Balancée sur la nue branche
Par le vent froid
Au soleil chaste
Après la mort
Avant la résurrection,
Voilà ce qui me reste d’espérance.
(Pierre Jean Jouve)
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2021
Balancée sur la nue branche
Par le vent froid
Au soleil chaste
Après la mort
Avant la résurrection,
Voilà ce qui me reste d’espérance.
(Pierre Jean Jouve)
Posted in poésie | Tagué: (Pierre-Jean Jouve), balancer, branche, chaste, colombe, espérance, froid, mort, nu, résurrection, rester, soleil, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mai 2020
Illustration: Jeanne Balas
RESSURECTION
Les uns s’enivrent de sons,
D’autres s’enveloppent dans des couleurs;
Les uns s’entourent de courtisans,
D’autres s’enferment dans le silence;
Les uns se couvrent des pelisses du mensonge,
D’autres s’exposent dans l’aquarium de la vérité;
Les uns se font faire des palais,
D’autres restent tout nus;
Mais, en vérité, tout est transparent
Et chacun, chacun tout seul se décompose
Dans une tombe particulière
Ou dans la fosse commune.
Et à sa place
En ressuscite un autre.
(Mihai Beniuc)
Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), aquarium, autre, commun, couleur, courtisan, faire, fossé, mensonge, nu, palais, particulier, pelisse, place, résurrection, ressusciter, rester, s'enfermer, s'enivrer, s'entourer, s'envelopper, s'exposer, se couvrir, se décomposer, silence, son, tombe, transparent, vérité | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 février 2020
LA MORT S’EST COUCHÉE…
La mort s’est couchée sur mon coeur,
Mais sous le rocher le feu brûle encore;
Tu peux vociférer, m’oppresser, me tuer,
Moi, je me soulèverai.
L’autel d’or parmi les pierres grises,
Je sais qui l’a détruit;
Et moi je le rebâtis par la résurrection,
Moi, je me soulèverai.
La mort s’est couchée sur mon coeur.
Elle pensait que je me briserais.
Mais l’esprit qui m’habite jusqu’à l’ultime jour
Criera : moi, je me soulèverai!
(Srecko Kosovel)
Posted in poésie | Tagué: (Srecko Kosovel), autel, coeur, crier, détruire, feu, habiter, mort, oppresser, résurrection, rebâtir, rocher, se briser, se coucher, se soulever, soulever, tuer, vociférer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2019
SÉCHERESSE
Deux bonzes japonais font tinter leurs clochettes
Et de la canicule égrènent la chanson.
Chacun porte un lotus à sa robe accroché
Afin de conjurer la mauvaise moisson.
Deux curés en soutane noire prient en choeur,
Agenouillés devant de pieuses images :
Jésus que tout le sang qui coule de ton coeur
Au-dessus du pays se transforme en nuage.
Deux rabbins sont blottis au profond de leur être
Et pleurent en priant la résurrection :
Ô Toi qu’ils ont trouvé, que nos lointains ancêtres
Plaident pour nous Ta grâce et Ta compassion.
Tandis que tout là-haut le visage solaire
Scintille – ardent buisson dans l’azur embrasé,
Et que deux arbrisseaux, la bouche grande ouverte
Semblent, à l’agonie, attendre la rosée.
(Jacob-Zvi Sharguel)
Posted in poésie | Tagué: (Jacob-Zvi Sharguel), accrocher, agenouillé, agonie, ancêtre, arbrisseau, ardent, attendre, au-dessus, azur, égrener, être, blotti, bonze, bouche, buisson, canicule, chanson, choeur, clochette, coeur, compassion, conjurer, couler, curé, embraser, grâce, image, japonais, Jésus, là-haut, lointain, lotus, mauvais, moisson, noir, nuage, ouvert, pays, pieux, plaider, pleurer, porter, prier, profond, rabbin, résurrection, robe, rosée, sang, sécheresse, scintiller, se transformer, sembler, solaire, soutane, tinter, trouver, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2019
SANS NOUS
Que serait la terre sans nous
Anonyme, inexistante déserte.
Et le ciel que serait-il sans nous.
Forme sans lumière et sans voix
Pour le nommer, sans éternité.
Et Dieu que serait-il donc,
Une chose sans nom et sans éclat.
Quelle chair prendrait-il pour apparaître
Sans chair sur la terre, quel visage
Sans le visage humain,
Sans l’habit humain et la forme.
Quelle gifle et quel sang, quel martyr
Sans le martyr humain :
« Ecce homo, ecce Deus… »
Sans la mort humaine,
Sans enterrement et lamentation — sans résurrection
Sans nous la mort que serait-elle.
(Georges Themelis)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (anonyme), (Georges Themelis), éclat, éternité, chair, ciel, déserte, Dieu, enterrement, gifle, lamentation, lumière, martyr, nom, résurrection, sang, terre, visage, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2019
Les murs ne tombent pas
[40]
Par exemple :
Osiris égale O-sir-is ou O-sire-is ;
Osiris,
l’étoile Sirius,
rattache le mythe de la résurrection
à la réalité de la résurrection
à travers les âges ;
plâtrier, maçon grossier,
assez mal outillé, ma pensée
comblerait des brèches déplorables
dans le temps, révélerait le schisme regrettable,
comblerait ce schisme avant-et-après,
(avant qu’Abraham fût, je suis)
découvrirait des croissances cancéreuses
dans la philosophie de notre temps,
en tentant de préparer,
pour ainsi dire, le patient pour le Guérisseur ;
corrélerait foi avec foi,
recouvrerait le secret d’Isis,
qui est : il y avait Un
au commencement, Créateur,
Nourricier, Concepteur, Même-à-jamais
dans le marais de papyrus
dans la prairie de Judée.
***
For example:
Osiris equates 0-sir-is or 0-Sire-is;
Osiris,
the star Sirius,
relates resurrection myth
and resurrection reality
through the ages;
plasterer, crude mason,
not too well equipped, my thought
would cover deplorable gaps
in time, reveal the regrettable chasm,
bridge that before-and-after schism,
(before Abraham was I am)
uncover cankerous growths
in present-day philosophy,
in an endeavour to make ready,
as it were, the patient for the Healer;
correlate faith with faith,
recover the seoret of Isis,
which is: there was One
in the beginning, Creator,
Fosterer, Begetter, the Same-forever
in the papyrus-swamp
in the Judean meadow.
(Hilda Doolittle)
Posted in poésie | Tagué: (Hilda Doolittle), étoile, brèche, cancéreux, créateur, découvrir, foi, guérisseur, Isis, maçon, marais, mythe, nourricier, Osiris, papyrus, pensée, prairie, préparer, résurrection, révéler, regrettable, secret, Sirius | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2019
La floraison du bâton
[ 7 ]
Pourtant la résurrection est le sens de la direction,
résurrection est une droite ligne,
droit sur la horde et le butin,
le trésor, la réserve,
le rayon de miel ;
la résurrection est rémunération,
nourriture, abri, fragrance
de la myrrhe et du baume.
***
Yet resurrection is a sense of direction
resurrection is a bee-line,
straight to the horde and plunder,
the treasure, the store-room,
the honeycomb;
resurrection is remuneration,
food,shelter, fragrance
of myrrh and balm.
(Hilda Doolittle)
Posted in poésie | Tagué: (Hilda Doolittle), abri, baume, butin, fragrance, horde, ligne, miel, myrrhe, nourriture, rayon, réserve, résurrection, trésor | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2018
La résurrection des morts :
En quel pays étrange,
Toi que je pleure auprès d’un tombeau vide,
Es-tu né, mon enfant?
***
The resurrection of the dead:
Into what strange land
Are you, beside whose empty grave I stand
New-born, my child?
(Kathleen Raine)
Posted in poésie | Tagué: (Kathleen Raine), étrange, enfant, mort, naître, pays, pleurer, résurrection, tombeau, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2018
La floraison du bâton
[ 1 ]
Ô le beau vêtement,
le bel accoutrement —
ne pense pas à Son visage
ni même à Ses mains,
n’imagine pas comment nous nous tiendrons
devant Lui ;
rappelle-toi la neige
sur Hermon ;
ne regarde pas en contrebas
où la gentiane bleue
renvoie un dessin géométrique
sur la glace flottante ;
ne te laisses pas duper
par la géométrie de la perfection
car en ce moment même,
la terrible bannière
assombrit la tête de pont ;
nous avons montré
que nous pouvions tenir ;
nous avons résisté
à la colère, à la frustration,
au feu amer de la destruction ;
laisse les villes qui brûlent en contrebas
(nous avons fait notre possible),
nous avons donné jusqu’à ne plus avoir à donner ;
hélas, c’était la pitié, et non l’amour que nous donnions
ayant tout donné, laissons tout ;
et surtout, abandonnons la pitié
et montons plus haut
jusqu’à l’amour — résurrection.
***
THE FLOWERING OF THE ROD
O the beautiful garment,
the beautiful raiment—
do not think of His face
or even His hands,
do not think how we will stand
before Him ;
remember the snow
on Hermon;
do not look below
where the blue gentian
reflects geometric pattern
in the ice-floe;
do not be beguiled
by the geometry of perfection
for even now,
the terrible banner
darkens the bridge-head;
we have shown
that we could stand;
we have withstood
the anger, frustration,
bitter fire of destruction ;
leave the smouldering cities below
(we have done all we could),
we have given until we have no more to give;
alas, it was pity, rather than love, we gave;
now having given all, let us leave all;
above all, let us leave pity
and mount higher
to love—resurrection.
(Hilda Doolittle)
Posted in poésie | Tagué: (Hilda Doolittle), abandonner, accoutrement, amer, amour, assombrir, bannière, colère, dessin, donner, duper, feu, frustration, gentiane, glace, imaginer, main, neige, perfection, pitié, résister, résurrection, se rappeler, vêtement, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2018
La floraison du bâton
[3]
Dans la résurrection, il y a confusion
si nous voulons argumenter ; si nous restons à regarder,
nous ne savons pas où aller ;
dans la résurrection, il y a une simple affirmation,
mais ne traîne pas à regrouper les autres,
dans toute la rue ; ton départ
à un tel moment, est la meilleure preuve
que tu connais le chemin ;
la première oie sauvage s’inquiète-t-elle de savoir
si les autres la suivent ou pas ?
je ne crois pas — elle est contente de partir —
elle sait où elle va ;
ainsi nous faut-il nous grouper ou nous envoler,
comme l’oie des neiges du cercle arctique,
aux Carolines ou en Floride,
ou comme ces vols migratoires
qui planent toujours (dit-on)
au-dessus de l’île perdue, l’Atlantide ;
en quête de ce que nous avions connu,
nous savons qu’un jour nous trouverons
le bonheur ; aujourd’hui tu seras
avec moi en Paradis.
***
but do not delay to round up the others,
up and down the street; your going
in a moment like this, is the best proof
that you know the way;
does the first wild-goose stop to explain
to the others? no—he is off;
they follow or not
that is their affair;
does the first wild-goose care
whether the others follow or not?
I don’t think so—he is so happy to be off—
he knows where he is going;
so we must be drawn or we must fly,
like the snow-geese of the Arctic circle,
to the Carolinas or to Florida,
or like those migratory flocks
In resurrection, there is confusion
if we start to argue; if we stand and stare,
we do not know where to go;
in resurrection, there is simple affirmation,
who still (they say) hover
over the lost island, Atlantis;
seeking what we once knew,
we know ultimately we will find
happiness; to-day shalt thou be
with me in Paradise.
(Hilda Doolittle)
Posted in poésie | Tagué: (Hilda Doolittle), aller, bonheur, chemin, confusion, connaître, neige, oie, paradis, planer, résurrection, regrouper, savoir, suivre | Leave a Comment »