Posts Tagged ‘repartir’
Posted by arbrealettres sur 14 avril 2023

CHANT DE PRINTEMPS
Dans la maison des peintures
il se met à chanter
il essaie le chant
il répand des fleurs
il égaie le chant.
Le chant résonne
les grelots se font entendre
et nos sonnailles fleuries
leur répondent.
Il répand des fleurs
il égaie le chant.
Sur les fleurs chante
le superbe faisan,
son chant se déploie
à l’intérieur des eaux.
Viennent lui répondre
plusieurs oiseaux rouges
le bel oiseau rouge
chante superbement.
Ton coeur est un livre peint
tu es venu chanter
tu fais résonner les tambours
c’est toi le chanteur.
A l’intérieur de la maison du printemps
tu réjouis les gens.
Toi seul répartis
des fleurs qui enivrent
des fleurs précieuses.
C’est toi le chanteur.
A l’intérieur de la maison du printemps
tu réjouis les gens.
traduit du Nahuátl
(Miguel León-Portilla)
Recueil: Poésie du Mexique
Traduction: Jean-Clarence Lambert
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Miguel León-Portilla), égayer, chant, chanter, chanteur, eau, enivrer, entendre, essayer, faisan, fleur, fleuri, gens, grelot, intérieur, livre, maison, oiseau, peint, peinture, précieux, printemps, réjouir, répandre, répondre, résonner, repartir, rouge, se déployer, se mettre, sonnailles, superbe, tambour, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 mars 2023

Illustration: Gustave Doré
LE CABARET DES COMPAGNONS
Plus d’argent, la bouteille est vide ;
Et l’un après l’autre, fourbu
Chacun de sa course intrépide,
Sur le plancher s’est étendu.
L’un pense revoir ce gendarme
Qu’à grand peine il put éviter,
L’autre dans un pré plein de charme
Croit dormir au soleil d’été.
L’autre gars, fixant la chandelle
Où semblent danser des esprits,
Le front dans la main, se rappelle
Le mal secret dont il est pris.
La flamme meurt enfin ; tout rêve ;
Seule une vitre encore luit.
Il prend chapeau, bâton, se lève
Et repart au coeur de la nuit.
***
HAND WERKSBURSCHENPENNE
Das Geld ist aus, die Flasche leer,
Und einer nach dem andern
Legt sich zu Boden müde sehr
Und ruht vom langen Wandern.
Der eine träumt noch vom Gendarm,
Dem er mit Not entronnen,
Dem andern ist, er liege warm
Im Felde an der Sonnen.
Der dritte Kunde schaut ins Licht
Als ob er Geister sehe,
Er stützt den Kopf und schlummert nicht
Und hat ein heimlich Wehe.
Das Licht verlischt und alles ruht,
Nur noch die Scheiben funkeln,
Da nimmt er leise Stock und Hut
Und wandert fort im Dunkeln.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
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Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), argent, été, éviter, bâton, bouteille, cabaret, chandelle, chapeau, charmé, coeur, compagnon, course, croire, danser, dormir, enfin, esprit, fixer, flamme, fourbu, front, gars, gendarme, intrépide, luire, main, mal, mourir, nuit, peine, penser, plancher, pré, prendre, rêver, repartir, revoir, s'étendre, se lever, se rappeler, secret, sembler, soleil, vide, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2023

L’AUBERGE DES ERRANTS
Comme il est étrange et saisissant
Que chaque nuit, sans cesse,
Coule la fontaine discrète
Dans l’ombre fraîche des érables,
Et encore et toujours, tel un parfum,
S’étale le clair de lune sur les toits,
Et par les airs, frais et sombres,
Vole l’essaim léger des nuages.
Tout cela existe, est bien réel,
Mais nous, errants, reposons une nuit,
Puis repartons par les champs,
Et nul ne pense plus à nous.
Bien plus tard, des années après peut-être,
Un rêve en nous évoque la fontaine,
La porte et le toit, et comme tout était là,
Et comme maintenant et longtemps encore tout sera là.
C’est en nous un petit jardin familier,
Et pourtant il n’y eut qu’une halte brève,
Un toit étranger pour l’hôte inconnu,
Il ignore la ville et le nom.
Comme il est étrange et saisissant
Que chaque nuit, sans cesse,
Coule la fontaine discrète
Dans l’ombre fraîche des érables…
(Hermann Hesse)
Recueil: L’Allemagne en Poésie
Traduction: Rémi Laureillard
Editions: Folio Junior
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Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), air, année, auberge, érable, étrange, étranger, évoquer, bref, champ, clair de lune, couler, discret, encore, errant, essaim, exister, familier, fontaine, frais, halte, hôte, ignorer, inconnu, jardin, léger, longtemps, maintenant, nom, nuage, nuit, ombre, parfum, penser, peut-être, réel, rêve, repartir, reposer, s'étaler, saisir, saisissant, sans cesse, sombre, tard, toit, toujours, ville, voler | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2022
![Alexandre Pavlenko 1974 - Ukrainian Pointillist painter (59) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/11/alexandre-pavlenko-1974-ukrainian-pointillist-painter-59-1280x768.jpg?w=883&h=655)
Les pins, les nuages et le ciel
Se reflètent en foyers mobiles
Un bref croisement de pupilles,
Chacun repart vers l’essentiel.
La souple surface des prés
Imite la peau cervicale,
La journée s’agite et s’étale ;
Retour au calme. Le jeu diapré
Des masses d’air en flaques huileuses
Qui circulent entre les collines
Capte nos intuitions, les ruine ;
L’après-midi est amoureuse.
Les noyaux de conscience du monde
Circulent sur leurs pattes arrière
Entre l’espace et sa lisière ;
Chacun sait que la Terre est ronde.
Chacun sait qu’il y a l’espace
Et que son ultime surface
Est dans nos yeux, et nous ressemble
(Ou qu’il ressemble à nos cerveaux,
Comme le modèle au tableau) ;
Quand nous tremblons, le monde tremble.
L’anneau de nos désirs
Se formait en silence
Il y a eu un soupir,
L’écho d’une présence.
Quand nous traverserons la peur
Un autre monde apparaîtra
Il y aura de nouvelles couleurs
Et notre coeur se remplira
De souffles qui seront des senteurs.
(Michel Houellebecq)
Illustration: Alexandre Pavlenko
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Houellebecq), amoureuse, anneau, écho, calme, cerveau, ciel, colline, conscience, couleur, croisement, désir, essentiel, flaque, intuition, jeu, mobile, modelé, nuage, peau, peur, pin, pré, présence, pupille, repartir, ressembler, retour, se refléter, senteur, silence, souffle, soupir, surface, tableau, traverser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2022

Illustration: He Zhihong
Herbe
L’herbe verte et abondante qui pousse dans la plaine,
Chaque année flétrit, puis renaît.
Le feu ardent ne peut l’anéantir,
Elle repousse toujours avec le vent printanier.
Son parfum exhale sur les vieux chemins,
Sa couleur verdoyante s’étend jusqu’aux ruines de la ville.
Un nouvel adieu aux amis qui repartent,
Même l’herbe luxuriante renferme la douleur de la séparation.
***

(Bai Juyi)
Recueil: Poèmes de Chine de l’époque dynastique des Tang
Traduction: Guillaume Olive & He Zhihong
Editions: Seuil
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Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2021

Illustration: Rémi Polack
La Femme Peuplier
Celle qui porte la joie
dans chaque frisson sur sa peau on l’appelle
La Femme Peuplier
Elle va
nue et souriante
les bras grands ouverts
Du Peuplier
elle a le frémissement à chaque souffle qui passe
Elle n’appelle rien mais tout va vers elle
Joyeuse elle s’offre à la caresse qui vient Sans retenue
Celui qui a la chance de la voir quand elle va ainsi nue et offerte
peut trouver la joie tout entière
dans chaque boucle de ses cheveux
Elle n’apparaît dans aucun rêve
Il faut
pour la voir
être celui qui chemine et que la chance aide
Certains passent à côté d’elle
et ne la voient pas
Son offrande est si vaste qu’elle est silencieuse
Ceux qui passent
la tête encombrée des bruits du monde
et du fracas des disputes vaines
n’ont aucune chance de poser la main sur son sein
Ils disent que la joie n’existe pas
que celui qui a été blessé un jour
garde sa blessure pour toujours.
Savent-ils que d’une caresse La
Femme Peuplier peut les rendre à
la joie du monde?
La Femme Peuplier s’est mise en route
Elle est cette femme qui marche dans les rues
et rien ne la distingue des autres femmes
Mais ceux qui l’approchent
sentent un souffle nouveau
les caresser
Ils repartent d’un pas plus léger
vers celles qui les attendent dans les maisons
celles qu’ils appellent leurs femmes
Ils sourient sans savoir pourquoi.
(Jeanne Benameur)
Recueil: De bronze et de souffle, nos coeurs
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 15 juin 2021

LA DANSEUSE DE CORDE
L’essentiel était de ne pas se lasser,
de changer joliment de pied au-dessus du vide
et s’efforcer de garder fière allure.
Amis et ennemis devaient être pesés et répartis
en contrepoids invisibles
autour des bords du parasol.
Le chagrin au milieu du coeur.
La ligne médiane du plaisir soudée à celle de la pensée.
Le sourire au-dessus de l’abîme.
(Harry Martinson)
Recueil: Le livre des cent poèmes
Traduction: Traduit du suédois par Caroline Chevallier et Philippe Bouquet
Editions: Cénomane
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Posted by arbrealettres sur 6 mars 2021
LE DIRE
Je ne l’ai toujours pas dit
Mais quoi? Mais quand?
II tarabuste mon élan,
Pèse en mon coeur, sur mes poumons
Et parfois ma langue interrompt.
J’ai beau dire et j’ai beau faire
Modestement ou à l’excès
Sincèrement ou en colère
Avec fièvre ou froidement
J’ai beau jaillir entre deux pierres
Ou bien foncer sombrement
Je ne l’ai toujours pas dit
Mais quoi? Mais quand?
Je songe devant un pré,
Devant un village ou un fil
Qui lie deux arbres fluidement
Je vais le dire, je l’ai qui tremble
Qui me serre ou qui m’attend
Hélas, je ne m’en délivre
Il repart dans le puits où on le voit
Je ne l’ai toujours pas dit
Mais quoi? Mais quand?
(Pierre Morhange)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Pierre Morhange), élan, coeur, colère, délivrer, dire, excès, fièvre, fil, jaillir, langue, modestement, pré, puits, quand, quoi, repartir, sombrement, songer, tarabuster, trembler, village | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2021

Toujours ils m’approchent,
ils me serrent la main,
toujours ils repartent !
***

(Ishikawa Takuboku)
Recueil: Le jouet triste
Traduction: Jérôme Barbosa et Alain Gouvret
Editions: Arfuyen
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Ishikawa Takuboku), approcher, main, repartir, serrer, toujours | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juin 2020

Illustration: Gilbert Garcin
LE TEMPS
Bête comme un moteur, bête comme un alexandrin,
le temps piétine et bouge et marche tout le temps.
Il ne peut pas rester en place, et son chemin
déroule son tricot de vers à soie bavant.
Le temps n’a pas le temps de perdre ses minutes,
ni de trouver jolies les choses ni les gens.
Il a toujours à faire, et s’il trébuche et bute
il repart tout de suite et rattrape le temps.
Mon échelle à monter aux grand’places d’aurore,
ma douce, ma songeuse, et mon seul passe-temps,
dans le chaud mélangé de notre double corps
nous n’entendons plus les gros sabots du temps.
Il n’est pourtant pas loin, bête comme un ruisseau,
il fait bouger le sang et le tic-tac du coeur,
les onze ou douze pieds de mes vers pas très beaux,
bête comme une rime qu’on saurait par coeur.
(Claude Roy)
Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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