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Poésie

Posts Tagged ‘remarquer’

Sur la route de Louviers (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 6 février 2023




    
Sur la route de Louviers

Sur la route de Louviers (bis)
Y avait un cantonnier (bis)
Et qui cassait (bis)
Des tas d’cailloux (bis)
Et qui cassait des tas d’cailloux
Pour mettre sur l’passage des roues.

Un’ belle dam’ vint à passer (bis)
Dans un beau carrosse doré (bis)
Et qui lui dit (bis)
« Pauv’ cantonnier » (bis)
Et qui lui dit « pauv’ cantonnier
Tu fais un foutu métier »

Le cantonnier lui réponds (bis)
« Faut qu’ j’ nourrissions nos garçons (bis)
Car si j’ roulions (bis)
Carrosse comme vous (bis)
Car si j’ roulions carrosse comme vous
Je n’ casserions point d’ cailloux »!

Cette réponse s’ fait remarquer (bis)
Par sa grande simplicité (bis)
C’est c’ qui prouve que (bis)
Les malheureux (bis)
C’est c’ qui prouve que les malheureux
S’ils le sont c’est malgré eux !

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Dans une rue longue (Luqman Dayrakyi)

Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2023



    


    
Dans une rue longue
(extraits)

Tu viendrais
dans ta précipitation tu jetterais ton manteau sur la chaise
tu courrais vers la chambre
tu me trouverais à ma table occupé à quelque chose
sans que je sois étonné de ta venue
sans le rire de la surprise
et tu t’assiérais même à côté de moi
sans que je remarque ta présence
et tu verrais de tes propres yeux
combien j’ai du mal
à essayer de recoller ta photo déchirée

***

(Luqman Dayrakyi)

 

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

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Vers le milieu l’après-midi (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022




    
Vers le milieu l’après-midi, un silence s’est fait partout dans le pré.
Le ciel soudain a pâli comme quelqu’un qui on vient d’annoncer une mort.
Il n’y avait plus rien. Et puis tout s’est rallumé.

C’est quelque chose qui arrive très souvent,
vers le milieu de l’après-midi.
On ne le remarque guère.

Il faut être prisonnier ou malade,
ou assis devant une table, en train d’écrire, pour s’en apercevoir :
l’étoffe du jour est trouée.

Par les trous on voit le diable
— ou, si vous préférez ce mot plus
calme : le néant.

Il y a un instant où le monde est laissé seul.
Abandonné.

C’est comme si Dieu retenait son souffle.
Un intervalle de néant entre deux domaines de la lumière

(Christian Bobin)

 

Recueil: La grande vie
Traduction:
Editions: Folio

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Lors de la prière commune (Abbas Kiarostami)

Posted by arbrealettres sur 28 mars 2021



Lors de la prière commune
On a remarqué la prière
De celui
Qui n’était pas comme les autres

(Abbas Kiarostami)

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Et le chat tranquille (Jack Kerouac)

Posted by arbrealettres sur 13 mars 2021




    
Et le chat tranquille
assis près du poteau
Remarque la lune

***

And the quiet cat
sitting by the post
Perceives the moon

(Jack Kerouac)

 

Recueil: Poèmes
Traduction:
Editions: Seghers

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AUX CHAMPS (Nuno Jùdice)

Posted by arbrealettres sur 2 février 2021




Illustration: Mathieu Levis
    
AUX CHAMPS

Le soleil était un de ses problèmes personnels;
sa façon de naître
l’inquiétait; et il ne s’identifia jamais
aux plantes, quand elles tournaient
leurs feuilles vers le ciel.

Il évita le monde naturel (remarquons,
cependant, qu’il aimait certains animaux :
des oiseaux — et quelques reptiles très
petits), et il déplorait la clause de mort
qui le condamnait à la terre.

Il aurait préféré un espace vide,
un silence infini à l’intérieur
des chambres, une table sans fleurs
ni mélancolie. Mais l’ombre du soir
le poussa vers la lumière. Il ferma les yeux.

(L’impression du soleil l’incommoda encore quelque temps.)

(Nuno Jùdice)

 

Recueil: Un chant dans l’épaisseur du temps suivi de méditation sur des ruines
Traduction: Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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FIXATION (Ron Padgett)

Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2019




    
FIXATION

Il n’est pas si difficile de grimper
en haut d’une croix et d’avoir des clous plantés
dans les mains et les pieds.
Bien sûr que ça fait mal, mais
quand on a suffisamment de volonté
on ne le remarque même pas. Ce qu’on
remarque, c’est qu’on voit bien plus loin
de là-haut, et qu’il
y a même une brise
pour rafraîchir le sang qui coule.
Les collines d’oliveraies s’enroulent à
d’autres collines avec des routes et des masures,
des troupeaux de moutons sur une hauteur au loin.

(Ron Padgett)

 

Recueil: On ne sait jamais
Traduction: Claire Guillot
Editions: Joca Seria

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LE ROUGE-GORGE (Yvon Givert)

Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2018



LE ROUGE-GORGE

Le rouge-gorge prend du ventre
Il a mis sa voix d’or dans son gousset
Il se regarde chanter à l’intérieur
comme un prêtre dans une église vide
personne ne le remarque
si ce n’est une pie qui lisse ses manchettes
en attendant de lui voler ses sous

(Yvon Givert)

 

 

 

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Passe un papillon devant moi (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 20 septembre 2018



Passe un papillon devant moi
Et pour la première fois dans l’Univers je remarque
Que les papillons n’ont pas plus de couleur que de mouvement,
De même que les fleurs n’ont pas plus de parfum que de couleur.
C’est la couleur qui a de la couleur sur les ailes du papillon,
Dans le mouvement du papillon c’est le mouvement qui se meut,
C’est le parfum qui a du parfum dans le parfum de la fleur.
Le papillon, est, sans plus, papillon,
Et la fleur, fleur, sans plus.

(Fernando Pessoa)

Illustration: ArbreaPhotos

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Celui qu’on ne remarque pas (Thomas Vinau)

Posted by arbrealettres sur 13 avril 2018



 

Christiane Vleugels -  _15

Celui qu’on ne remarque pas

J’aurai connu ce bonheur-là.
Cette joie, solide et pleine, qui ne parle pas,
ne dit pas son nom, ne fait pas les gros bras.
J’aurai connu ce bonheur-là,
celui qui passe sans qu’on le comprenne.
Celui qu’on oublie, qu’on ne remarque pas,
ou trop tard, ou à peine.

(Thomas Vinau)

Illustration: Christiane Vleugels

 

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