Posted by arbrealettres sur 19 décembre 2022

Que le monde plutôt
passe sur nos lèvres
comme un refrain
que ni la mort ni les larmes
n’exemptent de ses droits
du bout des doigts
toucher à la lumière
tombée avec les couleurs de l’automne
d’un bord à l’autre
d’un malheur sans visage
trouver un pas
le vivre
comme la branche vit sa fleur
soleil bref suspendu à l’instant
je dis beauté ce pas
appel
dans l’obscur endurci
et quoi qu’il advienne
son écho dans nos nuits
est sans fin
(Jean-Pierre Siméon)
Recueil: Là où dansent les Éphémères 108 poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2021

REQUIEM POUR UN ENFANT
C’était l’automne,
tu es partie, aurais-tu donc suivi
la voie des hirondelles ?
Tu n’es pas revenue,
on aura coupé tes ailes
au seuil de l’inconnu.
C’est une histoire très ancienne,
le temps n’y pourra rien ;
un chant,
un refrain qui revient
et desserre tranquillement
les noeuds de la mémoire.
Tu es la fleur d’innocence,
tendre et douce,
mon enfant disparue,
mon soleil envolé
aux berges de l’absence.
Tu es la vague
qui murmure
des mots de marée basse
au coquillage
endormi sur la plage.
Tu es la lumière,
le mystère des matins triomphants,
un sourire transparent
à la joue mouvante des blés.
Tu es ce nuage
porté dans les bras du vent,
on dirait un oiseau pâle,
il te ressemble,
il est mon paysage,
mon rouge-gorge
en noir et blanc.
(Anne Nantet)
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Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2021

REGARD
Je regarde briller les diamants
Dans l’écrin de tes yeux.
J’écoute le vent chaud de ton sourire
Au jardin de mon coeur.
Je tente de poser mes pas quotidiens
Sur le sentier de tes pensées.
Je cueille les fruits du désir
A l’arbre de la vie.
Je sens le parfum de tes doigts
Sur la fleur de ma peau.
Regard.
Et mon esprit vagabonde
Comme un enfant sur les étoiles
Je voudrais être un lever de soleil
A l’horizon de tes rêves.
Ou le clochard d’un soir
Sur le banc de ton existence.
Je voudrais être une corde de guitare
Pour danser sur les vagues de ta main.
Le temps d’un refrain.
L’espace d’un jour.
Le temps d’un regard
D’un regard d’amour.
(Guy Dieppedalle)
Illustration: Pierre-Auguste Renoir
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2021

LE TEMPS DES CERISES
Comme on découvre en plein jour
les fragments d’un rêve,
ils insistent au portail.
Gêné, à la fenêtre, tu dis non.
Mais ils ne vendaient rien.
Ton refrain était l’unique raison.
Et c’est bien tard quand tu cours
dans la rue les serrer contre toi.
(Gérard Noiret)
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Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2021
CONTRE-ÉLÉGIE
Mon sujet unique c’est ce qui n’est plus
Et mon obsession s’appelle ce qui est perdu
Mon refrain poignant c’est « jamais plus »
Et cependant j’aime ce changement perpétuel
ce mouvement seconde après seconde
parce que sans lui ce que nous appelons la vie
ne serait que pierre
***
CONTRAELEGIÍ
Mi único tema es lo que ya no está
Y mi obsesión se llama lo perdido
Mi punzante estribillo es nunca más
Y sin embargo ama este cambio perpetuo
este variar segundo tras segundo
porque sin él to que llamamos vida
sería de piedra
(José Emilio Pacheco)
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Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2021
Les gens de Glenbeigh boivent et chantent
dans l’auberge des Towers illuminée
de rose à travers la nuit froide étoilée
Un petit âne regarde par la fenêtre
étincelante de ses grands yeux résignés
comme ceux du vieil homme à casquette
qui boit en battant la mesure sans chanter
L’âne se perd dans le noir qu’il cadence
de son pas droit, menu, sûr. Le vieil homme
quitte l’auberge en se tenant aux murs
Les refrains des ballades marines résonnent
sur les prairies et les troupeaux obscurs
le vent prend l’ombre par la taille et danse
Je ne sais celui que je voudrais être
dans la vitrine claire de la fête
et le nocturne où se pâture l’existence
peut-être la lumière des abat-jour
qui donne aux visages lourds
la légèreté des transparences.
(Robert Mallet)
Illustration: Beryl Cook
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Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2020

RYTHMES
Tout débuta
Dans l’arythmie
Le chaos
Des vents erratiques
S’emparaient de l’univers
L’intempérie régna
L’indéchiffrable détonation
Fut notre prologue
Tout fut
Débâcle et dispersion
Turbulences et gaspillage
Avant que le rythme
Ne prenne possession
De l’espace
Suivirent de vastes accords
D’indéfectibles liaisons
Des notes s’arrimèrent
Au tissu du rien
Des courroies invisibles
Liaient astres et planètes
Du fond des eaux
Surgissaient
Les remous de la vie
Dans la pavane
Des univers
Se prenant pour le noyau
La Vie
Se rythma
Se nuança
De leitmotiv
En parade
De reprise
En plain-chant
La Vie devint ritournelle
Fugue Impromptu
Refrain
Se fit dissonance
Mélodie Brisure
Se fit battement
Cadence Mesure
Et se mira
Dans le destin
Impie et sacrilège
L’oiseau s’affranchissait
Des liens de la terre
Libre d’allégeance
Il s’éleva
Au-dessus des créatures
Assujetties aux sols
Et à leurs tyrannies
S’unissant
Aux jeux fondateurs
Des nuages et du vent
L’oiseau s’allia à l’espace
S’accoupla à l’étendue
S’emboîta dans la distance
Se relia à l’immensité
Se noua à l’infini
Tandis que lié au temps
Et aux choses
Enfanté sur un sol
Aux racines multiples
L’homme naquit tributaire
D’un passé indélébile
Le lieu prit possession
De sa chair
De son souffle
Les stigmates de l’histoire
Tatouèrent sa mémoire
Et sa peau
Venu on ne sait d’où
Traversant les millénaires
L’homme se trouva captif
Des vestiges d’un monde
Aux masques étranges
Et menaçants
Il s’en arrachait parfois
Grâce aux sons et aux mots
Aux gestes et à l’image
À leurs pistes éloquentes
À leur sens continu
Pour mieux tenir debout
L’homme inventa la fable
Se vêtit de légendes
Peupla le ciel d’idoles
Multiplia ses panthéons
Cumula ses utopies
Se voulant éternel
Il fixa son oreille
Sur la coquille du monde
À l’écoute
D’une voix souterraine
Qui l’escorte le guide
Et l’agrandit
Alors
De nuits en nuits
Et d’aubes en aubes
Tantôt le jour s’éclaire
Tantôt le jour moisit
Faiseur d’images
Le souffle veille
De pesanteur
Le corps fléchit
Toute vie
Amorça
Le mystère
Tout mystère
Se voila
De ténèbres
Toute ténèbre
Se chargea
D’espérance
Toute espérance
Fut soumise
À la Vie
L’esprit cheminait
Sans se tarir
Le corps s’incarnait
Pour mûrir
L’esprit se libérait
Sans périr
Le corps se décharnait
Pour mourir
Parfois l’existence ravivait
L’aiguillon du désir
Ou bien l’enfouissait
Au creux des eaux stagnantes
Parfois elle rameutait
L’essor
D’autres fois elle piétinait
L’élan
Souvent l’existence patrouillait
Sur les chemins du vide
Ou bien se rachetait
Par l’embrasement du coeur
Face au rude
Mais salutaire
Affrontement
De la mort unanime
L’homme sacra
Son séjour éphémère
Pour y planter
Le blé d’avenir.
(Andrée Chedid)
Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2020
![feuilles 20090422_074624_ [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/feuilles-20090422_074624_-1280x768.jpg?w=937&h=703)
LES FEUILLES, CETTE MATINÉE
Les feuilles, cette matinée,
Sont toutes satinées,
La pluie est tiède;
Les chants d’hier reviennent en refrains,
Ce gai matin,
Et, si j’oublie, ta voix me vient en aide;
Et, si même ta mémoire défaille,
Je reprends l’air qui mène, vaille que vaille,
Les mots qu’il laisse, au hasard, se poursuivre;
Que chantions-nous
Avec des mots si doux
Que même ainsi, sans suite, ils nous enivrent?
(Francis Vielé-Griffin)
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Posted in poésie | Tagué: (Francis Vielé-Griffin), chant, défaillir, doux, enivrer, feuille, matinée, mémoire, oublier, pluie, refrain, reprendre, se poursuivre, voix | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 avril 2020

Des gens de là-bas croient
à cette cité sous le Mékong
uniquement composée de femmes
ayant des filles avec un seul époux: le vent.
Elles apprennent pourtant
lettres et nombres.
De la surface
monte un refrain
de jeune apprentie
qui coud au fil noir sans un reste de jour
et mourra de vieillesse.
(Jean Follain)
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