Posts Tagged ‘ronger’
Posted by arbrealettres sur 11 janvier 2022

jours vides
interminables
écrasés d’ennui
rien ne se propose
de ce qui pourrait
m’apporter
ce dont l’attente
me consume
une région de ténèbres
où tout m’est retiré
de ce qui habituellement
me fait vivre
certes le temps va
mais si lentement si lentement
et chaque seconde
ronge lancine accable
ce qui me fait
défaut
je l’ignore
le ne le connais
que par cе besoin
que j’en ai un âpre désir
une torturante
nostalgie
alors
replié dans mes limbes
sourd et aveugle
à ce qui me hèle
voué souvent
à des heures
lasses et cendreuses
j’attends
j’attends
que sourde
la lumière
que meure
le temps
que jaillisse l’eau
dont j’ai soif
(Charles Juliet)
Recueil: Pour plus de lumière anthologie personnelle
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), accabler, apporter, attendre, attente, aveuglé, âpre, écraser, besoin, cendreux, connaître, consumer, défaut, désir, eau, ennui, habituel, héler, ignorer, interminable, jaillir, jour, lanciner, las, lent, limbes, lumière, mourir, nostalgie, pouvoir, région, replier, retirer, ronger, se proposer, seconde, soif, sourd, sourdre, ténèbres, temps, torturer, vide, vivre, vouer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 février 2021

Illustration: Tamara Lunginovic
jours vides
interminables
écrasés d’ennui
rien ne se propose
de ce qui pourrait
m’apporter
ce dont l’attente
me consume
une région de ténèbres
où tout m’est retiré
de ce qui habituellement
me fait vivre
certes le temps va
mais si lentement
si lentement
et chaque seconde
ronge lancine accable
ce qui me fait
défaut
je l’ignore
je ne le connais
que par ce besoin
que j’en ai
un âpre désir
une torturante
nostalgie
alors
replié dans mes limbes
sourd et aveugle
à ce qui me hèle
voué souvent
à des heures
lasses et cendreuses
j’attends
j’attends
que sourde
la lumière
que meure
le temps
que jaillisse l’eau
dont j’ai soif
(Charles Juliet)
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted by arbrealettres sur 5 février 2021

Illustration: Patrick Marquès
ce cri silencieux
dans ton regard
le cri
de ta souffrance
et de la mienne
de celle qui ronge
en chacun
la millénaire
et insondable
souffrance
humaine
trop profonde pour
qu’on puisse
espérer la déraciner
celle qui a usé
toute colère
toute révolte
(Charles Juliet)
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), chacun, colère, cri, déraciner, espérer, humain, insondable, millénaire, pouvoir, profond, révolte, regard, ronger, silencieux, souffrance, user | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020

Illustration: ArbreaPhotos
tu étais en friche
ne savais où aller
quelle direction prendre
tu te harcelais
mais rien
ne se déclenchait
un lourd ennui
te plombait le visage
et ce qui rongeait en toi
ne te laissait aucun répit
semaine après semaine
revenaient ces dimanches d’hiver
où le temps s’effondrait
(Charles Juliet)
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Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020

Illustration: Viviane-Josée Restieau
attendre attendre
demeurer inerte
laisser s’approfondir
le silence
mais la faim ronge
s’exacerbe
voudrait me contraindre
à forcer le seuil
surtout
ne rien tenter
ne rien forcer
et d’un mouvement feutré
suspendre l’affût
endurer la brûlure
attendre
encore
attendre
aller plus avant
dans la nudité
qui ouvrira
le passage
(Charles Juliet)
Découvert ici: https://misquette.wordpress.com/
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted by arbrealettres sur 27 octobre 2020

Un mal la ronge…
Un mal la ronge
qui est mal fatal
un mal la ronge
peu à peu
la prive
de tout plaisir
de tout désir
malgré quoi
elle lutte
résiste
jour après jour
pied à pied
malgré quoi
obstiné
le mal
lui aussi
poursuit son oeuvre
pas à pas
lui aussi
la détruit
la réduit
à peu de chose
à presque rien
Elle se bat pourtant
et luttera encore jusqu’au jour
où
« courage »
à son tour
ne sera plus
que lettre morte.
(François Deblué)
Recueil: Courage Dix variations sur le courage et un chant de résistance
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 24 août 2020
La Poésie
Un oiseau migrateur
Me rongera le coeur
Comme un oiseau de proie
Vorace de ma joie.
De son aile mobile
Il fend le ciel d’acier
Dans lequel s’indélébile
Son oeil froid de glacier.
Simple point dans l’azur
Il est la poésie
A la source saisie
Dans son chant le plus pur.
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration: Jean Delville
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Posted by arbrealettres sur 19 août 2020

Illustration: René Magritte
SONNET DE LA MEMOIRE INUTILE
A tous mes jours vécus je songe et je resonge,
A tout cet heureux temps que ma vie a tissé,
Et par un vain rappel un instant le prolonge…
Stérile souvenir, ô pourquoi ressassé?
Quand elle se dessèche ô qu’importe à l’éponge
Dans ses pores flétris quelle eau vive a passé;
Qu’importe au van rompu, quand la rouille le ronge,
A travers son treillis quel grain neuf a glissé?
Je n’ai plus de souci de ma propre mémoire
Que n’en a du vaisseau la mer compacte et noire,
Lorsque la voile blanche a disparu dans l’ouest.
Plus de souci je n’ai des heures abolies
Que n’en a le ciel clair des étoiles pâlies,
Quand l’astre qui les souffle a reparu dans l’est.
(André Berry)
Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard
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Posted in poésie | Tagué: (André Berry), abolir, astre, éponge, étoile, blanc, ciel, clair, compact, disparaître, eau, est, flétrir, glisser, grain, heure, heureux, instant, inutile, jour, mémoire, mer, neuf, noir, Ouest, passer, pâlir, pore, prolonger, rappel, reparaître, ressasser, rompre, ronger, rouille, se déssécher, songer, sonnet, souci, souffler, souvenir, stérile, temps, tisser, treillis, vain, vaisseau, van, vie, vif, vivre, voile | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 juin 2020

Le mendiant
Un pauvre homme passait dans le givre et le vent.
Je cognai sur ma vitre ; il s’arrêta devant
Ma porte, que j’ouvris d’une façon civile.
Les ânes revenaient du marché de la ville,
Portant les paysans accroupis sur leurs bâts.
C’était le vieux qui vit dans une niche au bas
De la montée, et rêve, attendant, solitaire,
Un rayon du ciel triste, un liard de la terre,
Tendant les mains pour l’homme et les joignant pour Dieu.
je lui criai : « Venez vous réchauffer un peu.
Comment vous nommez-vous ? » Il me dit : « Je me nomme
Le pauvre. » Je lui pris la main : « Entrez, brave homme. »
Et je lui fis donner une jatte de lait.
Le vieillard grelottait de froid ; il me parlait,
Et je lui répondais, pensif et sans l’entendre.
« Vos habits sont mouillés », dis-je, « il faut les étendre ,
Devant la cheminée. » Il s’approcha du feu.
Son manteau, tout mangé des vers, et jadis bleu,
Etalé largement sur la chaude fournaise,
Piqué de mille trous par la lueur de braise,
Couvrait l’âtre, et semblait un ciel noir étoilé.
Et, pendant qu’il séchait ce haillon désolé
D’où ruisselait la pluie et l’eau des fondrières,
Je songeais que cet homme était plein de prières,
Et je regardais, sourd à ce que nous disions,
Sa bure où je voyais des constellations.
(Victor Hugo)
Recueil: Les rayons et les ombres
Traduction:
Editions: Bayard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), accroupi, attendre, âne, âtre, étaler, étendre, étoile, bleu, brave, bure, chaud, cheminée, ciel, civile, cogner, constellation, couvrir, crier, devant, Dieu, eau, entendre, feu, fondrière, fournaise, givre, habit, haillon, homme, jatte, joindre, lait, liard, main, manteau, marche, mendiant, mouiller, niche, ouvrir, passer, pauvre, paysan, pensif, piquer, pluie, porte, porter, prière, rayon, répondre, rêver, regarder, revenir, ronger, ruisseler, s'approcher, s'arrêter, se nommer, se réchauffer, solitaire, songer, sourd, tendre, terre, triste, trou, vent, ver, vieux, ville, vitre, vivre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 juin 2020

Les Moutons
Hélas ! petits moutons que vous êtes heureux,
Vous paissez dans nos champs sans soucis, sans alarmes
Aussitôt aimés qu’amoureux,
On ne vous force point à répandre des larmes ;
Vous ne formez jamais d’inutiles désirs ;
Dans vos tranquilles corps l’amour suit la nature ;
Sans ressentir ses maux vous avez ses plaisirs.
L’ambition, l’honneur, l’intérêt, l’imposture,
Qui font tant de maux parmi nous,
Ne se rencontrent point chez vous,
Cependant nous avons la raison pour partage,
Et vous en ignorez l’usage.
Innocents animaux, n’en soyez point jaloux,
Ce n’est pas un grand avantage.
Cette fière raison dont on fait tant de bruit,
Contre les passions n’est pas un sûr remède ;
Un peu de vin la trouble, un enfant la séduit ;
Et déchirer un coeur qui l’appelle à son aide
Est tout l’effet qu’elle produit ;
Toujours impuissante et sévère,
Elle s’oppose à tout et ne surmonte rien.
Sous la garde de votre chien
Vous devez beaucoup moins redouter la colère
Des loups cruels et ravissants,
Que, sous l’autorité d’une telle chimère,
Nous ne devons craindre nos sens.
Ne vaudrait-il pas mieux vivre comme vous faites
Dans une douce oisiveté ?
songe,
Ces prétendus trésors, dont on fait vanité,
Valent moins que votre indolence :
Ils nous livrent sans cesse à des soins criminels ;
Par eux plus d’un remords nous ronge ;
Nous voulons les rendre éternels,
Sans songer qu’eux et nous passerons comme un
Il n’est, dans ce vaste univers,
Rien d’assuré, rien de solide ;
Des choses ici-bas la fortune décide
Selon ses caprices divers.
Tout l’effort de notre prudence
Ne peut nous dérober au moindre de tes coups.
(Madame Deshouliéres)
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Posted in méditations | Tagué: (Madame Deshouliéres), ambition, amour, animaux, autorité, avantage, éternel, chien, chimère, coeur, colère, corps, coup, criminel, cruel, désir, garde, honneur, imposture, innocent, inutile, jaloux, larme, maux, mouton, oisiveté, partage, plaisir, prudence, ravissant, redouter, ronger, s'opposer, séduire, sévère, se dérober, trésor, univers, vanité, vaste | 4 Comments »