Posts Tagged ‘ressusciter’
Posted by arbrealettres sur 19 mai 2023

FADAISES
Daignez souffrir qu’à vos genoux, Madame
Mon pauvre coeur vous explique sa flamme
Je vous adore autant et plus que Dieu,
Et rien jamais n’éteindra ce beau feu.
Votre regard, profond et rempli d’ombre,
Me fait joyeux, s’il brille, et sinon, sombre
Quand vous passez, je baise le chemin,
Et vous tenez mon coeur dans votre main
Seule, en son nid, pleure la tourterelle.
Las, je suis seul et je pleure comme elle.
L’aube, au matin ressuscite les fleurs,
Et votre vue apaise les douleurs.
Disparaissez, toute floraison cesse,
Et, loin de vous, s’établit la tristesse.
Apparaissez, la verdure et les fleurs
Aux prés, aux bois, diaprent leurs couleur
Si vous voulez, Madame et bien-aimée,
Si tu voulais, sous la verte ramée,
Nous en aller, bras dessus, bras dessous,
Dieu! Quels baisers! Et quels propos de fous!
Mais non! Toujours vous vous montrez revêche
Et cependant je brûle et me dessèche,
Et le désir me talonne et me mord,
Car je vous aime, ô Madame la Mort!
(Paul Verlaine)
Recueil: Poésies Verlaine
Editions: Hachette
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Verlaine), adorer, aimer, apaiser, apparaître, aube, baiser, beau, bien-aimé, bois, bras, brûler, briller, cesser, chemin, coeur, couleur, daigner, désir, dessous, dessus, diaprer, Dieu, disparaître, douelur, douleur, expliquer, fadaise, feu, flamme, fleur, floraison, fou, genoux, jamais, joyeux, las, loin, madame, main, matin, mordre, mort, nid, ombre, passer, pauvre, pleurer, plus, pré, profond, propos, ramée, regard, remplir, ressusciter, revêche, s'établir, s'éteindre, s'en aller, se déssécher, se montrer, seul, sombre, souffrir, talonner, tenir, toujours, tourterelle, tristesse, verdure, vert, vouloir, vue | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mars 2023

Illustration: ArbreaPhotos
PRÉCEPTE
Toujours de tous les êtres
Soeur ou frère deviens,
Que tous en toi pénètrent :
Plus de tien ni de mien.
Qu’étoile ou feuille meure,
Mourir il te faudra,
Comme elles, à chaque heure,
Tu ressusciteras.
***
SPRUCH
So mußt du allen Dingen
Bruder und Schwester sein,
Daß sie dich ganz durchdringen,
Daß du nicht scheidest Mein und Dein.
Kein Stern, kein Laub soll fallen —
Du mußt mit ihm vergehn !
So wirst du auch mit allen
Allstündlich auferstehn.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
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Posted by arbrealettres sur 22 février 2023

Les jours passent
pour s’établir
dans l’aujourd’hui
Chaque matin
je ressuscite
d’une mort passagère
Réinventant
la fiction de mon existence
(Anise Koltz)
Recueil: Un monde de pierres
Editions: Arfuyen
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022
Recueil: Carnet du soleil
Traduction:
Editions: Lettres Vives
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), légèreté, mentir, profondeur, ressusciter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), attendre, gorge, poème, ressusciter, trancher | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 31 octobre 2022
Illustration: Edvard Munch
Comme un cri
Il a cru
tout au long de son enfance
que la terre
en son innocence
était
chant d’oiseau
danse de libellule
murmure de rivière
parfum de prairie
Et puis
le chant
la danse
le murmure
le parfum
se sont évanouis
Alors soudain
le monde fut comme un cri
un immense cri dans la nuit
et il en sera ainsi
tant qu’on n’aura pas ressuscité
L’oiseau et son chant
La libellule et sa danse
La rivière et son murmure
La prairie et son parfum
(Claude Haller)
Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Haller), chant, cri, croire, danse, enfance, immense, innocence, libellule, long, monde, murmuré, nuit, oiseau, parfum, prairie, ressusciter, rivière, s'évanouir, soudain, terre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2022

TRAGIQUE DU TEMPS
La porte si forte des prisons
le vent passe dessous quand même
parfois aussi un pâle soleil
en un vieux temps nuance les plis
d’une robe de bourreau.
Dans un bourg de vacances
commence à jouer une harmonie
tandis qu’ayant posé sa houe
assis un journalier contemple
les exécutants pacifiques
voués au massacre
dans l’année
disant croire à leurs âmes éternelles
à leurs corps ressuscitant.
(Jean Follain)
Illustration: Maurice Denis
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Posted by arbrealettres sur 31 mai 2022

TON SOUVENIR EST COMME UN LIVRE…
Ton souvenir est comme un livre bien-aimé,
Qu’on lit sans cesse, et qui jamais n’est refermé,
Un livre où l’on vit mieux sa vie, et qui vous hante
D’un rêve nostalgique, où l’âme se tourmente.
Je voudrais, convoitant l’impossible en mes voeux,
Enfermer dans un vers l’odeur de tes cheveux,
Ciseler avec l’art patient des orfèvres
Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ;
Emprisonner ce trouble et ces ondes d’émoi
Qu’en tombant de ton âme, un mot propage en moi :
Dire quelle mer chante en vagues d’élégie
Au golfe de tes seins où je me réfugie ;
Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois
Comme une après-midi d’automne dans les bois ;
De l’heure la plus chère enchâsser la relique,
Et, sur le piano, tel soir mélancolique,
Ressusciter l’écho presque religieux
D’un ancien baiser attardé sur tes yeux.
(Albert Samain)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted in poésie | Tagué: (Albert Samain), ancien, art, âme, écho, élégie, émoi, baiser, bien-aimé, chanter, cheveux, ciseler, contour, convoiter, dire, doux, emprisonner, enchâsser, enfermer, golfe, hanter, impossible, infléchir, lèvres, lire, livre, mélancolique, mer, mieux, mot, nostalgique, odeur, onde, orfèvre, parfois, patient, phrase, piano, propager, rêve, refermer, religieux, relique, ressusciter, s'attarder, sans cesse, se réfugier, se tourmenter, sein, soir, souvenir, tiède, tomber, trouble, vague, vie, vivre, voeux, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022

Illustration: ArbreaPhotos
LE CHAT
Je comprends que le chat ait frappé Baudelaire
Par son être magique où s’incarne le sphinx ;
Par le charme câlin de la lueur si claire
Qui s’échappe à longs jets de ses deux yeux de lynx,
Je comprends que le chat ait frappé Baudelaire.
Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,
Il ondule, se cambre et regimbe aux doigts lourds ;
Et lorsque sa fourrure abrite une chair grasse,
C’est la beauté plastique en robe de velours :
Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,
Vivant dans la pénombre et le silence austère
Où ronfle son ennui comme un poêle enchanté,
Sa compagnie apporte à l’homme solitaire
Le baume consolant de la mysticité
Vivant dans la pénombre et le silence austère.
Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre,
C’est bien l’âme du gîte où je me tiens sous clé ;
De la table à l’armoire et du fauteuil à l’âtre,
Il vague, sans salir l’objet qu’il a frôlé,
Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre.
Sur le bureau couvert de taches d’encre bleue
Où livres et cahiers gisent ouverts ou clos,
Il passe comme un souffle, effleurant de sa queue
La feuille où ma pensée allume ses falots,
Sur le bureau couvert de taches d’encre bleue.
Quand il mouille sa patte avec sa langue rose
Pour lustrer son poitrail et son minois si doux,
Il me cligne de l’œil en faisant une pause,
Et je voudrais toujours l’avoir sur mes genoux
Quand il mouille sa patte avec sa langue rose.
Accroupi chaudement aux temps noirs de décembre
Devant le feu qui flambe, ardent comme un enfer,
Pense-t-il aux souris dont il purge ma chambre
Avec ses crocs de nacre et ses ongles de fer ?
Non ! assis devant l’âtre aux temps noirs de décembre
Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes
À la face bizarre, aux tétons monstrueux,
Il songe à l’angora, mignonne des mignonnes,
Qu’il voudrait bien avoir, le beau voluptueux,
Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes.
Il se dit que l’été, par les bons clairs de lune,
Il possédait sa chatte aux membres si velus ;
Et qu’aujourd’hui, pendant la saison froide et brune,
Il doit pleurer l’amour qui ne renaîtra plus
Que le prochain été, par les bons clairs de lune.
Sa luxure s’aiguise aux râles de l’alcôve,
Et quand nous en sortons encor pleins de désir,
Il nous jette un regard jaloux et presque fauve
Car tandis que nos corps s’enivrent de plaisir,
Sa luxure s’aiguise aux râles de l’alcôve.
Quand il bondit enfin sur la couche entr’ouverte,
Comme pour y cueillir un brin de volupté,
La passion reluit dans sa prunelle verte :
Il est beau de mollesse et de lubricité
Quand il bondit enfin sur la couche entr’ouverte.
Pour humer les parfums qu’y laisse mon amante,
Dans le creux où son corps a frémi dans mes bras,
Il se roule en pelote, et sa tête charmante
Tourne de droite à gauche en flairant les deux draps,
Pour humer les parfums qu’y laisse mon amante.
Alors il se pourlèche, il ronronne et miaule,
Et quand il s’est grisé de la senteur d’amour,
Il s’étire en bâillant avec un air si drôle,
Que l’on dirait qu’il va se pâmer à son tour ;
Alors il se pourlèche, il ronronne et miaule.
Son passé ressuscite, il revoit ses gouttières
Où, matou lovelace et toujours triomphant,
Il s’amuse à courir pendant des nuits entières
Les chattes qu’il enjôle avec ses cris d’enfant :
Son passé ressuscite, il revoit ses gouttières.
Panthère du foyer, tigre en miniature,
Tu me plais par ton vague et ton aménité,
Et je suis ton ami, car nulle créature
N’a compris mieux que toi ma sombre étrangeté,
Panthère du foyer, tigre en miniature.
(Maurice Rollinat)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Maurice Rollinat), abriter, accroupi, aiguiser, alcôve, amante, aménité, ami, amour, angora, apporter, ardent, armoire, austère, âme, âtre, été, étrangeté, être, baume, beauté, bizarre, bleu, bondir, bras, brin, bureau, câlin, chair, chambre, charmant, charmé, chat, chaud, clair, clair de lune, clé, cligner, colombe, compagnie, comprendre, consoler, corps, couché, courir, couvrir, créature, creux, cri, croc, cueillir, décembre, désir, doigt, doux, enchanté, encre, enfant, enfer, enjôler, ennui, face, fauteuil, fauve, femme, fer, feu, flamber, fomâtre, fourrure, foyer, frapper, frémir, frôler, gai, gîte, genêt, genoux, gouttière, gras, grâce, homme, humer, jet, jeter, laisser, langue, lourd, lovelace, lubricité, lueur, lustrer, luxure, lynx, magique, matou, membre, miauler, mignon, miniature, minois, mollesse, monstrueux, mouiller, mysticité, nacre, noir, nonne, nuit, objet, oeil, onduler, ongle, panthère, parfum, passé, passion, patte, pause, pénombre, pelote, plaire, plaisir, plastique, pleurer, poêle, poitrail, prunelle, purger, râle, regard, regimber, renaître, ressusciter, revoir, robe, ronfler, ronronner, rose, rouler, s'amuser, s'échapper, s'enivrer, s'incarner, salir, se cambrer, se pourlécher, serpent, silence, singe, solitaire, sombre, somnolent, souris, Sphinx, table, tache, téton, tête, temps, tigre, tour à tour, triomphant, triste, vague, velours, velu, vivre, volupté, voluptueux, yeux | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2022

Devine
Qui se donne qui se refuse
Qui cherche qui trouve
Qui défend qui accuse
Qui se dépense qui se repose
Qui fait des noeuds qui les dénoue
Qui meurt qui ressuscite
Qui donne la vie qui tue
Qui doute qui croit
Qui affirme qui se dédit
Qui se repentit qui ne dit pas
Qui est heureux malheureux
Qui est mon coeur qui est.
***
Adivinha
Quem se dá quem se recusa
Quem procura quem alcança
defende quem acusa
Quem se gasta quem descansa
Quem faz nós quem os desata
Quem morre quem ressuscita
Quem dá a vida quem mata
Quem duvida e acredita
Quem afirma quem desdiz
Quem se arrepende quem não
Quem é feliz infeliz
Quem é quem é coração.
(José Saramago)
Recueil: Les poèmes possibles
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond
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Posted in poésie | Tagué: (José Saramago), accuser, affirmer, être, coeur, croire, défendre, dénouer, deviner, donner, douter, heureux, malheureux, mourir, noeud, ressusciter, se dédire, se dépenser, se donner, se refuser, se repentir, se reposer, tuer, vie | Leave a Comment »