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Poésie

Posts Tagged ‘Renaissance’

RENAISSANCES (Charles Van Lerberghe)

Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021



RENAISSANCES

La terre garde encor la trace
De son dernier printemps flétri,
Qu’au souffle de l’avril qui passe
Toutes choses ont refleuri.
Mon âme garde encor la plaie
De ses derniers songes défunts,
Qu’au souffle d’avril qui l’égaie,
La bercent de nouveaux parfums.
O mon âme, jardin morose
Où pleurent d’éternels soucis,
Qui nous rendra l’éclat des roses
Et l’azur des cieux adoucis ?
Et quelles bouches enfantines.
Quelles candeurs aux chastes doigts,
Feront refleurir, dans tes ruines,
Le doux sourire d’autrefois ?

(Charles Van Lerberghe)

Illustration: Christian Schloe

 

 

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ÉLOGE DU SOUFFLEUR (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020



 

mer

ÉLOGE DU SOUFFLEUR
(pour John Coltrane)

à Mimi Lorenzini

Je pars d’un point
et je vais le plus loin possible
au plus loin des possibles
je prends une note
et je la transforme
en colonne sans fin
sans relâche et sans fin
je ménage des ouvertures
dans la peau du monde
des irruptions de jardins clos
des baies vitrées
dans la chair même du son
je joue les notes comme je les vois
je n’invente rien
je fais apparaître
les désordres fluides du vivant
les marbres tremblés du temps
jusqu’à resplendir
jusqu’à m’accorder
au mouvement perpétuel de la lumière
oui
j’attends que la lumière
se pose sur mes notes
comme un amant

comme un aimant
comme l’aimant des apparitions
là où tout palpite
au fond de l’infiniment sensible
où l’identité n’est
plus qu’un vacillement
pourquoi moi pourquoi toi
toutes les aubes viennent à ma bouche
toutes les aubes
respectent l’arc-en-ciel
je suis un argonaute du souffle

Je pars d’un point
et je vais toujours plus loin
j’avance le long de ma ligne de coeur
un peu Orphée un peu Faust
je passe à travers tous les cercles
naissances morts renaissances
s’en vont s’en reviennent
à chaque seconde de chaque solo
je traverse mille frontières
pour une liberté enfin déliée
pour un surcroît de bienveillance
j’absorbe tout
au velours de la vraie vie
au velours de la vraie nuit
j’accepte le chaos
dès lors qu’il apaise
dès lors qu’il irise
dès lors qu’il flamboie
je n’aime pas la redite

mais l’obsession
je métamorphose
je tourbillon
je vortex
je voudrais me réveiller
dans chacun de vos rêves
je voudrais vous faire entendre
les grands territoires de la solitude
chacune de mes notes met un mot
sur votre mélancolie
un mot un seul
un mot d’orage éblouissant
un mot minéral
un mot volcanique
en plein coeur du monde et
out of this world
écoutez-moi
j’ouvre un espace
j’ouvre l’espace même
mes trilles ont le pouvoir
d’effacer tous les maux
je suis un ange viril

Je pars d’un point
mais quel est ce je
qui part d’un point
mon je n’est pas un je
c’est un vrai jeu un grand jeu
un je qui joue qui noue et dénoue
un je-nous un je-monde
un je immensément collectif
inconditionnel
un je qui n’est que musique
je suis une pensée qui chante
inexorable
une pensée sonore
qui ne cesse de s’élever
une pensée qui sature votre coeur
d’une douceur rugueuse
une pensée qui bruit à chaque instant
n’attendez pas de mourir
pour écouter vraiment vos étoiles internes
n’attendez pas de mourir
pour donner naissance
au meilleur de vous-même
mille roses ouvertes dans le vide
a love supreme
un amour à jamais suprême
pour parler de la constellation des âmes
reconnaissance
accomplissement
voilà tout le baume de ma véhémence
je suis un descendant de ces hauteurs
où pense la lumière
tout n’était que son
et j’étais au milieu du son
jamais je n’ai joué
sans tout donner
jamais je n’ai joué sans vous aimer
je suis le sourire du déluge

(Zéno Bianu)

Illustration

 

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L’éphémère et la silhouette (Mariem Mint Derwich)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2020




    
L’éphémère et la silhouette

Je te danserai l’éphémère sur la dune endormie
L’imperceptible de la trace
Le vent qui efface, caresse chuchotée,
Les notes envolées, fugitives des histoires d’antan

Je te danserai la lumière de la lune
la lumière tremblotante
au feu assoupie,
ce que murmure l’homme quand il rêve

Je te danserai les palmiers au ciel découpés
le nuage dans le regard des bergers,
les gestes esquissés et qui s’en sont allés,
la paume au sol posée, disparue

Je te danserai l’entre souffle,
les crépuscules, l’instant parfait,
la plénitude d’ici
quand d’autres parlent de demain

Je te danserai l’ailleurs, l’horizon en renaissance,
le lieu secret de l’homme qui s’expire,
il y aura cet à peine visible,
silence

Je te danserai les pistes et les déserts,
un mot balbutié sur la paupière de la nuit,
que tout s’enfuit, que tout reste,
qu’il n’est de battement que celui que l’on porte

Je te danserai la flamboyance de la mer,
la goutte d’eau puisée,
la vague qui fait les mondes,
l’empreinte de ton pied sur le sable mouillé

Je te danserai les brumes qui rendent aux yeux la fulgurance,
les silences des choses, les chants des mondes,
les animaux de l’aube et les premiers frissons,
la beauté de ce qui est et la silhouette tremblée de toi homme

Je te danserai les couleurs à peine rencontrées,
les livres qu’on n’écrira jamais,
la poésie enfermée dans la main,
les mots et les oiseaux, la trace et le rien

Et, au milieu de la nuit du monde,
l’heure bleue, celle des hommes en prières,
l’immensité de ce qui s’écoute,

Je te danserai l’éphémère et la silhouette…

(Mariem Mint Derwich)

 

Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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LUMIERE SUR LES MURS DE LA VIE (Lidia Chiarelli)

Posted by arbrealettres sur 18 août 2020




    
Poem of the Week Ithaca 640
by Lidia Chiarelli, Italy

Poem in Dutch Spanish, English, French, Italian, German, Portuguese, Sicilian, Romanian, Polish, Greek, Chinese, Arab, Hindi, Japanese, Farsi, Bulgarian, Icelandic, Russian, Malaya, Filipino, Hebrew, Tamil, Kurdish
– All translations are made in collaboration with Germain Droogenbroodt –

LUMIERE SUR LES MURS DE LA VIE
A Lawrence Ferlinghetti pour son 101 anniversaire

Apprends-moi à peindre
la lumière sur les murs de la vie

Apprends-moi
à regarder le monde
comme toi tu le vois
à devenir une larme de soleil
une colline de poésie
un mot dans un arbre.

Emmène-moi
voir le soleil
qui frappe les rochers
les marées qui sans arrêt vont et viennent
les oiseaux de mer qui défient le vent.

Ecoutons ensemble
le souffle des feuilles frémissantes
le silence parfait d’une nuit parsemée d’étoiles
la musique de l’été dans les gouttes de pluie.

Ici et maintenant
aide-moi à gagner les rivages de lumière
attendant
la renaissance du prodige
avec toi
à nouveau et pour toujours.

Traduction de Elisabeth Gerlache
Translation into French by Elisabeth Gerlache

***

LICHT OP DE MUREN VAN HET LEVEN

Aan Lawrence Ferlinghetti voor zijn 101ste verjaardag
Leer me om het licht
op de muren van het leven te schilderen.

Leer me
om naar de wereld te kijken
zoals jij hem ziet
om een traan van de zon te worden
een heuvel van poëzie
een woord in een boom.

Leid me
om de zon te zien
die tegen de steile rotsen slaat
de getijden die rusteloos komen en gaan
de watervogels die de wind tarten.

Laten we samen luisteren
naar de adem van ritselende bladeren
naar de perfecte stilte van een sterren bezaaide nacht
naar het geluid van de zomer in de regendruppels.

Hier en nu
help me om de kusten van het licht te bereiken
wachtend
op de wedergeboorte van het wonder
met jou
opnieuw en voor altijd.

Vertaling Germain Droogenbroodt
Translation into Dutch by Germain Droogenbroodt

***

LUZ EN LAS PAREDES DE LA VIDA

A Lawrence Ferlinghetti por su 101 cumpleaños

Enséñame a pintar
la luz en las paredes de la vida.

Enséñame
a mirar el mundo
como tú lo ves
para convertirse en una lágrima del sol
una colina de poesía
una palabra en un árbol.

Guíame
para ver el sol
atizando los escarpados acantilados
las mareas que van y vienen sin cesar
las aves acuáticas desafiando al viento.

Escuchemos juntos
el aliento de las hojas susurrantes
el perfecto silencio de una noche estrellada
el sonido del verano en las gotas de lluvia.

Aquí y ahora
ayúdame a alcanzar las orillas de la luz
esperando
el renacer del milagro
contigo
de nuevo y para siempre.

Traducción Rafael Carcelén
Translation into Spanish by Rafael Carcelén

***

LIGHT ON THE WALLS OF LIFE

To Lawrence Ferlinghetti for his 101st birthday

Teach me to paint
the light on the walls of life.

Teach me
to look at the world
as you see it
to become a tear of the sun
a hill of poetry
a word in a tree.

Lead me
to see the sun
hitting the sheer cliffs
the tides that restlessly ebb and flow
the water birds challenging the wind.

Let’s listen together
to the breath of rustling leaves
the perfect hush of a starry night
the sound of summer in the raindrops.

Here and now
help me reach the very shores of light
waiting for
the renaissance of wonder
with you
again and forever.

Translation into English by Stanley Barkan

***

LUCE SULLE PARETI DELLA VITA

a Lawrence Ferlinghetti per il suo 101° compleanno

Insegnami a dipingere
la luce sulle pareti della vita.

Insegnami
a guardare il mondo
come tu lo vedi
per diventare una lacrima del sole
una collina di poesia
una parola su un albero.

Guidami
per vedere il sole
a strapiombo sulla scogliera
le maree che vanno e vengono senza sosta
gli uccelli acquatici che sfidano il vento.

Ascoltiamo insieme
il respiro delle foglie fruscianti
il silenzio perfetto di una notte stellata
il suono dell’estate nelle gocce di pioggia.

Qui e ora
aiutami a raggiungere le rive della luce
in attesa
della rinascita del miracolo
con te
di nuovo e per sempre

Traduzione di Luca Benassi
Translation into Italian by Luca Benassi

***

LICHT AN DEN WÄNDEN DES LEBENS

An Lawrence Ferlinghetti zu seinem 101. Geburtstag

Lehre mich. das Licht
an die Wände des Lebens zu malen.

Lehre mich,
die Welt anzuschauen
wie du sie siehst
eine Träne der Sonne zu werden
ein Hügel der Poesie
ein Wort in einem Baum.

Führe mich
die Sonne zu sehen
wie sie die steilen Klippen trifft,
die Gezeiten, jene unruhige Ebbe und Flut,
die Wasservögel, die den Wind herausfordern.

Lasst uns zusammen
dem Atem der raschelnden Blätter lauschen,
der perfekten Stille einer sternenklaren Nacht,
dem Klang des Sommers in den Regentropfen.

Hier und jetzt
hilf mir die Ufer des Lichts zu erreichen
wartend auf
die Wiedergeburt des Wunders
mit dir
wieder und wieder.

Übersetzung Wolfgang Klinck
Translation into German by Wolfgang Klinck

***

LUZ NAS PAREDES DA VIDA

Para Lawrence Ferlinghetti pelo anioversário de 101 anos

Ensina-me a pintar
a luz nas paredes dessa vida.

Ensina-me
a olhar o mundo
como tu o vês
para transformar-se numa lágrima de sol
uma colina de poesia
uma palavra numa árvore.

Leva-me
para ver o sol
avivando as escarpas altaneiras
as marés que vão e que vêm incessantemente
as aves aquáticas desafiando o vento.

Escutemos juntos
a respiração das folhas sussurrantes
o perfeito silêncio de uma noite estrelada
o alarido do verão nas gotas de chuva.

Aqui e agora
ajuda-me a alcançar os horizontes da luz
esperando
o renascer do milagre
contigo
de novo e para sempre.

Tradução ao português, José Eduardo Degrazia
Translation into Portuguese by José Eduardo Degrazia

***

LUCI SUPRA LI MURA DI LA VITA

Nzignami a dipinciri
La luci supra li mura di la vita

Nzignami
A taliatri lu munnu
Comu tu lu vidi
A divintari na lacrima di suli
Nu poju di puisia
Na palora nton arburu

Portami
a vidiri lu suli
ca illumina li sdirrupi
li marei chi vannu e venunu
l’aceddi marini ca sfidanu lu ventu.

Ascutamu nzemmula
Lu friscari di lu ventu ntra li fogghi
Lu silenziu pirfettu di na notti di stiddi
Lu scrusciu di la stati nta li gocci d’acqua

Ccà ora
Aiutami a ghicari a la stissa riva di la luci
Mentri aspettu
La rinascenza di la miravigghia
Cu ttia
Di novu e pir sempri.

Traduzioni di Gaetano Cipolla
Translation into Sicilian by Gaetano Cipolla

***

LUMINĂ ÎN ZIDURILE VIEȚII

lui Lawrence Ferlinghetti, cu ocazia împlinirii vârstei de 101 de ani

Învață-mă să pictez
lumina din zidurile vieții.

Învață-mă
să privesc lumea
așa cum o vezi tu
să devin lacrimă de soare
un deal de poezie
cuvânt într-un copac.

Îndrumă-mă
să văd cum soarele
izbește stânca malului abrupt
neobosite zbateri printre valuri
păsări marine opintindu-se în vânt

să ascultăm alăturați
suflarea frunzelor foșnind
perfecta liniște a nopții înstelate
sunetul verii rezonând prin picături de ploaie.

Aici și acum
ajută-mă s-ating țărmul luminii
așteptând
renașterea minunii
cu tine iarăși
pe vecie.

Traducere: Gabriela Căluțiu Sonnenberg
Translation into Romanian by Gabriela Căluțiu Sonnenberg
***

ŚWIATŁO NA ŚCIANACH ŻYCIA

Lawrence’owi Ferlinghettiemu na jego 101 urodziny

Naucz mnie malować
światło na ścianach życia.

Naucz mnie
patrzeć na świat
tak jak ty go widzisz
stać się łzą słońca
wzgórzem poezji
słowem w drzewie.

Prowadź mnie
abym widziała słońce,
godzące w strome skały
fale które niespokojnie odpływają i przypływają
wodne ptaki walczące z wiatrem.

Posłuchajmy wspólnie
powiewu szeleszczących liści,
idealnej ciszy gwieździstej nocy
brzmienia lata w kroplach deszczu.

Tu i teraz
pomóż mi dotrzeć na sam brzeg światła
czekając na
renesans cudu
z tobą
znowu i już na zawsze.

Przekład na polski: Mirosław Grudzień – Małgorzata Żurecka
Translation into Polish by Mirosław Grudzień – Małgorzata Żurecka

***

ΦΩΤΙΣΕ ΤΟΥΣ ΤΟΙΧΟΥΣ ΤΗΣ ΖΩΗΣ

Δίδαξε με να ζωγραφίσω φως
στους τοίχους της ζωής
τον κόσμο να κοιτάζω
όπως κι εσύ
το δάκρυ του ήλιου να γενώ
λόφος ποιητκός
κόσμος ενός δεντρού.

Οδήγησε με
να δω τον ήλιο
να πέφετει στις πλαγιές
και στις παλλίρριες που πάνε κι έρχονται
στους γλάρους με τον άνεμο
που πολεμούν

Μαζί ν’ αφουκραστούμε ανάσες
στο θρόϊσμα των δέντρων
της πάναστρης νύχτας την τελειότητα
τον ήχο του καλοκαιριού στις στάλλες

Εδώ και τώρα βοήθα με
να βρω του ήλιου την ακρογιαλιά
να περιμένω
του θαύματος την Αναγένηση
μαζί σου
και για πάντα.

Μετάφραση Μανώλη Αλυγιζάκη//translated by Manolis
Translation into Greek by Manolis Aligizakis

***

生命墙上的光

献给劳伦斯·费林赫蒂的101岁生日

教我画画
把光芒画上生命之墙。

教我
看世界
如你所见的那样
变成太阳的一滴泪
一座诗山
树上一个字

领着我
去看太阳
碰撞纯粹的悬崖
碰撞不停涨落的潮水
碰撞挑战风的水鸟。

让我们一起倾听
沙沙树叶的呼吸
星夜的完美宁静
雨点中夏日的声音。
此时此地
帮助我到达光明的海岸
与你
再次且永远
等待
奇迹的复兴

汉 译:中 国 周道模
Translation into Chinese by William Zhou

***

بصيص ضياء على جدران الحياة
إلى لورانس فيرلينغيتي في عيد ميلاده الواحد بعد المائة

علمني كيف أرسم
الضوء على جدران الحياة.
علمني
أن أنظر للعالم
كما تراه
لأصبح دمعة الشمس،
ركاما من الشعر،
كلمة على شجرة
خذ بيدي إلى
الشمس كي أراها.
كي أصيب المنحدرات الشديدة
وأمواج المد والجزر التي لا تعرف السكينة
وطيور الماء التي تتحدى الرياح.
لنصغي معا
إلى حفيف أوراق الشجر
وأسماك السلمون وهو تلهو في ليلة ساطعة النجوم
وإلى قطرات المطر التي تنث صيفا
ساعدني الآن ومن مكاني هذا
لكي أبلغ سواحل الضياء تماما
وأنتظر هناك انبعاث المعجزة
معك مرة أخرى وإلى الأبد.

ترجمة عن الإنجليزية: سارة سليم
Translation into Arab by Sarah Selim

***

いのちの壁の光〜ローレンス・ファーリンゲッティに捧ぐ

いのちの壁に光を描くことを教えてください

あなたのように世界を見られるよう教えてください

太陽の涙になれるように
詩の丘に、また樹木のことばになれるように

太陽が絶壁を照らすのを
絶え間なく潮が満ち引くのを
水鳥が風に挑むのを
見られるように導いてください

一緒に耳を傾けましょう
葉がさらさらと音をたてるのに
星空の下のまったくの静けさに
雨しずくの中の夏の音に

いま、ここに

光の岸にたどり着くのを助けてください
神秘のルネサンスを待ちながら
あなたとともに
ふたたび、そして永遠に

Translation into Japanese by Manabu Kitawaki

***

نوری بر روی دیوارهای زندگی

به لارنس فرلینگتتی برای تولد 101

به من یاد بده نقاشی کنم
بر روی دیوارهای زندگی.
به من یاد بده
تا به دنیا نگاه کنم
چنانکه تو می بینی اش
تا قطره ای از آفتاب شود
یک توده از شعر
یک کلمه در یک درخت.

راهنماییم کن
تا خورشید را ببینم
به صخره های حریری میخورد
جزر و مدی که بیقرار جاری می شود و جریان می یابد
پرندگان دریایی که باد را به چالش می کشند.

جازه بده با هم گوش بدهیم
نفس کشیدن خش خش برگها را
سکوت کامل شبی پرستاره
و صدای تابستان در میان قطرات باران را.
اینجا و حالا
اجازه بده به ساحل نور برسم
در انتظار
رنسانسی از شگفتی
با تو
دوباره برای همیشه.

ترجمه: سپیده زمانی

Translation into Farsi by Sepideh Zamani

***

СВЕТЛИНА НА СТЕНИТЕ НА ЖИВОТА

На Лоурънс Фърлингети за неговия 101-ви рожден ден
Научи ме да рисувам
светлината на стените на живота.

Научи ме
да гледам на света
както ти го виждаш
да се превърна в сълза на слънцето
поетично възвишение
дума в дърво.

Води ме
да видя слънцето
осветяващо отвесните скали
приливите които неспокойно се оттеглят
и носят водните птици предизвикващи вятъра.

Да послушаме заедно
диханието на шумящите листа
съвършеното мълчание на звездната нощ
звука на лято в капките на дъжда.

Тук и сега
помогни ми да достигна самите брегове на светлината
чакайки за
за възраждане на чудото
със теб
отново и завинаги.

превод от английски: Иван Христов
Translation into Bulgarian by Ivan Hristov

***

LJÓS Á VEGGJUM LÍFSINS

Til Lawrence Ferlinghetti á 101 árs afmælinu

Kenndu mér að mála
ljósið á veggi lífsins

Kenndu mér
að sjá heiminn
eins og þú sérð hann
að verða tár sólarinnar
ljóðahæð
og orð í tré.

Leiddu mig
þangað sem sólskinið
skellur á þverhníptu bjargi
flóðbylgjan flæðir eirðarlaus út og inn
og sjófuglarnir storka vindinum.

Við skulum hlusta saman
á skrjáfandi laufið anda
algera þögn stjörnubjartrar nætur
og sumarið hljóma í regndropunum.

Hjálpaðu mér
hér og nú að ná landi ljóssins
og bíða þess að
undrið endurfæðist
með þér
aftur og enn.

Translation into Icelandic by Thór Stefánsson

***

СВЕТ НА СТЕНАХ ЖИЗНИ

Лоуренсу Ферлингетти в его 101-летний юбилей

Научи меня
красить стены жизни в цвет света.

Научи меня
смотреть на мир,
каким его видишь ты,
чтобы стать слезой солнца,
холмом поэзии,
словом в дереве.

Приведи меня
увидеть солнце,
оно освещает крутые скалы,
беспокойные приливы и отливы,
водных птиц, что смеются над ветром.

Давай вместе услышим
дыхание шуршащей листвы,
идеальную тишину звездной ночи,
звуки лета в каплях дождя.

Здесь и сейчас
помоги мне добраться до берегов света,
они ждут
возрождения чуда
с тобой
снова и навечно.

Перевод Гермайна Дрогенбродта – Дарьи Мишуевой
Translation into Russian by Daria Mishueva

***
CAHAYA PADA DINDING KEHIDUPAN

Kepada Lawrence Ferlinghetti bersempena dengan hari ulang tahun kelahiran yang ke-101.

Ajarkan aku melukis
cahaya pada dinding kehidupan.

Ajarkan aku
melihat dunia
seperti yang kau lihat
menjadi air mata mentari
bukit puisi
diksi pohon.
Pimpin aku
melihat mentari

melanggar cenuram amat curam
0
burung air yang mencabar angin.
Biar kita sama-sama mendengar
nafas dedaun yang berkerisik
hening malam berisi bintang
bunyi musim panas dalam titis hujan

Di sini dan kini

bantu aku mencapai pesisir cahaya

menanti

kelahiran semula keajaiban
dengan kau

Penterjemah: Dr.Raja Rajeswari Seetha Raman
Translation into Malay by Dr.Raja Rajeswari Seetha Raman

***

ILAW SA MGA DINGDING NG BUHAY

Para kay Lawrence Ferlinghetti sa kanyang ika-101ng kaarawan

Turuan mo akong iguhit
ang ilaw sa mga dingding ng buhay.

Turuan mo ako
na tingnan ang mundo
gaya ng iyong pagtingin
na maging butil ng luha ng araw
isang burol ng mga tula
isang salita sa isang puno.

Akayin mo ako
upang makita ang sikat ng araw
na tumatama sa matatalas na mga bangin
ang walang kapagurang paglaki at pagliit ng mga alon
Ang mga ibong tubig na humahamon sa hangin.

Sabay tayong makinig
Sa hininga ng ingay ng mga dahon
ang mainam na katahimikan ng mabituing gabi
ang hugong ng tag-araw sa patak ng mga ulan.

Dito at ngayon na
tulungan mo akong maabot ang pinakadulo ng ilaw
naghihintay para sa
pagbabalik ng mga kagilagilalas na panahong
makasama kang
muli at magpakailanman.

Isinalin sa Wikang Filipino ni Eden Soriano Trinidad
Translation into Filipino by Eden Soriano Trinidad

***

לידיה צ’יארלי, איטליה

ללורנס פרלינגטי ליום הולדתו ה – 101

לַמֵּד אוֹתִי לְצַיֵּר
אֶת הָאוֹר עַל קִירוֹת הַחַיִּים.

לַמֵּד אוֹתִי
לְהִתְבּוֹנֵן בָּעוֹלָם
כְּמוֹ שֶׁאַתָּה רוֹאֶה אוֹתוֹ
לִהְיוֹת דִּמְעָה שֶׁל הַשֶּׁמֶשׁ
גִּבְעָה שֶׁל שִׁירָה
מִלָּה בְּעֵץ.

הוֹבֵל אוֹתִי
לִרְאוֹת אֶת הַשֶּׁמֶשׁ
מַכָּה בַּצּוּקִים הַתְּלוּלִים
אֶת הַגֵּאוֹת וְהַשֵּׁפֶל שֶׁעוֹלִים וּנְסוֹגִים חַסְרֵי מָנוֹחַ
אֶת צִפּוֹרֵי הַמַּיִם שֶׁמְּאַתְגְּרוֹת אֶת הָרוּחַ.

הָבָה נַקְשִׁיב יַחַד
לִנְשִׁימַת הֶעָלִים הַמְּרַשְׁרְשִׁים
לַשֶּׁקֶט הַמֻּשְׁלָם שֶׁל לַיְלָה זְרוּעַ כּוֹכָבִים
לְקוֹל הַקַּיִץ בְּטִפּוֹת הַגֶּשֶׁם.

כָּאן וְעַכְשָׁו
עֲזֹר לִי לְהַגִּיעַ עֲדֵי חוֹפֵי הָאוֹר
מְחַכָּה
לִתְחִיַּת הַפְּלִיאָה
אִתְּךָ
שׁוּב וְלַנֶּצַח.

Translation into Hebrew by Dorit Weisman

***

வாழ்க்கையின் சுவற்றில் வெளிச்சம்!

லாரன்ஸ் ஃபெர்லிங்கெட்டி அவர்களது101வது பிறந்தநாள் வாழ்த்து.

வர்ணம் பூச எனக்குக் கற்றுத்தாருங்கள்
வாழ்க்கையின் சுவற்றில் வெளிச்சத்தைத்தர
நீங்கள் பார்க்குமாறு
நானும்

உலகைக் காண கற்றுத்தாருங்கள்
கதிரவனின் கண்ணீர்த்துளியாக மாறுவதற்கு

கவிதைக் குன்றாக
மரத்தில் ஒரு சொல்லாக
அழைத்துச் செல்லுங்கள்
கதிரவனைக் காண

செங்குத்துப் பாறையின் மேல் நேராக இடிக்குமாறு
அலைகள் ஓய்வற்று எழுந்தும் தணிந்தும் பாய்வதற்கு
தண்ணீர்ப் பறவைகள் காற்றின் திறமையைச் சோதிக்க!

நாம் சேர்ந்தே கேட்போம்
சருகிப்போன இலைகளின் மூச்சைக் கேட்க
விண்மீன்கள் நிறைந்த இரவின் துல்லியமான அமைதியை
மழைத்துளிகளில் வெய்யிற்கால இசையைக் கேட்க!

இப்பொழுதே இங்கேயே
வெளிச்சத்தின் கறையைஅடைய

அதிசயங்களின்மறுவாழ்விற்காக உங்களுடன் காத்திருக்கும்பொழுது

உங்களுடன்
மீண்டும் எப்பொழுதும்!

தமிழில், முனைவர் என். வி. சுப்பராமன், சென்னை,
Translation into Tamil by Dr. N V Subbaraman

***

RONAHÎ LI SER DÎWARÊN JIYANÊ

Pêşkeş e bo Lawrence Ferlinghetti bi bûneya 101 salîyê

Ronahî yî! Min hîn bike
ez dîwarên êşê birengînim.
Min hîn bike
ez li cîhanê binhêrim
çawa tu wê dibînî
bibim rondikeke rojê
girekî helbestvaniyê
peyvek di darekê de.
Min bihindavîne
ez rojê bibînim
çawa li zinarên peravan dide
wan deman, ewên nemengiya avrabûn û vekêşê
wan çivîkên avî, ewên ribata bê dikin.
Bihêle em bihevra
li xişxişa pelan guhdarbikin
li hêminiya şeveke stêrkanî
li awaza tirpîna dilopên havînî.
Li vir û niha
yarmetiya min bide ez bi kenara ronahiyê gîhnim
çehvrêkirina
jinûva peydabûna matmaniyê
bi te re bikim
jinûva û bo hertimiyê.

Translation into Kurdish by Hussein Habasch

(Lidia Chiarelli)

 

Recueil: ITHACA 640
Editions: POINT
Site: http://www.point-editions.com/en/

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RENAISSANCE (Alexandre Pouchkine)

Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020




RENAISSANCE

Un barbouilleur, indolemment,
Noircit la toile d’un génie
Et la couvre stupidement
De traits qui heurtent l’harmonie.

Son gribouillage, avec les ans,
Choira telle une vieille écaille
Et le génie éblouissant
Reparaîtra sans nulle faille.

Ainsi s’effritent les erreurs,
Quittant mon âme surmenée,
Et je revois avec bonheur,
Pures, mes premières journées.

(Alexandre Pouchkine)

Illustration

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Je me rappelle — instant de grâce (Alexandre Pouchkine)

Posted by arbrealettres sur 6 mai 2020




    
Je me rappelle — instant de grâce :
Quand tu parus à mes côtés,
Je fus saisis, — vision fugace
Du pur génie de la beauté.

Dans la langueur désespérante,
Dans le fracas des vanités,
Longtemps vibra ta voix pressante,
Longtemps, tes traits m’ont habité.

Les ans passèrent. Dans l’orage
Mes rêves furent emportés,
Et j’ai perdu ta douce image,
Ta voix pressante m’a quitté.

Claustrés au fond d’un lourd silence,
Paisiblement passaient mes jours,
Sans poésie, sans transcendance,
Sans vie, sans larmes, sans amour.

Mais l’âme a retrouvé la grâce,
Tu reparais à mes côtés,
Divinité, vision fugace
Du pur génie de la beauté.

Et, de nouveau, la renaissance,
Et la lumière est de retour —
La poésie, la transcendance,
La vie, les larmes et l’amour.

(Alexandre Pouchkine)

 

Recueil: Le soleil d’Alexandre Le Cercle de Pouchkine
Traduction: André Markowicz
Editions: Actes Sud

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Renaissance (Sri Aurobindo)

Posted by arbrealettres sur 20 mars 2020



Illustration: Nicholas Roerich

    

Renaissance

La félicité divine n’atteint pas si tôt sa plénitude en nous,
tout ne finit pas pour nous en une vie ;
il n’est pas de terme à notre esprit
ni à la joie qu’il recherche.

Nos âmes et le ciel sont d’égale stature
et de naissance immémoriale ;
impérissable semence, moule infini de la Nature,
ils ne furent point façonnés sur terre,

ni à la terre ne lèguent-ils leurs cendres,
mais en eux-mêmes ils perdurent.
Un avenir sans fin affleure sous tes paupières,
enfant d’un passé sans fin.

De vieux souvenirs nous reviennent, de vieux rêves nous submergent,
êtres disparus que nous avons connus,
fictions et portraits ; cadres insaisissables –
ils se détachent, austères et solitaires.

Tous nos espoirs, tous nos rêves, trésors du souvenir,
sont prévisions mal déchiffrées,
mais de quelle vie, de quel lieu? Seul peut le dire
qui mesura les cieux illimités.

Le Temps est une convention tenace ; avenir et présent
vivaient dans le passé ;
ils sont une même image que nos volontés complaisantes
en trois plans ont projetée.

Le passé oublié est en nous immortel,
nos naissances et la fin proche
déjà accomplies. Vers une cime, à bout de souffle,
parfois nos âmes s’élèvent,

d’où notre pensée revient fortifiée ; car en surgit
l’immense océan du Temps
dont la houle infinie s’étend devant nos yeux,
et ses sublimes symphonies ;

et parfois, levant ce voile du mental
l’esprit regarde et voit
les âges disparus dont héritent nos vies
et les siècles à venir :

il voit des royaumes labourés par les vagues refouler l’océan –
là où surgi des troubles profondeurs
se dresse maintenant Himâlaya, il voit la marche formidable
des flots mesurer la moitié du monde ;

ou bien derrière nous, la trame se dénoue
et sur ses fils nous contemplons –
courses anciennes des étoiles, lieux jadis parcourus
dans un temps dont le souvenir s’est effacé.

(Sri Aurobindo)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust

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RENAISSANCE (Antonio Machado)

Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2019



RENAISSANCE

Galerie de l’âme… L’âme enfant!
Sa claire lumière rieuse;
et la petite histoire,
et la joie de la vie nouvelle…

Ah! renaître à nouveau, parcourir le chemin,
en ayant retrouvé le sentier perdu!

Et de nouveau sentir dans notre main
cette palpitation de la bonne main
de notre mère… Et cheminer en rêves
par amour de la main qui nous mène.

*

Dans nos âmes tout est gouverné
par une main mystérieuse.
Incompréhensibles, muettes,
nous ne savons rien de nos âmes.

Les plus profondes paroles du sage
nous enseignent ce que nous disent
le sifflement du vent qui souffle,
ou le murmure des eaux qui coulent.

(Antonio Machado)

Illustration

 

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Prends soin de ce corps (Shan Sa)

Posted by arbrealettres sur 17 février 2019



Illustration: Chloe Yzoard
    
Prends soin de ce corps
Trois mille âmes l’ont habité
Il te conduit
Vaisseau large
De la rivière à la mer
De la mort à la renaissance

(Shan Sa)

 

Recueil: Le vent vif & le glaive rapide
Traduction:
Editions: William Blake & CO. Edit.

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Au fond du jardin (Claude Pujade-Renaud)

Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2018




    
Au fond du jardin
une femme suspend
les draps de l’aube
fraîchement lavés
de la nuit

Mal rincés
marbrés de traînées
sperme des rêves
pris dans la trame

Il faudra recommencer

Lassitude des matins

Du songe
elle attendait
renaissanoe
le voici souillure

Peau aplatie d’ennui
usure lente
des gestes
des linges

Pelouse
piquetée de débris
elle les ramasse
décroche les draps

Rentre
écoute
le ronronnement
de la répétition

(Claude Pujade-Renaud)

 

Recueil: Instants incertitudes
Traduction:
Editions: Le Cherche Midi

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