…vogue vers l’éternel
et vend à satiété
les grands clous qui fulgurent.
(Jean Follain)
Posted by arbrealettres sur 21 juin 2022
…vogue vers l’éternel
et vend à satiété
les grands clous qui fulgurent.
(Jean Follain)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), éternel, clou, fulgurer, satiété, vendre, voguer | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2021
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Santoka), boire, eau, lune, puiser, satiété | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2021
Illustration: Gao Xingjian
L’UN ET LE TOUT
Afin de se trouver parmi l’Illimité
L’être isolé voudra fuir dans l’inexistence
Là où s’évanouit toute satiété ;
Ce n’est point toi, désir, ni toi, lourde exigence
Mais vous, profond Vouloir, dure Nécessité
Qui donnez notre joie à notre obéissance.
Âme du monde, viens Ah! Tu nous pénétreras !
Alors, contre toi-même engager le combat
C’est le suprême appel que notre force entend.
De bons esprits compatissants,
Maîtres très-hauts, gouverneurs indulgents
Conduisent à celui qui crée et qui créa.
Et pour créer la créature, afin
Qu’elle ne s’arme point pour l’engourdissement,
L’Acte éternel agit, vivant!
Et ce qui n’était pas, veut être, veut enfin
Au soleil, à la terre, aux couleurs se mêler ;
Nulle chose jamais ne se peut reposer.
Il faut que tout agisse et soit mouvant et crée
Et que la forme change aussitôt que formée.
Tu n’es qu’une apparence, ô repos du moment !
Partout au plus profond se meut l’éternité,
Car toute chose ira se dissoudre au Néant
Si dans l’Être immobile elle veut demeurer.
***
EINS UND ALLES
Im Grenzenlosen sich zu fin den,
Wird gern der einzelne verschwinden,
Da löst sich aller Überdruß ;
Statt heißem Wünschen, wildem Wollen,
Statt lästgem Fordern, strengem Sollen
Sich aufzugeben ist Genuß .
Weltseele, komm, uns zu durchdringen!
Dann mit dem Weltgeist selbst zu ringen,
Wird unsrer Kräfte Hochberuf.
Teilnehmend führen gute Geister,
Gelinde leitend höchste Meister
Zu dem, der alles schafft und schuf.
Und umzuschaffen das Geschaffne,
Damit sichs nicht zum Starren waffne,
Wirkt ewiges, lebendiges Tun.
Und was nicht war, nun will es werden
Zu reinen Sonnen, farbigen Erden;
In keinem Falle darf es ruhn.
Es soil sich regen, schaffend handeln,
Erst sich gestalten, dann verwandeln ;
Nur scheinbar stehts Momente still.
Das Ewige regt sich fort in alien :
Denn alles mug in Nichts zerfallen,
Wenn es im Sein-beharren will.
(Johann Wolfgang Von Goethe)
Posted in humour, méditations, poésie | Tagué: (Johann Wolfgang Von Goethe), acte, agir, apparence, appel, âme, éternel, éternité, être, combat, compatir, conduire, couleur, créature, créer, désir, demeurer, donner, dur, engager, engourdissement, entendre, esprit, exigence, force, forme, fuir, illimité, immobile, inexistence, isolé, joie, moment, néant, nécessité, obéissance, partout, pénétrer, profond, repos, s'évanouir, satiété, se dissoudre, se mêler, se reposer, se trouver, soleil, terre, tout, un, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juin 2021
Tu m’appartiens, obscur amour.
Il n’est pas d’aiguillon plus fort
Que cette satiété. Et la lumière
Promise par l’arbre céleste
Ne peut nous forger d’autre sérénité
Si autour de nous c’est déjà le soir.
Tu couves une nouvelle floraison
Et le ciel est suspect
De cette angoisse qui croît en ton sein.
***
Mi appartieni oscuro amore.
Non c’è stimolo più forte
Di questa sazietà. Né la luce
Promessa dall’albero celeste
Pue)fingerci altra calma
Se a not intorno è già sera.
Tu covi nuova fioritura
E il cielo è sospetto
Di quest’ansia che ti cresce in petto.
(Leonardo Sinisgalli)
Posted in poésie | Tagué: (Leonardo Sinisgalli), aiguillon, amour, angoisse, appartenir, arbre, céleste, couver, croître, floraison, fort, lumière, obscur, promise, satiété, sérénité, sein, siel, suspect | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020
QUINCAILLERIE
Dans une quincaillerie de détail en province
des hommes vont choisir
des vis et des écrous
et leurs cheveux sont gris et leurs cheveux sont roux
ou roides ou rebelles.
La large boutique s’emplit d’un air bleuté
dans son odeur de fer
de jeunes femmes laissent fuir
leur parfum corporel.
Ilsuffit de toucher verrous et croix de grilles
qu’on vend là virginales
pour sentir le poids du monde inéluctable.
Ainsi la quincaillerie vogue vers l’éternel
et vend à satiété
les grands clous qui fulgurent.
(Jean Follain)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), écrou, éternel, bleuté, boutique, cheveu, choisir, croix, femme, fulgurer, grille, gris, inéluctable, odeur, parfum, poids, province, quincaillerie, rebelle, roux, satiété, verrou, virginale, vis, voguer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2019
Tu m’appartiens, obscur amour.
Il n’est pas d’aiguillon plus fort
Que cette satiété. Et la lumière
Promise par l’arbre céleste
Ne peut nous forger d’autre sérénité
Si autour de nous c’est déjà le soir.
Tu couves une nouvelle floraison
Et le ciel est suspect
De cette angoisse qui croit en ton sein.
(Leonardo Sinisgalli)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Leonardo Sinisgalli), aiguillon, amour, angoisse, appartenir, céleste, ciel, couver, croître, floraison, lumière, obscur, satiété, sérénité, sein, suspect | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 août 2019
Je te rejoins
Matin sur la campagne
Une herbe blafarde
Pousse sur le sommet
Du talus abrupt
Cris dans les buissons
Des oiseaux polissons
Un jour de douceur et de satiété
Me guide vers toi
Je me hâte
Sur des chemins d’impatience
Accompagné par un vol d’oiseaux
Tu t’abandonnes aux rayons
D’un soleil à la dérive
Et ton sein hérisse
La pointe des vagues
Tu t’ouvres au désir
Dans la luxure des couleurs
Et à travers le cristal
De l’onde
Tu apprivoises les images
Nous connaîtrons dans l’amour
Un immense silence déployé
Sur des astres qui se noient.
(Jean-Baptiste Besnard)
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), amour, apprivoiser, astre, buisson, campagne, cri, cristal, déployé, désir, douceur, guider, hérisser, herbe, images, luxure, matin, oiseaux, ouvrir, polissons, rejoindre, satiété, se hâter, se noyer, sein, silence, sommet | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2018
Ballade du dernier amour
Mes souvenirs sont si nombreux
Que ma raison n’y peut suffire.
Pourtant je ne vis que par eux,
Eux seuls me font pleurer et rire.
Le présent est sanglant et noir ;
Dans l’avenir qu’ai-je à poursuivre ?
Calme frais des tombeaux, le soir !…
Je me suis trop hâté de vivre.
Amours heureux ou malheureux,
Lourds regrets, satiété pire,
Yeux noirs veloutés, clairs yeux bleus,
Aux regards qu’on ne peut pas dire,
Cheveux noyant le démêloir
Couleur d’or, d’ébène ou de cuivre,
J’ai voulu tout voir, tout avoir.
je me suis trop hâté de vivre.
je suis las. Plus d’amour. je veux
Vivre seul, pour moi seul décrire
Jusqu’à l’odeur de tes cheveux,
Jusqu’à l’éclair de ton sourire,
Dire ton royal nonchaloir,
T’évoquer entière en un livre
Pur et vrai comme ton miroir.
je me suis trop hâté de vivre.
ENVOI
Ma chanson, vapeur d’encensoir,
Chère envolée, ira te suivre.
En tes bras j’espérais pouvoir
Attendre l’heure qui délivre ;
Tu m’as pris mon tour. Au revoir.
je me suis trop hâté de vivre.
(Charles Cros)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), amour, attendre, avenir, ballade, cheveux, cuivre, délivrer, dernier, espérer, las, malheureux, miroir, nonchaloir, pleurer, présent, sanglant, satiété, se hâter, seul, souvenir, tombeau, tour, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2018
Illustration: Edward Hopper
Après la mélancolie sublime du désir,
quelle amère et désolante mélancolie que celle de la satiété !
Quel profond vide inattendu, après tout amour satisfait !
Et quel mépris pour ces lèvres de femme,
qui n’ont cependant commis que la faute adorable
d’avoir, les stupides, contenté nos désirs !
(Henri Cazalis)
Recueil: Le livre du Néant
Editions: Alphonse Lemerre
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Henri Cazalis), adorable, amer, amour, contenter, désir, désolant, faute, femme, inattendu, lèvres, mélancolie, mépris, profond, satiété, satisfait, stupide, sublime, vide | Leave a Comment »