Posts Tagged ‘saoûl’
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020

Hommes de tous les continents
à Pierre Seghers
Je sors des nuits éclaboussées de sang
Regardez mes flancs
Labourés par la faim et le feu
Je fus une terre arable
Voyez ma main calleuse,
noire
à force de pétrir le monde.
Mes yeux brûlés à l’ardeur de l’Amour.
J’étais là lorsque l’ange chassait l’ancêtre,
J’étais là lorsque les eaux mangeaient les montagnes
Encore là, lorsque Jésus réconciliait le ciel et la terre,
Toujours là, lorsque son sourire par-dessus les ravins
Nous liait au même destin.
Hommes de tous les continents
Les balles étêtent encore les roses
dans les matins de rêve.
Sorti de la nuit des fumées artificielles
Je voudrais vous chanter
Vous qui portez le ciel à bout de bras
Nous
qui nous cherchons dans le faux jour des réverbères.
Je connais moi aussi
Le froid dans les os, et la faim au ventre,
Les réveils en sursaut au cliquetis des mousquetons
Mais toujours une étoile a cligné des yeux
Les soirs d’incendie, dans les heures saoules de poudre.
Hommes de tous les continents
Portant le ciel à bout de bras,
Vous qui aimez entendre rire la femme,
Vous qui aimez regarder jouer l’enfant,
Vous qui aimez donner la main pour former la chaîne,
Les balles étêtent encore les roses
dans les matins de rêve.
(Bernard Binlin Dadié)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Bernard Binlin Dadié), aimer, amour, ancêtre, ange, arable, ardeur, artificiel, au-dessus, éclabousser, étoile, ét^éter, balle, bras, brûler, calleux, chaîne, chanter, chasser, chercher, ciel, cligner, cliquetis, connaître, continent, destin, donner, eau, enfant, faim, faux, femme, feu, flanc, froid, fumée, heure, homme, incendie, jouer, labourer, lier, main, manger, matin, monde, montagne, mousqueton, noir, nuit, os, pétrir, porter, poudre, ravin, réconcilier, réveil, réverbère, rêve, regarder, rire, rose, sang, saoûl, soir, sortir, sourire, sursaut, terre, ventre, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 avril 2020

Illustration: Utagawa Kunisada
Jour du sacrifice de printemps
Au bord du lac aux Oies, riz et sorghos poussent drus
Poulaillers et porcheries ont leurs portes entrouvertes
L’ombre des mûriers s’allonge ; la fête prend fin
Saouls, on rentre, les uns les autres se soutenant !
(Wang Jia)
Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Wang Jia), dru, entrouvert, fête, fin, jour, lac, mûrier, oie, ombre, porcherie, porte, poulailler, pousser, printemps, rentrer, riz, s'allonger, sacrifice, saoûl, se soutenir, sorgho | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 avril 2020

MOI L’OCÉAN
Moi l’Océan, sans but, sans repos, sans mémoire
J’efface le chemin des saisons et des mois,
Saoul de mes profondeurs, et nocturne est ma gloire
Et mes flots refermés n’entendent que leur voix.
Quand aux flancs du matin, tout armé, je m’élance,
Une sûre défaite enflamme mon plaisir.
Brisez en mille éclats les murs de mon silence
Et l’ombre des oiseaux si fragile à saisir,
Beaux astres inouïs éclos à ma ceinture.
Je fais de chaque instant la plus vaine aventure ;
Je suis le pouls hardi d’un vaste nulle part
Mais aux midis chargés d’une lente disgrâce
Quand monte une méduse et son soleil hagard
Oh le ciel reposé contre moi face à face !
(René Guyomard)
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Posted in poésie | Tagué: (René Guyomard), astre, aventure, éclos, briser, but, chemin, ciel, défaite, disgrâce, effacer, enflammer, flot, fragile, hagard, hardi, médusé, mémoire, midi, mois, océan, oiseau, ombre, plaisir, pouls, profondeur, repos, reposer, saisir, saison, saoûl, silence, soleil, voix | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 28 février 2020

L’ÉPUISEMENT
De toute façon
En ces temps difficiles,
Que l’âme exulte ou pleure,
Que le coeur saigne,
Que j’agonise libre ou prisonnier,
Saoul de désespérance
Ou tendant au bonheur,
Tout est en vain, en vain.
Nous vivions et nous mourions
En ces temps désordonnés,
A la vie nous avons résisté,
Mais elle nous est passée sur le corps.
(Srecko Kosovel)
Illustration: Igor Morski
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Posted in poésie | Tagué: (Srecko Kosovel), agoniser, âme, épuisement, bonheur, coeur, corps, désespérance, difficile, en vain, exulter, mourir, pleurer, prisonnier, résister, saigner, saoûl, vie, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2019

Illustration: Mako Moya
ANGOISSE
Ma plume tremblante
Et ma main de glace,
Un bout de papier,
Bougie clignotante,
Ombre qui nuage
Par-dessus ma main,
Et c’est un cercle et ce cercle prend fin.
Mais dans cet abîme
Où je suis assise
Passe en frémissant
Ainsi qu’un éclair
Ce visage en moi toujours qui me point.
Et l’angoisse
Flotte sur moi comme une écharpe,
Recouvre ma tête,
Le bout de papier,
Le vin de la vie
Et la lueur de la bougie
Et le malheur de la clarté.
Dans l’ombre ma table
Qui vient et qui va
Saoule se balance
Par-ci et par-là,
Chaque planche à part
Fendue et taillée,
Assurément c’est pour rire
Que je suis assise à présent
Croyant que j’écris
Et croyant que c’est un chant.
(Kadia Molodowski)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 27 janvier 2019
Litanies de mon triste cœur
Mon coeur repu de tout est un vieux corbillard
Que traînent au néant des chevaux de brouillard.
Prométhée et vautour, châtiment et blasphème,
Mon coeur est un cancer qui se ronge lui-même.
Mon coeur est un bourdon qui tinte chaque jour
Le glas d’un dernier rêve en allé sans retour.
Mon coeur est un gourmet blasé par l’espérance
Qui trouve tout hélas! plus fade qu’un lait rance.
Mon coeur est un noyé vidé d’âme et d’espoirs
Qu’étreint la pieuvre Spleen en ses mille suçoirs.
Mon coeur est une horloge oubliée à demeure
Qui bien que je sois mort s’obstine à sonner l’heure.
Mon cœur est un ivrogne altéré bien que saoûl
De ce vin noir qu’on nomme universel dégoût.
Mon coeur est un terreau tiède, gras, et fétide
Où poussent des fleurs d’or malsaines et splendides!
Mon coeur est un cercueil où j’ai couché mes morts…
Taisez-vous, airs jadis chantés, lointains accords!
Mon cœur est un tyran morne et puissant d’Asie,
Qui de rêves sanglants en vain se rassasie.
Mon coeur est un infâme et louche lupanar
Que hantent nuit et jour d’obscènes cauchemars.
C’est un feu d’artifice enfin qu’avant la fête
Ont à jamais trempé l’averse et la tempête.
Mon coeur…. Ah! pourquoi donc ai-je un coeur? Ah!
Ma vie et l’Univers ? la Nature et la Loi ? pourquoi
(Jules Laforgue)
Illustration retirée sur demande de l’artiste
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jules Laforgue), blasphème, bourdon, brouillard, coeur, corbillard, dégoût, espoir, infâme, lupanar, mort, nature, pieuvre, pourquoi, rance, repus, saoûl, Spleen, tempête, tyran, vautour | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2017

BROUILLARD LÉGER SUR LA COLLINE
Brouillard léger sur la colline
Et qui ne parle pas d’orages pour demain :
Le jour a pleuré tout son saoul,
Épuisé sa réserve de muet chagrin.
Oh! je suis revenue aux jours de ma jeunesse,
Me voici enfant à nouveau,
Et de sous le toit paternel où je m’abrite,
De la porte du vieux château,
Je regarde le soir lourd de nuées descendre
Après une journée de pluie :
Des brumes bleues d’été, de tendres brumes tendent
Les montagnes de l’horizon.
Une moiteur imprègne la longue herbe verte,
Telles les larmes du matin,
Et des bouffées de senteur passent comme en rêve,
Respirant les jours anciens.
***
MILD THE MIST UPON THE HILL
Mild the mist upon the hill
Telling not of storms to-morrow;
No; the day has wept its fill,
Spent its store of silent sorrow.
Oh, I’m gone back to the days of youth,
I am a child once more;
And ‘neath my father’s sheltering roof,
And near the old hall door,
1 watch this cloudy evening fall,
After a day of rain:
Blue mists, sweet mists of summer pall
The horizon’s mountain-chain.
The damp stands in the long, green grass
As thick as morning’s tears;
And dreamy scents of fragrance pass
That breathe of other years.
(Emily Jane Brontë)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in poésie | Tagué: (Emily Jane Brontë), épuisé, bouffée, brouillard, brume, chagrin, château, colline, descendre, herbe, horizon, jeunesse, léger, moiteur, montagne, muet, nuée, orage, parler, passer, paternel, pleurer, pluie, porte, rêve, regarder, respirer, s'abriter, saoûl, senteur, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 juin 2016

LA NUIT BELLE
Quel chant cette nuit s’élève
qui tisse
de l’écho cristal du coeur
les étoiles
Quelle fête de source
d’un coeur nuptial
J’ai été
une flaque de ténèbres
A cette heure je mords
l’espace
comme un enfant la mamelle
A cette heure je suis saoul
d’univers
(Giuseppe Ungaretti)
Illustration: Renaud Baltzinger
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