jeux sont des assauts de grâce;
Auprès d’eux les chevreuils bondissants semblent lourds.

La grâce en les enfants, la beauté dans les roses,
La nature impuissante en ses métamorphoses,
N’a que deux fois produit le chef-d’oeuvre parfait.

Hors d’elle, l’art vagit empêtré dans ses langes.
Qu’a fait l’orgueil humain ? les peintres, qu’ont-ils fait ?
Corrège, des amours, et Raphaël, des anges !

(Hippolyte Taine)

Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus

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Griot de ma race (Ndèye Coumba Diakhaté)

Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020



Ndèye Coumba Diakhaté
    
Griot de ma race

Je suis griot de ma race :
Poète, troubadour;
Je chante très haut ma race, mon sang,
Qui clame qui je suis.

Je suis… bois d’ébène,
Que ne consume le feu lent du mensonge.
Je suis… la latérite rouge du sang farouche de mes ancêtres.

Je suis… la brousse inviolée,
Royaume des singes hurleurs.

Pas le Nègre des bas quartiers,
Relégué dans la fange fétide, la suie qui colle;
Là-bas, dans la ville grise, qui accable, qui tue.

Je suis… qui tu ignores :
Soleil sans leurre; pas de néon hypocrite.
Je suis… le clair de lune serein, complice des ébats nocturnes,

Je suis le sang qui galope, se cabre d’impatience
Dans le dédale de mes artères. Je suis qui tu ignores.
Je crache sur l’esprit immonde.

Et voici que je romps les chaînes,
Et le silence menteur
Que tu jetas sur moi.

(Ndèye Coumba Diakhaté)

 

Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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HOMMAGE A JEROME BOSCH (Gérard Noiret)

Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020




HOMMAGE A JEROME BOSCH

Deux rats pour chaque habitant,
en surface personne n’y prend garde.
Et les jolies femmes traversent les Tuileries,
pendant qu’une race
cuirassée de caoutchouc
défend pas à pas les galeries,
usant de pièges et de poisons
auxquels s’adaptent les bêtes.

(Gérard Noiret)

Illustration: Jérôme Bosch

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TU VIENS D’AVOIR VINGT ANS (Christian Arabian)

Posted by arbrealettres sur 1 mai 2020



 

Guy Baron_l_adolescente [1280x768]

TU VIENS D’AVOIR VINGT ANS

Quand l’amour a plus d’importance
Que le grondement de la violence
Il n’y a ni couleur ni race
Ni jeuness’ qui ne se lève en masse
La route qui mène chez toi
Passe peut-êtr’ par le combat
Si tu m’appell’s je serai là
Tu peux compter sur moi.

Puisque c’est ton anniversaire
Je veux ce soir lever mon verre
Tu viens juste d’avoir vingt ans
Ton pays tout autant

Nous ferons jaillir l’espérance
Comme la colombe au ciel s’élance
Nos coeurs n’auront aucune peine
A découvrir un jardin sans haine
Et puis le temps redeviendra

C’est le renouveau
On a fatigué les jeunes chevaux
Cueilli le muguet, coupé les lilas
Oublié le froid de la Saint-Nicolas
Longtemps asservi
Le sang des forêts renaît à la vie
Et dans les fourrés, venue s’égarer
Une biche à pas menus fait l’ingénue.

(Christian Arabian)

Illustration: Guy Baron

 

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LA LIMACE (Raymond Queneau)

Posted by arbrealettres sur 7 avril 2020




    
LA LIMACE

Limace pure et sans tache
dont la bave trace dans le dédale des bourraches
son espace tout en surface
limace vorace dont la fringale
ravage la salade automnale
limace âme sagace
semblable aux sargasses humaines
limace brave qui perpétue ta race
vivace malgré la haine du campagnard
limace trisyllabe limace méconnue
il faut te donner un peu d’affection
pour que tu continues paisiblement ton chemin
et que sur ta face s’efface la trace de ton angoisse
et celle de ta bave aussi
sur les soucis

(Raymond Queneau)

 

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Aux morts (Charles Leconte de Lisle)

Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2019



 

Ettore Aldo Del Vigo 13

Aux morts

Après l’apothéose après les gémonies,
Pour le vorace oubli marqués du même sceau,
Multitudes sans voix, vains noms, races finies,
Feuilles du noble chêne ou de l’humble arbrisseau ;

Vous dont nul n’a connu les mornes agonies,
Vous qui brûliez d’un feu sacré dès le berceau,
Lâches, saints et héros, brutes, mâles génies,
Ajoutés au fumier des siècles par monceau ;

Ô lugubres troupeaux des morts, je vous envie,
Si, quand l’immense espace est en proie à la vie,
Léguant votre misère à de vils héritiers,

Vous goûtez à jamais, hôtes d’un noir mystère,
L’irrévocable paix inconnue à la terre,
Et si la grande nuit vous garde tout entiers !

(Charles Leconte de Lisle)

Illustration: Ettore Aldo Del Vigo

 

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Caravane (Bedir-Khan)

Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2018



Caravane

La caravane passe
Entourée d’une cadence,
D’un silence,
D’un rythme sans écho.

Liant les pays et les races,
Laissant sous leurs pas
Des mesures égales.

(Bedir-Khan)


Illustration

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