Posts Tagged ‘remords’
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2023

Rouges, riches, pleins déjà
A dégorger la musique du remords,
En vain les processions fardées
De la vue, avec leurs longues mains
Mortes
Cognaient à sa peau.
Lui s’en allait.
Il portait à ses doigts une lueur,
A ses lèvres une soif douce,
L’une brillait très loin sur un secret,
L’autre rendait toute chose
Pesante et pleine comme un fruit.
(Georges-Emmanuel Clancier)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Georges-Emmanuel Clancier), briller, cogner, dégorger, doux, fruit, lèvres, lueur, main, mort, musique, peau, pesant, plein, porter, procession, remords, rendre, riche, rouge, secret, soif | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 février 2023

Illustration: Marianne Clouzot
LAMENTO
Tout prend, dans ma bouche,
un goût persistant de larmes :
le pain de chaque jour, le chant
et jusqu’à la prière.
Je n’ai point d’autre office,
après celui de t’aimer en silence,
que cet office de larmes, dur,
que tu m’as laissé.
Yeux gonflés
de chaudes larmes!
Bouche triste et tremblante
où tout devient prière!
J’ai honte de vivre
dans cette lâcheté,
sans aller à ta recherche
ni réussir à t’oublier!
Un remords me fait saigner
de voir un ciel
que ne voient plus tes yeux,
de caresser des roses
nourries de tes os!
Chair misérable,
pulpe piteuse, accablée de lassitude
qui ne descend pas dormir à ton côté,
mais s’accroche, tremblante,
au sein impur de la vie!
(Gabriela Mistral)
Recueil: Poèmes choisis Prix Nobel de littérature 1945
Editions: Rombaldi
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Gabriela Mistral), accabler, aimer, aller, bouche, caresser, côte, chair, chant, chaud, ciel, descendre, devenir, dormir, dur, goût, gonfler, honte, impur, jour, laisser, lamento, larme, lassitude, lâcheté, misérable, nourrir, office, os, oublier, pain, persistant, piteux, prendre, prière, pulpe, réussir, recherche, remords, rose, s'accrocher, saigner, sein, silence, tremblant, trembler, triste, vie, vivre, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 février 2023

Quand l’aube navrée contemple
les cendres du rêve mort
le cavalier plie bagage
enfiévré d’une veille
et plus pauvre d’un départ
Le fouet du froid prolonge le
sommeil épais des sèves
Le bourg tassé s’emmitoufle
d’une brume sans remords
D’anciens levers de soleils
grincent de mille caries
et le mont dur se crevasse
de la rencontre impossible
(Jean-Vincent Verdonnet)
Recueil: D’ailleurs
Editions: Saint-Germain-des-Prés
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Vincent Verdonnet), ancien, aube, épais, bagage, bourg, brume, carie, cavalier, cendre, contempler, départ, dur, enfièvré, fouet, froid, grincer, impossible, lever, mont, mort, navré, pauvre, plier, prolonger, rêve, remords, rencontre, s'emmitoufler, sève, se crevasser, soleil, sommeil, tasser, veille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2023

Ciel clair
Aujourd’hui
il me convient de sculpter les remords
de m’étendre sur mes regards
comme une longue étagère
il convient à mes doutes de briller
à mes pertes de s’aligner
dans l’armoire
comme des livres
aujourd’hui il fait beau
le ciel est clair
au-dessus de la douleur
***

(Salih Diyab)
Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Salih Diyab), armoire, au-dessus, aujourd'hui, étagère, beau, briller, ciel, clair, convenir, douleur, doute, livre, long, perte, regard, remords, s'aligner, s'étendre, sculpter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2023

Pleine lune
J’aurais dû
murmurer ton nom
une soirée durant
pour que ce ciel
s’élargisse un peu
regarder ta voix souffler
de loin pour que
l’obscurité ne revienne
plus remplir mon sommeil
maintenant
ton parfum apparaît
dans un autre jardin
je ne fais rien
j’écoute seulement
la lune de mon remords
entrer dans sa plénitude
***

(Salih Diyab)
Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Salih Diyab), écouter, ciel, devoir, durant, entrer, faire, jardin, loin, lune, maintenant, murmurer, nom, obscurité, parfum, plénitude, pleine lune, regarder, remords, remplir, revenir, rien, s'élargir, seulement, soirée, sommeil, souffler, un peu, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022

Conte d’amour II
Je veux un amour plein de sanglots et de pleurs,
Un amour au front pâle orné d’une couronne
De roses dont la pluie a terni les couleurs,
Je veux un amour plein de sanglots et de pleurs.
Je veux un amour triste ainsi qu’un ciel d’automne,
Un amour qui serait comme un bois planté d’ifs
Où dans la nuit le cor mélancolique sonne ;
Je veux un amour triste ainsi qu’un ciel d’automne,
Fait de remords très lents et de baisers furtifs.
(Jean Moréas)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Moréas), amour, automne, baiser, bois, ciel, conte, cor, couleur, couronné, front, furtif, if, lent, mélancolique, nuit, orné, pleur, pluie, remords, rose, sanglot, sonner, ternir, triste | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2022

MARÉE HAUTE
Dans l’avenir à découvert
Comme dans une larme de feu
Où rien ne va à la cendre
Où rien ne va au remords
On comprend qu’il y a de l’or
Qui règne sous la peau
Et une vague violente qui n’espérait que ça
(André Velter)
Recueil: Avec un peu plus de ciel
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Velter), avenir, cendre, comprendre, découvert, espérer, feu, haut, larme, marée, or, peau, règner, remords, vague, violent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020

Fily Dabo Sissoko
Ce qui m’appartient
Ce qui m’appartient, ce n’est point l’habit que j’endosse.
D’autre en ont, tout pareils.
Ce n’est point la case qui abrite mes nuits. D’autres en ont, tout pareilles.
Ce n’est point la bonne chère. D’autres font mieux, en tous genres.
Ce n’est point la fortune. Elle vient et passe comme bulle de savon.
Ce n’est point la misère. Elle accable d’autres malheureux, bien plus que moi.
Ce qui m’appartient, c’est la maladie : personne ne vient souffrir à ma place.
Ce qui m’appartient, c’est le remords. Personne ne vient l’endurer à ma place.
Il me dévore de l’intérieur, avive mes réflexes et peut m’entraîner à des actes de désespoir.
Ce qui m’appartient, c’est ma foi qui me suit dans la tombe,
livré aux termites et aux asticots, serré de partout par cette poussière
qui m’a donné naissance; et à laquelle j’ai fait retour.
(Fily Dabo Sissoko)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Fily Dabo Sissoko), abriter, accabler, acte, appartenir, asticot, aviver, bulle, case, chère, désespoir, dévorer, donner, endosser, endurer, entraîner, foi, fortune, habit, intérieur, livrer, maladie, malheureux, misère, naissance, nuit, pareil, passer, personne, poussière, réflexe, remords, retour, savon, serrer, souffrir, termite, tombe, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2020
Narcissa
Narcissa la blonde était la plus belle des jeunes filles du pays;
pas une seule sur toute la côte, depuis Catane jusqu’à Syracuse,
qui pût se vanter d’avoir l’oeil aussi doux, la taille aussi souple, le pied aussi fin.
Méfiez-vous de Narcissa la blonde.
Il y en a qui sont belles et qui ne le savent pas, ce sont celles-là qu’il faut aimer.
Il y en a qui sont belles et qui le savent, ce sont celles-là qu’-il faut fuir.
Narcissa la blonde savait qu’elle était belle, et Luigi l’aimait.
Ceux qui ont connu Luigi, fils du vieux Luigi-Naldi le soldat,
disent que c’était un brave compagnon, hardi à la mer,
bon à ses camarades, craignant Dieu et honorant les saints;
mais il aimait Narcissa la blonde.
Partout il la suivait, toujours il pensait à elle.
Qui n’a pas vu Luigi pleurer en pressant sur son coeur
une fleur tombée du sein de Narcissa,
ne sait pas ce que l’amour peut faire d’un homme.
Si au moins l’amour de Narcissa l’avait dédommagé!
Mais elle passait son temps devant son miroir,
à peigner sa longue chevelure et à sourire à sa beauté.
C’est à peine si son amant pouvait obtenir un mot ou un regard.
Luigi voyait bien que Narcissa la blonde ne l’aimait pas,
mais il était ensorcelé.
[Pour satisfaire les luxueux caprices de Narcissa Luigi se
fait brigand et perd son âme et puis sa vie….]
Elle fut obligée de quitter le village et d’aller se cacher
dans la grotte du Monte-Negro, à côté de laquelle coule une source profonde.
Au lieu de pleurer ses erreurs et de faire pénitence,
elle passait les longues heures de la journée à regarder son image
que lui renvoyait le miroir de l’onde.
[Un jour elle disparut.]
On laissa dire qu’elle s’était noyée pour se soustraire à ses remords;
mais chacun sait que l’ondine avait pris son visage
pour l’attirer dans l’abîme et la livrer à Satan.
Ainsi périssent toutes les femmes sans coeur.
(J.J. Grandville)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (J.J. Grandville), abîme, aimer, âme, blonde, coeur, craindre, ensorcelé, fuir, grotte, honorer, image, miroir, narcisse, ondine, remords, saint, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2020
Retouche au désert
silence
remords d’une longue lapidation
la lumière ne desserre pas le poing
(Daniel Boulanger)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), désert, desserrer, lapidation, lumière, poing, remords, silence | 2 Comments »