RETOUCHE AU TRIOMPHE
Entre les flammes des cymbales
la salamandre du silence.
(Daniel Boulanger)
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2023
RETOUCHE AU TRIOMPHE
Entre les flammes des cymbales
la salamandre du silence.
(Daniel Boulanger)
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022
Illustration
que la lecture de poèmes
très vite me fatigue
Les mots cognent sous mes tempes
C’est que la poésie
est une vie trop dense
comme un alcool trop fort
qui brûle le crâne
Cela ne vient pas de la poésie
mais de moi
je ne peux vivre de vraie vie
qu’un instant pas plus
On dit que nul ne peut voir Dieu
sans aussitôt mourir
Moi je crois qu’une seconde
de vie pure
non tempérée non diluée
nous éclaterait le coeur
et que nous ne pourrions la supporter
C’est peut-être quelque chose comme cela
qui arrive
dans la beauté la poésie l’amour
Nous sommes pris soulevés
dans une main de feu
qui heureusement nous repose
sur nos chemins habituels
de salamandres
Ne reste plus qu’à filer
dans les fossés les sous-bois
où le danger est moins grand
et l’amour plus lointain
(Christian Bobin)
Recueil: La Vie Passante
Editions: Fata Morgana
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Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2021
REFUGE
Refuge au-dessus de la vue
revenu des futurs orages
ma sérénité non conquise
belle demeure en dehors de la vie
Brûlé dans un grand âtre avec du feu de bois
avec les vieux amis et chantant avec eux
Les étoiles tombées ont couvert de leur gloire
les rouges gorges des oiseaux d’alentour
Neuf oiseau je cours moi aussi dans les branches
La cime des arbres éclairera mon coeur d’aurore
Tous les noeuds délivrés les sphères
joueront dans le grand jardin
avec l’ombre du jeune daim
et les jolies salamandres
Pourtant j’entends gémir quelque part sous les peaux
Et dans ma bouche la lourde résine des larmes
Trop tard
Salut salut mon possible arc-en-ciel.
(André Frénaud)
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Posted by arbrealettres sur 8 juillet 2020
Seul le désir est resté jeune
Sans réfléchir
Ni au comment ni au pourquoi
Mais il descend de plus en plus
Dans la mine
Du corps où épuiser à coups de
Pic le filon d’anthracite
Dont la salamandre des chairs
A tant besoin
Comme aux confins
De l’espace ces constellations
Dont nous n’avons plus
Que la lumière froide
Et la courbe pure de l’horizon
(Werner Lambersy)
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Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2020
Seul le désir est resté jeune
Sans réfléchir
Ni au comment ni au pourquoi
Mais il descend de plus en plus
Dans la mine
Du corps où épuiser à coups de
Pic le filon d’anthracite
Dont la salamandre des chairs
A tant besoin
Comme aux confins
De l’espace ces constellations
Dont nous n’avons plus
Que la lumière froide
Et la courbe pure de l’horizon
(Werner Lambersy)
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Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2019
Amour explique moi
Ton chapeau se soulève légèrement,
il plane dans le vent,
ta tête découverte a jeté un charme aux nuages,
ton cœur a à faire ailleurs,
ta bouche s’incorpore de nouvelles langues,
l’amourette couvre tout
de son frêle tremblement,
l’été caressant couvre et souffle les asters,
aveugle de flocons tu relèves le visage,
tu ris, tu pleures et succombes à toi-même,
que doit-il encore t’arriver –
Amour, explique-moi!
Le paon solennellement étonné fait la roue,
la tourterelle remonte sa collerette,
gonflée de roucoulade,
l’air se dilate,
le canard crie,
tout le pays consomme ce miel sauvage,
et même dans le parc rangé
les plates-bandes sont ourlées de pollen d’or.
Le poisson rougit, dépasse l’essaim des autres
et se jette à travers grottes sur le lit de corail.
Le scorpion craintif danse au son du sable argent.
Le scarabée sent de loin la Merveilleuse.
Si j’avais seulement un sens,
je sentirais aussi
que des ailes scintillent sous sa carapace
et prendrais le chemin du fraisier lointain!
Amour, explique-moi!
L’eau sait parler,
la vague prend la vague par la main,
le raisin gonfle dans les vignes, éclate et tombe.
L’escargot sort si innocemment de sa maison!
Une pierre sait en attendrir une autre!
Amour, explique-moi ce que je ne peux expliquer:
dois-je tout ce temps épouvantable et court
ne fréquenter que des pensées
et seule
ne rien connaître de cher,
ne rien faire de cher?
Faut-il que quelqu’un pense?
Ne manque-t-il pas à d’autres?
Tu dis:
un autre esprit compte sur lui.
Ne m’explique rien.
Je vois la salamandre passer à travers tous les feux.
Aucune averse ne la chasse,
et rien ne lui fait mal.
(Ingeborg Bachmann)
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Posted by arbrealettres sur 15 avril 2019
Illustration: Michelle Auboiron
AUTOMNE À COGOLIN
Là, le soir qui vient
Ici une fenêtre
Plus près la pluie
Plus loin une lampe
une autre
deux autres
plusieurs.
Est-ce le jour, la nuit ?
Est-ce que je suis toujours — ou jamais ?
Et de si peu que rien
ferai-je quelque chose ?
LÀ-BAS dorment les chênes-lièges
où gîtent depuis cent mille ans
les druides les fées les salamandres
LÀ résonne la fêlure de l’horloge
ici court un passant
trempé par l’averse
mais indifférent content
songeant, se souvenant.
Ma voix que j’entends mal
répète encore ces mots :
ICI LA-BAS
TOUJOURS JAMAIS
Mais qui donc sous ce porche espère ?
L’ombre elle aussi déjà
sous les voûtes s’amasse et sourit.
Qu’est-ce qui m’attire au fond de ce rien,
de cet instant qui s’efface ?
Je n’entends plus
Je suis le silence j’attends.
Gerbe où je suis tombé
arraché déchiré
sur le point de saisir
sur le point de sauver
dans l’ombre de velours
un objet sans valeur et sans prix
vérité attendue inconnue
reconnue
connaissance comblée épuisée
peu de chose pour tout.
(Jean Tardieu)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), arracher, attendre, attirer, automne, averse, épuiser, chêne-liège, combler, content, courir, déchirer, dormir, druide, entendre, espérer, fée, fêlure, fenêtre, gerbe, giter, horloge, inconnu, indifférent, jamais, jour, lampe, là, là-bas, nuit, ombre, passant, pluie, prix, quelque chose, résonner, reconnaître, rien, s'effacer, saisir, salamandre, soir, sourire, tomber, toujours, valeur, vérité, velours, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2018
Un livre, à quoi ça sert ?
À écrire. Ça sert à écrire, à lire, à dessiner.
À écrire ce qui est écrit, à lire ce qui est écrit.
À dessiner des animaux, des arbres, des poissons, des cendriers, des livres, des hommes, des enfants.
À dessiner tout ce qu’on voit.
A compter aussi, à mettre des chiffres.
À raconter des histoires, l’histoire du hibou, l’histoire de la montagne creuse et de la forêt avec les loups.
À faire le ciel, à faire le soleil. A faire une chemise. À faire un pot de fleurs, et une cigarette.
On dessine. On colorie.
On dessine les maisons.
On dessine les salamandres et les escargots.
On peut les faire à l’endroit, et puis à l’envers.
On peut les faire avec des craies, avec des pinceaux.
Avec des allumettes aussi.
Avec de la paille.
Avec des feuilles.
Avec des cheveux.
Avec de l’herbe. Avec des morceaux de bois.
On peut coller, on peut découper avec des ciseaux.
Un livre, ça peut être une boîte.
ça sert à se rappeler, aussi.
A gribouiller.
À cacher les choses, pour que les autres ne les trouvent pas.
ça sert à envoyer des lettres aussi. À mettre les lettres et les cartes quand le facteur les a apportées.
À coller des photos.
Un livre, ça sert à lire le journal.
On écrit les lettres, les O, les A, les Z, les W.
On écrit ZORRO, CHAT ISABELLE.
Ça sert à courir dans le jardin.
Un livre, ça sert à mettre ce qu’on a rêvé cette nuit.
Quand on s’est bien amusé avec, on n’a plus qu’à le jeter à la poubelle.
(J.M.G. Le Clézio)
Posted in poésie | Tagué: (J.M.G. Le Clézio), arbre, carte, cendrier, chemise, coller, craie, découper, dessiner, enfant, escargot, facteur, gribouiller, homme, jardin, jeter, lettre, livre, paille, photo, poubelle, rêver, salamandre, servir | 6 Comments »
Posted by arbrealettres sur 6 août 2018
Celui que l’Amour range à son commandement
Change de jour en jour de façon différente.
Hélas ! j’en ai bien fait mainte preuve apparente,
Ayant été par lui changé diversement.
Je me suis vu muer, pour le commencement,
En cerf qui porte au flanc une flèche sanglante,
Depuis je devins cygne, et d’une voix dolente
Je présageais ma mort, me plaignant doucement.
Après je devins fleur, languissante et penchée,
Fuis je fus fait fontaine aussi soudain séchée,
Epuisant par mes yeux toute l’eau que j’avais.
Or je suis salamandre et vis dedans la flamme,
Mais j’espère bientôt me voir changer en voix,
Pour dire incessamment les beautés de Madame.
(Philippe Desportes)
Posted in poésie | Tagué: (Philippe Desportes), amour, épuiser, beauté, changer, commandement, commencement, cygne, eau, espérer, flamme, flèche, fleur, fontaine, madame, mort, muer, présager, preuve, ranger, salamandre, se plaindre, voix | 1 Comment »