Posts Tagged ‘(Richard Rognet)’
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2022
Le muguet rougit — le
sang tire à soi
les blancs, nous
sommes suspendus
au-dessus du chagrin,
désarticulés, gauches,
paroles défleuries,
mémoire au rebut,
nous bourlinguons
dans nos noirceurs,
nos bouches s’unissent,
ténèbres — traversée
des étoiles mortes.
(Richard Rognet)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), étoile, blanc, bouche, bourlinguer, chagrin, défleuri, désarticulé, gauche, mémoire, morte, muguet, noirceur, parole, rougir, s'unir, sang, ténèbres, traversée | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2021

La rouille me tapisse,
mon coeur m’échappe,
j’attend la sortie de l’Ange
et cette peau qui restera,
que j’aimerai
comme un tombeau de caresses,
cette peau, parole et sable
du monde.
(Richard Rognet)
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), aimer, ange, caresses, coeur, monde, peau, rouille, tapisser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2020

C’est en moi que tu es enterrée, non dans
ce froid caveau devant lequel je passe comme
une ombre que je ne connais pas. En moi,
tu es vivante, même ta mort est vivante,
les merles me le disent, les mésanges aussi,
et les premières pousses des cœurs de
Marie qui prendront le relais des crocus,
des anémones, des primevères. J’ai donné tes
habits, même les plus récents, quelques-uns
sont restés, dont je n’ai pu me séparer, j’ai
donné tes habits comme on offre des fleurs,
mais ils laissent dans ton armoire une place
infinie, parfois si douloureuse qu’il me
semble mourir encore plus loin que toi.
(Richard Rognet)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Dans les méandres des saisons
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), anémone, armoire, caveau, connaître, crocus, dire, donner, douloureux, enterrer, fleur, froid, habit, infini, laisser, loin, mésange, merle, moi, mort, mourir, offrir, ombre, passer, place, poussé, premier, primevère, récent, rester, séparer, sembler, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2020

Illustration: Claude Monet
Ce n’est pas au moment où elle tomba sur toi,
ta mort, qu’elle fut la mort, ni lorsqu’on
t’emporta, comme un paquet, hors de chez nous,
dans une housse grise dont le gris de la nuit,
lui-même fut troublé, non, ce n’est pas à ce
moment-là qu’elle fut la mort, mais bien après
ton départ, lorsqu’elle explosa dans la vie,
vivante dans la cuisine, en chaque ustensile
sorti d’un placard, sur la nappe débarrassée
de ses miettes, après les repas, vivante dans
le jour accroché aux rideaux, dans le jeu des
mésanges que rassemble le pin, vivante dans
le jardin où les rhododendrons se souviennent
des regards attendris que tu portais sur eux.
(Richard Rognet)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Dans les méandres des saisons
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), accrocher, après, attendrir, cuisine, débarrasser, départ, emporter, exploser, gris, hors, housse, jardin, jeu, jour, mésange, miette, moment, mort, nappe, nuit, paquet, pin, placard, porter, rassembler, regard, repas, rhododendron, rideau, se souvenir, sortir, tomber, troubler, ustensile, vie, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2019

Crépuscule au bord
des fenêtres, fleurs
fidèles, corolles
chaleureuses, puis la nuit
avec ses légendes, ses
miroirs sous l’obscurité,
la nuit refermée sur
les gestes humains,
la nuit paisible — et
la gourmandise du silence
lorsqu’un chat, avec
sa tiédeur, se glisse
contre toi pour
réparer le monde.
(Richard Rognet)
Recueil: Un peu d’ombre sera la réponse
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), chaleureux, chat, corolle, crépuscule, fenêtre, fidèle, fleur, geste, gourmandise, humain, légende, miroir, monde, nuit, obscurité, paisible, réparer, refermer, se glisser, silence, tiédeur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2019
Quelquefois la forêt,
comme un corps fragile,
te demande d’ouvrir
en grand ta fenêtre,
tu obéis, avec la
complicité du jardin,
tu lui dis d’approcher,
qu’elle peut compter
sur ta joie où vibrent
encore des oiseaux que
l’âge n’a pas obscurcis
et qui planent dans
ta mémoire comme
les grandes mains
d’un crépuscule
sans blessures.
(Richard Rognet)
Recueil: Un peu d’ombre sera la réponse
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), approcher, âge, blessure, complicité, compter, corps, crépuscule, demander, fenêtre, forêt, fragile, jardin, joie, main, mémoire, obéir, obscurcir, oiseau, ouvrir, planer, vibrer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019

Illustration: Eliette Graf
Quelle empoignade
dans le tilleul, entre
le vert qui se rebiffe
et la rouille de l’automne
entêté ! ça claque au
vent! ça se brouille !
ça grelotte ! ça proteste !
Où sont donc nos
anciennes cachettes,
si chaleureuses, si
discrètes? et nos
amours sans importance,
qu’ils seraient bien
venus, à présent!
(Richard Rognet)
Recueil: Un peu d’ombre sera la réponse
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), amour, ancien, automne, à présent, cachette, chaleureux, claquer, discret, empoignade, entêté, grelotter, importance, protester, rouille, se brouiller, se rebiffer, tilleul, venir, vent, vert | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019

Tu lèves les yeux
sur un dernier
dahlia, frileux,
contre la murette,
tu t’approches
de lui, tu frôles
ses pétales, tu
voudrais que pour
toi, il refasse
le ciel et demande
à la terre de préparer
l’éveil des prochaines
ferveurs. Sois
le refrain qu’il
laisse entre les
couplets de l’existence,
sois ce qu’il fut
avant de s’éteindre.
(Richard Rognet)
Recueil: Un peu d’ombre sera la réponse
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), éveil, ciel, couplet, dahlia, demander, existence, ferveur, frôler, frileux, lever, murette, pétale, préparer, prochain, refaire, refrain, s'approcher, s'éteindre, terre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019

Toute une après-midi,
j’ai recopié des noms
de fleurs — il pleuvait,
il ventait, vrai temps
de chien. À la fin,
je ne savais plus, sous
ma main crispée,
si les longues listes
écrites étaient un
passe-temps sans
intention, sans but,
ou le prolongement de
ce corps inconnu que
je sentais frémir
en moi, avec toutes
les fleurs de la terre.
(Richard Rognet)
Recueil: Un peu d’ombre sera la réponse
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), après-midi, écrit, corps, crispé, fleur, frémir, inconnu, intention, liste, long, main, nom, passe-temps, pleuvoir, prolongement, recopier, sentir, terre, venter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019

Illustration: ArbreaPhotos
Les chats aimés
ne vivent pas assez
longtemps — après
leur mort, persiste
sur notre lit une
place douce comme
un silence de fleur,
une place où il fait
bon promener la main,
avant de s’endormir,
les chats aimés laissent
dans les maisons des
ombres proches de ces
caresses qu’on voudrait
tant retrouver, parmi
les gestes désordonnés
que la vie nous impose.
(Richard Rognet)
Recueil: Un peu d’ombre sera la réponse
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Rognet), aimer, caresse, chat, désordonné, doux, fleur, geste, imposer, lit, longtemps, main, mort, ombre, persister, place, proche, promener, retrouver, s'endormir, silence, vie, vivre | Leave a Comment »