Posts Tagged ‘retentir’
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023

LE PRINTEMPS DANS UN FILET DE PÊCHEUR
Dans le filet bordé par des bouchons
c’est le printemps. Des arbres pleins de fleurs
nous montrent, souriants, les dents de leurs boutons
lorsque nous regardons en arrière.
Dans le filet bordé par des bouchons
et qui plus est plié triplement
il y a de même les astres ; ils me connaissent
et l’un d’eux se souvient, toujours quand
je rentre — et il m’éclaire, alors que dans l’ombre
vers le seuil aimé j’avance de nouveau.
Qui d’autre a donc les étoiles pour amies ?
D’un petit nombre seulement c’est le lot.
Dans le filet bordé par des bouchons
le vent s’est fait prendre ; et son rire,
c’est le rire que, si elles parlent des hommes,
les femmes font à chaque fois retentir.
Dans le filet bordé par des bouchons
sont prises maintenant les griffes d’une douce peur.
Et c’est la peur que, toujours, éprouvent les hommes
quand ils évoquent les femmes, se parlant entre eux.
(Jaroslav Seifert)
Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Jaroslav Seifert), aimer, ami, arbre, astre, avancer, éclairer, éprouver, étoile, évoquer, border, bouchon, connaître, de nouveau, dent, doux, en-arrière, femme, filet, fleur, griffe, homme, lot, montrer, ombre, parler, pêcheur, peur, plein, plier, prendre, printemps, regarder, rentrer, retentir, rire, se parler, se souvenir, seuil, sourire, toujours, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 mars 2023
Recueil: L’effet haïku (Pascale Senk)
Editions: POINTS
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Pascale Senk), épaule, glas, lourd, noir, peser, retentir, robe | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022

Anna Akhmatova
Les secrets du métier
peu m’importent les bataillons des odes
Et le charme des fantaisies élégiaques.
Dans un poème, je l’affirme, tout doit être inattendu.
À la différence des gens — tellement prévisibles.
Si vous saviez sur quelles balayures
Poussent mes vers, sans connaître la honte,
Comme un pissenlit jaune sous une palissade,
Comme la bardane et l’épinard sauvage.
Un cri de colère, l’odeur fraîche du goudron,
Une indéchiffrable moisissure sur un mur…
Et déjà retentit le vers, si tendre, si fougueux,
Pour votre plaisir et le mien.
***

(Anna Akhmatova)
Traduction de Jean-Baptiste Para
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Anna Akhmatova), affirmer, élégiaque, épinard, balayure, bardane, bataillon, charmé, colère, connaître, cri, déjà, différence, Fantaisie, fougueux, frais, gens, goudron, honte, importer, indéchiffrable, innatendu, jaune, métier, moisissure, mur, ode, odeur, palissade, pissenlit, plaisir, poème, pousser, prévisible, retentir, sauvage, savoir, secret, tendre, vers | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 septembre 2022

VENT ET PLUIE
Vent et pluie ont frémi,
Le coq jette des cris.
Quand j’ai vu mon chéri,
Je n’ai plus de souci.
Vent et pluie ont mugi,
Le coq pousse des cris.
Quand j’ai vu mon chéri,
Mon mal est bien guéri.
Vent et pluie assombris,
le cri sans cesse retentit.
Quand j’ai vu mon chéri,
De joie mon coeur bondit.
(Anonyme)
***

Recueil: Poèmes choisis et illustrés du Livre de la Poésie
Traduction:
Editions: China Intercontinental Press
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Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2022

Illustration: He Zhihong
Escale nocturne au pont d’érable
la lune décline, les corbeaux croassent, le givre emplit le ciel.
Face aux érables qui bordent le fleuve, et aux lanternes
des bateaux de pêche, je ne trouve pas le sommeil.
A la lisière de Suzhou se dresse le temple Hanshan,
Au coeur de la nuit, le tintement de sa cloche retentit jusqu’à ma barque.
(Zhang Ji)
Recueil: Poèmes de Chine de l’époque dynastique des Tang
Traduction: Guillaume Olive & He Zhihong
Editions: Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Zhang Ji), érable, barque, bateau, border, ciel, cloche, coeur, corbeau, croasser, décliner, emplir, escale, fleuve, givre, lanterne, lisière, lune, nocturne, nuit, pêche, pont, retentir, se dresser, sommeil, temple, tinter, trouver | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 juin 2022

Illustration: Alain Boissel
CHANSON
Quand naquit mon amour, c’était sur les rivages
des eaux dansantes d’un torrent
par une claire nuit de nordique printemps,
par une de ces nuits de mes jeunes années
où je buvais le miel sauvage
sur les prés couverts de rosée.
Quand naquit mon amour, c’était sur les rivages
du Païso torrentueux
où sautait le saumon et chassait le brochet ; et
de ses froides eaux qui roulaient avec rage,
farouchement voluptueux,
un chant irréel s’élevait.
Et ce chant bouillonnait tout le long de mes veines
chaque fois qu’un nouveau printemps
venait remettre à neuf un peu de l’âme humaine ;
et dans le monde entier retentissait ce chant
chaque fois que mystérieux
un printemps descendait des cieux.
Mais jamais plus, hélas, je n’aimerai
comme en ces jours lointains, comme aux bords enchantés
des eaux claires du Païso.
Mon amour se fait vieux, mon amour se fait gris,
mon amour ne sait plus du tout
cueillir le miel sauvage au coeur profond des nuits.
(Dan Andersson)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction: J.-V. Pellerin
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted in poésie | Tagué: (Dan Andersson), aimer, amour, année, âme, boire, bord, bouillonner, brochet, chanson, chant, chasser, ciel, clair, coeur, couvert, cueillir, danser, descendre, eau, encha, entier, farouche, froid, gris, humain, irréel, jamais, jeune, jour, lointain, miel, monde, mystérieux, naître, neuf, nordique, nouveau, nuit, pré, printemps, profond, rage, remettre, retentir, rivage, rivahe, rosée, rouler, s'élever, saumon, sauter, sauvage, savoir, te, torrent, torrentueux, veine, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020

ILS SE CROISENT, LES TRAINS
à mon frère Mikhaïl
Tout est comme avant
peu après la moitié de la vie.
Nous achetons trois sortes de pommes
au marché de la gare,
un kilo de maïs pour les semis de papa
et trois racines de pétunias pour maman.
Ce quart d’heure contient les quelques samedis
que nous avons partagés
sur des quais différents.
Alors que nous touillons le silence
au fond du café dans des gobelets en plastique
les fleurs de pétunias grandissent
aussi hautes que le clocher du village
et retentissent d’un son long et lent
deux fois pour maman, trois fois pour papa
le maïs pousse long et dru jusqu’au ciel
là, où une barque essaie de rompre
la chaîne des nuages.
Dans l’étreinte d’adieu
dans le bleu de tes yeux qui fane
je ne décrypte
plus rien
sauf notre sang
qui est tout comme avant.
[…]
(Aksinia Mihaylova)
Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aksinia Mihaylova), acheter, adieu, avant, étreinte, barque, bleu, café, chaîne, ciel, clocher, décrypter, différent, dru, essayer, fleur, gare, gobelet, grandir, haut, lent, long, maïs, maman, marche, moitié, nuage, papa, partager, pétunia, plastique, pomme, quai, racine, retentir, rien, rompre, samedi, sang, sauf, se croiser, se faner, semis, silence, touiller, train, vie, village, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020

Illustration: Joseph Beuys
LEÇON
ce sont si peu de mots
que j’extirpe du fond de moi
autant que de la poussière de craie
échappée du frottoir
après que le tableau
ait été frotté
il reste encore une chose
coincée dans la gorge telle une arête
qui ne veut pas sortir
au tableau noir
un vieux maître d’école écrit
un texte illisible:
ma vie
le temps s’amenuise
jusqu’à ce que retentisse la fin de la leçon
toujours moins de mots
toujours moins de craie
s’attache à vos doigts.
***
LEKCJA
tak mało słów
z siebie wyduszam
tyle co kredowego pyłu z gąbki
po starciu tablicy
ciągle coś
pozostaje
tkwi kością w gardle
nie chce wyjść
stary belfer
pisze na szkolnej tablicy
niezrozumiały tekst
moje
życie
coraz mniej czasu do dzwonka
coraz mniej słów
coraz mniej kredy
w palcach
***
LESSON
it’s so few words
that I wring out of myself,
as much as some chalk dust
out of an eraser
after the blackboard’s
been wiped clean.
Something still remains,
stuck like a bone in the throat,
will not go out.
On the school blackboard,
an old schoolmaster is writing
an unintelligible text:
my life.
It’s less and less time
until the lesson end rings,
fewer and fewer words
less and less chalk
in fingers.
***
AULA
São tão poucas as palavras
que de mim extraio
quanto o pó de giz
de um apagador
após limpa
a lousa.
Contudo, algo permanece preso
como um osso na garganta
que não se liberta
Na lousa negra da escola,
um velho professor escreve
um texto ininteligível:
a minha vida
Há cada vez menos tempo
até ao toque do fim da aula,
cada vez menos e menos palavras
cada vez menos giz
nos dedos.
***
LECCIÓN
son tan pocas palabras
que me deslizo
como el leve polvo de la tiza
fuera del borrador
cuando la pizarra
ha sido borrada.
Algo queda aún
adherido como un hueso a la garganta
que no saldrá
en la pizarra de la escuela
un viejo maestro escribe
un texto ininteligible:
mi vida
es cada vez más corta
hasta que suene la sirena al final de la lección
menos y menos palabras
cada vez menos tiza
en sus dedos
***
LEZIONE
sono poche appena le parole
che scrivo di me stesso,
tante quanto la polvere di gesso
che esce dal cancellino
dopo che la lavagna
è stata pulita.
qualcosa ancora rimane,
ficcata in gola come una spina,
che non vuole andare giù
sulla lavagna della scuola,
un anziano maestro sta scrivendo
un testo incomprensibile:
la mia vita.
sempre meno è il tempo
prima che la campanella suoni,
e sempre di meno sono le parole
ancora meno il gesso
sulle dita.
***
LEKTION
Es sind so wenige Worte
die ich aus mir heraus zwänge
so viel wie etwas Kreidestaub
aus dem Lappen
nachdem er die Tafel
abgewischt hat
etwas bleibt stecken
wie ein Knochen im Hals
will heraus
auf der Tafel
schreibt ein alter Schulmeister
einen unverständlichen Text:
mein Leben
es bleibt immer weniger Zeit
bis es klingelt zum Ende der Lektion
immer weniger Worte
immer weniger Kreide
bleiben in den Fingern.
***
LES
het zijn zo weinig woorden
die ik uit mij wring
zo veel als wat krijtstof
uit een bordenwisser
na het bord
schoon te hebben geveegd
iets blijft nog achter
zit vast als een graat in de keel
wil er niet uit
op het schoolbord
schrijft een oude schoolmeester
een onleesbare tekst:
mijn leven
er is steeds minder tijd
tot het einde van de les rinkelt
steeds minder woorden
steeds minder krijt
nablijft aan de vingers
***
УРОК
тaк немного слов
из себя выдавливаю
нaстолькo что пыли мела от губки
после стирания доски
всё еще что-то остается
кaк кость поперёк горлa
не хочет выйти
на классной доске
старый учитель пишет
непoнятный текст:
моя жизнь
всё менее времени до звонка
всё менее слов
всё менее мела
в пальцах
(Mirosław Grudzień)
Recueil: ITHACA 577
Traduction: Français Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache / Polonais original / Anglais Stanley Barkan / Portugais Maria do Sameiro Barroso / Espagnol Rafa Carcelén / Italien Luca Benassi / Allemand Wolfgang Klinck / Néerlandais Mirosław Grudzień – Germain Droogenbroodt / Russe Miroslav Grudzen – Malgorzata Zuretsk
Editions: POINT
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Posted in poésie | Tagué: (Mirosław Grudzień), arête, échapper, école, écrire, coincer, craie, doigt, extirper, fond, frotter, frottoir, gorge, leçon, maître, mot, poussière, rester, retentir, s'amenuiser, s'attacher, sortir, tableau, temps, texte, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 août 2020
Chaque pétale qui tombe
est une larme de la fleur
dont la chute retentit
dans mon coeur sensible.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), chute, coeur, fleur, larme, pétale, retentir, sensible, tomber | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 mars 2020

Illustration: Josephine Wall
Qui
Dans le bleu du ciel, dans le vert des forêts,
quelle main a peint ces rayons de lumière ?
Quand les vents dormaient encore au sein du firmament,
qui les éveilla et leur ordonna de souffler ?
Perdu dans le coeur, dans la caverne de la Nature,
retrouvé dans le cerveau, Il bâtit la pensée ;
tissé dans le dessin et dans l’éclat des fleurs,
saisi dans le réseau lumineux des astres,
Il est la force d’un homme, la beauté d’une femme,
le rire d’un garçon, l’émoi d’une fille ;
et Sa main qui fit tournoyer Jupiter dans le ciel
met tout son art à façonner une boucle.
Tels sont Ses oeuvres et Ses voiles et Ses ombres ;
mais Lui, où est-Il donc ? Par quel nom Le connaître ?
Est-il Brahma ou Vishnu ? Homme ou femme ?
Avec ou sans corps ? Double ou unique ?
Nous aimons un jeune garçon au teint sombre et radieux,
une femme, redoutable et nue, est notre souveraine.
Nous L’avons vu méditer sur la neige des montagnes,
nous L’avons vu à l’oeuvre au coeur des sphères.
Au monde entier nous dirons Ses voies et Son art ;
Il sent l’extase de la torture, de la passion, de la douleur ;
Il jouit de notre chagrin et fait couler nos larmes,
puis à nouveau nous séduit par Sa joie et Sa beauté.
Toute musique n’est que le son de Son rire,
toute beauté le sourire de Sa béatitude passionnée ;
nos vies sont les battements de Son coeur, notre extase les noces
de Râdhâ et Krishna, et notre amour leur baiser.
Sa force retentit dans la sonnerie des trompettes,
c’est Lui qui roule dans le char, qui frappe dans le combat ;
Il tue sans compter et Il est plein de compassion ;
Il combat pour le monde jusqu’à la fin des temps.
Dans la ruée des mondes, dans la houle des âges,
ineffable, puissant, majestueux et pur,
par-delà le dernier pinacle atteint par le penseur
Il trône en Ses royaumes qui demeurent à jamais.
Maître de l’homme et son éternel Bien-Aimé,
Il est proche de nos coeurs, si seulement nous savions Le voir ;
mais notre orgueil nous aveugle et le faste de nos passions,
nous sommes prisonniers de nos pensées, et nous nous croyons libres.
C’est Lui dans le Soleil qui est sans âge et sans mort,
et dans la minuit Son ombre est étendue ;
quand les Ténèbres étaient aveugles et englouties par les Ténèbres,
Il se tenait en elles, immense et solitaire.
(Sri Aurobindo)
Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust
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Posted in poésie | Tagué: (Sri Aurobindo), aimer, amour, art, astre, atteindre, aveugler, âge, éclat, émoi, étendu, éternel, éveiller, baiser, battement, bâtir, béatitude, beauté, bien-aimé, bleu, boucle, caverne, cerveau, chagrin, ciel, coeur, combat, connaître, corps, couler, demeurer, dessin, dormir, double, douleur, engloutir, extase, façonner, femme, fille, firmament, fleur, forêt, force, frapper, garçon, homme, houle, immense, ineffable, jamais, jeune, joie, jouir, larme, lumière, lumineux, main, majestueux, méditer, minuit, monde, montagne, mort, musique, nature, neige, noce, nom, nu, oeuvre, ombre, ordonner, orgueil, passion, passionner, peindre, pensée, penseur, perdre, pinacle, puissant, pur, qui, radieux, rayon, réseau, redoutable, retentir, rire, royaume, ruée, saisir, savoir, séduire, sein, soleil, solitaire, sombre, son, sonnerie, souffler, sourire, souverain, sphère, ténèbres, teint, tisser, torture, tournoyer, trôner, trompette, unique, vent, vert, vie, voie, voile | 1 Comment »