Posts Tagged ‘saccage’
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020

PASSE TA ROUTE
I
L’égire du matin
stances muettes sur le seuil
lave ton corps déchu
avant qu’un fouet de houx
porteur d’une voix sans écaille
sillonne l’horizon
d’une main rejeté
à ta limite de l’épaule
dans la nuit de l’extase.
II
Lavandières voici minuit
l’eau trouble de la fontaine
attend déserte dans les pierres
recel d’une arche de frai
votre rencontre du blasphème
un siècle l’autre parfois
vierges jusqu’aux primes lueurs
lustrez d’oxyde les glaives
sous l’argile bleue répandus.
III
Salve dans l’oreille
dure fuyant par les ajoncs
certains qui le guettent
se terrent dans l’ajour des volets
jaunes sont les yeux
durant que le chemin se trace
déjà saccagé
par un geste aveugle de l’obscur
visage entre les bibelots
d’argile brûlé.
IV
Etreinte sombre de l’aïeul
des icônes se dérobe
lorsque cerné d’un linceul de plomb
se lève le soleil
lui franc gladiateur déjà ivre
d’un signe assèche les fleuves
bercée loin de l’étoile du gîte
sur les dalles se révulse
une complainte des sources.
V
Soleil de trembler
entre la plaine
la chute des épis
dans l’oreille vespérale
tu soulèves le vent
poitrine nue
à perte d’horizon.
VI
A midi germe de l’obscur
un pas sous le cèdre mesure
terreau d’ancienne douleur
le lieu perfide du repos
par la profusion des épis
l’oeil s’aveugle de désir.
Qui du ciel de l’été
épuise par l’hiver
l’aube des frissons
de ce geste figé
un pas dans les frimas
l’autre sous la lampe
enchante-t-il ce ciel
carmin de l’horizon
sur les routes blanches
où se bercent les corps
près des sources du soir
embaumés de songes.
Le fruit se gâte
quinquet sous la pluie
femme de ta main noire
guide vers le seuil
va quérir l’urne
mais le vent referme
qui de l’aube à la nuit
se trace des fleuves
terroir veux-tu
s’évasent les mains
brodeuses de repos
pour l’arbre du soir.
lX
Ses doigts se joignent sur sa plaie
par le sillon il titube
avant l’arbre de chez nous
le ventre s’ouvre sur la terre
appelant de l’océan
l’ondée du matin sur lui
passe ta route dira l’hôte
une pierre dans les yeux.
X
Mante glaciale du regard
contre la vitre dressé
recouvre de ton charme l’os
d’une blême nudité
hors la pluie se glissant caverne
flammes sur des lèvres de cire
brise la fleur des fournaises
souffle ce maître verrier
teintant de nuit l’âme des sables.
(Herri Gwilherm Kerouredan)
Illustration: Josiane Moïmont
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Posted in poésie | Tagué: (Herri Gwilherm Kerouredan), aïeul, ajonc, arche, argile, aube, aveuglé, écaille, épi, étoile, bercer, blasphème, briser, brodeuse, caverne, ciel, ciré, complainte, corps, désir, extase, fleur, fleuve, fontaine, fournaise, frimas, fruit, geste, hôte, horizon, houx, ivre, lampe, lavandière, laver, lèvres, limite, linceul, lueur, maître, main, matin, nu, nuit, obscur, ombre, oreille, passer, pierre, plaie, plomb, pluie, poitrine, repos, route, sable, saccage, se terrer, seuil, source, stance, tituber, trace, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2019

Amour éconduisant
Les saccages du temps
(Andrée Chedid)
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Posted by arbrealettres sur 10 mars 2019

ÉLECTRE.
– Où nous en sommes ?
LA FEMME NARSÈS.
– Oui, explique ! Je ne saisis jamais bien vite.
Je sens évidemment qu’il se passe quelque chose, mais je me rends mal compte.
Comment cela s’appelle-t-il,
quand le jour se lève, comme aujourd’hui, et que tout est gâché,
que tout est saccagé, et que l’air pourtant se respire, et qu’on a tout perdu, que la ville brûle,
que les innocents s’entretuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ?
ÉLECTRE.
– Demande au mendiant. Il le sait.
LE MENDIANT.
– Cela a un très beau nom, femme Narsès.
Cela s’appelle l’aurore.
(Jean Giraudoux)
Illustration
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Posted in méditations | Tagué: (Jean Giraudoux), beau, gâché, mendiant, nom, où;aurore, s'appeler, saccage | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 28 août 2018
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Bernard Mazo), aveuglement, éclat, déchirure, démembré, fin, fissure, homme, meurtrier, saccage, se déliter, soleil, survivre, terre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 avril 2018

La femme Narsès: « Comment cela s’appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd’hui,
et que tout est gâché, que tout est saccagé,
et que l’air pourtant se respire et qu’on a tout perdu,
que la ville brûle, que les innocents s’entre-tuent,
mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ? »
Electre : « Demande au mendiant. Il le sait. »
Le mendiant : « Cela a un très beau nom, femme Narsès. Cela s’appelle l’aurore. »
(Jean Giraudoux)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Giraudoux), agoniser, aurore, beau, brûler, coupable, gâché, jour, mendiant, perdu, s'appeler, s'entre-tuer, saccage, se lever | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 avril 2018

Illustration: Béatrice Douvre
Je tremble du saccage et du poème sans membre.
Décision de blottir, d’amoindrir,
la blessure est patiente,
réduire cette fissure à une bouche close.
(Béatrice Douvre)
Recueil: Oeuvre poétique
Traduction:
Editions: Voix d’Encre
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Posted in poésie | Tagué: (Béatrice Douvre), amoindrir, blessure, blottir, bouche, clos, décision, fissure, membre, patient, poème, réduire, saccage, trembler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2018

Tôt ou tard les temples seront renversés.
Par le fait des barbares, ou par les caprices
de la terre. Mais il te suffira pour être heureux
d’un bol de terre cuite
où recueillir chaque jour ta part
de la précaire beauté du monde,
et d’en partager le saccage avec ton ami
ou l’innocence de ton chien.
(Claude Michel Cluny)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2017

Illustration
La route est pleine
de chansons inouïes
Et le cœur
de fleurs saccagées.
(Jean Malrieu)
Recueil: EN PAYS DE VERTIGE
Editions: Le Verbe et l’Empreinte
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Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2017

Illustration: Marc Chagall
Echappée à l’oeil des gens,
Phillis, la blonde aux yeux fous,
Par les sentiers obligeants
Trouve Hylas au rendez-vous.
Aux lèvres qu’elle a vermeilles
Le galant qui l’aime, vite,
Comme aux fleurs font les abeilles
Follement se précipite.
Puis pour un très doux babil
Sous le ciel tendre, un long temps,
Un bouquet d’arbres, subtil,
Prête son ombre aux amants.
Le berger fouille les grâces
Tant que ses mains doivent-elles
A la fin, se trouver lasses
Du saccage des dentelles.
Livrant ses roses, ses lis,
Belle, aux bras de son vainqueur
Comme une folie, Philis,
En riait de tout son coeur.
Enfin juste la fatigue
— Voyez combien opportune ! —
A point dénoua l’intrigue
Au jour levant de la lune.
(Ernest Raynaud)
Recueil: Chairs profanes
Editions: Léon Vanier
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Posted in poésie | Tagué: (Ernest Raynaud), abeille, aimer, échappé, babil, belle, berger, blond, ciel, coeur, dentelle, doux, fatigue, fleur, folie, follement, fou, fouiller, galant, grâce, intrigué, las, lèvres, levant, lis, livrer, lune, main, oeil, rendez-vous, rire, rose, saccage, se précipiter, sentier, tendre, vainqueur, vermeille, vite, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 mai 2017

La Faunesse
SES lèvres ont ravagé les grappes meurtries
Et bu le baiser rouge et cruel du Désir,
Elle ne connaît point les blanches rêveries,
Ni l’amour que les bras ne sauraient point saisir.
Ses regards ont fané la volupté des lignes,
Les roses de la chair, le marbre des contours.
Ses pas ont saccagé les vergers et les vignes,
Et les vierges ont fui devant ses yeux d’amour.
Eros l’agite, et Pan la sert et la protège.
Parfois, elle s’éloigne, et, lasse de l’Eté,
Elle appelle les vents sans parfum et la Neige
Qui promet l’impossible et douce chasteté.
(Renée Vivien)
Illustration: Schoeni
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