Posts Tagged ‘roux’
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2023
Illustration: Edvard Munch
Mon malheur est d’avoir
rencontré des femmes
aux chevelures blondes
ou d’un roux flamboyant
sur une tête allongée —
avec des yeux comme
des myrtilles
sur des têtes d’épingles
— Si j’avais trouvé
le reflet de mon âme
— dans deux yeux
noir charbon —
quel peintre à l’huile
serais-je devenu
(Edvard Munch)
Recueil: Mots de Munch
Traduction: Hélène Hervieu
Editions: de la réunion des grands musées nationaux – Grand Palais
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Posted in poésie | Tagué: (Edvard Munch), allongé, avoir, âme, épingle, blond, charbon, chevelure, devenir, femme, flamboyant, huile, malheur, myrtille, noir, peintre, reflet, rencontrer, roux, tête, trouver, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 février 2023

Illustration: Erte
Accueille, immortelle Aphrodita, Déesse,
Tisseuse de ruse à l’âme d’arc-en-ciel,
Le frémissement, l’orage et la détresse
De mon long appel.
J’ai longtemps rêvé : ne brise pas mon âme
Parmi la stupeur et l’effroi de l’éveil,
Blanche Bienheureuse aux paupières de flamme,
Aux yeux de soleil.
Jadis, entendant ma triste voix lointaine,
Tu vins l’écouter dans la paix des couchants
Où songe la mer, car ta faveur hautaine
Couronne les chants.
Je vis le reflet de tes cheveux splendides
Sur l’or du nuage et la pourpre des eaux,
Ton char attelé de colombes rapides
Et de passereaux.
Et le battement lumineux de leurs ailes
Jetait des clartés sur le sombre univers
Qui resplendissait de lueurs d’asphodèles
Et de roux éclairs.
Déchaînant les pleurs et l’angoisse des rires,
Tu quittas l’aurore immuable des cieux.
Là-bas surgissait la tempête des lyres
Aux sanglots joyeux.
Et Toi, souriant de ton divin visage,
Tu me demandas : « D’où vient l’anxiété
A ton grave front, et quel désir ravage
Ton corps tourmenté ?
« Qui te fait souffrir de l’âpre convoitise ?
Et quelle Peithô, plus blonde que le jour
Aux cheveux d’argent, te trahit et méprise,
Psappha, ton amour ?
« Tu ne sauras plus les langueurs de l’attente.
Celle qui te fuit te suivra pas à pas.
Elle t’ouvrira, comme la Nuit ardente,
L’ombre de ses bras.
« Et, tremblante ainsi qu’une esclave confuse,
Offrant des parfums, des présents et des pleurs,
Elle ira vers toi, la vierge qui refuse
Tes fruits et tes fleurs.
« Par un soir brûlant de rubis et d’opales
Elle te dira des mots las et brisés,
Et tu connaîtras ses lèvres nuptiales,
Pâles de baisers. »
(Sappho)
Recueil: 52 poèmes d’Occident pour apprendre à s’émerveiller
Editions: Pocket
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Posted in poésie | Tagué: (Sappho), accueillir, aile, aller, angoisse, anxiété, appel, arc-en-ciel, ardent, argent, asphodèle, atteler, attente, aurore, âme, âpre, éclair, écouter, éveil, baiser, battement, bienheureux, blanc, blond, bras, brûler, briser, chant, char, cheveux, ciel, clarté, colombe, confus, connaître, convoitise, corps, couchant, couronner, déchaîner, déesse, détresse, demander, dire, divin, eau, effroi, entendre, esclave, faveur, flamme, fleur, frémissement, fruit, fuir, hautain, immortel, immuable, jadis, jeter, joyeux, langueur, las, là-bas, lèvre, lointain, long, longtemps, lueur, lumineux, lyre, mépriser, mer, mot, nuage, nuit, nuptial, offrir, ombre, opale, or, orage, ouvrir, paix, parfum, passereau, paupière, pâle, pleur, pourpre, présent, quitter, rapide, rêver, reflet, refuser, resplendir, rire, roux, rubis, ruse, sanglot, savoir, soir, soleil, sombre, songer, souffrir, sourire, splendide, stupeur, suivre, surgir, tempête, tisseuse, tourmenter, trahir, trembler, triste, univers, venir, vierge, visage, voir, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2022

Pour Mémoire
Gott Mit Uns
Qui tondit la rousse juive?
Qui tissa ses longs cheveux
En couverture de feu?
Comment les hivers survivent?
Qui saigna l’un en boudin,
Qui grilla l’autre en saucisse
Dans les fours, les fours d’Auschwitz?
Quelle faim viendra demain?
Qui inventa l’abat-jour
En peaux d’humains tatoués?
Qui en tressa des fouets
Pour s’en fustiger d’amour?
D’homme, qui fit du savon
Sous les ordres d’un apôtre?
Lavez-vous les uns les autres.
Selon Dieu que nous suivons!
Sous les fesses de l’Histoire
Les monstres se tiennent chaud :
Drancy, Buchenwald, Dachau
À jamais prémonitoires.
(Robert Vigneau)
Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Vigneau), abat-jour, amour, apôtre, Auschwitz, à jamais, boudin, Buchenwald, chaud, cheveux, couverture, Dachau, demain, Dieu, Drancy, faim, fesse, feu, fouet, four, fustiger, griller, histoire, hiver, homme, humain, inventer, juif, long, mémoire, monstre, ordre, peau, prémonitoire, qui, roux, saigner, saucisse, savon, se laver, se tenir, suivre, survivre, tatouer, tisser, tondre, tresser, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 août 2022

Illustration: Frédéric Rébéna
Chevaux dans un champ
Le cheval blanc pose son cou
sur le cou du cheval roux
Ils cherchent l’ombre amicale
à la lisière du pré d’été
Il n’a besoin de rien d’autre
celui qui pose ses pensées
sur la confiance d’une épaule
dans le silence de l’été
(Claude Roy)
Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), amical, autre, été, besoin, blanc, champ, chercher, cheval, confiance, cou, lisière, ombre, pensée, poser, pré, rien, roux, silence | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 août 2022

sans bagage autre que
l’empreinte de mes pas
abandonnée à la terre
sans espérance autre que
le signe d’un oiseau
froissant un buisson
sans joie autre que
ma main posée sur
l’écorce tiède du
grand arbre roux
sans désir autre
qu’une poignée de mots à
assembler
sur la page
(Gaëlle Josse)
Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA
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Posted in poésie | Tagué: (Gaëlle Josse), abandonner, arbre, assembler, écorce, bagage, buisson, désir, empreinte, espérance, froisser, joie, main, mot, oiseau, page, pas, poignée, poser, roux, signe, tiède | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2022

Illustration: George Hyde Pownall
Nocturne
Des Irlandaises vendaient sous les portes
des pommes de terre qui me brûlaient les doigts.
Quel vent désolé vous apporte
Londres, mon Londres d’autrefois ?
Les chats cousaient les maisons l’une à l’autre
d’un fil noir, d’un fil roux, d’un fil blanc.
Ils faufilaient le jour et la nuit l’un à l’autre.
Des « derelicts » dormaient, distingués, sur des bancs.
La Tamise montait, mais en nappes légères
d’odeurs et de brouillards ténus.
Que de songes ainsi, dans l’ombre, sont venus
se prendre à vos chapeaux, nocturnes passagères !
L’Adelphi, vers le flot glissait en froides pentes
qu’une lanterne transperçait.
Et l’ivresse nouait sa forme titubante
aux « street lamps » qu’elle enlaçait.
Parfois un rat, qu’un bruit insolite déloge
s’enfonçait dans la vase avec un sifflement.
L’éternité bat dans vos cœurs comme une horloge,
Pèlerins de la nuit qui marchez en dormant.
J’ai frôlé, jeune encor, sans mesurer le risque,
ces épaves du temps perdu,
Cléopâtre dressant sa petite obélisque,
montrait le ciel d’un doigt tendu.
Elle perçait de l’aiguille,
votre opaque intensité,
nuit de Londres où scintille,
l’astre du déshérité.
Le bruit d’un pas, ce tendre ami des rues désertes
sonne encor dans mon souvenir.
Mon cœur attend au seuil d’une porte entrouverte,
ce qui ne peut plus revenir.
Mon cœur perçoit au loin le convoi qui déraille
avec ses morts et ses vivants.
Quelqu’un court dans la nuit derrière un brin de paille
mais c’est le vent, mais c’est le vent.
(Germaine Beaumont)
Recueil: Poésie au féminin
Traduction:
Editions: Folio
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Posted in poésie | Tagué: (Germaine Beaumont), aiguille, ami, apporter, attendre, autrefois, épave, éternité, banc, battre, blanc, brûler, brin, brouillard, bruit, chapeau, chat, ciel, Cléopâtre, coeur, convoi, coudre, courir, déloger, dérailler, désert, désolé, derrière, distingué, doigt, dormir, enlacer, entr'ouvrir, faufiler, fil, flot, forme, frôler, froid, glisser, horloge, insolite, intensité, irlandais, ivresse, jeune, jour, lanterne, léger, loin, Londres, maison, marcher, monter, montrer, mort, mseurer, nappe, nocturne, nouer, nuit, obélisque, odeur, ombre, opaque, paille, pas, passager, pélerin, pente, percer, percevoir, perdu, pomme, porte, rat, revenir, risque, roux, rue, s'enfoncer, scintiller, se prendre, seuil, sifflement, songe, sonner, souvenir, ténu, temps, tendre, terre, tituber, transpercer, vase, vendre, venir, vent, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Sensations
Des cils roides et longs, antennes hérissées,
Font sentinelle autour de son nez frémissant ;
Et le plus léger bruit qui le frôle en passant
Élargit sur son front ses oreilles dressées.
Quand la nuit a brouillé les formes effacées,
Il voit ; le monde noir à son regard perçant
Ouvre ses profondeurs ; il distingue, il pressent ;
Ses sens plus acérés aiguisent ses pensées.
Des craquements de feu courent sur son poil roux ;
Tout le long de sa moelle un tressaillement doux
Conduit l’émotion en son âme inquiète.
Les poils de son museau vibrent à l’unisson,
Et sa queue éloquente a le divin frisson,
Comme une lyre l’or aux mains d’un grand poète.
(Hippolyte Taine)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Hippolyte Taine), acéré, aiguiser, antenne, âme, éloquent, émotion, brouiller, bruit, cil, courir, craquement, distinguer, divin, doux, effacer, feu, forme, frémir, frôler, frisson, hérisé, inquiet, léger, long, lyre, main, moelle, monde, museau, nez, noir, nuit, or, ouvrir, passer, pens, perçant, poète, poil, pressentir, profondeur, queue, regard, roide, roux, sens, sensation, sentinelle, tressaillir, unisson, vibrer, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2022

LES VIGNES SONT GELEES…
La vendange s’annonçait belle
Et l’espoir, pour nous,
En sourires de fleurs nouvelles
S’ouvrait au bout des jeunes pousses,
Mais, cette nuit, la lune rousse
A fait de ses coups !
Mon bel ami, les vignes sont gelées !
Tes deux arpents si verts sur le coteau,
Faut pas y songer !
Si l’on ne boit pas de vin cette année,
On boira de l’eau !
Si ta belle vendange est morte
La nuit du grand froid,
Nos vingt ans toujours bien se portent !
Les bourgeons roulent sous les souches
Mais il reste encor sur ma bouche
Des baisers pour toi !
Oui, nous n’irons pas en vendange
Dans les arpents blonds
Lorsque viendra la mi-septembre,
Mais dans le champ de nos caresses,
L’an tout au long, sans fin ni cesse,
Nous vendangerons !
Le vin doux dont l’âme pétille
Ne jaillira pas
Du pressoir aux rondes sébilles,
Mais de ton cœur tendre et farouche,
Comme du creux d’un pressoir rouge
L’Amour jaillira !
(Gaston Couté)
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Posted in poésie | Tagué: (Gaston Couté), ami, amour, arpent, âme, baiser, beau, boire, caresse, champ, coeur, coteau, creux, doux, eau, espoir, farouche, fleur, gelé, jaillir, jeune, lune, nouveau, pétiller, porter, poussé, roux, s'annoncer, s'ouvrir, sébille, souche, sourire, tendre, vendange, vert, vigne, vin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 décembre 2021

Les roses penchées
Au grès roux des balustres
Pleurent au flot virant leurs pétales de sang.
– Les rives en sont tout enjonchées –
Les folioles enguirlandent en passant
Tes corolles lacustres,
Blanc nénuphar éblouissant.
(Francis Vielé-Griffin)
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Posted in poésie | Tagué: (Francis Vielé-Griffin), balustre, corolle, nénuphar, pencher, pleurer, rose, roux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2021

La Madone aux Lys
J’AI bu, tel un poison, vos souffles éplorés,
Vos sanglots de parfums, lys fauves, lys tigrés
Dédiez au matin votre rose sourire,
Lys du Japon, éclos aux pays de porphyre.
Ténèbres, répandez vos torpeurs d’opiums,
Vos sommeils de tombeaux sur les chastes arums.
Lys purs qui fleurissez les mystiques images,
Sanctifiez les pelouses et les feuillages.
Lys de Jérusalem, lys noirs où la nuit dort,
Exhalez froidement vos souvenirs de mort.
Vastes lys des autels où l’orgue tonne et prie,
Brûlez dans la clarté des cierges de Marie.
Sollicitez l’avril, ses pipeaux et ses voix,
O muguets, lys de la vallée et des grands bois.
O lys d’eau, nymphéas des amantes maudites,
Anémones, lys roux des champs israélites,
Soyez la floraison des douleurs de jadis
Pour la vierge aux yeux faux que j’appelai mon Lys.
(Renée Vivien)
Illustration: William-Adolphe Bouguereau
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