Posts Tagged ‘roide’
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Sensations
Des cils roides et longs, antennes hérissées,
Font sentinelle autour de son nez frémissant ;
Et le plus léger bruit qui le frôle en passant
Élargit sur son front ses oreilles dressées.
Quand la nuit a brouillé les formes effacées,
Il voit ; le monde noir à son regard perçant
Ouvre ses profondeurs ; il distingue, il pressent ;
Ses sens plus acérés aiguisent ses pensées.
Des craquements de feu courent sur son poil roux ;
Tout le long de sa moelle un tressaillement doux
Conduit l’émotion en son âme inquiète.
Les poils de son museau vibrent à l’unisson,
Et sa queue éloquente a le divin frisson,
Comme une lyre l’or aux mains d’un grand poète.
(Hippolyte Taine)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Hippolyte Taine), acéré, aiguiser, antenne, âme, éloquent, émotion, brouiller, bruit, cil, courir, craquement, distinguer, divin, doux, effacer, feu, forme, frémir, frôler, frisson, hérisé, inquiet, léger, long, lyre, main, moelle, monde, museau, nez, noir, nuit, or, ouvrir, passer, pens, perçant, poète, poil, pressentir, profondeur, queue, regard, roide, roux, sens, sensation, sentinelle, tressaillir, unisson, vibrer, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 février 2020

PENDANT L’ÉTÉ 1983 A HAUT BOUT LA CHATTE UNA PASSAIT SES JOURNÉES DANS LES CHAMPS PAS ENCORE MOISSONNÉS
Le champ d’avoine légère respire au vent imperceptible
à côté du blé au garde-à-vous roide dans son pourpoint
La chatte noire invisible fait sa couleuvre
et se faufile entre les tiges à ras du sol
Elle émerge en miaulant dans le froissement des épis
nette comme un caractère à l’encre de Chine
sur fond de sable d’or et de soleil en paille
(Claude Roy)
Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), avoine, émerger, épi, été, blé, caractère, champ, chat, couleuvre, encre, fond, froissement, garde-à-vous, imperceptible, invisible, journée, léger, miauler, moissonner, net, or, paille, passer, pourpoint, respirer, roide, sable, se faufiler, sol, soleil, tige, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 janvier 2020

Par une ténébreuse et solitaire route
Que hantent les seuls mauvais anges,
Où un Eidolon, nommé NUIT,
Roide, sur un noir trône, règne,
J’ai erré avant de récemment revenir
D’une brumeuse, extrême et fatale Thulé.
***
By a route obscure and lonely,
Haunted by ill angels only,
Where an Eidolon, named NIGHT,
On a black throne reigns upright,
I have wandered home but newly
From this ultimate dim Thule.
(Edgar Allan Poe)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2019

AVRIL
Avril
La jeune verdure
Ne sait pas encore
Ce qu’elle désire
Comment fleurir
Rouge
Blanche
S’envoler peut-être?
Elle s’éprend, la nuit,
De chaque étoile
Et le matin
La trouve roide,
Gelée.
Avril.
(Reid Zychlinski)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Reid Zychlinski), avril, étoile, blanc, comment, désirer, fleurir, gelé, jeune, matin, nuit, peut-être, roide, rouge, s'éprendre, s'envoler, savoir, trouver, verdure | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 août 2019

Chanson en Si
Si j’étais noble Faucon,
Tournoîrais sur ton balcon…
– Taureau : foncerais ta porte…
– Vampire : te boirais morte…
Te boirais !
– Geôlier : lèverais l’écrou…
– Rat : ferais un petit trou…
Si j’étais brise alizée,
Te mouillerais de rosée…
Roserais !
Si j’étais gros Confesseur,
Te fouaillerais, ô Ma Soeur !
Pour seconde pénitence,
Te dirais ce que je pense…
Te dirais…
Si j’étais un maigre Apôtre,
Dirais : » Donnez-vous l’un l’autre,
Pour votre faim apaiser :
Le pain-d’amour : Un baiser. »
Si j’étais !…
Si j’étais Frère-quêteur,
Quêterais ton petit coeur
Pour Dieu le Fils et le Père,
L’Eglise leur Sainte Mère…
Quêterais !
Si j’étais Madone riche,
Jetterais bien, de ma niche,
Un regard, un sou béni
Pour le cantique fini…
Jetterais!
Si j’étais un vieux bedeau,
Mettrais un cierge au rideau…
D’un goupillon d’eau bénite,
L’éteindrais, la vespre dite,
L’éteindrais !
Si j’étais roide pendu,
Au ciel serais tout rendu :
Grimperais après ma corde,
Ancre de miséricorde,
Grimperais !
Si j’étais femme… Eh, la Belle,
Te ferais ma Colombelle…
A la porte les galants
Pourraient se percer des flancs…
Te ferais…
Enfant, si j’étais la duègne
Rossinante qui te peigne,
Senora, si j’étais Toi…
J’ouvrirais au pauvre Moi,
– Ouvrirais ! –
(Tristan Corbière)
Illustration: Yoshiro Tachibana
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Posted by arbrealettres sur 26 février 2019

SUICIDE
(Peut-être parce que tu ne savais pas la géométrie)
L’adolescent ne se connaissait plus,
il était dix heures du matin.
Son coeur lentement s’emplissait
d’ailes brisées et de fleurs de chiffon.
Il nota qu’il ne lui restait
sur les lèvres qu’une parole.
Comme il ôtait ses gants, il tomba
de ses mains une cendre fine.
Du balcon se voyait une tour
il se sentit balcon et tour.
Il vit pour sûr le regarder
la montre captive en son boîtier.
Et son ombre étendue en paix
sur le divan de blanche soie.
Et le garçon, géométrique et roide,
d’un coup de hache brisa le miroir
Cependant qu’un grand jet d’ombre
inondait la chimérique alcôve.
(Federico Garcia Lorca)
Illustration: Nicholas Chistiakov
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Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2018

Sphinx
Ils la trouvèrent, le crâne à demi défoncé,
tenant dans sa main roide un revolver brûlant.
Les badauds s’étonnaient. — Et l’ambulance
l’emporta vers l’hôpital jaune.
Une seule fois s’ouvrit sa paupière…
Nulle lettre, nul nom, — seuls une robe, un châle;
puis vint le médecin, questionnant à voix basse, —
puis le prêtre. — Elle resta muette et livide.
Pourtant, tard dans la nuit, elle voulut parler,
avouer… Personne dans la salle ne l’entendit.
– Un râle. — Et on l’emporta,
elle et sa souffrance. —
Et dehors nulle tombe.
(Rainer Maria Rilke)
Recueil: Oeuvres 2 Poésie
Traduction: Jacques Legrand, Lorand Gaspar, Philippe Jaccottet, Armel Guerne, Maurice Betz
Editions: Seuil
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Posted by arbrealettres sur 13 juin 2018

Illustration: Jean-François Millet
DEPUIS QUE TU ES PARTIE
C’est depuis que tu es partie que sont plus froids.
Ici, le seau, le lait, le manche de la hache,
Et que le bois fendu s’affaisse et se détache.
Vois-le tomber, livide et tout roide à la fois!
Sur le sol sourd, le vent dans ses habits s’engage.
Il recherche sa proie, s’arrête, fouille et tranche,
Et de son tourbillon précipite les branches.
Frêle, la feuille alors bronche et tombe avec rage.
Moi, dans un doux vallon déjà je me croyais…
L’aube neuve épousait mes cheveux qui ondulent,
La plante de mes pieds brillait au crépuscule,
Et du Nord et du Sud tes seins me protégeaient.
Je suis assis, chétif… toi t’épanouissant,
Monde lointain, fleur de chiendent… Je te regarde.
Dans ton coeur bleu un ciel de cendre se hasarde
Moi langé par le soir qui tombe immensément…
(Attila József)
Recueil: Aimez-moi – L’oeuvre poétique
Traduction: Georges Kassaï
Editions: Phébus
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Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2017

Neige de deux hivers ne se reconnaîtraient
Ni vous ne figerez les plis de mon eau froide,
Gel du poème, ou son fouillis ne ferez roide.
– Plus que l’épervier les demeures m’effraient,
Quand l’aurore me donne à sa serre féline,
Plus l’indiscret oiseau dont je suis la volière:
Mésange – cœur de fraise – aux tortures encline
Qui me met en morceaux comme on casse les oeufs.
(Olivier Larronde)
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Posted in poésie | Tagué: (Olivier Larronde), aurore, épervier, casser, coeur, demeure, donner, eau, effrayer, enclin, félin, figer, fouillis, fraise, froid, gel, hiver, indiscret, mésange, morceau, neige, oeuf, oiseau, pli, poème, roide, se reconnaître, serre, torture, volière | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 octobre 2017

Gelée blanche
Neiges de deux hivers ne se reconnaîtraient
Ni vous ne figerez les plis de mon eau froide,
Gel du poème, Ou son fouillis ne ferez roide.
— Plus que de l’épervier les demeures m’effraient,
Quand l’aurore me donne à sa serre féline,
Plus l’indiscret oiseau dont je suis la volière :
Mésange — cœur de fraise — aux tortures encline
Qui me met en morceaux comme on casse les œufs.
(Olivier Larronde)
Illustration
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AVRIL (Reid Zychlinski)
Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2019
AVRIL
Avril
La jeune verdure
Ne sait pas encore
Ce qu’elle désire
Comment fleurir
Rouge
Blanche
S’envoler peut-être?
Elle s’éprend, la nuit,
De chaque étoile
Et le matin
La trouve roide,
Gelée.
Avril.
(Reid Zychlinski)
Traduction:
Editions: Gallimard
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