Le Progrès:
Trop robot pour être vrai.
(Jacques Prévert)
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2022
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Posted by arbrealettres sur 19 mars 2021
Illustration: Giorgio de Chirico
UN DUO
(Le duo)
Un couple de mannequins en bois utilisé dans les ateliers de sculpture :
habitants typiques du monde chiriquien.
Qu’attendre des amours d’un tel couple
si ce n’est un rituel d’insectes rigides, une pariade de robots ?
— Étant sans bras pour nous étreindre, rien ne pourra nous séparer.
— Étant sans sexe pour aimer, rien ne pourra nous désunir.
— Sans yeux et sans nez, mon visage. je suis une élégie de cire.
— Sans front; sans bouche, mon partage. je suis un brouillon de sourire.
— Mannequins au torse d’absence ?
— Simulacres que l’éther encense ?
— Appelants du plus grand silence ?
— Aubiers d’être enfantés du tremble ?
Le savez-vous qu’ainsi livrés à la rigidité dorienne des momies,
vous êtes entrelacés à l’énigme du monde?
Le savez-vous qu’en cette terrasse ensoleillée
s’ébauche en vous une théologie des automates ?
(Jacques Lacarrière)
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Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2020
RITUEL D’AMPLIFICATION DU MONDE
Je commencerai par être
un verbe
sans limites
un langage
où rien ne serait dit
mais tout pressenti
dans le monde visible
et nulle part ailleurs
un grain de sable
qui dialogue avec les dieux
une élévation
dans l’affection et le bruit neufs
un miracle inouï
sous le soleil de la conscience
je commencerai par être
en devenant ce que je suis
Je commencerai par être
un dispositif
d’émerveillement
un voyage
au bout du possible
vers
ce qui m’apprend
à mourir
la raison
la plus silencieuse
en moi-même
le loup
chaviré
d’une langue universelle
je commencerai par être
là voix d’une résonance
Je commencerai par être
un souffle
d’année-lumière
contre le vertige
de la tentation
du malheur
une anthologie
des bouleversements
un retour
de nuit blanche
qui coule
dans les veines
une tendresse
démesurée
je commencerai par être
au milieu de la poussière
Je commencerai par être
un sourire
blessé
une fêlure
centrale
un tressaillement
une souveraineté
fluide
tendue
la part donnée
offerte
au vide
une salve
dans l’imprévisible
je commencerai par être
avec la peau des dents
Je commencerai par être
le refus
de rêver pareil
le refus
du bureaucrate intérieur
une exaltation sereine
un visage
qui se transforme
en tigre
à chaque émotion
un visage sans visage
qui accueille
tous les visages
un tremblement de ciel
je commencerai par être
jusqu’au paroxysme
Je commencerai par être
mille kilomètres
de battements
de coeur
à la seconde
ici-haut
contre tous les robots
couleur chair
un saut
dans la vie
un saut
dans le vide
un saut
de lumière noire
je commencerai par être
une pulpe d’aimantation
Je commencerai par être
un soir
d’anéantissement
la plus haute
obstination
une science
de l’excès
l’empreinte
digitale
de la mort dans la vie
le toujours
maintenant
la parfaite
insoumission
je commencerai par être
à bout portant
Je commencerai par être
celui qui
chaque jour
découvre l’infinie
première fois
la parure du chaos
l’abandon
des masques
l’éclosion accélérée
d’une fleur de sens
celui qui
ne veut plus
traduire la vie
en cendres mortes
je commencerai par être
incomparable
Je commencerai par être
au diapason
d’un vent bleu
une danse exacerbée
des atomes
une mise au jour
de l’ossature du temps
le feu insoupçonné
de ma propre consumation
une vigilance détendue
une porte battante
qui va et qui vient
quand j’inspire
quand j’expire
je commencerai par être
jusqu’au bout du monde
Je commencerai par être
un maquisard de l’esprit
un étoilement
de précipices
pour saluer sans fin
les grands isolés
une secousse
de moelle
à mourir de fou rire
un accomplisseur
secret
préférant le coup de sang
au coup de dés
un infini départ
je commencerai par être
repassionné
(Zéno Bianu)
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Posted by arbrealettres sur 7 avril 2019
Nous n’avions rien et c’était peau de l’ange.
On nous disait de bâtir nos maisons,
qu’en l’an trois mille adviendrait la revanche,
symbole et foi, la joie des compagnons,
qu’au crayon bleu à biffer les frontières
la Terre en bloc serait un seul Pays,
que le Sacré remplacerait la guerre,
et que l’enfer deviendrait paradis.
C’est l’an trois mille et sommes en jachère
à repenser le problème des sots.
– L’argile tremble encore au cimetière
et l’on entend le combat des robots.
(Georges Libbrecht)
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Posted by arbrealettres sur 12 juin 2018
Happé par la machine! et déjà le sang sourd,
Sa tête tombe à terre et pâlit sa paupière,
Il va régner sur la vermine pour toujours,
On l’étend dans la cour sur la fraîcheur des pierres.
Sur ses mains d’ouvrier la nuit roule, éternelle,
Certains – tristes et las – le regardent, l’envient,
La lutte brûle en eux d’un feu perpétuel,
Car leurs petits attendent d’eux le pain, la vie.
La rumeur du travail un moment s’est calmée,
Un soupir d’homme monte et se mue en sanglot
Et s’éveillent au lit deux enfants affamés.
La machine reprend son rythme de robot
Et tout va comme si rien ne s’était passé.
Des hommes, il en restera toujours assez…
(Attila Jozsef)
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Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018
Un monde, c’est quelque chose que l’on mange,
d’une façon ou d’une autre,
par la chair ou par les yeux,
par la flamme, le rabot du coeur
et ses bouquets de copeaux frisés
qui sentent le printemps.
(Maurice Blanchard)
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Posted by arbrealettres sur 7 octobre 2017
Recueil: Fatras
Editions: Le Point du Jour
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Posted by arbrealettres sur 2 octobre 2015
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LES CHERCHEURS
Ils m’ont dit : » Insensé, vois-tu pas que bientôt
Notre science aura dépassé le mystère
Et que tes vagues chants de rêveur solitaire
N’auront plus que le sens banal d’un memento ?
Ne sens-tu pas que l’art où ta voix s’extasie
Ne ressortit déjà qu’au rituel des morts
Et qu’avant peu sans grande larme ni remords,
Du monde nous t’aurons proscrite, ô poésie !
Ton Pégase pour nous n’est qu’un cheval robot ;
Notre Verbe est un chiffre et notre lyre un Morse ;
Notre Muse a trois noms, masse, vitesse, force ;
Nous sommes désormais des temps le seul flambeau. »
J’ai répondu : » Je vois, à mesure que l’homme
Découvre davantage et du globe et du ciel,
Qu’en dépit d’un élan qu’il croit torrentiel
Grandissent du mystère et l’arcane et la somme ;
Que vos pas de savants sont vains, que vos progrès
A l’échelle de l’infini sont illusoires,
Que c’est au fond la même sorte de victoires
Où tendent vos calculs et nos chants enivrés.
Je sais même que l’art est pour l’homme qui pense
Ce que sont pour l’amant la grâce et la beauté,
Que de la conscience il est la volupté
Comme de la sagesse il est la récompense.
Nos dieux ne sont-ils pas, d’ailleurs, les mêmes dieux,
La nature et l’espace et le rythme et le nombre ?
N’est-ce pas, comme nous, du silence et de l’ombre
Que vous faites surgir le sicle radieux ?
Découvrir n’est-ce pas créer de l’aventure
Et l’aventure existe-t-elle sans héros ?
Et ceux-ci n’ont-ils pas besoin, eux, de hérauts
Pour de leurs gestes faire une geste qui dure ?
Dites, que serviront tous vos cerveaux penchés
Si nul marin ne tend sur vos ondes ses voiles,
Ni vos cailloux géants lancés dans les étoiles
S’ils ne sont d’un poète ou d’un fou chevauchés ?
Et n’est-ce pas d’abord notre rêve et son aile
Qui du zénith soumit le ciel jusqu’au nadir?
Votre science humaine y peut, certes, grandir,
Mais divine, la nôtre y demeure éternelle. »
(Pascal Bonetti)
Posted in poésie | Tagué: (Pascal Bonetti), aile, amant, arcane, élan, éternelle, étoile, banal, beauté, calcul, chant, chercheur, ciel, conscience, découvrir, demeure, Dieu, force, géant, grandir, grâce, héraut, héros, illusoire, infini, insensé, lyre, masse, muse, mystère, nadir, onde, progrès, proscrite, récompense, rêve, rêveur, remords, rituel, robot, s'extasier, sagesse, savoir, science, soumettre, vain, vitesse, voile, volupté, zénith | 1 Comment »