Posts Tagged ‘rougeur’
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022

Mobilisation générale, 1914.
Ils marchaient en chantant
vers Berlin
via la gare de l’Est
fleur au fusil
La belle guerre en poésie
sous les vivats
de ceux qui ne la feraient pas!
La nuit, dans un wagon de marchandises
les fleurs se desséchaient
à la bouche d’acier muette
des canons noirs glacés
les corps fanés mêlaient leurs rouges pantalons
avant d’être couchés ailleurs
mêlant d’autres rougeurs
balle au fusil
(Robert Mallet)
Recueil: Presqu’îles presqu’amours
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Mallet), ailleurs, balle, beau, canon, chanter, corps, couché, faire, fané, fleur, fusil, gare, glace, guerre, marcher, mêler, mobilisation, noir, pantalon, poésie, rouge, rougeur, se déssécher, vivat, wagon | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2020
L’ami des champs
Peu avant les rougeurs de l’aurore on le voit
Avec la serpe nue marcher dans les sillons
De ses épis profus il soupèse le poids
Les grains déjà jaunis éprouvant de ses dents.
Puis on le voit parmi les vignes attachant
Des pampres égarés aux solides bâtons
Et palper les raisins fermes et verts encore
Et briser un sarment devenu trop puissant.
Puis il va secouant pour qu’il résiste aux vents
Le jeune arbre estimant la menace des nues
Il donne à son ami un pieu pour protection
Et lui sourit : déjà lui poussent des bourgeons.
Il puise et il arrose avec une citrouille
Et se penchant souvent arrache l’herbe folle.
Et sous son pas pesant de toutes parts mûrit
S’enflant profusément un paysage fleuri.
(Stefan George)
Illustration: Emile Claus
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Posted in poésie | Tagué: (Stefan George), ami, arbre, arroser, aurore, épi, champs, citrouille, dent, fleuri, grain, herbe, palper, pampre, raisin, résister, rougeur, sarment, serpe, sillon, vent, vigne | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2020

Dans les bois
D’autres, – des innocents ou bien des lymphatiques, –
Ne trouvent dans les bois que charmes langoureux,
Souffles frais et parfums tièdes. Ils sont heureux !
D’autres s’y sentent pris – rêveurs – d’effrois mystiques.
Ils sont heureux! Pour moi, nerveux, et qu’un remords
Épouvantable et vague affole sans relâche,
Par les forêts je tremble à la façon d’un lâche
Qui craindrait une embûche ou qui verrait des morts.
Ces grands rameaux jamais apaisés, comme l’onde,
D’où tombe un noir silence avec une ombre encor
Plus noire, tout ce morne et sinistre décor
Me remplit d’une horreur triviale et profonde.
Surtout les soirs d’été: la rougeur du couchant
Se fond dans le gris bleu des brumes qu’elle teinte
D’incendie et de sang; et l’angélus qui tinte
Au lointain semble un cri plaintif se rapprochant.
Le vent se lève chaud et lourd, un frisson passe
Et repasse, toujours plus fort, dans l’épaisseur
Toujours plus sombre des hauts chênes, obsesseur,
Et s’éparpille, ainsi qu’un miasme, dans l’espace.
La nuit vient. Le hibou s’envole. C’est l’instant
Où l’on songe aux récits des aïeules naïves…
Sous un fourré, là-bas, là-bas, des sources vives
Font un bruit d’assassins postés se concertant.
(Paul Verlaine)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Verlaine), aïeule, angélus, apaisé, assassin, bois, brume, chêne, cri, effroi, espace, forêt, frisson, hibou, horreur, incendie, innocent, morne, mystique, parfum, récit, rougeur, sang, sombre, souffle, trembler | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020

MUTILATION VOLONTAIRE
Pour s’éviter de servir
aux armées de l’empereur,
un beau soir avec la hache,
le maître se mutila
de deux grands doigts de sa main ;
sa jeune et blonde épouse
pansa la plaie tendrement
et les pensées à coeur jaune
tremblèrent dans le parterre,
les deux chiens du maitre hurlèrent
quand on le porta au lit,
alors charbonnaient les lampes
entourées de papillons;
mais les femmes assemblées
sur la place du village
devant la rougeur des nuages
disaient que ce qu’elles voyaient
était le sang des soldats.
(Jean Follain)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), armée, assemblée, épouse, charbonner, chien, doigt, empereur, femme, hache, hurler, lampe, maître, main, mutilation, nuage, papillon, place, rougeur, s'éviter, sang, se mutiler, servir, soldat, trembler, village, voir, volontaire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018
N’est-ce pas qu’il est doux, maintenant que nous sommes
Fatigués et flétris comme les autres hommes,
De chercher quelquefois à l’Orient lointain
Si nous voyons encore les rougeurs du matin,
Et, quand nous avançons dans la rude carrière,
D’écouter les échos qui chantent en arrière
Et les chuchotements de ces jeunes amours
Que le Seigneur a mis au début de nos jours?
(Baudelaire)
Illustration: Henri-Jules Guinier
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Posted in poésie | Tagué: amour, écho, écouter, Baudelaire), chuchotement, début, doux, fatigue, flétri, jeune, lointain, maintenant, matin, Orient, rougeur, rude | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 11 octobre 2018

Juin
Les prés ont une odeur d’herbe verte et mouillée,
Un frais soleil pénètre en l’épaisseur des bois,
Toute chose étincelle, et la jeune feuillée
Et les nids palpitants s’éveillent à la fois.
Les cours d’eau diligents aux pentes des collines
Ruissellent, clairs et gais, sur la mousse et le thym ;
Ils chantent au milieu des buissons d’aubépines
Avec le vent rieur et l’oiseau du matin.
Les gazons sont tout pleins de voix harmonieuses,
L’aube fait un tapis de perles aux sentiers,
Et l’abeille, quittant les prochaines yeuses,
Suspend son aile d’or aux pâles églantiers.
Sous les saules ployants la vache lente et belle
Paît dans l’herbe abondante au bord des tièdes eaux ;
La joug n’a point encor courbé son cou rebelle,
Une rose vapeur emplit ses blonds naseaux.
Et par delà le fleuve aux deux rives fleuries
Qui vers l’horizon bleu coule à travers les prés,
Le taureau mugissant, roi fougueux des prairies,
Hume l’air qui l’enivre, et bat ses flancs pourprés.
La Terre rit, confuse, à la vierge pareille
Qui d’un premier baiser frémit languissamment,
Et son oeil est humide et sa joue est vermeille,
Et son âme a senti les lèvres de l’amant.
O rougeur, volupté de la Terre ravie !
Frissonnements des bois, souffles mystérieux !
Parfumez bien le coeur qui va goûter la vie,
Trempez-le dans la paix et la fraîcheur des cieux !
Assez tôt, tout baignés de larmes printanières,
Par essaims éperdus ses songes envolés
Iront brûler leur aile aux ardentes lumières
Des étés sans ombrage et des désirs troublés.
Alors inclinez-lui vos coupes de rosée,
O fleurs de son Printemps, Aube de ses beaux jours !
Et verse un flot de pourpre en son âme épuisée,
Soleil, divin Soleil de ses jeunes amours !
(Leconte de Lisle)
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Posted in poésie | Tagué: (Leconte de Lisle), amour, ardent, aubépine, âme, épuisé, étinceler, coupe, enivrer, frais, gazon, harmonieux, herbe, horizon, humer, jeune, juin, larme, lumière, mouillé, mystérieux, nid, odeur, oeil, oiseau, ombrage, palpitant, printemps, rebelle, rosée, rougeur, s'éveiller, soleil, songe, souffle, suspendre, trouble, vache, vent, volupté, yeuse | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 août 2018

Illustration: Etienne Adolphe Piot
PRENEZ GARDE A LA JOLIE ANNE
illustres galants, je vous donne un bon conseil,
Prenez garde à la jolie Anne ;
Sa figure avenante est si pleine de grâce,
Qu’elle vous attrapera le cœur.
Son œil si brillant est comme les étoiles dans la nuit ,
Sa peau est comme le cygne ;
Sa taille élégante est si mince dans son corsage,
Qu’aisément elle tiendrait dans vos deux mains.
La jeunesse, la grâce et l’amour marchent à sa suite,
Et le plaisir mène l’avant-garde ;
Dans tous leurs charmes, et sous leurs larmes victorieuses,
ils accompagnent la jolie Anne.
Les liens du captif peuvent enchaîner les mains ,
Mais l’amour asservit l’homme ;
Beaux galants, je vous avertis tous ,
Prenez garde à la jolie Anne.
[…]
Quel homme ne doit céder à la beauté
Dans son armure d’oeillades, et de rougeurs, et de soupirs
Et quand l’esprit et l’élégance ont poli ses dards,
Ils éblouissent nos yeux, en volant à nos cœurs
Mais la bienveillance , la douce bienveillance dans l’œil étincelant
A un éclat qui pour moi surpasse le diamant ; [de tendresse,]
Et le cœur palpitant d’amour, quand elle me serre dans ses bras,
Oh ! Voilà les charmes irrésistibles de ma chère belle !
(Robert Burns)
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Burns), accompagner, amour, armure, asservir, attraper, avenant, avertir, éblouir, éclat, élégant, étincelant, étoile, beauté, belle, bienveillance, bras, brillant, céder, charmé, cher, coeur, corsage, cygne, diamant, douceur, figure, galant, garde, grâce, homme, irrésistible, jeunesse, joli, larme, main, marcher, mince, nuit, oeil, oeillade, palpiter, peau, plein, rougeur, serrer, soupir, surpasser, taille, tendresse, tenir, victorieux, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2018

Illustration: Yuri Pysar
L’AMOUR
Hélas ! si je pense à elle, ma gorge se dessèche, ma tête retombe,
mes seins durcissent et me font mal, je frissonne et je pleure en marchant.
Si je la vois, mon coeur s’arrête, mes mains tremblent, mes pieds se glacent,
une rougeur de feu monte à mes joues, mes tempes battent douloureusement.
Si je la touche, je deviens folle, mes bras se raidissent, mes genoux défaillent.
Je tombe devant elle, et je me couche comme une femme qui va mourir .
De tout ce qu’elle me dit je me sens blessée.
Son amour est une torture et les passants entendent mes plaintes…
Hélas ! Comment puis-je l’appeler Bien-Aimée ?
(Pierre Louÿs)
Recueil: Les chansons de Bilitis
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre Louÿs), amour, appeler, battre, bien-aimé, blessé, bras, coeur, défaillir, douloureusement, durcir, entendre, femme, feu, fou, frissoner, genoux, gorge, hélas, joue, main, mourir, passant, penser, pied, plainte, pleurer, retomber, rougeur, s'arrêter, se déssécher, se glacer, se raidir, se sentir, sein, tête, tempe, tomber, torture, toucher, trembler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 mai 2018

Illustration: Andrew Wyeth
Le soir dans l’obscurité elle ferme les yeux
une chaleur, une rougeur alors les entourent,
la blanche lumière accablante se dérobe
qui le jour séchait les joues brûlantes.
Il n’y a rien, pourtant c’est comme un lent sifflement,
de longs manteaux rouges sur les fenêtres,
et des rideaux d’ombre tombent et l’enveloppent,
tout est proche et chaud, l’extérieur disparaît.
Une femme. Chaude et calme elle repose dans la nuit,
de chaleur et d’obscurité, d’elle seule entourée.
(Herman Gorter)
Recueil: Ce que tu es
Traduction: Saskia Deluy et Henri Deluy
Editions: Al Dante
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Posted in poésie | Tagué: (Herman Gorter), accabler, blanc, brûler, chaleur, chaud, disparaître, entourer, envelopper, extérieur, femme, fenêtre, fermer, joue, lumière, manteau, nuit, obscurité, ombre, proche, reposer, rideau, rouge, rougeur, sécher, se dérober, sifflement, soir, tomber, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 avril 2018

Illustration: Goyo Hashiguchi
Sonnet
Pour veiner de son front la pâleur délicate,
Le Japon a donné son plus limpide azur ;
La blanche porcelaine est d’un blanc bien moins pur
Que son col transparent et ses tempes d’agate ;
Dans sa prunelle humide un doux rayon éclate ;
Le chant du rossignol près de sa voix est dur,
Et, quand elle se lève à notre ciel obscur,
On dirait de la lune en sa robe d’ouate ;
Ses yeux d’argent bruni roulent moelleusement ;
Le caprice a taillé son petit nez charmant ;
Sa bouche a des rougeurs de pêche et de framboise ;
Ses mouvements sont pleins d’une grâce chinoise,
Et près d’elle on respire autour de sa beauté
Quelque chose de doux comme l’odeur du thé.
(Théophile Gautier)
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Posted in poésie | Tagué: (Théophile Gautier), agate, azur, éclater, beauté, blancheur, bouche, caprice, chant, charmant, chinois, ciel, col, délicat, doux, dur, framboise, front, grâce, humide, Japon, limpide, lune, mouvement, nez, obscur, odeur, ouate, pâleur, pêche, porcelaine, prunelle, pur, rayon, respirer, rossignol, rougeur, sonnet, tempe, thé, transparent, veiner, voix | Leave a Comment »