Posts Tagged ‘remous’
Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023

Illustration: Dai Dunbang
SUR L’AIR DE LA MÉLODIE DES PASSES DU SOLEIL
L’herbe du défilé sous un halo de brouillard s’étale,
De la Wei en remous s’entend le grondement.
Les vagues de pluie du printemps s’apaisent,
une légère poussière se répand,
On monte en selle pour partir en campagne.
Voyez là si verdoyants les saules,
Dont ici on a tiré et brisé un rameau.
On se met en branle le coeur lourd,
Qui sait en quelle saison nous serons à nouveau réunis ?
Alors, vidons encore un verre,
Chantons encore un air !
On soupire sur l’existence,
Si amer de passer d’une joyeuse compagnie aux adieux, au départ.
Aussi ne nous dérobons pas à l’ivresse profonde,
Prêtons l’oreille aux « Passes du Soleil » jusqu’au bout.
Quand nous repenserons à nos chers vieux amis,
Éloignés de cent lieues, avec eux nous partagerons le clair de lune.
***

(Kòu Zhùn) (961-1023)
Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise
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Posted in poésie | Tagué: (Kòu Zhùn), adieu, air, amer, ami, apaiser, éloigner, briser, brouillard, campagne, chanter, clair de lune, coeur, compagnie, défilé, départ, dérober, entendre, existence, gronder, halo, herbe, ivresse, joyeux, léger, lieue, lourd, mélodie, monter, oreille, partager, partir, passé, passer, pluie, poussière, prêter, printemps, profond, rameau, réunir, remous, repenser, s'étaler, saison, saule, se répandre, selle, soleil, soupirer, tirer, vague, verdoyant, verre, vider, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022

Illustration
Leur angoisse discrète
Dans les bars
les salles de billard
les bas-fonds
je vois des hommes
sans amour depuis si longtemps.
Pour continuer à vivre,
certains d’entre eux
ont du fermer leur coeur,
s’endurcir,
étriquer leur façon de voir et de penser.
Ils disent « Les hommes sont comme ci, les femmes sont comme ça… »
Des équations qui les aident
à marcher
jusqu’à l’épicier du coin.
Ils ont peint la cascade en noir, massacré le tigre,
enterré les photos cornées de l’horizon.
Ils habitent des garçonnières,
où ils écoutent
assis
les remous de la circulation,
les querelles des pigeons sur le toit.
En regardant
le jour devenir nuit,
les étoiles grandir dans le ciel.
Ils s’allongent
dans le noir
en attendant
la clémence du sommeil.
(Peter Bakowski)
Le coeur à trois heures du matin
Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2021

Illustration
LE SENS
Le sens ne réside pas en un lieu.
C’est comme une lèvre tronquée
ou la musique d’une planète lointaine.
Rarement c’est un palais ou une plaine,
le diamant d’un vol ou le coeur de la pluie.
Parfois c’est le bourdonnement d’une abeille, une infime présence
et le jour est un feu brûlant sur la corolle de la mer.
Il s’abreuve de violence et d’obscurité
et ses rivages sont jonchés d’oubli et de chaos.
Ses caprices contiennent toute la distance du silence
et tout l’éclat du désir. Avec une musique désespérée,
il craque parfois sous le masque du temps.
Avec des cendres d’eau, il crée des halos de pénombre
et d’un côté c’est le désert, de l’autre une cataracte.
On peut le parcourir certaines fois comme le spectre solaire
ou le sentir comme un cri en lambeaux ou une porte condamnée.
Souvent ses noms ne sont pas des noms,
mais des blessures, des murailles sourdes, des lames effilées,
de minuscules racines, des chiens d’ombre, des ossements de lune.
Toutefois, il est toujours l’amant désiré que
recherche le poète dans les remous des ténèbres.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), abeille, amant, éclat, blessure, bourdonnement, brûlant, caprice, cataracte, côte, cendre, chaos, chien, coeur, condamner, contenir, corolle, craquer, créer, cri, désert, désespéré, désir, désirer, diamant, distance, eau, effilé, feu, halo, infime, joncher, jour, lambeau, lame, lèvre, lieu, lointain, lune, masque, mer, minuscule, muraille, musique, nom, obscurité, ombre, ossement, oubli, palais, parcourir, parfois, pénombre, plaine, planète, pluie, poète, porte, présence, racine, rarement, résider, rechercher, remous, rivage, s'abreuver, sens, sentir, silence, solaire, sourd, spectre, ténèbres, temps, tronquer, violence, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021

Le voyage
Dans l’océan du ciel d’avril, gonflant leurs voiles,
Les nuages, pareils à de légers bateaux,
Naviguent, éclatants, vers des îles d’étoiles,
Avec la majesté des cygnes sur les eaux.
Ils voguent, sans troubler d’un remous l’onde bleue ;
Leur marche est paresseuse et leur but est lointain.
Depuis une heure, ils n’ont pas fait plus d’une lieue ;
Pour leur voyage, ils sont partis dès le matin.
Ce soir, pour les guider resplendira la lune,
Comme un phare dressant sa clarté sur la mer ;
Ils glisseront alors sur l’onde calme et brune,
Et dans l’ombre le port leur apparaîtra clair.
Atteindront-ils jamais les îles fortunées,
Les blancs petits bateaux de l’océan divin ?…
Hélas ! rêves déçus de toutes nos journées,
Bonheur, archipel d’or cherché toujours en vain !
(Albert Lozeau)
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Posted in poésie | Tagué: (Albert Lozeau), archipel, attendre, étoile, île, bateau, blanc, bonheur, calme, chercher, clarté, cygne, divin, guider, léger, lune, majesté, mer, naviguer, nuage, océan, onde, or, phare, remous, resplendir, troubler, voguer, voile, voyage | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2020

L’Allée des Cygnes
C’est une Allée des Cygnes
D’où les Cygnes sont absents
Semée d’autres oiseaux
Plantée dans la cité
Livrée à ses échos
Sillonnée de passants
Entre les bras de la Seine
Bercée par ses remous
Bordée d’arbres de péniches
Et de mouettes des vents
C’est une Allée des Cygnes
D’où les Cygnes sont absents
Passant plus que fugace
Je songe pas à pas
Au long de l’Allée des Cygnes
D’où les Cygnes sont absents
Au pont Mirabeau si proche
Qu’Apollinaire perpétua.
(Andrée Chedid)
Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2020

RYTHMES
Tout débuta
Dans l’arythmie
Le chaos
Des vents erratiques
S’emparaient de l’univers
L’intempérie régna
L’indéchiffrable détonation
Fut notre prologue
Tout fut
Débâcle et dispersion
Turbulences et gaspillage
Avant que le rythme
Ne prenne possession
De l’espace
Suivirent de vastes accords
D’indéfectibles liaisons
Des notes s’arrimèrent
Au tissu du rien
Des courroies invisibles
Liaient astres et planètes
Du fond des eaux
Surgissaient
Les remous de la vie
Dans la pavane
Des univers
Se prenant pour le noyau
La Vie
Se rythma
Se nuança
De leitmotiv
En parade
De reprise
En plain-chant
La Vie devint ritournelle
Fugue Impromptu
Refrain
Se fit dissonance
Mélodie Brisure
Se fit battement
Cadence Mesure
Et se mira
Dans le destin
Impie et sacrilège
L’oiseau s’affranchissait
Des liens de la terre
Libre d’allégeance
Il s’éleva
Au-dessus des créatures
Assujetties aux sols
Et à leurs tyrannies
S’unissant
Aux jeux fondateurs
Des nuages et du vent
L’oiseau s’allia à l’espace
S’accoupla à l’étendue
S’emboîta dans la distance
Se relia à l’immensité
Se noua à l’infini
Tandis que lié au temps
Et aux choses
Enfanté sur un sol
Aux racines multiples
L’homme naquit tributaire
D’un passé indélébile
Le lieu prit possession
De sa chair
De son souffle
Les stigmates de l’histoire
Tatouèrent sa mémoire
Et sa peau
Venu on ne sait d’où
Traversant les millénaires
L’homme se trouva captif
Des vestiges d’un monde
Aux masques étranges
Et menaçants
Il s’en arrachait parfois
Grâce aux sons et aux mots
Aux gestes et à l’image
À leurs pistes éloquentes
À leur sens continu
Pour mieux tenir debout
L’homme inventa la fable
Se vêtit de légendes
Peupla le ciel d’idoles
Multiplia ses panthéons
Cumula ses utopies
Se voulant éternel
Il fixa son oreille
Sur la coquille du monde
À l’écoute
D’une voix souterraine
Qui l’escorte le guide
Et l’agrandit
Alors
De nuits en nuits
Et d’aubes en aubes
Tantôt le jour s’éclaire
Tantôt le jour moisit
Faiseur d’images
Le souffle veille
De pesanteur
Le corps fléchit
Toute vie
Amorça
Le mystère
Tout mystère
Se voila
De ténèbres
Toute ténèbre
Se chargea
D’espérance
Toute espérance
Fut soumise
À la Vie
L’esprit cheminait
Sans se tarir
Le corps s’incarnait
Pour mûrir
L’esprit se libérait
Sans périr
Le corps se décharnait
Pour mourir
Parfois l’existence ravivait
L’aiguillon du désir
Ou bien l’enfouissait
Au creux des eaux stagnantes
Parfois elle rameutait
L’essor
D’autres fois elle piétinait
L’élan
Souvent l’existence patrouillait
Sur les chemins du vide
Ou bien se rachetait
Par l’embrasement du coeur
Face au rude
Mais salutaire
Affrontement
De la mort unanime
L’homme sacra
Son séjour éphémère
Pour y planter
Le blé d’avenir.
(Andrée Chedid)
Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), accord, affrontement, agrandir, aiguillon, allégeance, amorcer, arracher, arythmie, assujetti, astre, au-dessus, aube, avenir, écoute, élan, éloquent, éphémère, étendue, éternel, étrange, battement, blé, brisure, cadence, captif, chair, chaos, chemin, cheminer, chose, ciel, coeur, continu, coquille, corps, courroie, créature, creux, cumuler, débâcle, débuter, désir, détonation, debout, destin, dispersion, dissonance, distance, eau, embrasement, enfanter, enfouir, erratique, escorter, espace, espérance, esprit, essor, existence, fable, face, faiseur, fixer, fléchir, fond, fondateur, fugue, gagner, gaspillage, geste, guider, histoire, homme, idole, image, immensité, impie, impromptu, indéchiffrable, indéfectible, indélébile, infini, intempérie, inventer, invisible, jeu, jour, légende, leitmotiv, liaison, libre, lien, lier, lieu, masque, mélodie, mémoire, mûrir, menacer, mesure, millénaire, moisir, monde, mort, mot, mourir, multiplier, mystère, naître, note, noyau, nuage, nuit, oiseau, oreille, panthéon, parade, passé, patrouiller, pavane, peau, pesanteur, peupler, piétiner, piste, plain-chant, planète, planter, possession, prendre, prologue, rameuter, raviver, refrain, remous, reprise, rien, ritournelle, rude, rythme, s'accoupler, s'affranchir, s'allier, s'arrimer, s'éclairer, s'emboîter, s'emparer, s'incarner, s'unir, sacrer, sacrilège, salutaire, séjour, se charger, se décharner, se libérer, se mirer, se nouer, se nuancer, se prendre, se racheter, se relier, se tarir, se vêtir, se voiler, sens, sol, son, souffle, soumettre, souterrain, stagner, stigmate, suivre, surgir, tatouer, ténèbres, temps, tenir, terre, tissu, traverser, tributaire, turbulence, tyrannie, unanime, univers, utopie, vaste, veiller, venir, vent, vestiges, vide, vie, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2020
Illustration: Edgar Degas
Rondeur de la colline
— un instant de repos
Des remous telluriques —,
Mamelon du Désir
Qu’effleurent les rayons
Du couchant, bientôt mués
En brume de long regret.
(François Cheng)
Recueil: A l’orient de tout
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (François Cheng), brume, colline, couchant, désir, effleurer, instant, long, mamelon, muer, rayon, regret, remous, repos, rondeur, tellurique | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2020

En toi le remous originel
Tout le charnel du créé
Rocher d’un jour
Ou de toujours
Tout le tourment en tes plis
Toute la joie en tes plis
Lorsque tu te déploieras
Lave et phénix ne feront qu’un
Recueil: A l’orient de tout
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (François Cheng), charnel, déployer, joie, lave, originel, phénix, remous, rocher, toujours, tourment | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2019
Le Breton
Ce fils des côtes d’Armorique,
Des côtes où hurle la mer,
S’en allait songeur et mystique
Par les grands vents au souffle amer
Voyant l’océan redoutable,
La terre aux pauvres implacable,
Et sans rien pour les consoler.
Sentant le noir remous des foules,
Son coeur se mit à déferler,
Sans comprendre les grandes houles,
Que nous laissons nous emporter,
Toutes les colères muettes
Qui s’amoncellent en tempêtes
L’enveloppèrent pour frapper.
Ses aïeux de l’âge de pierre,
Sous la lune, au pied des peulvans,
Allant la nuit par la bruyère,
Lui parlaient dans les flots grondants.
Nos choses pour lui sont des rêves,
Laissez-le sur ses sombres grèves,
Ses grèves où pleurent les vents.
Pour nous cet homme est un ancêtre
Du temps de l’antre au fond des bois,
Pour le juger il faudrait être
De ceux qui vivaient autrefois.
Entre nous sont des jours sans nombre.
Qu’il reste libre dans son ombre.
Pour lui nous n’avons pas de lois.
(Louise Michel)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Louise Michel), ancêtre, antre, breton, bruyère, côte, colère, emporter, envelopper, fils, foule, grève, hurler, implacable, Loi, lune, mer, mystique, océan, ombre, remous, songeur, tempête | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2019

Illustration: Stéphane Pencréac’h
La vie dure
Est-ce faiblesse de la tête
ou suis-je un pâle volontaire
plus de vigueur pour cette quête
rien que sommeil goût de se taire
lente érosion d’un terrain mou
et jour à jour l’humble négoce
le pain l’argent le toit les gosses
le chant happé dans quel remous
mais talon frappe et je remonte
à la surface où l’air est vie
de l’air encore je veux mon compte
qu’à d’autres fêtes on me convie
crache l’eau crache l’eau
rouge soufflet qui te déplie
poumon terrible – poésie –
relance en moi le sang des mots!
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Pérol), air, argent, érosion, chant, compte, convier, cracher, dur, eau, faiblesse, fête, frapper, goût, gosse, happer, humble, lent, mot, mou, négoce, pain, pâle, poésie, poumon, quête, relancer, remonter, remous, rouge, sang, se déplier, se taire, sommeil, soufflet, surface, talon, tête, terrain, terrible, toit, vie, vigueur, volontaire, vouloir | Leave a Comment »