Posts Tagged ‘résider’
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2022


Illustrations: Vilhelm Hammershøi
V. HAMMERSHOI
Ce sont de longues et larges
pièces vides bleues et grises que
partout ailleurs on nomme
avancées progressives du chagrin
mais
dans la ligne du dos de cette femme
penchée à la fenêtre qu’encadrent des
mousselines blanches
mais
sur la table en bois d’aulne ou de châtaignier le
silence emmaillote la tige d’une orchidée et
foudroie les paroles vaines
mais
ce que vous nommez aisément
— vide impossible à meubler de sa propre présence —
en lui réside le paradis véritable :
vivre dans un tableau de V. Hammershoi
m’apprend à disparaître
sans esclandre.
(Cécile Coulon)
Recueil: Noir Volcan
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Cécile Coulon), ailleurs, aisément, apprendre, aulne, blanc, bleu, bois, chagrin, châtaignier, disparaître, dos, emmailloter, encadrer, esclandre, femme, fenêtre, foufroyer, gris, Hammershoi, impossible, large, ligne, long, meubler, mousseline, nommer, orchidée, paradis, parole, penché, pièce, présence, progressif, résider, silence, table, tableau, tige, vain, véritable, vide, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2022

Illustration
Puisque c’est du ciel,
Qu’en hiver, nous sont venues
Ces fleurs inconnues,
C’est qu’un printemps éternel
Réside au delà des nues.
(Fouka-Yabou)
Recueil: Poëmes de la libellule
Traduction: Judith Gautier
Editions: Beaux-Arts de Paris
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Fouka-Yabou), au-delà, éternel, ciel, fleur, hiver, inconnu, nues, printemps, résider, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2021

Illustration
LE SENS
Le sens ne réside pas en un lieu.
C’est comme une lèvre tronquée
ou la musique d’une planète lointaine.
Rarement c’est un palais ou une plaine,
le diamant d’un vol ou le coeur de la pluie.
Parfois c’est le bourdonnement d’une abeille, une infime présence
et le jour est un feu brûlant sur la corolle de la mer.
Il s’abreuve de violence et d’obscurité
et ses rivages sont jonchés d’oubli et de chaos.
Ses caprices contiennent toute la distance du silence
et tout l’éclat du désir. Avec une musique désespérée,
il craque parfois sous le masque du temps.
Avec des cendres d’eau, il crée des halos de pénombre
et d’un côté c’est le désert, de l’autre une cataracte.
On peut le parcourir certaines fois comme le spectre solaire
ou le sentir comme un cri en lambeaux ou une porte condamnée.
Souvent ses noms ne sont pas des noms,
mais des blessures, des murailles sourdes, des lames effilées,
de minuscules racines, des chiens d’ombre, des ossements de lune.
Toutefois, il est toujours l’amant désiré que
recherche le poète dans les remous des ténèbres.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), abeille, amant, éclat, blessure, bourdonnement, brûlant, caprice, cataracte, côte, cendre, chaos, chien, coeur, condamner, contenir, corolle, craquer, créer, cri, désert, désespéré, désir, désirer, diamant, distance, eau, effilé, feu, halo, infime, joncher, jour, lambeau, lame, lèvre, lieu, lointain, lune, masque, mer, minuscule, muraille, musique, nom, obscurité, ombre, ossement, oubli, palais, parcourir, parfois, pénombre, plaine, planète, pluie, poète, porte, présence, racine, rarement, résider, rechercher, remous, rivage, s'abreuver, sens, sentir, silence, solaire, sourd, spectre, ténèbres, temps, tronquer, violence, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 décembre 2020

Illustration
L’eider
L’eider habite la Norvège ;
c’est là qu’il réside au bord du fjord bleu de plomb.
Il arrache de son sein le moelleux duvet, et bâtit son nid chaud et tiède.
Mais le pêcheur du fjord avec son pic d’acier trempé s’en vient dépouiller le nid jusqu’au dernier flocon.
Si le pêcheur est cruel, l’oiseau a la chaleur ; de nouveau il se dénude le sein.
Et qu’on le pille encore, il revêt tout de même de nouveau son nid dans un recoin bien caché.
Mais que l’on ravisse son troisième, son dernier trésor, il déploie ses ailes par une nuit de printemps.
Il fend la brume, poitrine ensanglantée ; vers le sud, vers le sud pour une côte ensoleillée !
(Henrik Ibsen)
Recueil: Poèmes
Traduction: Régis Boyer
Editions: Les Belles Lettres
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Posted in poésie | Tagué: (Henrik Ibsen), acier, aile, arracher, bâtir, bleu, bord, brume, cacher, côte, chaleur, chaud, cruel, dénuder, déployer, dépouiller, de nouveau, dernier, duvet, eider, encore, ensanglanter, ensoleiller, fendre, fjord, flocon, habiter, moelleux, nid, Norvège, nuit, oiseau, pêcheur, pic, piller, plomb, poitrine, printemps, ravir, résider, recoin, revêtir, sein, sud, tiède, trésor | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 août 2020
Où réside l’esprit? Au-dedans, au-dehors
Des choses remémorées, des choses faites ou défaites?
Premier le cri de l’oiseau de mer, première l’âme
Imaginée dans l’aube froide de son cri?
Et son perchoir ultime? Le bâton fangeux d’un nid
De corneille, au sommet de la vieille tour de pierre,
Ou le buste de marbre dominant le parterre?
Habitable, la forme accomplie?
Habitée, la lumière venteuse?
Pourquoi la note maintenue, pourquoi la ligne maintenue
Sinon pour l’assaut qui rassure?
***
Where does spirit live? Inside or outside
Things remembered, made things, things unmade?
What came first, the seabird’scry or the soul
Imagined in the dawn cold when it cried?
Where does it roost at least? On dungy sticks
In a jackdaw’s nest up in the old stone tower
Or a marble bust commanding the parterre?
How habitable inhabited the windy light?
What’s the use of a held note or held line
That cannot be assailed for reassurance?
(Seamus Heaney)
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Posted in poésie | Tagué: (Seamus Heaney), assaut, au-dedans, au-dehors, aube, âme, buste, cri, défaite, esprit, faîte, imaginée, maintenu, note, oiseau, perchoir, rassurer, résider, remémoré, ultime | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 mars 2020
Si un jour
la douleur te sculpte
des muscles d’argile
sache que dans l’harmonie
réside le processus d’un chaos
(Bernard Montini)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 16 mai 2019

Nuits trouées que le ciel attarde sur l’homme
Les semelles ne parviennent pas à capter le destin
qui apparaît et s’effiloche aux parallèles de pierre
Les horizons deviennent pluie et se disloquent dans les flaques
Tu guettes l’étoile et le sud enfant triste des nuits verticales
Ecoute l’heure qui pleut les pieds carrés d’avoir tant déambulé
et l’âme aphone d’avoir tant persisté
Ecoute la litanie de ta raison qui t’attribue des terres où tu ne peux résider
(Guy Lévis Mano)
Illustration: Jeanie Tomanek
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Posted by arbrealettres sur 15 mai 2019

… car dehors et dedans, il y a faim pour qui ne franchit
pas le seuil…
… écoute la litanie de ta raison qui t’attribue des terres où
tu ne peux résider…
(Guy Lévis Mano)
Illustration: Richard Baxter
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Guy Lévis Mano), attribuer, écouter, dedans, dehors, faim, franchir, litanie, raison, résider, seuil, terre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 mai 2019

L’union parfaite
Jour et nuit, je pleure après une union, mon Amour,
Union semblable à une mort affamée.
Viens me ligoter, viens me cueillir,
Dénude-moi de ma pudeur, de mes habits, de mon voile.
Viens et maraude parmi mon corps juvénile,
Prive mes yeux de sommeil, du rêve même de dormir.
Dévalise cet univers vaste et réveille
Ma vie et ma mort, pour toute éternité.
Au bûcher de l’union dans un monde solitaire
Là où la création s’est évanouie à l’extinction du soleil,
Sans pudeur et dévêtus en deux coeurs nus
Que toi et moi devenions beauté infinie.
Quel est ce rêve audacieux, Seigneur,
Où réside cette union sans Toi?
***
Total union
Night and day, I weep, O Love, for a union,
Union resembling a hungry death.
Come and bind me, pluck me away,
Strip me of modesty, of raiment, of screen.
Come and steal this juvenile body,
Bereave my eyes of sleep, of dream of sleeping.
Rob this universe vast an d awake,
My life and my death, for an eternity.
At the crematorium of union amid a solitary world
Where the creation has fainted with the extinction of the sun,
Shameless unclothed in two naked hearts
Let you and me become beauty infinite.
What an audacious dream, O Lord,
Where lies this union without You?
(Rabindranath Tagore)
Recueil: Tantôt Dièse, Tantôt Bémol
Traduction: Prithwindra Mukherjee
Editions: Shahitya Prakash
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), affamé, amour, audacieux, éternité, bûcher, beauté, coeur, corps, création, cueillir, dénuder, dévaliser, dévêtu, devenir, dormir, extinction, habit, infini, jour, juvénile, ligoter, marauder, monde, mort, nu, nuit, parfait, pleurer, priver, pudeur, résider, réveiller, rêve, s'évanouir, seigneur, soleil, solitaire, sommeil, union, univers, vaste, venir, vie, voile, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2019

Illustration: Klaus Kampert
Tout perdre.
Abandonner un rêve
et en trouver un autre :
le rêve où réside
le vertige le plus délié du hasard.
Et le chant que même les dieux ne chantent pas
même s’ils s’y entraînent souvent,
le chant plus léger que les dieux :
le chant de la dépossession.
***
Perderlo todo.
Abandonar un sueño
y hallar otro:
el sueño donde habita
el vértigo mas suelto del azar.
Y el canto que ni los dioses cantan,
por mucho que lo ensayen,
el canto mas liviano que los dioses:
el canto de la desposesión.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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