Posts Tagged ‘sari’
Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2021

C’est cette jeune fille au teint sombre
Comme des cygnes qui picorent en ligne
Les jeunes filles qui chantent et repiquent le riz
Semblent très très belles
C’est cette jeune fille au teint sombre
Qui a noué le pan de son sari
Rouge vif telle une bannière, qui s’élève et ondule
Comme si elle était sortie conquérir l’univers entier
C’est elle qui les guide
Et les surveille toutes
Ne t’arrête pas maintenant, ne flanche pas
À toutes elle répète cette formule
Toutes ensemble dans le ventre de la Terre
Ne cessent de repiquer le riz
C’est cette jeune fille au teint sombre
Qui dans sa langue fait pleuvoir
Une mélodie mêlée de miel
En arrière toutes ses compagnes
Entremêlent les mélodies
«Jaiyo sugnâ dûr desh ur jaiyo re… »
Lorsqu’on les aperçoit certaines rougissent, embarrassées
Mais elles continuent de s’épancher dans leur babil
Les gouttes de sueur brillent à leur front
Oh surprise
Vois, quelle scène charmante!
La terre parfumée, les vents
Qui fredonnent
Lorsque la verdure exultera La Terre distribuera des sourires
Demain la sueur dissoute dans le sol deviendra céréales
La faim des Hommes disparaîtra
C’est cette jeune fille au teint sombre
Qui rentre à sa maison
En ayant conquis la Terre, subjugué tout le monde
Sur sa tête le pan de son sari
Converse avec le ciel
Et rit comme l’étendard de la victoire…
(Krishnakânt)
Recueil: Pour une poignée de ciel Poèmes au nom des femmes dalit (Intouchable)
Traduction: Traduit du Hindi par Jiliane Cardey
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Krishnakânt), apercevoir, arrière, étendard, babil, bannière, beau, briller, céréale, cesser, chanter, charmant, ciel, compagne, conquérir, converser, cygne, devenir, disparaître, dissoudre, distribuer, embarrasser, ensemble, entier, entremêler, exalter, faim, flancher, formule, fredonner, front, goutte, guider, homme, jeune fille, langue, ligne, maintenant, maison, mélodie, mêler, miel, nouer, onduler, pan, picorer, pleuvoir, répéter, rentrer, repiquer, rire, riz, rouge, rougir, s'arrêter, s'élever, s'épancher, sari, scène, sembler, sol, sombre, sortir, sourire, subjuguer, sueur, surprise, surveiller, tête, teint, terre, univers, vent, ventre, verdure, victoire, vif | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2018

SOIRÉE INTELLECTUELLE
« L’idée devient femme »
(Nietzsche)
J’ai lu beaucoup de textes hindous
ces dernières années
cent ouvrages étudiés à fond
mais quand je me suis trouvé ce soir-là
près de la fille
au sari bleu
alors qu’on attendait de moi
quelque conversation brillante
je n’ai pu penser à rien d’autre
qu’au sari bleu
et à la nudité qu’il couvrait
*
INTELLECTUAL GATHERING
« The idea becomes a woman. »
(Nietzsche)
I’ve read much hindu literature
over the past few years
close on a hundred well-studied books
but when I stood there with the girl
in the darkblue sari
and might have been expected
in that intellectual gathering
to make some appropriate conversation
all I could think of
was the darkblue sa ri
and her nakedness under it
(Kenneth White)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 6 août 2018
![Clara Lieu 1_5v00 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2014/03/clara-lieu-1_5v00-1280x768.jpg?w=662&h=1063)
Ma vie est un long Gange tranquille
qui charrie ses cadavres
ses maladies
et ses croyances poétiques
je m’y baigne chaque jour
explosant là mes pustules
je dérive dans mon jus
vêtu d’un sari couleur de sang
je meugle
telle une vache sacrée.
(Mano Solo)
Illustration: Clara Lieu
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Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2018

Illustration: Kamala Das
Une autoprésentation
Je ne connais rien à la politique, seulement les mots
Ceux du pouvoir, de l’ère de Nehru, et peux les répéter
Comme ceux des jours de la semaine, ou des mois.
Je suis indienne, très brune, née à Malabar,
je parle trois langues, j’écris dans
Deux, rêve avec une.
N’écris pas en anglais, disaient-ils, l’anglais n’est pas Ta langue maternelle.
Pourquoi ne me laissez vous pas
Seule, critiques, amis, cousins de passage,
Tous autant que vous êtes ? Pourquoi ne pas me laisser parler
Dans n’importe quelle langue que j’aime ? La langue que je arle
Devient mienne, avec ses déformations, ses étrangetés
Toutes miennes, et à moi seulement.
C’est moitié de l’anglais, moitié de l’Indien, drôle peut-être, mais c’est honnête
C’est humain, parce que je suis humaine,
Ne le voyez-vous pas ? Elle exprime mes joies, mes désirs ardents,
Mes espoirs, elle est aussi utile pour moi que les coassements
Le sont aux corneilles, les hurlements aux lions, c’est
Un langage humain, le langage d’un esprit qui est
Ici et pas là-bas, un esprit qui voit et qui entend, qui est conscient.
Pas le discours aveugle, sourd
Des arbres dans la tempête ou celui des nuages de la mousson, de la pluie
Ou bien encore les murmures incohérents du
Bucher funèbre. J’étais enfant, et plus tard ils
M’ont dit que je grandissais, puisque mes membres
Se gonflaient et qu’ici ou là mes cheveux poussaient.
Quand j’ai demandé l’amour, ne sachant pas quoi demander d’autre,
Il a traîné une jeunesse de 16 ans dans
La chambre et a fermé la porte, Il ne m’a pas battu
Mais mon triste corps de femme s’est senti si battu
Le poids de mes seins et de mon utérus m’ont écrasée.
Je me suis rétrécie pitoyablement
Puis… J’ai enfilé une chemise et des
Pantalons de mes frères, coupé mes cheveux et ignoré
Ma féminité. Porte des saris, sois une fille
Sois une femme, disaient-ils. Sois une brodeuse, sois une cuisinière,
Sois dure avec les domestiques. Coule toi là dedans. Oh,
Appartiens aux tiennes, criaient les normopathes. Ne t’assoies pas
Sur les murs où parviens le piaulement à travers nos fenêtres drapées de dentelles.
Sois Amy, ou sois Kamala. Et surtout
Reste une Madhavitutty. Le temps est venu de
Choisir un nom, un rôle. Ne joue pas la prétentieuse.
Ne joue pas la à la schizophrène ou à la
Nymphomane. Ne pleure pas trop fort quand
L’amour te quittera… J’ai rencontré un homme, l’ai aimé. Ne
L’appelle pas de n’importe quel nom, il est tous les hommes
Qui veut une femme, juste comme je suis toutes
Les femmes qui recherche l’amour. En lui… la rapidité affamée
Des rivières, en moi… l’océan infatigable
Attendant. Qui es-tu, je demande à chacun et à tous,
La réponse est, je suis moi. N’importe où et
Pourtant, je vois celui qui se présente comme Je
Dans le monde, il est étroitement empaqueté
Comme une épée dans son fourreau. C’est moi qui bois seule
Des boissons à 12 h, minuit, dans les hôtels de villes étranges,
C’est moi qui ris, c’est moi qui fais l’amour
Puis, qui se sent honteuse, c’est moi qui meurs
Avec un hochet dans la gorge. Je suis une pécheresse,
Je suis une sainte. Je suis l’aimée et
La trahie. Je ne ressens aucune joie qui ne soit la vôtre,
Aucune douleur qui ne soit la vôtre.
Et pourtant je me désigne comme je.
(Kamala Das)
Pas trouvé les poèmes en français 😦
mais en anglais:
https://www.poemhunter.com/kamala-das/poems/
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Kamala Das), affamé, amour, anglais, appeler, ardent, aveuglé, écrire, épée, étrangeté, boire, brodeuse, brun, coassement, connaître, critique, cuisinière, désir, demander, dentelle, discours, domestique, douleur, empaqueté, espoir, esprit, exprimer, femme, fenêtre, fille, gorge, hôtel, hochet, humain, hurlement, indienne, infatigable, joie, jouer, laisser, langue, lion, mot, mur, océan, piaulement, pouvoir, réponse, rôle, rechercher, ressentir, rire, rivière, s'asseoir, sari, sourd, trahir | Leave a Comment »