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DANS L’ESTUAIRE VOGUE LE NAVIRE (Zhu Xi)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023



Illustration: Dai Dunbang
    
DANS L’ESTUAIRE VOGUE LE NAVIRE

La nuit dernière sur le petit navire : un ciré pour la pluie,
Plein fleuve de vent et de vagues : à la nuit qu’y faire ?
Ce matin seul, on veut rouler la toile pour regarder,
Rien n’a changé : des montagnes bleues et des bois verts partout.

***

(Zhu Xi) (1130-1200)

Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise

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Le grillon (Jean-Pierre Claris de Florian)

Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2020




    
Le grillon

Un pauvre petit grillon
Caché dans l’herbe fleurie
Regardait un papillon
Voltigeant dans la prairie.
L’insecte ailé brillait des plus vives couleurs ;
L’azur, le pourpre et l’or éclataient sur ses ailes ;
Jeune, beau, petit-maître, il court de fleurs en fleurs ;
Prenant et quittant les plus belles.
Ah ! Disait le grillon, que son sort et le mien
Sont différents ! Dame nature
Pour lui fit tout et pour moi rien.
Je n’ai point de talent, encor moins de figure ;
Nul ne prend garde à moi, l’on m’ignore ici bas :
Autant vaudrait n’exister pas.
Comme il parlait, dans la prairie
Arrive une troupe d’enfants ;
Aussitôt les voilà courants
Après ce papillon dont ils ont tous envie.
Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l’attraper.
L’insecte vainement cherche à leur échapper,
Il devient bientôt leur conquête.
L’un le saisit par l’aile, un autre par le corps ;
Un troisième survient et le prend par la tête.
Il ne fallait pas tant d’efforts
Pour déchirer la pauvre bête.
Oh ! Oh ! Dit le grillon, je ne suis plus fâché ;
Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.
Combien je vais aimer ma retraite profonde !
Pour vivre heureux vivons caché.

(Jean-Pierre Claris de Florian)

 

Recueil: Fables
Traduction:
Editions:

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On n’en finit jamais avec la lune (Eugène Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2020



Illustration: Alix
    
On n’en finit jamais
Avec la lune.

On a beau la regarder,
La peindre, écrire sur elle,

Lui parler,
Essayer de la caresser,

Lui tourner le dos,
L’insulter,

Quand elle est là
Elle nous verse son lait,

Quand elle n’y est pas,
Son lait nous manque.

(Eugène Guillevic)

 

Recueil: Art poétique précédé de Paroi et suivi de Le Chant
Traduction:
Editions: Gallimard

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Regarde l’oiseau voler (Yves Mabin Chennevière)

Posted by arbrealettres sur 12 février 2018




    
— Regarde l’oiseau voler,
tes yeux s’emparent de son vol,
plus sûrement que ta main,
si elle tenait l’oiseau ;

Regarde la mer étale,
tes yeux s’emparent de sa couleur,
plus sûrement qu’un seau d’enfant,
s’il le remplissait d’eau ;

Regarde la rose s’ouvrir,
tes narines s’emparent de son parfum
plus sûrement que la serre
où la fleur se cultive ;

Qui détient ne tient rien,
qui libère s’empare,
le vent est plus dans les cheveux qu’il mêle
que dans le ballon qu’il gonfle ;

(Yves Mabin Chennevière)

 

Recueil: Variations du sensible
Traduction:
Editions: De la Différence

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