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Poésie

Posts Tagged ‘revers’

Le Chemin (Patrick Bertrand)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2023




Illustration: Serge Ceccarelli
    
Le Chemin

Il voit au-delà de notre âme
Le revers des mystères,
Est à vif jusqu’en son sommeil,
Se presse tranquillement solitaire.
En équilibre, son corps chaloupe
Sur la corde d’un chemin tendu.
Le chat parle une langue millénaire
Jauge, fixe, les yeux mi-clos,
Les fentes et les blessures
De nos plus vieilles lunes.
Il marche lentement son silence,
Mais connaît toutes les distances.
Il voit l’invisible
Et apprivoise celui qu’il a choisi.
Il prend la vie à pleines griffes
Et s’en va, impassible sage,
Se cacher pour mourir.

(Patrick Bertrand)

 

Recueil: Silence la queue du chat balance
Traduction:
Editions: Actes Sud

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L’habitant des montagnes (Guyuedeng)

Posted by arbrealettres sur 13 juin 2022



Illustration: Shitao
    
L’habitant des montagnes
Vivant au bord de l’eau dans une grotte rouge,
Sans gloire ni revers, occupé de loisirs,
Le vieux bonze ne sait revenir à la source,
Il s’abandonne aux monts qui virent du vert au jaune.

(Guyuedeng)

Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier

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Consentir (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2020




    
Consentir

Derrière l’horizon
Tout au revers de soi
Nul obstacle
N’interrompt le regard

Tout s’accomplit
Tout s’accorde
Quand mort et vie
S’abordent.

(Andrée Chedid)

 

Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard

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De l’autre côté du monde (Ion Deaconescu)

Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020




    
De l’autre côté du monde

Jamais le poète n’oubliera
Ni les racines du feu
Ni la lumière du verbe.
Ses yeux que l’étonnement élargit
Saisissent le revers du monde.
Au-delà de l’agitation de l’aube
Au bord de son cœur
S’échoue l’éternité.

***

DINCOLO DE LUME

Poetul n-o să uite niciodată
Rădăcinile focului
Și ale luminii cuvântului.
Ochii lui dilatați de uimire
Văd dincolo de lume
Și de neliniștea zorilor.
Pe țărmul inimii sale
Naufragiază eternitatea.

***

Aan gene zijde van de wereld

Nooit zal de dichter
De wortels van het vuur vergeten
Noch het licht van het woord.
Zijn door verwondering verbrede ogen
Vatten de keerzijde van de wereld
Achter de rusteloosheid van de dageraad.
Aan de oever van zijn hart
Strandt de oneindigheid.

***

Beyond the World

The poet will never forget
the roots of fire
nor the light of the word.
His eyes, widened with wonder,
see beyond the world
behind the restlessness of dawn.
At the shore of his heart,
stranded in eternity.

***

ΠΕΡΑΝ ΤΟΥ ΚΟΣΜΟΥ

Πέραν του κόσμου
ο ποιητής ποτέ δεν ξεχνά
τη σπίθα που ανάβει
τη φωτιά, ούτε
το πνεύμα του λόγου
με μάτια διάπλατα ανοιχτά
διαβλέπει την άλλη μεριά του κόσμου
πίσω απ’ τη διστακτικότητα
του λυκαυγές
στην αμμουδιά της καρδιάς του
στέκεται η αιωνειότητα

***

Al di là del mondo
Il poeta mai dimenticherà
le radici del fuoco
né la luce della parola.
I suoi occhi, spalancati di stupore
percepiscono il lato opposto del mondo
dietro l’alba senza riposo.
Sulla riva del suo cuore
riposa l’infinito.

***

DETRÁS DEL MUDO

El poeta nunca olvidará
Las raíces del fuego
Ni la luz de la palabra.
Sus ojos dilatados con el asombro
Conciben el reverso del mundo
Detrás de la inquietud del amanecer.
En la orilla de su corazón
Encalla el infinito.

***

超越世界

诗人永远不会
忘记火的根
也不会忘词语的光。
他因惊奇而睁大了眼睛
在不安的黎明背后
他感知世界的另一面。
在他心灵的滨岸
搁浅无限时空。

Chāoyuè shìjiè
shīrén yǒngyuǎn bù huì
wàngjì huǒ de gēn
yě bù huì wàng cíyǔ de guāng.
Tā yīn jīngqí ér zhēng dàle yǎnjīng
zài bù’ān dì límíng bèihòu
tā gǎnzhī shìjiè de lìng yīmiàn.
Zài tā xīnlíng de bīn àn
gēqiǎn wúxiàn shíkōng.

***

Jenseits der Welt

Nie wird der Dichter
Die Wurzeln des Feuers vergessen
Und das Licht des Wortes.
Seine vor Staunen geweiteten Augen
Erfassen die Kehrseite der Welt
Hinter der Unrast der Morgendämmerung.
Am Ufer seines Herzens
Strandet die Unendlichkeit.

(Ion Deaconescu)

 

Recueil: ITHACA 568
Traduction: Français Elisabeth Gerlache / Roumain  original / Néerlandais / Anglais Stanley Barkan / Grec Manolis Aligizakis / Italien Luca Benassi  / Espagnol Rafael Carcelén / Chinois William Zhou / Japonais Taeko Uemura – Mariko Sumikura / Allemand Gabriela Căluțiu Sonnenberg
Editions: POINT et Boeken Plan(P0ésie INTernationale)

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Sous le gel (Yves Prié)

Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2020



Sous le gel

Au revers du silence
la vie fait racine sous le gel

(Yves Prié)

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AU REVERS DES FAÇADES (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2019



AU REVERS DES FAÇADES

Je déterre ta face
Enfouie dans l’argile
Dans ta prunelle je déchiffre
Les patiences de l’amour
En ta bouche de silences
Je dissous les trophées
J’explore racines,et vents
M’évertuant à te traduire
Loin des masques d’orgueil
Et du geste déguisé

Je te découvre
Au revers des façades
Et des tournures du monde
Loin des courses aux mirages
A rebours du mépris
Je mesure ta place
A l’aulne de l’univers
J’évalue l’exploit
Sur les balances du temps

Tu es ce qui demeure
Quand l’ornement s’éteint.

(Andrée Chedid)

Illustration: Marie-Paule Deville Chabrole

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Je la connais (Jean Pérol)

Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2019



 


    
Je la connais

Le tintement de l’heure au sommet des églises
scande un pas solitaire et mon ombre perdue
se débat sur les murs en sursauts de pendu
la nuit vient maquiller la maigre fiancée grise

si je dors elle arrive et tempête chez moi
si je dis le vin bon elle brise mon verre
si je gagne au bonheur elle envoie d’un revers
rouler le jeu je ne sais plus ce que je crois

si je serre une main elle crache dessus
si je montre le blanc elle exhibe le noir
elle brille et s’aiguise à la meule du soir
elle rit elle danse et je suis son bossu

ma sans-sommeil ô ma grinçante
ma questionneuse ma rusée
ma radoteuse ma butée
mon frein brûlé ma folle pente

je suis ta chose et tu me hantes
toi le marteau qui sans fin plantes
dans mon étau les treize coins
des questions de ta question.

(Jean Pérol)

 

Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence

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ON frappe à la porte (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 4 mars 2019



Illustration: George Clair Tooker
    
ON frappe à la porte.
Mais les coups résonnent au revers,
comme si quelqu’un frappait de l’intérieur.

Serait-ce moi qui frappe ?
Peut-être les coups de l’intérieur
veulent-ils couvrir ceux de l’extérieur ?
Ou bien la porte elle-même
a-t-elle appris à être le coup
pour abolir les différences ?

Ce qui importe est que l’on ne distingue plus
entre frapper d’un côté
et frapper de l’autre.

***

LLAMAN a la puerta.
Pero los golpes suenan al revés,
como si alguien golpeara desde adentro.

¿Acaso seré yo quien llama?
¿Quizá los golpes desde adentro
quieren tapar a los de afuera?
¿O tal vez la puerta misma
ha aprendido a ser el golpe
para abolir las diferencias?

Lo que importa es que ya no se distingue
entre llamar desde un lado
y llamar desde el otro.

(Roberto Juarroz)

 

Recueil: Onzième Poésie Verticale
Traduction: Fernand Verhesen
Editions: Lettres Vives

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L’estampe (Yves Di Manno)

Posted by arbrealettres sur 24 août 2018



 

Hokusai   rl

(l’estampe) (à isabelle)

longtemps j’ai cherché dans
le poème l’ombre
d’une mémoire plus vaste
que la mienne
aujourd’hui sans oser
l’écrire j’attends — l’encre l’estampe ?
la forme vers — laquelle me
conduit la strophe
inscrite la — poésie peinte ?
au revers d’une
vie-nouvelle toile-mentale
inaugurale ? — augurant d’un
temps sans dessein — abolissant
essence & sens — signes-destins ?

(Yves Di Manno)

Illustration: Hokusai

 

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Labyrinthe (Jorge Luis Borges)

Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2018


 


 

Labyrinthe

Il n’y aura pas de porte. Tu y es
Et le château embrasse l’univers
Il ne contient ni avers ni revers
Ni mur extérieur ni centre secret.
N’attends pas de la rigueur du chemin
Qui, obstiné, bifurque dans un autre,
Qu’il ait de fin. De fer est ton destin
Comme ton juge. N’attends pas l’assaut
Du taureau qui est homme et dont, plurielle,
L’étrange forme est l’horreur du réseau
D’interminable pierre qui s’emmêle.
Il n’existe pas. N’attends rien. Ni cette
Bête au noir crépuscule qui te guette.

(Jorge Luis Borges)

Illustration

 

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