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Poésie

Posts Tagged ‘sage’

Les charmants désirs fleurissent (Heinrich Heine)

Posted by arbrealettres sur 15 mars 2023




    
Les charmants désirs fleurissent
Puis, à nouveau, se fanent,
Fleurissent et puis se fanent
— Et cela dure jusqu’à la tombe.

Je le sais, et cela me gâte
Tout amour et tout plaisir,
Mon coeur si sage et qui a tant d’esprit
Se vide de son sang dans ma poitrine.

(Heinrich Heine)

Recueil: Nouveaux poèmes
Traduction: Anne-Sophie et Jean Guégan
Editions: Gallimard

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Ravagé (Michel Ange)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
Ravagé par tout ce qui aux yeux est juste,
Pourtant affamé des joies qui bénissent vraiment,
Mon âme ne peut trouver aucun escalier
Pour monter au ciel, sauf la beauté de la terre.
Car des étoiles au-dessus
Descend une lumière glorieuse
Qui élève notre désir à leur plus haut sommet
Et porte le nom d’amour.
Il n’y a rien non plus qui puisse émouvoir
Un cœur doux, ou le purger ou le rendre sage,
Mais la beauté et la lumière des étoiles de ses yeux.

(Michel Ange)

 

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Le Chemin (Patrick Bertrand)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2023




Illustration: Serge Ceccarelli
    
Le Chemin

Il voit au-delà de notre âme
Le revers des mystères,
Est à vif jusqu’en son sommeil,
Se presse tranquillement solitaire.
En équilibre, son corps chaloupe
Sur la corde d’un chemin tendu.
Le chat parle une langue millénaire
Jauge, fixe, les yeux mi-clos,
Les fentes et les blessures
De nos plus vieilles lunes.
Il marche lentement son silence,
Mais connaît toutes les distances.
Il voit l’invisible
Et apprivoise celui qu’il a choisi.
Il prend la vie à pleines griffes
Et s’en va, impassible sage,
Se cacher pour mourir.

(Patrick Bertrand)

 

Recueil: Silence la queue du chat balance
Traduction:
Editions: Actes Sud

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« Dieu, table ou cuvette » (Jean Rousselot)

Posted by arbrealettres sur 19 février 2023



Illustration: François Chauveau  
    
« Dieu, table ou cuvette »
est peut-être la plus hardie
des possibilités de l’art.
Il fallait le si sage La Fontaine
pour l’avoir formulé.

(Jean Rousselot)

cf « Le statuaire et la statue de Jupiter  » (Jean de La Fontaine)

Recueil: Minimes
Traduction:
Editions: Les Deux-Siciles

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Je suis (Grégory Rateau)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2023



Illustration: Mario Cossu

    

Je suis

Je suis ce gamin lancé dans le monde
cherchant « la maison » partout
où les sourires se souviennent encore

Je suis cette langue exilée
dont l’héritage en fuite
le retient par la peau du Verbe

Je suis cette cigarette de trop
et qui, une fois éteinte
attend sagement de nouvelles brumes

Je suis cet être en chantier
à la recherche du frère ou de la sœur
passant outre les quelques miettes de sang

Je suis cette raison vacillante
accoquinée aux maudits
mais se refusant à partager leurs tristes sorts

Je suis ce bohémien avide de sensations
aveuglé par ses chimères
mais s’accrochant désespérément à une branche d’éternité

Je suis cet imposteur
dont la lucidité vengeresse
lui désigne la blessure du soleil

(Grégory Rateau)

Recueil: Imprécations nocturnes
Traduction:
Editions: Conspiration

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Petite mère, c’est toi (Sophie Hüe)

Posted by arbrealettres sur 7 février 2023



Illustration: Emile Munier
    
Petite mère, c’est toi

La nuit, lorsque je sommeille,
Qui vient se pencher vers moi ?
Qui sourit quand je m’éveille
Petite mère, c’est toi.

Qui, pour que je sois bien sage,
Doucement prie avec moi ?
Qui d’un ange a le visage ?
Petite mère, c’est toi.

Qui gronde d’une voix tendre,
Si tendre que l’on ne soit
Repentant rien qu’à l’entendre ?
Petite mère, c’est toi :

Qui pour tous est douce et bonne ?
Au pauvre ayant faim et froid
Qui m’apprend comment on donne ?
Petite mère, c’est toi.

Qui, me montrant comme on aime,
Sans cesse pensant à moi,
Me chérit plus qu’elle-même ?
Petite mère, c’est toi.

Quand te viendra la vieillesse,
À mon tour veillant sur toi,
Qui te rendra ta tendresse ?
Petite mère, c’est moi.

(Sophie Hüe)

 

Recueil: Mon premier Livre de Récitation
Traduction:
Editions: Prieur et compagnie

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Jeanneton prend sa faucille (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 6 février 2023




    
Jeanneton prend sa faucille

Jeanneton prend sa faucille
La rirette, la rirette
Jeanneton prend sa faucille
Pour aller couper les joncs
Pour aller couper les joncs

En chemin elle rencontre
La rirette, la rirette
En chemin elle rencontre
Quatre jeunes et beaux garçons
Quatre jeunes et beaux garçons

Le premier, le plus timide
La rirette, la rirette
Le premier, le plus timide
Lui caressa le menton
Lui caressa le menton

Le deuxième, un peu moins sage
La rirette, la rirette
Le deuxième, un peu moins sage
L’entraîna dans les buissons
L’entraîna dans les buissons

Le troisième encore moins sage
La rirette, la rirette
Le troisième encore moins sage
Lui souleva son jupon
Lui souleva son jupon

Ce qui fit le quatrième
La rirette, la rirette
Ce qui fit le quatrième
N’est pas dit dans ma chanson
N’est pas dit dans ma chanson

La morale de cette histoire
La rirette, la rirette
La morale de cette histoire
C’est qu’les hommes sont des cochons
C’est qu’les hommes sont des cochons

Ouais mais c’est pas fini parce que:
La morale de cette morale
La rirette, la rirette
La morale de cette morale
C’est qu’les femmes aiment les cochons
C’est qu’les femmes aiment les cochons

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Trouve l’Amour de tous les commencements (Dîn Doyal)

Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2023



    

Trouve l’Amour de tous les commencements,
Connais-le,
Alors chaque jour est émotion durable
Jamais ne se rompra le commencement.
Si le doux sage joue, subtil, du Plein Amour,
Pierre précieuse,
Lotus flottant sur le lac,
Alors la lune s’élève dans le ciel bleu,
L’étoile accrochée,
Les deux prises l’une à l’autre ;
Deux lettres enlacées pour être,
Trois pour le rituel,
L’extase portée vers.

L’Amour agit
Si tu sais mourir vivant à l’Amour,
Immortel tu deviendras dans le monde mortel

Trouve l’Amour de tous les commencements,
Connais-le.

(Dîn Doyal)

Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard

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LE FIL DES JOURS (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2023




    
LE FIL DES JOURS

Tu tisses le voile noir
Du deuil
Sur le voile
Des naissances

Brèves sont nos années
Injuste le temps de vie
Le fil des jours
Se trame
Le rideau s’ouvre
Je m’anime d’exister
Et renais
À chaque aube

J’apprends à vivre
Dans la durée
Parfois austère
Parfois trop sage

Tantôt alerte
Tantôt espiègle
Tantôt ardente
J’attise mes jours
De passion.

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

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Écoute bien, ma sœur d’ici (Oscar Venceslas de Lubicz-Milosz)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022



Écoute bien, ma sœur d’ici.
C’était la vieille chambre bleue
De la maison de mon enfance.
J’étais né là.
C’est là aussi
Que m’apparut jadis, dans le recueillement de la vigile,
Mon premier arbre de Noël, cet arbre mort devenu ange
Qui sort de la profonde et amère forêt,
Qui sort tout allumé des vieilles profondeurs
De la forêt glacée et chemine tout seul,
Roi des marais neigeux, avec ses feux follets
Repentis et sanctifiés, dans la belle campagne silencieuse et blanche :
Et voici les fenêtres d’or de la maison de l’enfant sage.

Vieux, très vieux jours ! si beaux, si purs ! c’était la même chambre
Mais froide pour toujours, mais muette, mais grise.
Elle semblait avoir à jamais oublié
Le feu et le grillon des anciennes veillées.

Il n’y avait plus de parents, plus d’amis, plus de serviteurs !
Il n’y avait que la vieillesse, le silence et la lampe.

(Oscar Venceslas de Lubicz-Milosz)

 

 

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