Posts Tagged ‘rang’
Posted by arbrealettres sur 6 mars 2023

Illustration: Mustapha Farroukh
Les maisons sont alignées
les unes contre les autres sur plusieurs rangs
et font rempart, forment village.
Quelques prétentieuses un peu belles,
s’isolent et grelottent.
(Laurent Graff)
Recueil: Au nom de sa majesté
Editions: Le dilettante
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Laurent Graff), aligner, beau, former, grelotter, maison, prétentieux, rang, rempart, s'isoler, village | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Piao, prince de Pai-ma
Afflictions du coeur et tourments de l’âme,
Demeurez au-dehors — je ne dirai plus rien !
Les yeux de l’homme bravent l’horizon des Quatre Mer
Dix mille lis ne sont pour lui que porte voisine.
L’amour fraternel ne saurait déserter
Et la distance nous ramène sans cesse au plus près.
Il serait vain de partager nos lits,
Sans avoir jamais partagé nos peurs et nos joies.
L’angoisse trop couvée n’apporte que maux et fièvres.
Infantilité ! Sentimentalité de femme !
Mais le sang et la chair à jamais séparés
Hurlent en moi amertume et peine.
Amertume et peine — que sont ces regards du cœur ?
Les décrets du Ciel n’apportent que désespoir.
Inutile donc de courir les rangs immortels.
Maître Sung nous a fait rêver trop longtemps.
Changements et malheurs sont sur nous.
Qui pourrait bien vivre au-delà de cent ans ?
Nous sommes séparés — ce sera pour toujours.
Mais j’attends encore tes mains dans les miennes.
Prince, prends soin de ton corps digne.
Et puissions-nous, ensemble,
Connaître les jours aux cheveux blancs.
Je retourne mes larmes et retrouve ma route.
Mon pinceau scelle mes voeux de vie belle.
Au revoir désormais.
(Zao Zhi)
(192-232)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Zao Zhi), affliction, amertume, amour, angoisse, apporter, attendre, au-dehors, au-delà, au-revoir, âme, beau, blanc, braver, chair, changement, cheveux, ciel, coeur, connaître, corps, courir, couver, décret, déserter, désespoir, demeurer, digne, dire, distance, ensemble, femme, fièvre, fraternel, homme, horizon, hurler, immortel, infantilité, inutile, joie, jour, larme, li, lit, longtemps, maître, main, mal, malheur, mer, partager, peine, peur, pinceau, porte, pouvoir, près, prince, ramener, rang, rêver, regard, retourner, retrouver, rien, route, sang, sans cesse, savoir, séparer, sceller, sentimentalité, soin, toujours, tourment, vain, vie, vivre, voeu, voisin, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
À l’ombre des pins et des cyprès
La sagesse reçue des Anciens
M’accorda une vie humaine.
Elle m’invita, pauvre créature, jusqu’au palais
À tenir un humble rang dans le quartier des femmes.
J’ai joui de la grâce profuse du saint souverain,
Recueillant la faveur radieuse du soleil et de la lune.
Les rais brûlants de l’astre pourpre posés sur moi,
Je reçus la haute bénédiction dans le Pavillon de Zeng Shen.
Abandonnée à l’espoir de jours heureux,
Je délaçais mon souffle, éveillée comme endormie.
Mais les décrets du Ciel — qui pourra jamais les infléchir ?
Avant de les savoir, le soleil voilait sa lumière
Et me laissait déjà dans l’ombre du soir.
Je gardais la bonté du roi qui demeurait mon seul asile
Et mes fautes ne me conduisirent pas à l’exil.
J’ai servi l’impératrice douairière dans le palais d’orient
Et pris ma place parmi les suivantes de la Confiance éternelle.
J’aidais à laver les rideaux, à balayer le sol souillé
Et ma tâche se poursuit ainsi jusqu’au terme mortel.
Alors mes os trouveront repos au pied de la colline.
Et l’ombre vacillante des pins et des cyprès couvrira ma tombe.
(Pan Qi Yu)
(1er siècle avant J.-C.)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Pan Qi Yu), abandonner, accorder, aider, ancien, asile, astre, éternel, éveillé, balayer, bénédiction, bonté, brûler, ciel, colline, conduire, confiance, couvrir, créature, cyprès, décret, délacer, demeurer, douairière, endormi, espoir, exil, faute, faveur, femme, garder, grâce, heureux, humain, humble, impratrice, infléchir, inviter, jouir, jour, laver, lumière, lune, mortel, ombre, Orient, os, palais, pauvre, pavillon, pied, pin, place, poser, pourpre, pouvoir, profus, quartier, radieux, rai, rang, recevoir, recueillir, repos, rideau, roi, sagesse, saint, savoir, se poursuivre, servir, sol, soleil, souffle, souiller, souverain, suivante, tache, tenir, terme, tombe, trouver, vaciller, vie, voiler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 octobre 2022

Des signes en rang
doués de vie au fil de l’eau
à la chair de poule
canards et cygnes à la dérive
(Hamid Tibouchi)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Hamid Tibouchi), canard, chair de poule, cygne, dérive, eau, rang, signe, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 mai 2022

Tous couchés en rangs
Sans partage.
À bien voir les soldats,
Où sont les nôtres ? Et les autres ?
Il était Blanc — le voilà rouge Rouge de sang.
C’était un Rouge — le voilà blanc Blanc de mort.
(Marina Tsvétaïéva)
Recueil: Insomnie et autres poèmes
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Marina Tsvétaïeva), autre, blanc, couché, mort, nôtre, partage, rang, rouge, sang, soldat | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2020

Le bœuf, le cheval et l’âne
Un bœuf, un baudet, un cheval,
Se disputaient la préséance.
Un baudet ! Direz-vous, tant d’orgueil lui sied mal.
À qui l’orgueil sied-il ? Et qui de nous ne pense
Valoir ceux que le rang, les talents, la naissance,
Élèvent au-dessus de nous ?
Le bœuf, d’un ton modeste et doux,
Alléguait ses nombreux services,
Sa force, sa docilité ;
Le coursier sa valeur, ses nobles exercices ;
Et l’âne son utilité.
Prenons, dit le cheval, les hommes pour arbitres :
En voici venir trois, exposons-leur nos titres.
Si deux sont d’un avis, le procès est jugé.
Les trois hommes venus, notre bœuf est chargé
D’être le rapporteur ; il explique l’affaire,
Et demande le jugement.
Un des juges choisis, maquignon bas-normand,
Crie aussitôt : la chose est claire,
Le cheval a gagné. Non pas, mon cher confrère,
Dit le second jugeur, c’était un gros meunier,
L’âne doit marcher le premier ;
Tout autre avis serait d’une injustice extrême.
Oh que nenni, dit le troisième,
Fermier de sa paroisse et riche laboureur ;
Au bœuf appartient cet honneur.
Quoi ! Reprend le coursier écumant de colère ;
Votre avis n’est dicté que par votre intérêt !
Eh mais ! Dit le normand, par qui donc, s’il vous plaît ?
N’est-ce pas le code ordinaire ?
(Jean-Pierre Claris de Florian)
Recueil: Fables
Traduction:
Editions:
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Claris de Florian), affaire, alléguer, arbitre, au-dessus, avis, âne, écumer, élever, baudet, bienséance, boeuf, cheval, clair, code, colère, confrère, coursier, dicter, docile, doux, exercice, expliquer, exposer, extrême, fermier, force, gagner, honneur, injustice, intérêt, juger, laboureur, maquignon, meunier, modeste, naissance, noble, ordinaire, orgueil, paroisse, rang, rapporteur, riche, se disputer, service, talent, titre, ton, utilité, valeur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020
CONTE DU SOLEIL ET DE LA ROUTE
(À une petite fille)
— Un peu plus d’ombre sous les marronniers des places,
Un peu plus de soleil sur la grande route lasse…
Des noces passeront, aux « beaux jours » étouffants,
sur la grand’route, au grand soleil, et sur deux rangs.
De très longs cortèges de noces campagnardes
avec de beaux habits dont tout le monde parle
Et de petits enfants, dans la noce, effarés,
auront de très petits « gros chagrins » ignorés…
— Je songe à l’Un, petit garçon, qui me ressemble
et, les matins légers de printemps, sous les trembles,
à cause du ciel tiède et des haies d’églantiers,
parce qu’il était seul, qu’on l’avait invité,
se prenait à rêver à la noce d’Été :
« … On me mettra peut-être – on l’a dit – avec Elle
qui me fait pleurer dans mon lit, et qui est belle…
(Si vous saviez – les soirs, quelquefois – ô mamans,
les pleurs de tristesse et d’amour de vos enfants !)
« … J’aurai mon grand chapeau de paille neuve et blanche ;
sur mon bras la dentelle envolée de sa manche… »
— Et je rêve son rêve aux habits de Dimanche.
« … Oh ! le beau temps d’amour et d’Été qu’il fera,
Et qu’elle sera douce et penchée, à mon bras.
J’irai à petits pas. Je tiendrai son ombrelle.
Très doucement, je lui dirai « Mademoiselle »
d’abord – Et puis, le soir, peut-être, j’oserai,
si l’étape est très longue, et si le soir est frais,
serrer si fort son bras, et lui dire si près,
à perdre haleine, et sans chercher, des mots si vrais
qu’elle en aura « ses » yeux mouillés – des mots si tendres
qu’elle me répondra, sans que personne entende… »
— Et je songe, à présent, aux mariées pas jolies
qu’on voit, les matins chauds, descendre des mairies
Sur la route aveuglante, en musique, et traîner
des couples en cortège, aux habits étrennés.
Et je songe, dans la poussière de leurs traînes
où passent, deux à deux, les fillettes hautaines
les fillettes en blanc, aux manches de dentelles,
Et les garçons venus des grandes Villes – laids,
avec de laids bouquets de fleurs artificielles,
— je songe aux petits gars oubliés, affolés
qu’on n’a mis, « au dernier moment », avec personne
— aux petits gars des bourgs, amoureux bousculés
par le cortège au pas ridicule et rythmé
— aux petits gars qui ne s’en vont avec personne
dans le cortège qui s’en va, fier et traîné
vers l’allégresse sans raison, là-bas, qui sonne.
— Et tout petits, tout éperdus, le long des rangs,
ne peuvent même plus retrouver leurs mamans.
— Un surtout… qui me ressemble de plus en plus !
un surtout, que je vois – un surtout… a perdu
au grand vent poussiéreux, au grand soleil de joie,
son beau chapeau tout neuf, blanc de paille et de soie
et je le vois… sur la route… qui court après
– et perd le défilé des « Messieurs » et des « Dames » –
court après – et fait rire de lui – court après,
aveuglé de soleil, de poussière et de larmes…
(Alain Fournier)
Recueil: Miracles
Traduction:
Editions:
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Alain-Fournier), affoler, amour, artificiel, aveugler, églantier, éperdu, étape, étouffant, étrenner, beau, blanc, bourg, bousculer, bras, campagnard, chagrin, chapeau, chaud, chercher, ciel, conte, cortège, couple, dame, défilé, dentelle, descendre, dimanche, doux, effaré, enfant, envoler, fillette, fleur, frais, gars, grand, habit, haie, haleine, hautain, ignorer, inviter, joie, joli, jour, lais, larme, las, léger, mademoiselle, mairie, maman, manche, Marie, marronnier, matin, messieur, mot, mouiller, musique, neuf, noce, ombre, ombrelle, oser, paille, passer, perdre, personne, petite fille, place, pleur, pleurer, poussière, poussiéreux, rang, répondre, rêver, ressembler, retrouver, ridicule, rire, route, rythme, se ressembler, soie, soir, soleil, tendre, tiède, traîne, traîner, tremble, tristesse, vent, ville, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020

AVEC L’HERBE
À Berthold Mahn
Ah ! que je vous regarde avec des yeux fervents,
Arbres grandis ici et là sans contrainte,
Mes frères qu’on n’a pas comptés et mis en rangs
Et qui mêlez doucement vos bras et vos têtes !
Que je ne te force pas à tomber avant l’heure,
Petite feuille d’or qui rêves en te berçant ;
Tu naquis pour danser dans l’air et la lumière,
Reste jusqu’à la fin de ta danse et de ton sang !
Ah ! et toi, gazon vif, herbe populeuse, heureux peuple
Que font jouer les vents et l’ombre des nuages ;
Clémence de la terre ! Espérance invincible
Qui renaît de la cendre et qui perce la neige !
Qu’en toi je m’agenouille et que je cache en toi,
Herbe, ma face d’homme qui fait fuir les bêtes !
Que je sois confondu à ta taille ; et ta loi,
Que je la réapprenne et qu’elle me relève !
Brins verts contre ma bouche et que mon souffle fait trembler,
Je vous confie la détresse de l’homme
Et la honte où il est d’avoir encore abandonné
Le soin de son royaume au rebut des âmes.
Herbe que rajeunit et lave chaque aurore,
Je convie en ton cœur les cœurs toujours aimants ;
Je convie en ton cœur ces peuples vieux qui pleurent,
Repliés sous un joug sanglant !
(Charles Vildrac)
Recueil: Chants du désespéré (1914-1920) –
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Charles Vildrac), abandonner, aimer, air, arbre, aurore, âme, bête, bercer, bouche, bras, brin, cacher, cendre, clémence, coeur, compter, confier, confondre, contrainte, convier, danse, danser, détresse, doux, espérance, face, fervent, feuille, forcer, frère, fuir, gazon, grandir, herbe, heureux, homme, honte, invincible, jouer, joug, laver, lumière, mêler, naître, neige, nuage, ombre, or, percer, peuple, pleurer, populeux, rajeunir, rang, réapprendre, rêver, rebut, regarder, renaître, replier, rester, royaume, s'agenouiller, sang, sanglant, se relever, soin, souffle, taille, tête, terre, tomber, trembler, vent, vert, vieux, vif, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020

Illustration
Emmène-moi voir Guignol
Maman
J’ai fini mes croquignoles’
Et j’ai des sous dans ma tirelire
Emmène-moi voir Guignol !
Emmène-moi voir Guignol
Que je te regarde rire.
L’oeil à vif et toutes tes dents
Folichonnes sur deux rangs.
Quand tu vois Guignol
Qui donne des coups de bâton dans les cieux
Tu rigoles
Comme une casserole
Qui danse sur le feu !
Et des fois tu pleures tellement tu ris
Tu pousses des cris de colibri
Tu ris, tu pleures quand Ratapoil
Met la moustache du gendarme !
Et quelques-unes de tes larmes
Luisantes comme la rosée du matin
Ça fait des petites étoiles
Qui tombent sur ma main…
(René de Obaldia)
Recueil: Innocentines
Traduction:
Editions: Gracet & Fasquelle
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (René De Obaldia), étoile, bâton, casserole, ciel, coup, croquignole, danser, dent, emmener, feu, folichon, gendarme, Guignol, larme, luire, main, maman, matin, moustache, oeil, pleurer, rang, regarder, rigoler, rire, rosée, sou, tirelire, tomber, vif | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 mars 2020

Illustration: Agnieszka Szuba
BONSOIR
Que la lune est belle à midi
c’est l’été au coin du feu
quand le vent ronfle dans le désert
et qu’il fait nuit dans vos cheveux
Arbres plantés comme l’espoir
au bord des routes en rang d’oignons
pluie qui protège la pensée
petites sources infatigables dormez-vous
Au matin gris suivi de tous les escargots
de la veille et du lendemain
j’avance au son des trompettes
Dormez-vous dormons-nous
dormirons-nous encore comme les sacristains
Les rêves ne finissent jamais vous dormez
les yeux ouverts et les membres en désordre
On a frappé à votre porte
C’est déjà le matin
c’est toujours le matin
(Philippe Soupault)
Recueil: Poèmes et poésies
Traduction:
Editions: Grasset
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Philippe Soupault), arbre, avancer, été, beau, bonsoir, cheveux, coin, désert, désordre, dormir, escargot, espoir, feu, finir, frapper, gris, infatigable, lendemain, lune, matin, membre, midi, nuit, oignon, ouvrir, pensée, planter, pluie, porte, protéger, rang, rêve, ronfler, route, sacristain, son, source, suivre, trompette, veille, vent, yeux | Leave a Comment »