Posts Tagged ‘ravin’
Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2022
Illustration: Catherine Ernst
L’HORLOGE DES RAVINS
Le niveau monte
jusqu’à ce que le débordement commence
alors un bassin au-dessous
monte à son tour
et se déverse bientôt
dans une vasque inférieure
clepsydre de la Nature
(Michel Butor)
Recueil: Montagnes en gestation
Traduction:
Editions: Notari
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Butor), au-dessous, bassin, bientôt, clepsydre, commencer, débordement, horloge, inférieur, monter, nature, niveau, ravin, se déverser, tour, vasque | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022

Illustration
Peut-être, quand viendra la nuit
Vais-je poser mes mains autour de ton visage?
Une lampe assourdie balancera le vent
Qui monte des ravins d’octobre avec la pluie
Tu t’approcheras, nue, entre les murs bâtis
Mais je ne connaîtrai de toi que ton visage.
Je retiendrai l’instant comme une écluse haute
Capable d’emporter deux corps dans un courant
Je dirai la raison sourde des marécages
Croupis dans une attente à goût d’orage et d’eau.
Je tiens la nuit contre ma bouche
D’un souffle si léger, si pur
Qu’il entretient le feu des pierres.
Un geste pourrait dévaster
Les jardins en pente du jour;
Le plus court hasard nous tuerait
En ce territoire incertain.
Je reste en vie si loin de toi
Mon absente, ma déferlante
Parce qu’aux confins fous du sang
Luit le pavot bleu du plaisir.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Luc Bérimont), absent, assourdir, attente, autour, écluse, balancer, bâtir, bleu, bouche, capable, confins, connaître, corps, courant, court, croupir, déferler, dévaster, dire, eau, emporter, entretenir, feu, fou, geste, goût, hasard, haut, incertain, instant, jardin, jour, lampe, léger, loin, luire, main, marécage, monter, mur, nu, nuit, octobre, orage, pavot, pente, peut-être, pierre, plaisir, pluie, poser, pur, raison, ravin, rester, retenir, s'approcher, sang, souffle, sourd, tenir, territoire, tuer, venir, vent, vie, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022

Logis de Yi-gong dans le temple Da-yu
Le Maître Juste, pratiquant du Chan
A sa demeure sur un mont boisé
Volets ouverts : le haut pic s’élance
Au bas du seuil se creusent les ravins
A l’heure du couchant nimbé de pluie
L’ombre verte descend sur la cour
Épouser la pureté d’un lotus :
Son âme que nulle boue n’entache
(Meng Hao-ran)
Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Meng Hao-ran), âme, épouser, boisé, boue, couchant, cour, demeure, descendre, entacher, juste, logis, lotus, maître, mont, nimbé, pic, pratiquant, pureté, ravin, s'élance, se creuser, seuil, temple, volet | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juin 2021

J’AIME TA LETTRE
J’aime ta lettre, plus douce que l’après-midi du Samedi
Et les vacances, ta parole de songe bleu.
La fragrance des mangues me monte à la nuque
Et comme un vin de palme un soir d’orage, l’arôme féminin des goyaves.
Les tempêtes suscitent les humeurs, le palais blanc s’ébranle dans ses assises de basalte
L’on est long à dormir, allongé sous la lampe sous la violette du Cap.
La saison s’est annoncée sur les toits aux vents violents du Sud-Ouest
Tendue de tornades, pétrie de passions.
Les roses altières les lauriers-roses délacent leurs derniers parfums
Signares à la fin du bal
Les fleurs se fanent délicates des bauhinias tigrées
Quand les tamariniers aux senteurs de citron allument leurs étoiles d’or.
Du ravin monte, assaillant mes narines, l’odeur des serpents noirs
Qui intronise l’hivernage.
Dans le parc les paons pavoisent, en la saison des amours.
Rutilent dessus les pelouses, pourpres princiers, les flamboyants
Aux coeurs splendides, et les grands canas d’écarlate et d’or.
M’assaillent toutes les odeurs de l’humidité primor-diale, et les pourritures opimes.
Ce sont noces de la chair et du sang — si seulement noces de l’âme, quand dans mes bras
Tu serais, mangue mûre et goyave ouverte, souffle inspirant ah ! haleine fraîche fervente…
J’aime ta lettre bleue, plus douce que l’hysope
Et sa tendresse, qui me dit que tu es m’amie.
(Léopold Sédar Senghor)
Recueil: Anthologie Poésie africaine six poètes d Afrique francophone
Traduction:
Editions: Points
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Posted in poésie | Tagué: (Léopold Sédar Senghor), aimer, allonger, allumer, altier, amie, amour, annoncer, après-midi, arome, assaillir, assise, âme, étoile, bal, basalte, blanc, bleu, bras, chair, citron, coeur, délacer, délicat, dormir, doux, féminin, flamboyant, fleur, fragrance, frais, goyaves, haleine, hivernage, humeur, humidité, hysope, introniser, lampe, laurier, lettre, mangue, monter, mur, narine, noce, noir, nuque, odeur, or, orage, palais, palme, paon, parc, parfum, parole, passion, pavoiser, pétrir, pourpre, pourriture, princier, ravin, rose, s'ébranler, saison, samedi, sang, se faner, senteur, serpent, soir, songe, splendide, susciter, tamarinier, tempête, tendre, tendresse, toit, tornade, vacances, vent, vin, violent, violet | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2021

Aux arbres
Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!
Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
Vous me connaissez, vous! – vous m’avez vu souvent,
Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,
Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.
La contemplation m’emplit le coeur d’amour.
Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
Et du même regard poursuivre en même temps,
Pensif, le front baissé, l’oeil dans l’herbe profonde,
L’étude d’un atome et l’étude du monde.
Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu!
Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,
Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,
Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,
Vous savez que je suis calme et pur comme vous.
Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s’élance,
Et je suis plein d’oubli comme vous de silence!
La haine sur mon nom répand en vain son fiel ;
Toujours, – je vous atteste, ô bois aimés du ciel! –
J’ai chassé loin de moi toute pensée amère,
Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère!
Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
Je vous aime, et vous, lierre au seuil des antres sourds,
Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,
Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives!
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime!
Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,
Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,
Forêt! c’est dans votre ombre et dans votre mystère,
C’est sous votre branchage auguste et solitaire,
Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,
Et que je veux dormir quand je m’endormirai.
(Victor Hugo)
Recueil: Cent poèmes de Vivtor Hugo
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), abriter, aimer, amer, amour, antre, apparaître, arbre, atome, attentif, attester, auguste, âme, écouter, étude, blâmer, bois, branchage, branche, bruit, buisson, cacher, calme, chasser, chêne, chercher, ciel, clairière, coeur, connaître, contemplation, convive, courir, culte, désert, Dieu, dormir, doux, emplir, en vain, entendre, entourer, envieux, esprit, feuille, fiel, fleur, forêt, foule, frissonner, front, fuit, goutte, haine, herbe, homme, humble, ignoré, joyeux, lierre, louer, mot, mousse, mystère, nature, nid, nom, nuage, obscur, occuper, oeil, oiseau, ombre, oubli, palpiter, parfum, parler, pensée, pensif, pierre, piller, plein, plume, pointe, poursuivre, profond, profondeur, pur, questionner, rameau, ravin, répandre, rêver, regard, regarder, religieux, rentrer, s'élancer, s'endormir, sépulcre, scarabée, semer, sentir, seul, silence, solitaire, solitude, sombre, source, souvent, taillis, tomber, tressaillir, vallée, vallon, vent, vert, voir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020
parce que tu étais
sincère
tu te figurais
être enraciné
dans le vrai
tu sais maintenant
quel ravin sépare
être sincère
et être authentique
(Charles Juliet)
Illustration: Maria Snrcova
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Charles Juliet), authentique, enraciner, figurer, ravin, sincère | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020

Hommes de tous les continents
à Pierre Seghers
Je sors des nuits éclaboussées de sang
Regardez mes flancs
Labourés par la faim et le feu
Je fus une terre arable
Voyez ma main calleuse,
noire
à force de pétrir le monde.
Mes yeux brûlés à l’ardeur de l’Amour.
J’étais là lorsque l’ange chassait l’ancêtre,
J’étais là lorsque les eaux mangeaient les montagnes
Encore là, lorsque Jésus réconciliait le ciel et la terre,
Toujours là, lorsque son sourire par-dessus les ravins
Nous liait au même destin.
Hommes de tous les continents
Les balles étêtent encore les roses
dans les matins de rêve.
Sorti de la nuit des fumées artificielles
Je voudrais vous chanter
Vous qui portez le ciel à bout de bras
Nous
qui nous cherchons dans le faux jour des réverbères.
Je connais moi aussi
Le froid dans les os, et la faim au ventre,
Les réveils en sursaut au cliquetis des mousquetons
Mais toujours une étoile a cligné des yeux
Les soirs d’incendie, dans les heures saoules de poudre.
Hommes de tous les continents
Portant le ciel à bout de bras,
Vous qui aimez entendre rire la femme,
Vous qui aimez regarder jouer l’enfant,
Vous qui aimez donner la main pour former la chaîne,
Les balles étêtent encore les roses
dans les matins de rêve.
(Bernard Binlin Dadié)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Bernard Binlin Dadié), aimer, amour, ancêtre, ange, arable, ardeur, artificiel, au-dessus, éclabousser, étoile, ét^éter, balle, bras, brûler, calleux, chaîne, chanter, chasser, chercher, ciel, cligner, cliquetis, connaître, continent, destin, donner, eau, enfant, faim, faux, femme, feu, flanc, froid, fumée, heure, homme, incendie, jouer, labourer, lier, main, manger, matin, monde, montagne, mousqueton, noir, nuit, os, pétrir, porter, poudre, ravin, réconcilier, réveil, réverbère, rêve, regarder, rire, rose, sang, saoûl, soir, sortir, sourire, sursaut, terre, ventre, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020

Illustration: Erich Heckel
CHANT D’UN FANTASSIN
À André Bacqué
Je voudrais être un vieillard
Que j’ai vu sur une route ;
Assis par terre au soleil
Il cassait des cailloux blancs
Entre ses jambes ouvertes.
On ne lui demandait rien
Que son travail solitaire.
Quand midi flambait les blés,
Il mangeait son pain à l’ombre.
*
Je connais, dans un ravin
Obstrué par les feuillages,
Une carrière ignorée
Où nul sentier ne conduit.
La lumière y est furtive
Et aussi la douce pluie ;
Et un seul oiseau parfois
Interroge le silence.
C’est une blessure ancienne,
Étroite, courbe et profonde
Oubliée même du ciel ;
Sous la viorne et sous la ronce
J’y voudrais vivre blotti.
*
Je voudrais être l’aveugle
Sous le porche de l’église :
Dans sa nuit sonore il chante !
Il accueille tout entier
Le temps qui circule en lui
Comme un air pur sous des voûtes.
Car il est l’heureuse épave
Tirée hors du morne fleuve
Qui ne peut plus la rouler
Dans sa haine et dans sa fange.
*
Je voudrais avoir été
Le premier soldat tombé
Le premier jour de la guerre.
(Charles Vildrac)
Recueil: Chants du désespéré (1914-1920) –
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Vildrac), accueillir, air, ancien, assis, aveuglé, église, épave, blanc, blé, blessure, blottir, caillou, carrière, casser, chant, chanter, ciel, circuler, conduire, connaître, demander, doux, fange, fantassin, feuillage, flamber, fleuve, furtif, guerre, haine, heureux, ignorer, interroger, jambe, jour, lumière, manger, midi, morne, nuit, obstruer, oiseau, ombre, oublier, ouvrir, pain, pluie, porche, premier, pur, ravin, ronce, rouler, route, sentier, silence, soldat, soleil, solitaire, sonore, temps, terre, tirer, tomber, travail, vieillard, viorne, vivre, voûte, voir, vouloir | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2020
L’écureuil
Le petit écureuil fait de la gymnastique
Sur un vieux chêne morne où foisonnent les guis.
Les rayons du soleil, maintenant alanguis,
Ont laissé le ravin dans un jour fantastique.
Le paysage est plein de stupeur extatique;
Tout s’ébauche indistinct comme dans un croquis.
Le petit écureuil fait de la gymnastique
Sur un vieux chêne morne où foisonnent les guis.
Tout à l’heure, la nuit, la grande narcotique,
Posera son pied noir sur le soleil conquis;
Mais, d’ici là, tout seul, avec un charme exquis,
Le petit écureuil fait de la gymnastique.
(Maurice Rollinat)
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Posted in poésie | Tagué: (Maurice Rollinat), alangui, écureuil, charmé, chêne, conquis, croquis, exquis, fantastique, foisonner, gui, gymnastique, narcotique, paysage, ravin, soleil | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 mars 2020
La fleur qui répète
en bordure du ravin
souviens-toi de moi,
n’a de teintes plus gaies ni plus claires
que l’espace jeté entre toi et moi.
Un son strident survient, qui nous écarte,
l’azur obstiné ne reparaît pas.
Dans la touffeur quasi visible, le funiculaire
me ramène à l’étape opposée, obscure déjà.
***
Il fiore che ripete
dall’orlo del burrato
non scordarti di me,
non ha tinte più liete né più chiare
dello spazio gettato tra me e te.
Un cigolio si sferra, ci discosta,
l’azzurro pervicace non ricompare.
Nell’afa quasi visibile mi riporta all’opposta
tappa, già buia, la funicolare.
(Eugenio Montale)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Eugenio Montale), azur, écarter, étape, bordure, claire, déjà, espace, fleur, funiculaire, gaie, moi, obscure, obstiné, opposé, ravin, répéter, reparaître, se souvenir, son, strident, teinte, toi, touffeur, visible | Leave a Comment »