Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘s’agripper’

La traversée du Fongmu Ling (Gu Lin)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022




Illustration: Shan Sa
    
La traversée du Fongmu Ling

Le doigt tendu vers la cime embrumée
Indique la haute frontière indécise, entre terre et ciel.
Voilà la montagne magnifique
Qu’aucun oiseau en son vol n’a jamais dépassée.
Qui saurait franchir ces hauts degrés de pierre ?
Nos mains s’agrippent le long des sentiers sinueux.
À chaque pas gagné, l’abîme grandit devant mes yeux terrifiés
Et la brume généreuse empoisse mes vêtements alourdis.
Je m’empourpre des derniers traits du soleil qui meurt,
Tandis qu’à mesure, c’est la vallée qui s’enténèbre.
Mon pays natal me rappelle alors et détourne vers lui mon regard.
Je vois les flots hardis du grand fleuve ;
Je sens le souffle vif des confins du monde.
Comment rester debout quand tout vous porte à être à genoux.

(Gu Lin)

(1476-1545)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

ECRITURE FANTAISISTE (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022




ECRITURE FANTAISISTE

Revêtu d’un scaphandre
Et d’un casque d’acier
Je m’apprête à descendre
Au fond de l’encrier
Comme un harpon ma plume
Remonte des poissons
Quand la lune s’allume
Sur d’étranges moissons
Le flot de l’écriture
S’écoule de ma main
Qui s’agrippe au grappin
Que lance une rature.

(Jean-Baptiste Besnard)

Découvert chez Jean-Baptiste ici

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , | 2 Comments »

LE JARDIN (Vangelis Kassos)

Posted by arbrealettres sur 2 mai 2022




Illustration: ArbreaPhotos
    
LE JARDIN

la belle journée
s’est accroché la robe à la palissade
quelle étourdie elle a réussi à la déchirer
la robe blanche est en loques maintenant
les voyeurs ne vont pas tarder à la rattraper
ils vont se ruer les pauvres voyeurs
languides et visqueux
s’agripper au grillage
les pauvres voyeurs

(Vangelis Kassos)

 

Recueil: Cent poèmes
Traduction: Ioannis Dimitriadis
Editions: http://www.ainigma.net

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LE MUR (Cécile Coulon)

Posted by arbrealettres sur 22 mars 2022



Illustration
    
LE MUR

Un cantique de rien du tout
pour cette bicyclette endormie contre un mur
sur lequel, enfant,
tu jouais sans doute à marcher droit,
les bras écartés
comme si le ciel agrippait tes doigts de chaque côté,
et dans le sourire que ta joie et ta concentration
modifiaient à mesure que tu avançais,
tu ne savais pas encore
que tu serais aimée et que tu aimerais
de la plus belle des façons :
en silence
pour protéger ce qui est vrai.

(Cécile Coulon)

Recueil: Noir Volcan
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Chanson (Robert Momeux)

Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2021



Chanson

Tu me donnes des mots
Pour que je t’invente
Des mots usés et sourds
D’avoir longtemps servi
Ce sont toujours les mêmes
Des mots qui n’ont plus rien
Que leur air de toujours
Et leurs mains bleues pourtant
S’agrippent à des rocailles
Machinalement
Et trouvent des oiseaux
A jeter dans le vent
Toujours le même vent
Et les mêmes oiseaux
Pour faire une musique
Chaque fois différente

(Robert Momeux)

Illustration

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

Si quelqu’un, tombant de soi-même en soi-même (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 9 mars 2019



Si quelqu’un,
tombant de soi-même en soi-même,
s’agrippe pour se soutenir de soi,
et trouve entre lui et lui,
une porte qui mène autre part,
bienheureux de lui et de lui,
car il a trouvé son brouillon le plus ancien,
la première copie.

***

Si alguien,
cayendo de sí mismo en sí mismo,
manotea para sostenerse de sí
y encuentra entre él y él
una puerta que lleva a otra parte,
feliz de él y de él,
pues ha encontrado su borrador más antiguo,
la primera copia.

***

If someone,
falling from himself into himself,
wings his hands in order to sustain himself
and discovers between himself and himself
a door that opens to another place,
happy in himself and of himself,
then he has found his oldest rough draft,
the first copy.

(Roberto Juarroz)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Les vieux murs aux pierres inégales (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 6 janvier 2019



Les vieux murs
Aux pierres inégales
S’élèvent
Selon la main
Le lieu
Et le hasard

Rugueux et tendres
Ils épousent les ans
S’allient aux feuillages

Nos rêves s’y agrippent
Et les traversent
Parfois…

(Andrée Chedid)

Illustration: ArbreaPhotos

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Ce que j’ai (Jean Pérol)

Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018



Illustration: Alex Stevenson Diaz
    

Ce que j’ai

Sous ma peau j’ai une route
sous ma peau j’ai une veste
dix parents infatigables
qui s’accrochent aux deux pans

moi je rentre dans ma peau
et je tire sur l’étoffe
laissez-moi aller aux pierres
laissez-moi ficher le camp
j’aime mieux mâcher le vent
que le bouilli du samedi

sous ma peau j’ai une route
sous ma peau j’ai une porte
je la claque je cours dehors
mais je sens dans tout mon corps
les parents qui s’agrippent encore.

(Jean Pérol)

 

Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Monter la garde (Marcel Bréchet)

Posted by arbrealettres sur 29 avril 2018



Monter la garde…
Veiller sur la nuit du désert
Faire trêve avec les chacals
Qui exorcisent le silence,
Amadouer l’angoisse
Qui rampe sur l’échine
Ondulante des chevaux de frise,
Et s’agrippe aux pieds du mirador.
Calculer la durée de vie
D’une dernière cigarette…
Attendre l’irréparable.
Se rappeler le mot de passe
Guetter l’aube improbable,
Ecarquiller les yeux, ne pas dormir,
ne pas mourir
Avant que ne s’effacent les étoiles.

(Marcel Bréchet)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Profondes les racines des mots (Chantal Dupuy-Dunier)

Posted by arbrealettres sur 22 mars 2018




    
Profondes
les racines des mots
traversant les strates géologiques et temporelles
buvant au cratère des lacs anciens,
s’agrippent aux viscères de la terre,
prélèvent toute mémoire sur leur passage,
augmentent, gonflent,
donnent naissance à d’autres formes.

(Chantal Dupuy-Dunier)

 

Recueil: Mille grues de papier
Traduction:
Editions: Flammarion

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :