Posts Tagged ‘ralentir’
Posted by arbrealettres sur 15 octobre 2019

Illustration : Philippe Geluck
Dire ce que l’on pense et si l’on ne pense pas
Parler quand même pour meubler
Ce que les meubles sont dans la maison
Les mots le sont dans le silence
Le silence est une maison à meubler de mots
Une fois meublé le silence parle
Il parle le langage des meubles
Avec tous ces meubles dans la bouche
Il est parfois difficile de dire de prononcer
Les meubles ralentissent arrêtent les mots
Tu ne dois pas parler quand tu as la bouche
Pleine de meubles
(Gilles Weinzaepflen)
Recueil: Noël Jivaro
Traduction:
Editions: Le clou dans le fer
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Posted in humour, méditations | Tagué: (Gilles Weinzaepflen), arrêter, bouche, difficile, dire, langage, maison, meuble, meubler, mot, parler, penser, prononcer, ralentir, silence | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 août 2019
Chaque plume sur l’autre rayonne
et te diapre et t’accroît en épaules
d’une aile à l’autre échange de torches
quand te bouscule l’orage en foule
de l’envergure l’ireuse joie
par à-coups argentés tremble et s’ouvre
hausse les dieux affamés de foudre
les ralentit et leurs pas retourne
(Bernard Manciet)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Bernard Manciet), affamé, aile, échange, diapré, foudre, joie, plume, ralentir, rayonner, retourner, s'accroître, s'ouvrir, torche, trembler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018

La Prière d’un païen
Ah! ne ralentis pas tes flammes;
Réchauffe mon coeur engourdi,
Volupté, torture des âmes!
Diva! Supplicem exaudi!
Déesse dans l’air répandue,
Flamme dans notre souterrain!
Exauce une âme morfondue,
Qui te consacre un chant d’airain.
Volupté, sois toujours ma reine!
Prends le masque d’une sirène
Faite de chair et de velours,
Ou verse-moi tes sommeils lourds
Dans le vin informe et mystique,
Volupté, fantôme élastique!
(Charles Baudelaire)
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Baudelaire), âme, élastique, chair, coeur, déesse, engourdi, fantôme, flamme, lourd, masque, mystique, païen, prière, ralentir, réchauffer, reine, sirène, sommeil, souterrain, torture, velours, vin, volupté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 février 2018

PROMENADE
À Emmanuel des Essarts.
Ce n’est pas d’hier que d’exquises poses
Me l’ont révélée, un jour qu’en rêvant
J’allais écouter les chansons du vent.
Ce n’est pas d’hier que les teintes roses
Qui passent parfois sur sa joue en fleur
M’ont parlé matin, aurore, fraîcheur,
Que ses clairs yeux bleus et sa chevelure
Noire, sur la nuque et sur le front blancs,
Ont fait naître en moi les désirs troublants
Que, dans ses repos et dans son allure,
Un charme absolu, chaste, impérieux,
Pour toute autre qu’Elle a voilé mes yeux.
Ce n’est pas d’hier. Puis le cours des choses
S’assombrit. Je crus à jamais les roses
Mortes au brutal labour du canon.
Alors j’aurais pu tomber sous les balles
Sans que son nom vînt sur mes lèvres pâles
— Car je ne sais pas encore son nom.
Puis l’étude austère aux heures inertes,
L’ennui de l’été dans les ombres vertes,
M’ont fait oublier d’y penser souvent.
Voici refleurir, comme avant ces drames,
Les bleuets, les lys, les roses, les femmes,
Et puis Elle avec sa beauté d’avant.
*
Dans le grand jardin, quand je vous retrouve,
Si je ralentis, pour vous voir, mes pas,
Peureuse ou moqueuse, oh ! ne fuyez pas !
Me craindre ?… Depuis que cet amour couve
En mon coeur, je n’ai même pas osé
Rêver votre bras sur le mien posé.
Qu’est-ce que je viens faire en votre vie,
Intrus désoeuvré ? Voilà votre enfant
Qui joue à vos pieds et qui vous défend.
Aussi, j’ai compris, vous ayant suivie,
Ce qu’ont demandé vos yeux bleus et doux :
« Mon destin est fait, que me voulez-vous ? »
Mais, c’est bien assez, pour qu’en moi frissonne
L’ancien idéal et sa floraison
De vous voir passer sur mon horizon !
Car l’âme, à l’étroit dans votre personne,
Dépasse la chair et rayonne autour,
— Aurore où s’abreuve et croît mon amour.
Diamants tremblant aux bords des corolles,
Fleur des pêches, nacre, or des papillons
S’effacent pour peu que nous les froissions.
Ne craignez donc pas d’entreprises folles,
Car je resterai, si cela vous plaît,
Esclave lointain, inconnu, muet.
(Charles Cros)
Illustration: Alexander Ye Pavlovets
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), absolu, allure, amour, aurore, austère, balle, beauté, canon, chair, chanson, charmé, chaste, clair, comprendre, couver, craindre, désir, destin, diamant, drame, esclave, exquise, front, inerte, jardin, labour, lointain, nacre, oublier, papillon, pêche, posé, promenade, ralentir, rayonner, révéler, rêver, refleurir, repos, rester, retrouver, s'abreuver, suivre, tremblant, vent, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 février 2018

Illustration: Paul Emile Chabas
VISION
I
Au matin, bien reposée,
Tu fuis, rieuse, et tu cueilles
Les muguets blancs, dont les feuilles
Ont des perles de rosée.
Les vertes pousses des chênes
Dans ta blonde chevelure
Empêchent ta libre allure
Vers les clairière prochaines.
Mais tu romps, faisant la moue,
L’audace de chaque branche
Qu’attiraient ta nuque blanche
Et les roses de ta joue.
Ta robe est prise à cet arbre,
Et les griffes de la haie
Tracent parfois une raie
Rouge, sur ton cou de marbre.
II
Laisse déchirer tes voiles.
Qui es-tu, fraîche fillette,
Dont le regard clair reflète
Le soleil et les étoiles?
Maintenant te voilà nue.
Et tu vas, rieuse encore,
Vers l’endroit d’où vient l’aurore;
Et toi, d’où es-tu venue?
Mais tu ralentis ta course
Songeuse et flairant la brise.
Délicieuse surprise,
Entends le bruit de la source.
Alors frissonnante, heureuse
En te suspendant aux saules,
Tu glisses jusqu’aux épaules,
Dans l’eau caressante et creuse.
Là-bas, quelle fleur superbe!
On dirait comme un lys double;
Mais l’eau, tout autour est trouble
Pleine de joncs mous et d’herbe.
III
Je t’ai suivie en satyre,
Et caché, je te regarde,
Blanche, dans l’eau babillarde;
Mais ce nénuphar t’attire.
Tu prends ce faux lys, ce traître.
Et les joncs t’ont enlacée.
Oh! mon coeur et ma pensée
Avec toi vont disparaître!
Les roseaux, l’herbe, la boue
M’arrêtent contre la rive.
Faut-il que je te survive
Sans avoir baisé ta joue?
Alors, s’il faut que tu meures,
Dis-moi comment tu t’appelles,
Belle, plus que toutes belles!
Ton nom remplira mes heures.
« Ami, je suis l’Espérance.
Mes bras sur mon sein se glacent. »
Et les grenouilles coassent
Dans l’étang d’indifférence.
(Charles Cros)
Recueil: Le Collier de griffes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), allure, ami, appeler, attirer, audace, aurore, étang, étoile, baiser, belle, blanc, blond, branche, bras, brise, bruit, chêne, chevelure, clair, clairière, coeur, course, cueillir, déchirer, délicieux, disparaître, empêcher, enlacer, entendre, espérance, feuille, fillette, fleur, fuir, grenouille, griffe, haie, heureux, indifférence, jonc, joue, libre, matin, moue, mourir, muguet, nom, nue, nuque, pensée, perle, poussé, prochain, ralentir, refléter, regard, repose, rieur, rompre, rosée, rose, satyre, se glacer, sein, soleil, source, superbe, surprise, survivre, vert, vision, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 février 2018

LE POSEUR DE QUESTIONS
Très loin, dans le dedans de mon écorce chaude,
dans le noir embrouillé des veines et du sang,
le poseur de questions tourne en rond, tourne et rôde
il veut savoir pourquoi tous ces gens ces passants ?
Le mort que je serai s’étonne d’être en vie,
du chat sur ses genoux qui ronronne pour rien,
du grand ciel sans raison, du gros vent malappris
qui bouscule l’ormeau et se calme pour rien.
Un cheval roux pourquoi ? Pourquoi un sapin vert ?
Et pourquoi ce monsieur qui fait une addition,
qui compte : un soleil, deux chiens, trois piverts,
qui compte sur ses doigts pleins de suppositions ?
Il compte sur ses doigts, mais perd dans ses calculs
sa raison de compter, sa raison de rêver,
sa raison d’être là, tout pesant de scrupules,
et d’être homme vivant sans qu’on l’ait invité.
Ainsi que le soleil ou sa flamme caresse
et blesse ou bien guérit le nageur incertain
ainsi de notre mort qui ralentit ou presse
le pas de nos destins
Il ne faut pas tromper les cavaliers du sort
et leurs chevaux légers comme l’écume au vent
Ne passez pas le temps à mentir à la mort
c’est un jeu décevant
Ne passez pas vos jours à vous passer de vie
Ne passez pas l’amour à vous passer de temps
Ne passez pas le temps à attendre la nuit
ni les neiges d’antan
Car votre mort en vous se moque de vos pièges
et se glisse au serré du plus tendre baiser
remonte à la surface et plus vive que liège
plus souple que l’osier
s’empare de ce coeur qui se croyait léger
l’alourdit le surprend le presse et le défait
et fait de ce vivant de vivre soulagé
un mort très stupéfait.
(Claude Roy)
Illustration: Arnold Böcklin
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Claude Roy), addition, amour, attendre, écorce, caresser, chien, compter, dedans, flamme, loin, mort, neige, nuit, piège, pivert, question, ralentir, s'emparer, sapin, se moquer, soleil, soulagé, stupéfait, temps, tromper, vivant, vive | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 16 septembre 2017

Illustration: Ron Mueck
Je fus le temps
Je fus le temps de ces métamorphoses,
d’une saison à l’autre plus exquises,
le pèlerin d’une mer sans limites.
Je naviguais par une force obscure,
je m’inscrivais sur la page du Temps
sans que les mots ralentissent ma course.
Un goéland m’invitait à le suivre.
Il dérivait plus vite que le vent
pour déjouer tous mes itinéraires.
J’ai navigué par la rame et le vin.
Où fut le rêve, où fut l’errance, où furent
des cris perdus les miettes éparses ?
Ai-je existé dans l’autre imaginaire ?
Suis-je le roi de mon île engloutie ?
Surgi des eaux, ne suis-je qu’un mirage ?
Lorsque le Temps jette ses mouches mortes,
je vois le ciel qui s’ouvre comme un ventre.
Il faut crier mais les cris sont taris.
Éternité : le nom de mon périple.
La terre seule est mesure des jours.
Nous échangeons des paroles perdues
pour oublier le vertige final.
(Robert Sabatier)
Recueil: Oeuvres poétiques complètes
Editions: Albin Michel
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Sabatier), île, cri, crier, dériver, eau, englouti, exquis, final, force, goëland, limite, métamorphose, mer, miette, mirage, mort, mot, mouche, naviguer, obscur, oublier, page, pélerin, périple, perdu, ralentir, rame, roi, saison, suivre, tari, temps, vertige, vin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 août 2017

Illustration: Rafal Olbinski
un ossuaire transparent
dans le coeur du coeur noir
où s’effondrent les sphinx
où je te retrouve
dans le coeur du coeur noir
dans le sang tremblé des choses
là où respire ta pénombre
par le frémissement
d’une note unique
où tu ralentis
comme un siècle de silence
dans le la de ta lumière
au plus vif du vivant
dans le coeur du coeur noir
c’est l’offrande assoiffée
(Zéno Bianu)
Recueil: Infiniment proche
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), assoiffé, coeur, frémisement, là, lumière, noir, note, offrande, ossuaire, pénombre, ralentir, respirer, retrouver, s'effondrer, sang, siècle, silence, Sphinx, transparent, tremble, unique, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 avril 2017

J’ai pour te bâtir un tombeau
des mots du soleil et des rêves,
rien qui appartienne au poids du monde
rien qui t’impose une mort enchaînée,
rien qui ralentisse ta course plus haut
que tous les sommets.
(André Velter)
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Posted in poésie | Tagué: (André Velter), appartenir, bâtir, course, enchaîné, imposer, monde, mort, mot, poids, ralentir, rêve, soleil, sommet, tombeau | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2017

On le prend sur le fait, le changement ruisselant des humeurs.
Tout à coup, la joie est là, révélée, avant qu’on ne l’ait sentie.
Il ne faut plus que la reconnaître. Mais quelques minutes plus tard,
sans se briser, elle ralentit, s’immobilise en quelque embrouillamini,
où elle trouve une attache forte et dont elle ne peut se défaire,
rôdant autour sans profit.
[…]
Lentement, une mélancolie, traversant une mélancolie, rencontre
plus loin une mélancolie qui se fond et se rallonge en une nouvelle mélancolie.
Les chars sont embourbés. Tout afflige. Tout « repousse ».
Mélancolie ne désemplit plus.
(Henri Michaux)
Découvert chez Lara ici
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Posted in méditations | Tagué: (Henri Michaux), affliger, attaché, changement, char, désemplir, de défaire, embourbé, embrouillamini, humeur, joie, mélancolie, prendre, ralentir, révélée, rôder, reconnaître, rencontre, repousser, ruisseler, s'immobiliser, se briser, sentir | 2 Comments »