Posts Tagged ‘rêverie’
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2023

Chimère
J’imaginais avoir beaucoup appris,
j’ai passé bien des années dans des rêveries,
et ai récolté maintes déceptions de mes chimères.
J’ai fait ce que j’étais incapable de faire :
j’ai déplacé les montagnes, fait rouler des trains
dans leur ventre.
Comme un roi content que ses volontés soient faites
j’étais satisfait,
et ma conscience s’envolait haut comme un oiseau et revenait à moi
Mais ce que j’ai raté,
la plus grande chose que j’ai ratée, c’est d’apprendre
à dire
au bon moment
à qui j’aime
je
t’aime.
(Adil Mahmud)
***

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Adil Mahmud), aimer, année, apprendre, beaucoup, chimère, chumère, conscience, content, déception, déplacer, dire, faire, haut, imaginer, incapable, moment, montagne, oiseau, passer, récolter, rêverie, revenir, roi, rouler, s'envoler, satisfaire, train, ventre, volonté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2023

Illustration: Paul Delvaux
PAGE APRÈS PAGE
Page après page
Je me feuillette
En marge
De ma propre vie
De l’autre côté
De mes miroirs
Page après page
Je me raconte
Pour tisser
D’autres rêveries
Pages après pages
Je m’effeuillette
Ligne après ligne
Jusqu’à me dénuder
Je dors sous une tonnelle
Je regarde le temps passer.
(Andrée Chedid)
Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), autre, côte, dormir, effeuilleter, en marge, feuilleter, ligne, miroir, page, passer, propre, raconter, rêverie, regarder, se dénuder, temps, tisser, tonnelle, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
La cigale
La voix de la cigale a résonné du côté de la route occidentale ;
Elle jette dans une rêverie profonde l’hôte qui porte une coiffe du sud.
Comment supporterais-je patiemment la vue de ce frêle insecte,
Qui vient, tout près de ma tête blanche, répéter son chant douloureux !
La rosée, trop lourde pour ses ailes, appesantit sa marche, et l’empêche de prendre son vol
Le vent, qui souffle avec violence, emporte ses cris étouffés.
Les hommes ne veulent pas croire à ce qu’il y a de pur et d’élevé dans le secret de son existence
Puis-je espérer qu’il s’en trouve un, pour faire connaître à tous ce que renferme mon coeur
(Luo Binwang)
(milieu du VIIe-début du VIIIe siècle)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Luo Binwang), aile, appesantir, élève, étouffer, blanc, côte, chant, cigale, coeur, coiffe, connaître, cri, croire, douloureux, empêcher, espérer, existence, frêle, hôte, homme, insecte, jeter, lourd, marche, occidental, patient, porter, près, prendre, profond, pur, répéter, résonner, rêverie, renfermer, rosée, route, secret, souffler, sud, supporter, tête, trouver, venir, vent, violence, voix, vol, vouloir, vue | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2022

Illustration
Des hauts pays de froidure
Je frissonne bien souvent
Du vent qui traîne dément
Sa souffrance crue et pure
De ses défunts monuments
Mi-larmier mi-ossature
Seule rêverie sûre
Se laisser infiniment
Dans la glissante verdure
Pacotille d’océan
Au baiser douce gerçure
Que d’être amoureusement
(Albertine Sarrazin)
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Posted in poésie | Tagué: (Albertine Sarrazin), amoureux, baiser, cru, défunt, dément, doux, frissonner, froidure, gerçure, glisser, haut, infiniment, larmier, monument, océan, ossature, pacotille, pays, pur, rêverie, sûr, se laisser, souffrance, souvent, traîner, vent, verdure | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022

Je pense quelquefois que si j’écris encore,
c’est, ou ce devrait être avant tout
pour rassembler les fragments,
plus ou moins lumineux et probants,
d’une joie dont on serait tenté de croire
qu’elle a explosé un jour, il y a longtemps,
comme une étoile intérieure,
et répandu sa poussière en nous.
Qu’un peu de cette poussière s’allume dans un regard,
c’est sans doute ce qui nous trouble,
nous enchante ou nous égare le plus;
mais c’est, tout bien réfléchi, moins étrange
que de surprendre son éclat,
ou le reflet de cet éclat fragmenté, dans la nature.
Du moins ces reflets auront été pour moi
l’origine de bien des rêveries,
pas toujours absolument fertiles.
(Philippe Jaccottet)
Illustration: Neila Ben Ayed
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Philippe Jaccottet), éclat, écrire, étoile, étrange, croire, enchanter, exploser, fertile, fragment, fragmenté, intérieur, joie, longtemps, lumineux, nature, origine, poussière, probant, rassembler, rêverie, reflet, regard, s'allumer, surprendre, troubler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 juin 2021
LE VENT, LE VENT TRISTE DE L’AUTOMNE!
Avec le cri qui sort d’une gorge d’enfant,
Le vent de par les bois, funèbre et triomphant,
Le vent va, le vent court dans l’écorce qu’il fend
Mêlant son bruit lointain au bruit d’un olifant.
Puis voici qu’il s’apaise, endormant ses furies
Comme au temps où jouant dans les nuits attendries
Son violon berçait nos roses rêveries,
Choses qui parfumiez les ramures fleuries !
Comme lui, comme lui qui fatal s’élevant
Et gronde et rage et qui se tait aussi souvent,
O femme, ton amour est parallèle au Vent :
Avant de nous entrer dans l’âme, il nous effleure;
Une fois pénétré pour nous briser, vient l’heure
Où sur l’épars débris de nos coeurs d’homme, il pleure !
(Emile Nelligan)
Illustration: Da Svetlana Dimont
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Posted in poésie | Tagué: (Emile Nelligan), amour, attendrie, automne, âme, épars, briser, cri, débris, effleurer, enfant, fatal, femme, gorge, gronder, jouer, mêler, parallèle, parfumer, pénétrer, pleurer, rage, rêverie, rose, s'élever, triste, vent | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 juin 2021

RÊVERIE EN REGARDANT LA LUNE
De la mer sombre, calme,
surgit le clair de lune.
Chez toi, à l’autre bord du ciel,
il s’épanouit aussi, en cet instant.
Que longues sont les nuits solitaires,
quand on aime !
Jusqu’à l’aube
le coeur languit de désir…
Inondé de lumière,
j’éteins la chandelle,
transi de rosée,
je revêts ma tunique.
Mes mains, comme vous êtes vides,
vides sans mesure !
Que le sommeil vienne,
et que nos rêves
nous réunissent…
(Zhang Jiuling)
Recueil: Neige sur la montagne du lotus Chants et vers de la Chine ancienne
Traduction: Ferdinand Stočes
Editions: Picquier poche
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Posted in poésie | Tagué: (Zhang Jiuling), aimer, aube, éteindre, bord, calme, chandelle, ciel, coeur, désir, inonder, long, lumière, lune, main, mer, mesure, nuit, réunir, rêve, rêverie, regarder, revêtir, rosée, s'épanouir, se languir, solitaire, sombre, sommeil, transi, tunique, venir, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2021

Un râteau a tracé ces tranquillités immobiles.
L’espace clos médite à présent.
Montagnes immenses sur des îles lointaines, elles seules
se permettent de sursauter au bruissement des ginkgos.
De rêveries en absence de soi, les cercles concentriques
du silence s’emparent du coeur de celui qui ne fait que passer.
Il pense qu’il ne fait que passer sur la terrasse surplombante
mais cet espace longtemps encore s’insinuera dans ses pensées.
(Brigitte Sensevy)
Recueil: Bruissement d’elles
Traduction:
Editions: L’Harmattan
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Posted in poésie | Tagué: (Brigitte Sensevy), absence, île, bruissement, cercle, clos, coeur, concentrique, espace, ginkgo, immense, immobile, lointain, longtemps, méditer, montagne, passer, pensée, penser, râteau, rêverie, s'emparer, s'insinuer, seul, surplomber, sursauter, terrasse, tracer, tranquillité | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2020

Le phénix
Le phénix, venant d’Arabie,
Dans nos bois parut un beau jour :
Grand bruit chez les oiseaux ; leur troupe réunie
Vole pour lui faire sa cour.
Chacun l’observe, l’examine ;
Son plumage, sa voix, son chant mélodieux,
Tout est beauté, grâce divine,
Tout charme l’oreille et les yeux.
Pour la première fois on vit céder l’envie
Au besoin de louer et d’aimer son vainqueur.
Le rossignol disait : jamais tant de douceur
N’enchanta mon âme ravie.
Jamais, disait le paon, de plus belles couleurs
N’ont eu cet éclat que j’admire ;
Il éblouit mes yeux et toujours les attire.
Les autres répétaient ces éloges flatteurs,
Vantaient le privilège unique
De ce roi des oiseaux, de cet enfant du ciel,
Qui, vieux, sur un bûcher de cèdre aromatique,
Se consume lui-même, et renaît immortel.
Pendant tous ces discours la seule tourterelle
Sans rien dire fit un soupir.
Son époux, la poussant de l’aile,
Lui demande d’où peut venir
Sa rêverie et sa tristesse :
De cet heureux oiseau désires-tu le sort ?
– Moi ! Mon ami, je le plains fort ;
Il est le seul de son espèce.
(Jean-Pierre Claris de Florian)
Recueil: Fables
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Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Claris de Florian), admirer, aile, aimer, Arabie, aromatique, attirer, âme, éblouir, éclat, éloge, époux, bûcher, beauté, besoin, bois, bruit, cèdre, céder, chant, charmer, ciel, couleur, désirer, discours, divin, douceur, enchanter, enfant, envie, espèce, examiner, flatteur, grâce, immortel, louer, mélodieux, observer, oiseau, oreille, paon, paraître, phénix, plaindre, plumage, privilège, ravi, répéter, réunir, rêverie, renaître, roi, rossignol, se consumer, seul, sort, soupir, tourterelle, tristesse, troupe, unique, vainqueur, vanter, venir, vieux, voix, voler, yeux | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 4 octobre 2020

Du sable au creux d’une main… (Extrait)
Comme
le Khamsine
du désert
Tu as passé
dans ma vie
et pour toute
trace
Tu n’as laissé
que des sillons
vagues
et ce répit
de grâce
Je ne suis
je Te prie de croire
ni poète
ni écrivain
et pourtant quelque esprit
me pousse
à prendre la plume
griffonner les quelques pensées
palpables
que j’essaie
dans ma hantise rêverie
de toucher du doigt
Je ne suis
je Te prie de croire
ni poète
ni écrivain
et pourtant Tu vibres en moi
comme une pensée
insolite
qui vient déranger
l’instant
où je vis
je Te prie de croire
Je ne suis
ni poète
ni écrivain
mais une pensée
vouée à l’éternel néant
où tout est vibration
dans l’engrenage transitoire
où tout est rien
je ne suis
qu’une vibration
dans la myriade des mortels
(William J.-F. Syad)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (William J.-F. Syad), écrivain, éternel, creux, croire, déranger, désert, doigt, engrenage, esprit, essayer, grâce, griffoner, hantise, insolite, instant, laisser, main, mortel, myriade, néant, palpable, passer, pensée, plume, poète, pousser, prendre, répit, rêverie, rien, sable, sillon, toucher, trace, transitoire, vague, vibration, vibrer, vie, vivre, vouer | Leave a Comment »