Posts Tagged ‘(Robert Momeux)’
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2021


La faute du temps
Elle était venue dans l’été
Et sa robe était si légère
Le gravier crissait sous ses pas
Il y a longtemps il y a longtemps déjà
Je ne sais plus si la vie me connaît
Par la faute du temps
J’erre dans ma mémoire
Je ne sais plus où sont les choses
Que je croyais rangées
A tout jamais entre l’espoir
Et le passé encore vivant
Elle était belle comme le jour
Où je l’ai rencontrée
Les pierres de la nuit étaient chaudes
De soleil et de baisers
Et déjà elle est morte
Je crois que la vie n’en sait rien
(Robert Momeux)
Illustration: Francine Van Hove
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Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2021
Poème
Nous avons marché lentement
Dans le soir gris dans le soir noir
Nous avons perdu conscience du temps
L’amour est passé par là sans nous voir
Et quand nous nous sommes quittés
Les rues sont entrées dans l’ombre silencieuse
(Robert Momeux)
Illustration: Ismail Yildirim
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Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2021

La route communale
Le vieux cantonnier sur le bord de la route
Dont la moustache est grise
Et qui sait tant de choses
Il coupe son lard sur son pouce
Et mâche lentement son pain
En regardant rêveusement devant lui
Là-bas très loin la forêt
semble une bête qui dort
Et il vient dans le brouillard de l’été
Des visions qui ne sont pas
Tout à fait irréelles
Le vieux cantonnier referme son couteau
Dont la lame luit un moment
Et cela fait un bref éclair
Oui dure plus longtemps que son geste
Des oiseaux noirs s’envolent pesamment
(Robert Momeux)
Illustration: Paul Gavarni
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Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2021

Toucher terre
Nous ne savions pas qu’il te fallait cela
Village
Nous ignorions
Que la pluie t’était nécessaire
Et ces roseaux dans ta rivière
Et aussi ces pétales de roses
Epandus par le vent
Nous ne savions pas
Qu’il te fallait que la nuit tombe droit
Sur les pentes d’en face
Et que le puits dont la chaîne grince
Interminablement dans l’aube douloureuse
Est un signe attendu
Par tous les arbres de ta place
Nous ne savions pas village
Qu’il te fallait savoir le nom
Et le prénom de tous les enfants dans tes rues
Pour que le ciel ait la juste couleur
Oui t’est nécessaire inéluctablement.
(Robert Momeux)
Illustration: William Lamboley
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Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2021

En revenant
Voici pour vous aimer je n’ai que des rivières
Et les ponts et les sentiers et puis d’autres sentiers
Voici les routes qui mènent
Où il ferait bon peut-être aller
Voici la brume de la vallée
Voici la mousse de ce jour
Où il fit bon dormir dans le fossé
Voici l’oiseau que vous vouliez
Voici la branche qui fut cueillie
Voici la branche qui fut cassée
Ce soir où il fit si bon longtemps marcher
Voici cette baguette il n’y a plus de fées
Voici le lait le pain la table
Et le banc poli et la lampe sage
Etait-ce bien cela que vous vouliez
Voici le chien qui ne vous connaît pas
Voici les nuits depuis longtemps passées
Voici l’oubli et nos mains fatiguées
Voici les étoiles que vous vouliez
Voici ce feu qui vint mourir chez moi.
(Robert Momeux)
Illustration: Francine Van Hove
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Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2021

Postérité du chêne
Innocence de l’arbre
Que des oiseaux visitent
On ne saura jamais
Quelle heure est la plus longue
Cependant que dans des couloirs
Où des générations de mères ont passé
Le bois poli par tant de mains
Se souvient des orages
Et des longues neiges d’hiver
Lorsqu’il était au coeur de la forêt
Pareil à tant de ses frères si hauts
Et non cette barre d’appui
Que plus personne ne regarde
Tant d’habitude on la sait là.
(Robert Momeux)
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Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2021
Chanson
Tu me donnes des mots
Pour que je t’invente
Des mots usés et sourds
D’avoir longtemps servi
Ce sont toujours les mêmes
Des mots qui n’ont plus rien
Que leur air de toujours
Et leurs mains bleues pourtant
S’agrippent à des rocailles
Machinalement
Et trouvent des oiseaux
A jeter dans le vent
Toujours le même vent
Et les mêmes oiseaux
Pour faire une musique
Chaque fois différente
(Robert Momeux)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2021
Un mot encore
Je t’aime.
Ce matin il n’y a plus de fleurs.
Le ciel s’est renversé.
Les statues sont mortes une seconde fois.
O destin !
Malheureux destin !
Il me reste tes mains que je ne puis baiser.
Je marche vers cet horizon qui bouge,
on dirait des rameurs.
Le vent qui s’est levé fait battre des coeurs
dans le frémissement des arbres.
Mais personne ne sait que je t’ai attendue.
Pourtant j’ai patienté si longtemps, les rues étaient très sombres.
Au couchant les peupliers devenaient roses
et mon enfance s’est toute entière
passée derrière ces meules de froid dures et noires.
C’est comme des vendanges qu’on n’oserait plus faire.
A présent, tu es là pour quelques instants encore.
Ensuite, ce sera à nouveau cette angoisse
qui pèse plus lourd que toutes les tristesses.
Des fenêtres s’allumeront encore
mais nous savons bien qu’il reste peu d’espoir.
Je t’aime.
Il me reste tes mains que je voudrais briser.
La vie ce serait d’être autre chose que ce fantôme malhabile.
Ces bulles légères qui éclatent sont des rêves qui n’ont pas su.
En avons-nous rencontré de ces errants splendides !
Des nappes de musique déferlent
et rien ne reste qu’une petite lampe qui clignote dans la brume.
Des enfants marchent dans les sentiers pleins d’ombre.
On sait bien qu’ils n’atteindront pas le but, pourtant une ardente nostalgie les mène.
Peut-être qu’ils iront où nous n’avons pas su aller.
(Robert Momeux)
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Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2021
Solitude partagée
Une femme, qui a un visage comme une lampe, te regarde.
Elle te regarde comme l’aube éclaire, éveille et nourrit.
Son visage est comme ces clartés irréelles qu’on devine au loin sur la mer,
au moment où les dernières obscurités se défont.
Tout est tout proche et très loin.
Elle prend tes mains de loin.
Elle pose ta tête sur ses seins, tu entends battre son coeur :
c’est le sang des espaces qui ruisselle.
Elle met les mains sur tes yeux,
c’est alors que l’horizon s’épaissit,
la nuit bascule dans un ouragan de douceur silencieuse.
C’est l’oubli du sablier, la défaite des fantômes.
Tout, pour quelques instants, dans le parfum d’une mort heureuse,
se cache dans les plis de la robe des anges.
(Robert Momeux)
Illustration: Gaston Bussiere
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Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2021
La vie
La vie est un diamant étonné
dans la main rêveuse
du hasard
(Robert Momeux)
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