se nomme jusqu’à moi
orage flammé d’iris
promène ses bras nus
rade en randonnée
prodigue ses algues
aux retraits délictueux
écartement d’une bouche
s’échoue sur sa proie
appelant toute l’ouverture
(Mohammed Dib)
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2022
se nomme jusqu’à moi
orage flammé d’iris
promène ses bras nus
rade en randonnée
prodigue ses algues
aux retraits délictueux
écartement d’une bouche
s’échoue sur sa proie
appelant toute l’ouverture
(Mohammed Dib)
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Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2021
Les Rois Mages
Avancerons-nous aussi vite que l’étoile
La randonnée n’a-t-elle pas assez duré
Réussirons-nous enfin à l’égarer
cette lueur au milieu de la lune et des bêtes
qui ne s’impatiente pas
La neige avait tissé les pays du retour
avec ses fleurs fondues où se perd la mémoire
De nouveaux compagnons se mêlaient à la troupe
qui sortaient des arbres comme les bûcherons
Le Juif errant peinait, aux blessures bafouées
Des fourrures couvraient le roi noir malade à mourir
Le pasteur de la faim est avec nous
Ses yeux bleus éclairent son manteau d’épluchures
et le troupeau rageur des enfants prisonniers
Nous allions voir la joie nous l’avons cru
la joie du monde née dans une maison par ici
C’était au commencement … Maintenant on ne parle pas
Nous allions délivrer un tombeau radieux
marqué d’une croix par les torches dans la forêt
Le pays n’est pas sűr les châteaux se glissent derrière nous
Pas de feu dans l’âtre des relais Les frontières
remuent à l’aube par les coups défendus
Nos paumes qui ont brisé les tempêtes de sable
sont trouées par la charançon et j’ai peur de la nuit
Ceux qui nous attendaient dans le vent de la route
se sont lassés le chœur se tourne contre nous
Par les banlieues fermées à l’aube les pays sans amour
nous avançons mêlés à tous et séparés
Sous les lourdes paupières de l’espérance
La peur haletait comme une haridelle
Nous arriverons trop tard le massacre est commencé
les innocents sont couchés dans l’herbe
Et chaque jour, nous remuons des flaques dans les contrées
Et la rumeur se creuse des morts non secourus
qui avaient espéré en notre diligence
Tout l’encens a pourri dans les boîtes en ivoire
et l’or a caillé nos cœurs comme du lait
La jeune fille s’est donnée aux soldats
que nous gardions dans l’arche pour le rayonnement
pour le sourire de sa face
Nous sommes perdus On nous a fait de faux rapports
C’est depuis le début du voyage
Il n’y avait pas de route il n’y a pas de lumière
Seul un épi d’or surgi du songe
que le poids de nos chutes n’a pas su gonfler
Et nous poursuivons en murmurant contre nous
tous le trois brouillés autant qu’un seul
peut l’être avec lui-même
Et le monde rêve à travers notre marche
dans l’herbe des bas-lieux
et ils espèrent
quand nous nous sommes trompés de chemin
Egarés dans les moires du temps – les durs méandres
qu’anime le sourire de l’Enfant –
chevaliers à la poursuite de la fuyante naissance
du futur qui nous guide comme un toucheur de bœufs
je maudis l’aventure je voudrais retourner
vers la maison et le platane
pour boire l’eau de mon puits que ne trouble pas la lune
et m’accomplir sur mes terrasses toujours égales
dans la fraîcheur immobile de mon ombre…
Mais je ne puis guérir d’un appel insensé.
(André Frénaud)
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), appel, arche, avancer, aventure, égaré, égarer, étoile, bête, blessure, boeuf, boire, chute, coeur, commencement, compagnon, eau, encens, enfant, espérance, espérer, forêt, fourrure, fraîcheur, futur, guérir, guider, haleter, immobile, insensé, lait, lueur, lune, malade, méandre, mémoire, mort, mourir, naissance, neige, ombre, paupière, peur, pourri, poursuite, prisonnier, puits, randonnée, rayonnement, retour, roi, roi mage, s'accomplir, s'impatienter, sable, se tromper, soldat, sourire, tempête, tisser, torche, troubler, troupeau | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 novembre 2018
Mouvante place des hommes
Où sommes-nous ?
Dans la tempérance d’une rivière
Dans la démesure des torrents
Dans le compas de l’oeil
Dans les brumes de la chair
Dans l’attelage des monstres
Dans les mains sans épine
Dans les nasses du doute
Dans la force des granges
Dans l’angoisse qui mobilise
Dans la peur qui engloutit
Dans le foisonnement du corps
vivier qui fonde l’esprit
Dans le songe insulaire
Dans le rêve faiseur d’hommes
Dans la dissolution des mots
Dans le tissu de la parole
Dans les randonnées du sang
Dans la réunion du coeur ?
Où sommes-nous ?
Où aucun ciel ne peut prétendre !
(Andrée Chedid)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), angoisse, attelage, épine, brumes, chair, ciel, coeur, compas, démesure, dissolution, doute, engloutir, esprit, fonder, force, grange, main, mobiliser, monstre, nasse, où, oeil, prétendre, randonnée, réunion, rivière, sang, tempérance, torrent, vivier | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2018
L’HOMME FERTILE
L’astre n’a que ses randonnées
Pas de graines au corps minéral
Mais l’homme fertile
Déborde
De ce qui ne s’achève pas.
(Andrée Chedid)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), astre, corps, déborder, fertile, graine, homme, minéral, randonnée, s'achever | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 29 septembre 2018
Pas encore mort!
Sur mon grabat, après la randonnée!
Crépuscule automnal
(Bashô)
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Bashô), crépuscule, grabat, mort, randonnée | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018
RANDONNÉE
Merci pour cette poignée de jours d’avril
pour le vent blanc qui souffle
pour la terre sombre et les herbes entremêlées
et la fille qui marche à mes côtés
(Au pays des douze collines, Irlande)
*
ROAD FRAGMENT
My thanks for this handful of April days
for the white wind blowing
for the dark earth and the tangled grass
and the girl beside me walking
(Twelve Ben Country, Ireland)
(Kenneth White)
Posted in poésie | Tagué: (Kenneth White), avril, colline, fille, herbe, poignée, randonnée, sombre, souffler, terre, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2018
Illustration: Hiramatsu Reiji
Buvant seul sous la lune
Parmi les fleurs un pichet de vin
Seul à boire sans un compagnon
Levant ma coupe, je salue la lune :
Avec mon ombre, nous sommes trois
La lune pourtant ne sait point boire
C’est en vain que l’ombre me suit
Honorons cependant ombre et lune :
La joie ne dure qu’un printemps!
Je chante et la lune musarde
Je danse et mon ombre s’ébat
Éveillés, nous jouissons l’un de l’autre
Et ivres, chacun va son chemin…
Retrouvailles sur la Voie lactée :
A jamais, randonnée sans attaches !
(Li Bo)
Posted in poésie | Tagué: (Li Bo), attaché, boire, chanter, chemin, coupe, danser, durer, fleur, honorer, ivre, joie, jouir, lune, musard, ombre, pichet, printemps, randonnée, retrouvailles, s'ébattre, saluer, seul, vin, Voie Lactée | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2017
LA TERRE, RÊVEUR SOLITAIRE
La Terre, rêveur solitaire,
Ne va-t-elle plus t’inspirer,
Ni plus t’inviter la Nature
Si nul feu ne peut t’embraser?
Sans cesse ton esprit parcourt
Des régions obscures pour toi;
Renonce à ces randonnées vaines :
Reviens demeurer avec moi.
Je sais que mes brises des monts
Toujours t’enchantent, puis t’apaisent;
Je sais que mon soleil t’est cher
Malgré ton ondoyant vouloir.
Quand le jour se fond dans le soir
Et déserte le ciel d’été,
J’ai vu ton esprit prosterné
Dans une idolâtre ferveur.
Pour t’avoir guetté à toute heure,
Je sais mon souverain empire,
Je sais mon magique pouvoir
De bannir au loin tes ennuis.
S’il est peu de coeurs ici-bas
Que dévore autant la langueur,
Nul plus que toi ne brigue un Ciel
A l’image de cette terre.
Laisse mes vents te caresser;
Laisse que je sois ta compagne;
Toi que ne satisfait rien d’autre,
Reviens demeurer avec moi.
***
SHALL EARTH NO MORE INSPlRE THEE
Shall Earth no more inspire thee,
Thou lonely dreamer now?
Since passion may not fire thee
Shall Nature cease to bow?
Thy mind is ever moving
In regions dark to thee;
Recall its useless roving—
Come back and dwell with me.
I know my mountain-breezes
Enchant and soothe thee still—
I know my sunshine pleases
Despite thy wayward will.
When day with evening blending
Sinks from the summer sky,
I’ve seen thy spirit bending
In fond idolatry.
I’ve watched thee every hour;
I know my mighty sway,
I know my magic power
To drive thy griefs away.
Few hearts to mortals given
On earth so wildly pine;
Yet none would ask a Heaven
More like this Earth than thine.
Then let my winds caress thee;
Thy comrade let me be—
Since nought beside can bless thee,
Return and dwell with me.
(Emily Brontë)
Recueil: Poèmes
Traduction: Pierre Leyris
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Emily Brontë), apaiser, été, bannir, briguer, brise, campagne, caresser, cher, ciel, coeur, déserter, dévorer, demeurer, embraser, empire, enchanter, ennui, esprit, ferveur, feu, guetter, image, inspirer, inviter, jour, laisser, langueur, magique, mont, nature, obscur, ondoyant, parcourir, pouvoir, prosterné, randonnée, région, rêveur, renoncer, revenir, sans cesse, satisfaire, se fondre, soir, soleil, solitaire, souverain, terre, vain, vent, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2017
Illustration: ArbreaPhotos
Les chemins mènent tous au secret.
Ils s’infléchissent à quelque tournant,
on marche ainsi en pays réel
et puis soudain hors du temps mesurable.
On se retrouve enrichi de quelque épaisseur de vie étrange
comme si l’on avait déjà vécu plusieurs existences.
Pays à la brisure du crépuscule
comme s’il voulait signifier qu’il est tard
mais toujours temps.
On ramène alors de ces sortes de regards, de ces voyages,
la connaissance de l’être dilaté,
perméable au possible, un réel annexé, magnifié.
Dans ces randonnées en pays de vertige,
toujours hâtives, on grandit.
Il reste de ces fulgurations une ivresse toujours plus menaçante,
une drogue plus exigeante qui demande, au péril de la vie,
toujours plus d’audace.
C’est la vie multipliée dans les humbles choses
qui débouchent sur la largesse et l’illumination.
Alors le respect devient amour.
(Jean Malrieu)
Recueil: EN PAYS DE VERTIGE
Editions: Le Verbe et l’Empreinte
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean Malrieu), amour, audace, épaisseur, étrange, brisure, chemin, connaissance, crépuscule, déboucher, dilaté, drogué, enrichi, existence, fulguration, humble, illumination, ivresse, largesse, magnifié, marcher, mesurable, multiplié, pays, péril, ramener, randonnée, réel, regard, respect, s'infléchir, se retrouver, secret, signifier, tard, temps, tournant, vertige, vie, vivre, voyage | Leave a Comment »