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Posts Tagged ‘revendiquer’

CE CORPS (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2018



 

Chelin Sanjuan  Viejo-con-violonchelo-y-teléfono-móvil_31_1

CE CORPS

Ce corps que tu habites
Ces jours qui t’ont bâti
Cette vie qui t’a conduit
Ces peines qui t’ont mûri
Ce passé qui t’a fait
Ou bien qui t’a défait
Ce toi qui s’enfonce
Dans la souche
Des années

Ce corps qui fut demeure
Cette vie qui fut dessein
Ces heures qui te fabriquent
Et dont tu fus le lien
Ce temps qui revendique
Et dont tu es le fruit
Ce toi qui se dissipe
En soleils
Ou en nuit.

(Andrée Chedid)

llustration: Chelin Sanjuan

 

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L’œuf (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2018


oeuf

 

la vieille dame essuie un œuf
avec son tablier d’usage
œuf couleur d’ivoire et lourd
que nul ne lui revendique
puis elle regarde l’automne
par la petite lucarne
et c’est comme un tableau fin
aux dimensions d’une image
rien n’y est
hors de saison
et l’œuf fragile
que dans sa paume elle tient
reste le seul objet neuf.

(Jean Follain)

 

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NUAGES (Guy Goffette)

Posted by arbrealettres sur 22 avril 2018




    
NUAGES

Dits, dédits, amours, méprises,
et jour et nuit, l’un dans l’autre,
le blanc valant le noir et tous

fil blanc perdu dans les bois,
fleuve plein de gestes et d’appels,
mare aux canards miteux — tous

s’en vont finir dans le pur océan
et nul n’y revendique : moi, moi,
moi, comme ici, nul

qui cherche à bâtir pour lui seul
une barque pérenne, un nom
contre le temps et gravé

dans la pierre, nul
car le ciel est à eux, qu’ils dénouent
et font bouger, les nuages.

(Guy Goffette)

 

Recueil: Éloge pour une cuisine de province
Traduction:
Editions: Gallimard

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Agir et penser comme un chat (1) (Stéphane Garnier)

Posted by arbrealettres sur 5 avril 2018




Illustration: ArbreaPhotos
Au commencement, Dieu créa l’Homme,
mais le voyant si faible, il lui donna le chat.

(Warren Eckstein)


    

Le chats de gouttière même les plus loqueteux sont toujours nobles.
Ils n’ont rien à prétendre.
Ils sont chats… et tout est dit.

(Frédéric Vitoux)

Au plus profond de nous, nous sommes tous motivés par les mêmes urgences.
Les chats ont le courage de vivre sans s’en préoccuper.

(Jim Davis)

Avec les qualités de propreté, d’affection, de patience,
de dignité et de courage que possèdent les chats,
combien d’entre nous, je vous le demande,
pourraient devenir des chats ?

(Fernand Méry)

L’idée du calme
est dans un chat assis.

(René Char)

Le chat semble mettre un point d’honneur à ne servir à rien,
ce qui ne l’empêche pas de revendiquer au foyer
une place meilleure que celle du chien.

(Michel Tournier)

Et quand je vois passer un Chat
je dis:
il en sait long sur l’Homme.

(Jules Supervielle)

J’ai beaucoup étudié les philosophes et les chats.
La sagesse des chats est infiniment supérieure.

(Hippolyte Taine)

Le chat ne nous caresse pas,
il se caresse à nous.

(Rivarol)

L’espèce humaine est la seule à avoir des difficultés à se voir en tant qu’espèce.
Un chat semble n’avoir aucun mal à un être un chat; c’est tout simple.
Les chats n’ont apparemment aucune complexe,
aucune ambivalence, aucun conflit et ne montrent aucun signe de volonté d’être plutôt des chiens.

(Abraham Maslow)

 

Auteur: Stéphane Garnier
Recueil: Agir et Penser comme un Chat
Editions: De l’Opportun

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SÉPARATION (Joë Bousquet)

Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2017


Illustration: ArbreaPhotos


Illustration: Pablo Picasso 
    
SÉPARATION

Éloigne-toi, femme trop lasse
pour habiller ce livre nu.
Une autre image te remplace,
qui revendique à l’inconnu
le droit de vivre de mensonges.
Tu me déplais ! écrite en vers
ou effacée. Je te prolonge
comme on prolonge un jeu pervers
qui prend fa forme d’une danse,
selon l’humeur, selon le goût
de ce grand maître : le silence,
coupeur de seins et de genoux.

(Joë Bousquet)

 

Recueil: Poèmes, un
Traduction:
Editions: Gallimard

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Je t’aime (Michaële Lafontant)

Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2017



 

Asit Kumar Patnaik 1968 - Indian painter -   (25)

Je t’aime
Dans les regards désespérés
Des enfants qui errent
Sans pain

Je t’aime
Dans les soupirs déchirants
Des corps paralysés
Par l’angoisse

Je t’aime
Dans la voix plaintive
Des vieillards en guenilles
Qui mendient

Je t’aime
Dans la vague de sang
Des martyrs du monde entier
Qui s’immolent

Je t’aime
Dans la tristesse des jours de fête
Où les déshérités de tout
Se saoulent

Je t’aime
Dans la détresse inhumaine
De nos frères exploités
Qui revendiquent

Je t’aime
Dans la douceur du soleil levant
Où l’espoir chaque jour
Grandit

Je t’aime
Dans la pénombre du soir
Où le jour qui n’est pas un jour
Se meurt

Je t’aime
À travers tous les hommes
Car en toi se résume
Le Monde

(Michaële Lafontant)

Illustration: Asit Kumar Patnaik

 

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RENCONTRE (Yannis Ritsos)

Posted by arbrealettres sur 26 juin 2016



RENCONTRE

Rien, bien sûr, ne survient entièrement de lui-même.
Il faut se mettre à chercher pour trouver. Au matin,
le soleil entre par la fenêtre du levant; il use
la pourpre des deux fauteuils; il s’attarde puis se retire
en laissant dans son sillage l’idée d’une mansuétude —
cette extinction paisible.
Et les fleurs du tapis,
piétinées depuis si longtemps, revendiquent leur existence,
elles écoutent en dessous du plancher
le galop rythmé de chevaux telluriques. La femme taciturne
entre alors. Tu vois bien qu’elle évite
de piétiner ces fleurs.
L’inconcevable, sans doute n’est-il supportable qu’à deux,
mais il n’apparaît jamais qu’à un seul.

(Yannis Ritsos)

 

 

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Commune origine (Anise Koltz)

Posted by arbrealettres sur 25 mai 2016



Chaque cours d’eau
connaît par cœur
le chemin vers la mer

Ainsi que mon sang
qui revendique
une commune origine

Même mes poèmes
sont peuplés
de monstres marins
engloutissant les dieux
qui marchent sur les flots

(Anise Koltz)

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Presque rien, moins que rien (Lambert Schlechter)

Posted by arbrealettres sur 27 avril 2016



presque rien, moins que rien
grumeau de néant dans le vertige des orbites

univers de minéraux morts
ouragans de feu et de poussière

amoncellement des aïeux décomposés
milliards de cœurs devenus terreau

puis tu te dresses dans le matin nouveau
revendiquant, outrageusement, d’exister

ton âme : petit grain dissout dans la nébuleuse

(Lambert Schlechter)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Illustration: Sabine Germanier

 

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