Traduction: Meng Ming
Editions: Cheyne
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020
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Posted by arbrealettres sur 22 mai 2019
Situation de l’âme
La chair, oui, mais l’âme n’a pas désir d’éternité,
Elle qui rétrécit comme un rond de buée
A la vitre et n’est que syncope
Dans la longue phrase du souffle expiré par les dieux.
Elle se sait mortelle et presque imaginaire
Et s’en réjouit en secret du cœur qui la tourmente.
Ainsi l’enfant que l’on empêche de jouer
Se dérobe les yeux baissés contre sa transparence.
Mais les dieux, où sont-ils, les pauvres ? – A la cave ;
Et n’en remontent que la nuit, chercher dans la poubelle
De quoi manger un peu. Les dieux
Ont tourné au coin de la rue. Les dieux
Commandent humblement un grog à la buvette de la gare
Et vomissent au petit jour contre un arbre. Les dieux
Voudraient mourir. (Mais l’âme seule peut,
A distance des dieux et du corps anxieux
Dans son éternité d’azote et d’hydrogène,
A distance danser la mort légère.)
(Jacques Réda)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jacques Réda), anxieux, arbre, azote, âme, éternité, buée, chair, chercher, commander, corps, danser, Dieu, enfant, gare, imaginaire, léger, manger, mourir, poubelle, rétrécir, situation, souffle, syncope, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 octobre 2018
Merveille que de sentir mon poème qui grandit
alors que je rétrécis.
(Tomas Tranströmer)
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Posted by arbrealettres sur 17 août 2018
Mon âme rétrécit un peu chaque matin.
Qu’y mettre à la place?
Rien n’y tient: la greffe est illusoire.
Corps stigmatisé,
traverse de vent, de grain, d’outrage,
en appui sur le vide, aimanté par l’oubli.
(Béatrice Libert)
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Posted by arbrealettres sur 1 août 2018
LA PLAGE D’ANGLE
Le vent fait basculer jusqu’à nos racines.
Nos dieux de passage abdiquent.
Nos cirques rétrécissent
sous les voûtes de demain.
Puis, nos enfants à venir,
Tiges aux fronts de chair,
Graviront à leur tour
l’esplanade du temps.
Pour eux.
Fauchons le vieil azur,
Échancrons nos murailles,
Dévidons nos édifices jusqu’au pivot.
Pour eux,
Multiplions les salines d’espérance,
Recouvrons pour eux
la ressemblance perdue.
Altéré de ce qui sera,
Quelqu’un en nous s’obstine —
S’obstine vers la plage d’angle
avec ses océans.
(Andrée Chedid)
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Posted by arbrealettres sur 24 avril 2018
(Jacques Ancet)
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Posted by arbrealettres sur 12 décembre 2017
On s’amusait sous la lumière jaune,
Le cercle, près des murs, rétrécissait,
La masse des danseurs se dédoublait sans cesse,
Et j’avais l’illusion qu’un ami me suivait.
Le désir faisait se soulever les poitrines,
Sur les visages la chaleur se reflétait.
Je déambulais rêvant de miracle,
Et j’étais accablé par leurs désirs lascifs…
On eût dit que, derrière le voile de poussière,
Quelqu’un vivait, caché parmi la foule,
Et son étrange regard épiait sans cesse,
Et sa voix s’élevait, et chantait et parlait…
(Alexandre Blok)
Recueil: Le Monde terrible
Traduction:Pierre Léon
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 20 juillet 2017
Hommage aux anges
[13]
« Quelle est la couleur du joyau ? »
blanc-vert, opalescent,
avec sous-couche de bleu changeant,
avec veine rose ; une agate blanche
avec un pouls incalmé qui bat encore,
vague bleu-violet ;
il vit, respire,
il répand — fragrance ?
j’ignore ce qu’il dégage,
une vibration que nous ne pouvons nommer
car elle n’a pas de nom ;
mon patron a dit : « nomme-la » ;
j’ai dit, je ne peux pas la nommer,
il n’y a pas de nom ;
il a dit:
« invente-le ».
[14]
Je ne peux pas l’inventer,
j’ai dit que c’était agate,
j’ai dit qu’il vivait, qu’il donnait —
fragrance — j’étais assez proche
pour expliquer cette qualité
pour laquelle il n’est pas de nom ;
je ne veux pas le nommer,
je veux regarder sa vague
pulsation, battement de coeur
quand il frémit, je ne veux pas
en parler,
je veux minimiser la pensée,
me concentrer sur lui
jusqu’à rétrécir,
dématérialiser
et être entraînée en lui.
***
« What is the jewel colour? »
green-white, opalescent,
with under-layer of changing blue,
with rose-vein; a white agate
with a pulse uncooled that beats yet,
faint blue-violet;
it lives, it breathes,
it gives off—fragrance?
I do not know what it gives,
a vibration that we can not name
for there is no name for it;
my patron said, « name it »;
I said, I can not name it,
there is no name;
he said,
« invent it ».
I can not invent it,
I said it was agate,
I said, it lived, it gave
fragrance—was near enough
to explain that quality
for which there is no name;
I do not want to name it,
I want to watch its faint
heart-beat, pulse-beat
as it quivers, I do not want
to talk about it,
I want to minimize thought,
concentrate on it
till I shrink,
dematerialize
and am drawn into it.
(Hilda Doolittle)
Posted in poésie | Tagué: (Hilda Doolittle), agate, battre, blanc, bleu, couleur, entraîner, expliquer, fragrance, frémir, incalmé, inventer, joyau, nommer, opalescent, parler, patron, pensée, pouls, pulsation, qualité, rétrécir, regarder, respirer, rose, se concentrer, vague, veine, violet, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 juin 2017
Tandis que les distances rétrécissaient,
la distance, elle,
s’est accrue.
(Gil Jouanard)
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Posted by arbrealettres sur 17 mai 2016
OISEAUX DU MATIN
Je réveille la voiture
au pare-brise saupoudré de farine.
Je revêts mes lunettes de soleil.
Le chant des oiseaux s’obscurcit.
Tandis qu’un autre homme achète un journal
au kiosque de la gare
non loin d’un grand wagon de marchandises
entièrement rougi par la rouille
et qui scintille au soleil.
Pas de vides nulle part ici.
À travers la tiédeur printanière, un corridor glacial
où quelqu’un vient à grands pas
nous dire qu’on le diffame
même en plus haut lieu.
Par une porte dérobée dans le paysage
la pie arrive
noire et blanche. Oiseau de Hel.
Et le merle qui s’agite de-ci, de-là
jusqu’à charbonner tout le dessin,
à part ces habits blancs sur une corde à linge :
un choeur de Palestrina.
Pas de vides nulle part ici.
Merveille que de sentir mon poème qui grandit
alors que je rétrécis.
Il grandit, il prend ma place.
Il m’évince.
Il me jette hors du nid.
Le poème est fini.
(Tomas Tranströmer)
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