Posts Tagged ‘récompense’
Posted by arbrealettres sur 12 juin 2020

Mihai Beniuc
SI JE VEUX UNE RECOMPENSE
Je ne me grise pas de l’idée d’être grand,
Et je croirais plutôt être une apparition
Comme on en voit monter au carrefour des âges
En ce monde, jamais appelées par personne.
Et si ces visions même n’ont pas de voix,
Elles sèment l’inquiétude en toute vie.
Je ne veux guère, au vrai, paraître davantage,
Quand bien même pour le silex je sois briquet
Et, pour les eaux, une suite de cataractes.
Mais je n’ai pas signé de pacte avec le diable
Pour avoir en échange une once de bonheur.
Je vais, au long du temps, calmement, à ma perte.
Si je veux une récompense, qu’elle soit
De laisser après moi le monde plus humain.
Qu’il y ait plus de pain, de livres, de lilas
Et de chaleur dans la maison du démuni,
Et, s’il se peut, je veux, non certes des miracles,
Mais de plus en plus rare la pluie des mensonges
(Mihai Beniuc)
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Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), aller, apparition, appeler, avoir, âge, échange, bonheur, briquet, calme, carrefour, cataracte, chaleur, croire, davantage, démuni, diable, eau, grand, humain, idée, inquiétude, laisser, lilas, livre, maison, mensonge, miracle, monde, monter, onde, pacte, pain, paraître, personne, perte, pluie, rare, récompense, se griser, semer, signer, silex, suite, temps, vie, vision, voix, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 mai 2020

LE CIMETIÈRE MARIN
Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée!
Ô récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux!
(Paul Valéry)
Recueil: Charmes
Traduction:
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Valéry), calme, cimetière, colombe, composer, Dieu, feu, juste, long, marcher, marin, mer, midi, palpiter, pensée, pin, récompense, recommencer, regard, toit, tombe, tranquille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 mars 2020
Nous les heureux bien assis
Au spectacle gratuit
Du Grand Théâtre à ciel ouvert
Qu’avons-nous donc fait avant
Pour être ainsi récompensés
(Pierre Albert-Birot)
Illustration: Jonathon Earl Bowser
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Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020

Âme soumise aux mystères du mouvement,
passe emportée par ton dernier regard ouvert,
passe, âme passagère dont aucune nuit n’arrêta
ni la passion, ni l’ascension, ni le sourire.
Passe : il y a la place entre les terres et les bois,
certains feux sont de ceux que nulle ombre ne peut réduire.
Où le regard s’enfonce et vibre comme un fer de lance,
l’âme pénètre et trouve obscurément sa récompense.
Prends le chemin que t’indiquera le suspens de ton coeur,
tourne avec la lumière, persévère avec les eaux,
passe avec le passage irrésistible des oiseaux,
éloigne-toi : il n’est de fin qu’en l’immobile peur.
(Philippe Jaccottet)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Philippe Jaccottet), arrêter, ascension, âme, bois, chemin, coeur, eau, emporté, fer, feu, fin, immobile, irrésistible, lance, lumière, mouvement, mystère, nuit, obscurément, oiseau, ombre, ouvert, passage, passer, passion, pénétrer, persévérer, peur, place, récompense, réduire, regard, s'éloigner, s'enfoncer, soumis, sourire, suspendre, terre, tourner, vibrer | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2019

SERVITEUR :
Miséricorde pour ton serviteur, ô Reine!
LA REINE :
La réunion est terminée et tous mes serviteurs sont partis.
Pourquoi viens-tu à une heure aussi tardive?
SERVITEUR :
Lorsque que tu en as terminé avec les autres,
c’est à moi de venir.
Que peut faire ton dernier serviteur ?
LA REINE :
Qu’espères-tu ? Il est trop tard.
SERVITEUR :
Je voudrais être le jardinier de ton jardin de fleurs.
LA REINE :
Quelle est cette folie ?
SERVITEUR :
Je ne ferai plus d’autre travail.
Je jetterai dans la poussière mes épées et mes lances.
Ne m’envoie pas dans des royaumes lointains,
ne me demande plus d’entreprendre de nouvelles conquêtes.
Nomme-moi jardinier de ton jardin de fleurs.
LA REINE :
Que feras-tu ?
SERVITEUR :
Mon service sera celui de tes loisirs.
Je garderai fraîche l’herbe du sentier où tu vas le matin,
où les fleurs impatientes de mourir sous tes pieds béniront ton passage.
Je t’installerai une balançoire entre les branches du saptaparna,
et la lune tôt levée essaiera de baiser ta robe à travers la feuillée.
J’emplirai d’huile odorante la lampe qui brûle à côté de ton lit,
et j’ornerai ton tabouret de merveilleuses décorations de santal et de pâte de safran.
LA REINE :
Que voudras-tu en récompense ?
SERVITEUR :
La permission de tenir tes petits poings pareils à de tendres boutons de lotus,
de glisser des guirlandes de fleurs autour de tes poignets,
de teindre la plante de tes pieds du jus rouge des pétales d’ashoka,
et d’en ôter, d’un baiser, le grain de poussière qui pourrait y être resté.
LA REINE :
J’exauce ta prière, mon serviteur.
Tu seras le jardinier de mon jardin de fleurs.
(Rabindranath Tagore)
Illustration: Casimir Krakowiak
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Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), baiser, bénir, conquête, fleur, guirlande, impatiente, jardin, jardinier, lance, loisir, lotus, merveilleuse, mourir, orner, pétale, poussière, prière, récompense, reine, royaume, safran, santal, service, serviteur, travail | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2019
Marguerite
Anna s’est réveillée à l’aube, et elle a pris le chemin de la prairie.
L’oiseau commence à peine son doux ramage,
les fleurs inclinent encore leur tête trempée de rosée.
Anna étend ses regards de tous côtés et elle les arrête sur une marguerite.
C’était bien la plus jolie marguerite du pré,
fraîche épanouie sur sa tige mignonne,
elle regardait doucement le ciel.
Voilà, se dit Anna, celle qu’il faut consulter.
Belle marguerite, ajouta-t-elle, en se penchant vers la blanche devineresse,
vous allez m’apprendre mon secret.
M’aime-t-il?
Et elle arracha la première feuille.
Aussitôt elle entendit la marguerite qui poussait un petit cri plaintif
et lui disait:
Comme toi j’ai été jeune et jolie, petite Anna;
comme toi j’ai vécu et j’ai aimé.
Ludwig ne s’adressa pas à une fleur
pour savoir si je l’aimais.
Il me le demanda lui-même, tous les jours
m’arrachant une syllabe de ce mot amour,
me forçant peu à peu à le lui dire.
Comme tu enlèves mes feuilles une à une,
il m’enleva un à un tous ces doux sentiments
qui sont la protection de l’innocence.
Mon pauvre coeur resta seul et nu,
comme va rester ma corolle,
et je souffrais, je regrettais mes blanches feuilles,
mes doux sentiments.
Ne fais point de mal à la marguerite, petite Anna,
car la marguerite est ta soeur;
laisse la vivre de la vie que Dieu lui a donnée.
En récompense, je te dirai mon secret.
Les hommes traitent les femmes comme les marguerites;
ils veulent aussi avoir une réponse à la double question:
m’aime-t-elle? ne m’aime-t-elle pas?
Jeune fille ne réponds jamais.
Les hommes te rejetteraient après t’avoir effeuillée.
(J.J. Grandville)
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Posted in poésie | Tagué: (J.J. Grandville), aimer, amour, arracher, chemin, cri, effeuiller, feuille, innocence, marguerite, oiseau, plaintif, prairie, question, récompense, réponse, regretter, secret, sentiment, soeur, syllabe | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 juillet 2019

Mère, pour toi je ferai un collier de perles
avec les larmes de mon chagrin.
Pour couvrir tes pieds les étoiles
ont ciselé leurs annelets de lumière,
mais mon don veut pendre à ton cou.
La richesse et la renommée émanent de toi;
il t’appartient de les donner et de les retenir.
Mais cette mienne tristesse est bien absolument à moi,
et quand je te l’apporte en offrande,
ta grâce vient en récompense.
(Rabindranath Tagore)
Recueil: L’offrande lyrique suivi La corbeille de fruits
Traduction: Hélène Du Pasquier et André Gide
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 14 avril 2019

Pourquoi ai-je ri cette nuit? Aucune voix ne le peut dire,
Ni Dieu ni Démon à la sévère réplique
Ne daigne répondre du haut du ciel ou du fond de l’enfer.
Alors, vers mon coeur d’homme je me tourne aussitôt.
Coeur, toi et moi, sommes ici tristes et solitaires ;
Dis, pourquoi ai-je ri ? O mortelle douleur !
O ténèbres ! ténèbres ! Toujours dois-je me lamenter,
D’interroger Ciel, Enfer et Coeur en vain ?
Pourquoi ai-je ri ? Je connais le bail de l’être,
Ma fantaisie le prolonge jusqu’à ses félicités suprêmes ;
Pourtant je voudrais à cette heure même cesser d’exister
Et voir les pompeux pavillons du monde en lambeaux.
Force, Gloire et Beauté sont superbes en vérité, mais la mort
est plus superbe encore.
La mort est la récompense hautaine de la vie.
(John Keats)
Illustration: Rockwell Kent
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Posted by arbrealettres sur 13 avril 2019

FRONTISPICE
(Pourquoi sinon)
Pourquoi
sinon
pourquoi chercher
sinon dans le vol indécis des nuages
non pas la métaphore seule
ou l’enfantin symbole mais
le sens même et le non-sens
et que faut-il craindre en vivant sinon
la foudre affreusement imitée
par la guerre et par
le conflit incessant des choses
et que faut-il enfin révérer
sinon la récompense indue
de voir d’entendre de toucher
à profusion le jour et l’ombre
ou le plaisir d’être debout
et de fouler le sol
du sable à l’herbe et de la feuille
au pavement et si parfois
nous vient la faiblesse mortelle
d’imaginer des personnes immenses
d’abord à notre image façonnées
puis s’effaçant dans l’improbable
alors c’est nous c’est nous-mêmes
orgueil et délire
c’est nous c’est nos propres reflets
qu’il nous faut dérisoire prière invoquer
car rien n’est plus sacré que
notre énigme pas à pas
et marche après marche obstinée
à gravir les
degrés de ce temple en mouvement
qui n’est autre
que l’aurore
à l’absolu calcul obéissante’
et la nuit
à nos veux de voyants aveugles révélée
hors des saisons de notre vie
et bien au-delà des
tourbillons du système des mondes
et plus loin confondant
tout l’effort de notre esprit
et tous les termes du
langage et la mesure
et la limite par la vitesse
à tous les vents de l’espace jetés
pour que règne
le temps révolu
et que la conscience
à son retour dans
l’être sans figure s’accoutume
puisque notre faiblesse démente
est pareille au passage des jours pareille
aux troupeaux affolés par l’orage pareille
à la parole trébuchante et
renversée et que dirai-je
encore de plus
sinon pourquoi ?
(Jean Tardieu)
Recueil: L’accent grave et l’accent aigu
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean Tardieu), chercher, conflit, craindre, effort, entendre, espace, esprit, faiblesse, feuille, foudre, guerre, herbe, imaginer, improbable, jeter, jour, langage, mesure, milite, monde, nuage, obéir, ombre, orage, plaisir, pourquoi, prière, récompense, révérer, reflet, sable, sacré, sinon, symbole, système, temple, toucher, tourbillon, vent, vitesse, vivre, voyant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2018
Je me soucierais peu — de Murs —
L’Univers fût-il — un Roc —
Tant que viendrait son Appel clair
De l’autre côté du Bloc —
Je creuserais — jusqu’à ce que mon Tunnel
S’ouvre soudain sur le sien —
Ma face aurait alors sa Récompense —
Mes yeux dans ses Yeux —
Mais il s’en faut d’un Cheveu —
D’un filament — d’une loi —
D’une Toile — tissée dans l’Acier —
D’un Rempart — de Paille —
D’un seuil pareil au Voile
Sur le visage de la Dame —
Mais chaque Maille — une Citadelle —
Et des Dragons — dans les Plis —
***
I had not minded — Walls —
Were Universe — one Rock —
And far I heard his silver Call
The other side the Block —
I’d tunnel — till my Groove
Pushed sudden thro’ to his —
Then my face take her Recompense —
The looking in his Eyes —
But ’tis a single Hair —
A filament — a law —
A Cobweb — wove in Adamant —
A Battlement — of Straw —
A limit like the Vail
Unto the Lady’s face —
But every Mesh — a Citadel —
And Dragons — in the Crease —
(Emily Dickinson)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Emily Dickinson), acier, appel, bloc, cheveu, citadelle, clair, creuser, dame, dragon, face, filament, moi, mur, paille, plis, récompense, rempart, roc, s'ouvrir, se soucier, toile, tunnel, univers, visage, voile | Leave a Comment »