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Poésie

Posts Tagged ‘samedi’

Bonjour lundi (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 5 mai 2023



Illustration: Johanna Kang

    

Bonjour lundi,
comment ça va mardi?
Très bien, mercredi,
Va dire à jeudi
De la part de vendredi
Qu’il s’apprête samedi
Pour aller à la messe dimanche.

(Anonyme)

Recueil: Petites Comptines pour tous les jours
Editions: Nathan

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AU TEMPS PRÉSENT (Henrique Huaco)

Posted by arbrealettres sur 23 avril 2023




    
AU TEMPS PRÉSENT

Au crépuscule je me lève et m’envole
dans ma grande chemise d’ange
au-dessus de la terre ;
je vole sur les fleuves et les arbres,
je vole sur le bois tendre et fragile
des paliers de ce monde.

Mais mes yeux restent fermés.
Ma bouche à peine montre la tristesse,
pour les humbles jours de terreur qui m’attendent
derrière et devant moi,
comme un grand pont.

Penché sur le bord de ce fleuve à Paris
appelé la «Seine»,
celui qui va aux marchés
les matinées du Samedi
transportant la cendre et la lumière d’autres temps,
je me suis retourné pour me deviner
plus clairement dans l’eau.

Peut-être je me suis perdu,
comme disent les bonnes gens.
Peut-être je me suis perdu
en bougeant la tête,
en secouant la manche de chemise,
en retournant la chaussure
multipliant mon ombre
sur la terre
à chaque geste, chaque mot,
avec la voix qui s’éloigne
et la voix qui revient
sur ce miroir d’eaux.

Nous imaginons des anges et des voix,
nous imaginons des bois et des visages
au travers de l’obscurité
sans personne qui grandit,
au travers du linceul
que jours et nuits nous imposent
avec leurs quatre saisons,
leurs jours, leurs mois,
leurs heures.

Mais où est la grâce ?
En regardant dans quelle direction
au-dessus ou au-dessous de moi ?
Mais où est la grâce ?

Je suis suspendu
sans ombre entre les doigts,
sans ombre aux semelles,
espérant qu’ils m’empoignent
pour entendre.

***

EN EL TIEMPO PRESENTE

Al anochecer me levanto y vuelo
en mi gran camisón de ángel
sobre la tierra;
vuelo sobre los ríos y los árboles,
vuelo sobre la madera tierna y fácil
de los pisos de este mundo.

Pero mis ojos permanecen cerrados.
Mi boca apenas muestra la tristeza,
po los días humildes de terror que me aguardan,
detrás y delante de mí,
como un gran puente.

Reclinado al borde de ese río en París,
llamado «La Seine »,
aquel que va a los mercados
en las mañanas del sábado
trayendo la ceniza y luz de otros tiempos,
me he volteado para adivinarme
más claramente sobre las aguas.

Acaso me he perdido,
como dicen las buenas gentes.
Acaso me he perdido
moviendo la cabeza,
sacudiendo la manga de la camisa,
doblando el zapato,
multiplicando mi sombra
sobre la tierra
con cada gesto, cada palabra,
con la voz que se aleja
y la voz que regresa
sobre este espejo de aguas.

Imagínamos ángeles y voces,
imaginamos bosques y rostros
a través de la oscuridad
sin gente que crece,
a través de la mortaja
que los días y las noches nos imponen
con sus cuatro estaciones,
sus días y sus meses,
sus horas.

Pero dónde está la gracia ?
Y mirando hacia qué lado,
encima o debajo de mí?
Pero dónde está la gracia ?

Estoy suspendido
sin sombra entre los dedos,
sin sombra en las suelas,
esperando que me empujen
para oír.

(Henrique Huaco)

Recueil: La peau du temps
Traduction: Anne-Marie Vindras
Editions: des Crépuscules

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Hélas, parfaitement mesuré (Richard Brautigan)

Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2023




    
Hélas, parfaitement mesuré

Samedi 25 août 1888. 17 h 20
est le nom d’une photo de deux
vieilles femmes dans un jardin,
à côté d’une maison blanche. Une des femmes
est assise sur une chaise avec un chien sur
les genoux. L’autre femme regarde
des fleurs. Peut-être ces femmes sont-elles
heureuses, mais ensuite on est samedi
25 août 1888. 17 h 21, et tout est fini.

***

Alas, Measured Perfectly

Saturday, August 25, 1888. 5:20 P.M.
is the name of a photograph of two
old women in a front yard, beside a
white house. One of the women is
sitting in a chair with a dog in her
lap. The other woman is looking at
some flowers. Perhaps the women are
happy, but then it is Saturday, August
25, 1888. 5:21 P.M., and all over.

(Richard Brautigan)

 

Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral

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Je me contente (Pier Paolo Pasolini)

Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2022




Je me contente

Dans le noir nu du Samedi
Je me contente de regarder les gens
qui rient dans l’air.

Mon coeur même est aérien
et dans mes yeux les gens rient
et dans mes boucles resplendit la lumière du Samedi.

Jeune, je me contente du Samedi,
pauvre je me contente des gens,
vivant, je me contente de l’air.

Je suis habitué au mal du Samedi.

(Pier Paolo Pasolini)

Illustration: Micheline Pruneau

 

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Un rêve trop haut (Carl Norac)

Posted by arbrealettres sur 6 septembre 2022



Illustration: Géraldine Alibeu
    
Un rêve trop haut
(petit poème bizarre à ne pas répéter en haut d’un escalier ou d’une échelle)

La première fois où j’ai voulu monter sur un nuage,
le ciel était parfaitement bleu.
Je suis tombé. C’était un dimanche.
Rien n’était ouvert tout en bas,
dans mon quartier :
pas moyen de trouver un sparadrap.
La deuxième fois où j’ai voulu monter là-haut,
il y avait bien un nuage, si beau.
Alors, j’ai sauté.
Ce cumulus était fait d’une douce vapeur,
il était si transparent à l’intérieur :
j’ai un peu flotté, puis je suis tombé.
Heureusement, j’avais réfléchi,
là on était un samedi :
tout de suite, j’ai pu aller à la pharmacie.

(Carl Norac)

Recueil: Petits poèmes pour passer le temps
Traduction:Editions: Didier Jeunesse

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Pondre c’est un métier (Michel Besnier)

Posted by arbrealettres sur 25 août 2022



Illustration: Henri Galeron

Hommage à Bobette & Bobinette égorgées par une fouine dans la nuit du 21/08/2022… sur la photo ce n’est pas la meurtrière… mais Youki une de nos minettes jumelles
    
    
Pondre c’est un métier
surtout des oeufs du jour

Il ne faut pas le lundi
faire un oeuf du mardi.

Ni le vendredi
faire un oeuf du jeudi

Il ne faut pas à Noël
faire un oeuf de Pâques.

Ni le samedi
un oeuf endimanché

ll ne faut pas un jour férié
faire un oeuf ouvrable

(Michel Besnier)

 

Recueil: Mes poules parlent
Traduction:
Editions : Møtus

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Toujours plus bas et plus nombreux (Gérard Noiret)

Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2021




semblable à ses frères
saluant l’aube sur le fumier
le coq au fond de la cour
réveille les HLM
on en discute aux fenêtres
on pétitionne le samedi
oublieux des avions
toujours plus bas et plus nombreux

(Gérard Noiret)

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J’AIME TA LETTRE (Léopold Sédar Senghor)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2021




    
J’AIME TA LETTRE

J’aime ta lettre, plus douce que l’après-midi du Samedi
Et les vacances, ta parole de songe bleu.

La fragrance des mangues me monte à la nuque
Et comme un vin de palme un soir d’orage, l’arôme féminin des goyaves.

Les tempêtes suscitent les humeurs, le palais blanc s’ébranle dans ses assises de basalte
L’on est long à dormir, allongé sous la lampe sous la violette du Cap.
La saison s’est annoncée sur les toits aux vents violents du Sud-Ouest
Tendue de tornades, pétrie de passions.

Les roses altières les lauriers-roses délacent leurs derniers parfums
Signares à la fin du bal
Les fleurs se fanent délicates des bauhinias tigrées
Quand les tamariniers aux senteurs de citron allument leurs étoiles d’or.
Du ravin monte, assaillant mes narines, l’odeur des serpents noirs
Qui intronise l’hivernage.

Dans le parc les paons pavoisent, en la saison des amours.
Rutilent dessus les pelouses, pourpres princiers, les flamboyants
Aux coeurs splendides, et les grands canas d’écarlate et d’or.
M’assaillent toutes les odeurs de l’humidité primor-diale, et les pourritures opimes.
Ce sont noces de la chair et du sang — si seulement noces de l’âme, quand dans mes bras
Tu serais, mangue mûre et goyave ouverte, souffle inspirant ah ! haleine fraîche fervente…

J’aime ta lettre bleue, plus douce que l’hysope
Et sa tendresse, qui me dit que tu es m’amie.

(Léopold Sédar Senghor)

 

Recueil: Anthologie Poésie africaine six poètes d Afrique francophone
Traduction:
Editions: Points

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ILS SE CROISENT, LES TRAINS (Aksinia Mihaylova)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020




    

ILS SE CROISENT, LES TRAINS
à mon frère Mikhaïl

Tout est comme avant
peu après la moitié de la vie.
Nous achetons trois sortes de pommes
au marché de la gare,
un kilo de maïs pour les semis de papa
et trois racines de pétunias pour maman.
Ce quart d’heure contient les quelques samedis
que nous avons partagés
sur des quais différents.

Alors que nous touillons le silence
au fond du café dans des gobelets en plastique
les fleurs de pétunias grandissent
aussi hautes que le clocher du village
et retentissent d’un son long et lent
deux fois pour maman, trois fois pour papa
le maïs pousse long et dru jusqu’au ciel
là, où une barque essaie de rompre
la chaîne des nuages.

Dans l’étreinte d’adieu
dans le bleu de tes yeux qui fane
je ne décrypte
plus rien
sauf notre sang
qui est tout comme avant.

[…]

(Aksinia Mihaylova)

 

Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard

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Le vent (Abbas Kiarostami)

Posted by arbrealettres sur 18 avril 2019



Le vent dérobe
Le foulard d’une écolière
D’une corde à linge
Un samedi matin

(Abbas Kiarostami)

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