Posts Tagged ‘salon’
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022

La route des fourmis
par la maison de ma tante passe la route des fourmis,
cette route ancestrale attestée par les chroniques de l’Orient.
Les fourmis montent du jardin de la voisine, le long d’une lézarde dans le mur.
Dans la salle de bains, elles valsent sur les dalles blanches et bleues,
traversent le panier à linge, la paroi et soudain, dans le salon,
elles défilent sur le cadre doré de la glace ronde.
***

(Constantin Abaluta)
Traduction de Carl Norac et d’Annie Bentoïu
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Constantin Abaluta), ancestral, attester, blanc, bleu, cadre, chronique, dalle, défiler, fourmi, glace, jardin, lézarde, linge, maison, monter, mur, Orient, panier, paroi, passer, rond, route, salle de bains, salon, soudain, tante, traverser, valser, voisin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2022

Illustration: Gabriel Lefebvre
Intempéries
Il pleuvait
Que faire sans chapeau
Me suis coiffé
Du toit de ma maison
Il neigeait
Que faire sans manteau
Ai revêtu
La cheminée de ma maison
Il gelait
Que faire sans bottillons
Vite enfilé
La moquette de mon salon
Il ventait
Que faire sans pèlerine
Ai tiré sur moi
Tous les rideaux de la maison
Si bien qu’à la fin
Tout habillé de ma maison
Je suis parti faire le tour de monde
Mais bien au chaud
(Claude Haller)
Recueil: Poèmes du petit matin
Traduction:
Editions: Hachette
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Haller), bottillon, chapeau, chaud, cheminée, enfiler, faire, geler, habiller, intempéries, maison, manteau, monde, moquette, neiger, partir, pèlerine, pleuvoir, revêtir, rideau, salon, se coiffer, tirer, toit, tour, venter | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 juin 2021

Je suis dans la salle d’attente
Un jeune homme mélancolique y était avant moi
Il est beau, il semble habillé de noir, il passe le premier.
Je ne le reverrai plus.
Les murs sont pâles avec les lambris blancs
Des salons de naguère.
Il y a trois fauteuils rouges,
des illustrés crient sur les tables basses
Le ciel, peut-être
Forme sur le parquet des ombres de lumière.
Je suis cela, l’attente, l’illusion
Le jeune homme vêtu de gris
Le rouge obscurci des trois juges
Le travail insensé, incessant des voitures
Et le soleil sevré, altéré de septembre
Qui grandit, qui guérit
Au milieu des nuages.
(Henry Bauchau)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Henry Bauchau), altéré, beau, ciel, fauteuil, gémir, illusion, incessant, insensé, juge, lumière, mélancolique, noir, nuage, revoir, rouge, salle d'attente, salon, voitures | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 janvier 2021
Illustration: Freydoon Rassouli
Tu peux, comme il te plaît, me faire jeune ou vieux.
Comme le soleil fait serein ou pluvieux
L’azur dont il est l’âme et que sa clarté dore,
Tu peux m’emplir de brume ou m’inonder d’aurore.
Du haut de ta splendeur, si pure qu’en ses plis
Tu sembles une femme enfermée en un lys,
Et qu’à d’autres moments l’œil qu’éblouit ton âme
Croit voir, en te voyant, un lys dans une femme,
Si tu m’as souri, Dieu ! tout mon être bondit ;
Si, madame, au milieu de tous, vous m’avez dit,
À haute voix : Bonjour, monsieur, et bas : Je t’aime !
Si tu m’as caressé de ton regard suprême,
Je vis ! je suis léger, je suis fier, je suis grand ;
Ta prunelle m’éclaire en me transfigurant ;
J’ai le reflet charmant des yeux dont tu m’accueilles ;
Comme on sent dans un bois des ailes sous les feuilles,
On sent de la gaîté sous chacun de mes mots ;
Je cours, je vais, je ris ; plus d’ennuis, plus de maux ;
Et je chante, et voilà sur mon front la jeunesse !
Mais que ton cœur injuste un jour me méconnaisse ;
Qu’il me faille porter en moi jusqu’à demain
L’énigme de ta main retirée à ma main :
— Qu’ai-je fait ? qu’avait-elle ? Elle avait quelque chose.
Pourquoi, dans la rumeur du salon où l’on cause,
Personne n’entendant, me disait-elle vous ? —
Si je ne sais quel froid dans ton regard si doux
A passé comme passe au ciel une nuée,
Je sens mon âme en moi toute diminuée ;
Je m’en vais courbé, las, sombre comme un aïeul ;
Il semble que sur moi, secouant son linceul,
Se soit soudain penché le noir vieillard Décembre ;
Comme un loup dans son trou, je rentre dans ma chambre ;
Le chagrin — âge et deuil, hélas ! ont le même air —
Assombrit chaque trait de mon visage amer,
Et m’y creuse une ride avec sa main pesante.
Joyeux, j’ai vingt-cinq ans ; triste, j’en ai soixante.
(Victor Hugo)
Recueil: Cent poèmes de Vivtor Hugo
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), aïeul, accueillir, aile, aimer, air, aller, amer, assombrir, au milieu, aurore, azur, âge, âme, éblouir, éclairer, énigme, être, bois, bondir, bonjour, brume, caresser, causer, chagrin, chambre, chanter, charmant, ciel, clarté, coeur, courber, courir, creuser, croire, décembre, demain, deuil, Dieu, diminuer, dorer, doux, emplir, enfermer, ennui, entendre, femme, feuille, fier, froid, front, gaîté, grand, injuste, inonder, jeune, jeunesse, joyeux, las, léger, linceul, loup, lys, madame, main, mal, méconnaître, monsieur, mot, nuée, oeil, passer, pencher, personne, pesant, plaire, pli, pluvieux, porter, pourquoi, pouvoir, prunelle, pur, reflet, regard, rentrer, retirer, ride, rire, rumeur, salon, secouer, sembler, sentir, serein, soleil, sombre, sourire, splendeur, suprême, trait, transfigurer, triste, trou, vieillard, vieux, visage, vivre, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2020

COL EN DENTELLES BLANCHES
à Roumiana
Nous émottons les années et elles se mettent à respirer.
Les non-partagées, on les couvre soigneusement
avec des toiles d’araignées
pour qu’elles ne saignent plus.
Le rouge n’est pas une couleur d’ange, dit-elle,
en dessinant des triangles dans l’air
pendant que j’essaie de trouver la place juste
d’un morceau du puzzle.
J’ai emmuré l’une des portes,
c’est pourquoi tu ne réussis pas à faire rentrer
la table au milieu du salon.
Les reflets de la bougie lèchent les nacres
incrustées dans l’ancien fauteuil viennois,
arrachent des runes bleuâtres
et les effacent tout de suite.
C’est le baiser du temps,
ajoute-t-elle à l’aube
et son doigt suit la ligne blanche
au creux de l’accoudoir
ayant amassé la poudre des ailes
de ce papillon mystique
qui avait survolé nos têtes
une nuit de février
comme s’il voulait démentir les saisons
et éclairer l’écriture secrète
dans l’âme de chacune de nous.
(Aksinia Mihaylova)
Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aksinia Mihaylova), accoudoir, aile, air, amasser, ancien, ange, année, arracher, aube, âme, éclairer, écriture, émotter, baiser, blanc, bleuâtre, bougie, col, couleur, couvrir, creux, démentir, dentelle, dessiner, doigt, effacer, emmurer, essayer, fauteuil, incruster, juste, lécher, ligne, milieu, morceau, mystique, nacre, nuit, papillon, partager, place, porte, poudre, puzzle, réussir, reflet, rentrer, respirer, rouge, runes, saigner, saison, salon, se mettre, secret, soigneux, suivre, survoler, table, tête, temps, toile d'araignée, triangle, trouver | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2020

LES BOTTINES.
…Ce bruit charmant des talons qui
résonnent sur le parquet : clic ! clac ! est
le plus joli thème pour un rondeau.
GŒTHE, Wilhelm Meister.
I.
Moitié chevreau, moitié satin,
Quand elles courent par la chambre,
Clic ! clac !
Il faut voir de quel air mutin
Leur fine semelle se cambre.
Clic ! Clac !
Sous de minces boucles d’argent,
Toujours trottant, jamais oisives,
Clic ! clac !
Elles ont l’air intelligent
De deux petites souris vives.
Clic ! clac !
Elles ont le marcher d’un roi,
Les élégances d’un Clitandre,
Clic ! clac !
Par là-dessus, je ne sais quoi
De fou, de railleur et de tendre.
Clic ! clac !
II.
En hiver au coin d’un bon feu,
Quand le sarment pétille et flambe,
Clic ! clac !
Elles aiment à rire un peu,
En laissant voir un bout de jambe.
Clic ! clac !
Mais quoique assez lestes, – au fond,
Elles ne sont pas libertines,
Clic ! clac !
Et ne feraient pas ce que font
La plupart des autres bottines.
Clic ! clac !
Jamais on ne nous trouvera,
Dansant des polkas buissonnières,
Clic ! clac !
Au bal masqué de l’Opéra,
Ou dans le casino d’Asnières.
Clic ! clac !
C’est tout au plus si nous allons,
Deux fois par mois, avec décence,
Clic ! clac !
Nous trémousser dans les salons
Des bottines de connaissance.
Clic ! clac !
Puis quand nous avons bien trotté,
Le soir nous faisons nos prières,
Clic ! clac !
Avec toute la gravité
De deux petites sœurs tourières.
Clic ! clac !
III.
Maintenant, dire où j’ai connu
Ces merveilles de miniature,
Clic ! clac !
Le premier chroniqueur venu
Vous en contera l’aventure.
Clic ! clac !
Je vous avouerai cependant
Que souventes fois il m’arrive,
Clic ! clac !
De verser, en les regardant,
Une grosse larme furtive.
Clic ! clac !
Je songe que tout doit finir,
Même un poème d’humoriste,
Clic ! clac !
Et qu’un jour prochain peut venir
Où je serai bien seul, bien triste,
Clic ! clac !
Lorsque, – pour une fois,
Mes oiseaux prenant leur volée,
Clic ! clac !
De loin, sur l’escalier de bois,
J’entendrai, l’âme désolée :
Clic ! clac !
(Alphonse Daudet)
Recueil: Les amoureuses
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Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Alphonse Daudet), aimer, air, aller, argent, arriver, au fond, aventure, avouer, âme, élégance, bal masqué, bois, bottine, boucle, bout, buissonier, casino, chambre, chevreau, chroniqueur, clac, clic, connaître, connaissance, conter, courir, danser, décence, désolé, entendre, escalier, feu, fin, finir, flamber, fou, furtif, gravité, hiver, humoriste, intelligent, jambe, laisser, larme, lesté, libertin, marcher, merveille, mince, miniature, moitié, mutin, oiseau, oisif, opéra, pétiller, poème, polka, prière, railleur, rire, roi, salon, sarment, satin, se cambrer, se trémousser, semelle, seul, soeur, songer, souris, souvent, tendre, tourier, triste, trotter, verser, vif, voir, volée | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020

Horoscope (extraits)
Je me regarde dans les miroirs, les rétroviseurs, les baies vitrées.
J’ai glissé les cendres de mon corps d’enfant sous le tapis du salon.
Je renais. Apprivoise ma gestation. Je me deviens.
Ravie de mes essais de maquillage, arc en ciel au visage, miroir mon beau miroir ?
Tu vas voir le diable !
Ma grand-mère menace gentiment. Le Diable c’est sa grande affaire. Tout comme le bon Dieu, d’ailleurs.
Plantée face à mon reflet, je me dis qu’avant d’être en colère, désobéissante, orgueilleuse et puis déchue,
j’ai bien le temps d’être un ange.
(Estelle Fenzy)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Revue Décharge n°182 de l’été 2019
Traduction:
Editions: Revue Décharge
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Posted in poésie | Tagué: (Estelle Fenzy), ange, apprivoiser, arc-en-ciel, baie, cendre, colère, corps, déchoir, désobéir, devenir, diable, Dieu, enfant, essai, gentiment, gestation, glisser, horoscope, maquillage, menacer, miroir, orgueilleux, planter, rand-mère, ravi, rétroviseur, reflet, regarder, renaître, salon, tapis, visage, vitre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2019

REFRAIN POPULAIRE
Des palais bâtis de pierre,
Ferronnerie aux balcons,
Blancheur des perrons de marbre
Et dorures des salons.
Lustres scintillants de gemmes
Qu’aux vitres l’on voit danser:
Là viendra celui que j’aime
Pour se choisir fiancée,
Sa fiancée à choisir
En ce lieu plus belle et claire.
Moi je resterai moisir
Comme feuille au vent d’hiver.
(Itzhak-Leibush Peretz)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Itzhak-Leibush Peretz), aimer, balcon, bâtir, beau, blancheur, clair, danser, dorure, ferronnerie, feuille, fiancé, gemme, hiver, lieu, lustre, marbre, moisir, palais, perron, pierre, populaire, refrain, rester, salon, scintillant, se choisir, venir, vent, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mai 2019

Le salon s’est rempli de désert
L’air ne tremble pas
Les bruits s’avachissent
Les gestes restent inachevés
Seule se déploie
L’odeur pressante
Des lys qui pataugent dans le vase
Coeurs ouverts
Jusqu’à l’indécence
Un peu grise
Je chante Mozart
Éclair volé
À l’éternité
(Josée Tripodi)
Recueil: Le temps court plus vite que moi
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Josée Tripodi), air, éclair, éternité, bruit, chanter, coeur, désert, geste, gris, inachevé, indécence, lys, Mozart, odeur, ouvert, patauger, presser, s'avachir, salon, se déployer, se remplir, trembler, vase, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2018

AVEU
Je vous aime, quoique j’enrage,
que ce soit ridicule et vain.
En outre il faut qu’à vos genoux
j’avoue ma sottise et ma honte.
Avec ma figure ! A mon âge !
Il serait temps de s’assagir.
Mais tous les indices sont clairs :
je suis atteint du mal d’amour.
Loin de vous je m’ennuie, je bâille
près de vous la langueur m’est douce
et je n’en peux mais : je dois dire,
cher ange, combien je vous aime.
Quand j’entends, venant du salon,
vos pas, le bas de votre robe
ou votre voix juvénile et candide,
je perds d’un seul coup la raison.
Souriez-vous ? Je suis aux anges.
Vous m’ignorez ? J’ai le coeur lourd.
Tout un jour de peine s’efface
si vous m’offrez votre main pâle.
Quand, absorbée par votre ouvrage,
vous laissez ruisseler vos boucles
indolemment, les yeux baissés,
je m’attendris, ne dis plus mot,
vous contemplant comme un enfant.
Vous conterai-je ma détresse,
ma tristesse, ma jalousie,
quand par tous les temps vous allez
au loin, trop loin, vous promener ?
Ou bien vos larmes solitaires,
les propos à deux dans un coin,
ou les petits voyages en ville
ou les soirées près du piano ?
Aline, ayez pitié de moi !
Je n’ose exiger de l’amour.
Il se peut que, pour mes péchés,
je sois indigne d’être aimé.
Faites semblant ! Votre regard
exprime si bien tant de choses.
Je suis si facile à tromper!
Et voudrais tant l’être par vous !
(Alexandre Pouchkine)
Recueil: Poésies
Traduction: Louis Martinez
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Pouchkine), absorber, aimer, amour, ange, atteindre, aveu, avouer, bâiller, boucle, candide, clair, coeur, conter, détresse, doux, enfant, enrager, entendre, exiger, exprimer, facile, figure, genoux, honte, ignorer, indice, indigne, jalousie, juvénile, langueur, larme, loin, lourd, main, mal, offrir, oser, ouvrage, pas, pâle, pêche, peine, perdre, piano, pitié, raison, regard, ridicule, robe, ruisseler, s'assagir, s'attendrir, s'effacer, s'ennuyer, salon, se promener, soirée, solitaire, sottise, sourire, tristesse, tromper, vain, ville, voix, voyage | Leave a Comment »