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Posts Tagged ‘satin’

De la fleur ne rien posséder (Gaëlle Josse)

Posted by arbrealettres sur 18 août 2022



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de la fleur ne rien posséder
ni le parfum ni
le satin froissé d’un pétale

de l’aimé ne rien posséder
que le souvenir des caresses
pour une vie à venir

du monde ne rien posséder que
notre nudité au
premier jour et au dernier

entre les deux
la joie les larmes
et le souvenir d’un peu de
douceur

(Gaëlle Josse)

Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA

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Même pur le désert s’adoucit (Ernest Delève)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2022



 

Goyo Dominguez _500

Même pur le désert s’adoucit tu te mires
Dans l’eau qui lui sourit à la bouche désir
De t’offrir le secret de sa meilleure source
C’est ton heure et pour toi les mirages se couchent

Je te vois et le beau temps de la journée
Où j’ai vécu sans y voir clair
Enfin prend corps pour m’éclairer
Sur les baumes qui ont fleuri
En ton absence à notre insu
Tu en es toute imprégnée

Toi la trouvaille tu viens parée
D’un fin collier d’instants perdus
Qui ont perlé de mes pensées
D’où mon amour était exclu

Ton art parfait entre les lignes
Chasse le blanc confus de n’être
Que la fumée autour des signes
Où les flammes n’ont pas pu naître

Quand la mémoire en secret rêve
Profond contre l’oubli forcé
Tu sors réelle de l’absence
Naturelle de ta légende
Suggérée insinuante
Innocente de tes tours

Tu vis heureuse entre les ombres
Ouvrant mon livre à deux battants
Et consacrant cette fenêtre
A la lumière du satin
Au filigrane de tes veines
Au grain le plus fin du destin
A la nacre ayant la peau chaude
Au miroir que tu mets que tu ôtes

Mon livre comme un lit ouvert
Où je te trouve et je te perds

(Ernest Delève)

Illustration: Goyo Dominguez

 

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La polka du roi (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



 

Abraham Bosse_001 [1280x768]

La polka du roi

Voulez-vous danser, marquise?
Voulez-vous danser le menuet?
Vous serez vite conquise
Donnez-moi la main, s´il vous plaît

{Refrain:}
Ah ah ah ah, ah ah ah ah
Entrons en danse, quelle cadence
Ah ah ah ah, ah ah ah ah
Le menuet c´est la polka du roi

Pendant que le marquis sommeille
Je veux poser un baiser sur vos doigts fluets
Et sur votre bouche vermeille
Moi, pour l´amour, je suis toujours prêt

{au Refrain}

Montons sans faire de tapage
Tout en dansant le menuet là-haut
Montons jusqu´au troisième étage
Du bonheur nous aurons bientôt

{au Refrain}

J´enlève votre jolie robe
Et, doucement, j´ouvre votre corset
Votre perruque est mal commode
Il faut vous en débarrasser

{au Refrain}

Oh doux émoi, minute brève
C´est dans la joie, la soie et le satin
Que j´accomplis mon plus beau rêve
Chérie, je vous possède enfin!

{au Refrain}

Mais soudain! Qu´y a-t-il marquise?
Je ne vous sens plus très bien dans mes bras
Vous fondez comme une banquise
Expliquez-vous, je ne comprends pas!

{au Refrain}

Hélas, Monsieur, je suis en cire
Et vous, vous êtes au Musée Grévin
Louis XIV? ah triste sire!
Nous ne sommes plus des humains

Ah ah ah ah, ah ah ah ah
Finie la danse, plus de cadence
Ah ah ah ah, ah ah ah ah
Ainsi s´achève la polka du roi!

(Charles Trenet)

Illustration: Abraham Bosse

 

 

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Le silencieux herbier des joies (Jean Orizet)

Posted by arbrealettres sur 13 novembre 2021




Pour nous
le florilège sans profil
des amants,

satin fané de la bruyère
et quelques autres fleurs
à devoir préserver;

le silencieux herbier des joies,
jardin secret d’entre les pages,
recueil aux gestes de pénombre
et chambre forte de tes yeux.

(Jean Orizet)

Illustration: Gustav klimt

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LES BOTTINES (Alphonse Daudet)

Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2020




    
LES BOTTINES.

…Ce bruit charmant des talons qui
résonnent sur le parquet : clic ! clac ! est
le plus joli thème pour un rondeau.

GŒTHE, Wilhelm Meister.

I.

Moitié chevreau, moitié satin,
Quand elles courent par la chambre,
Clic ! clac !
Il faut voir de quel air mutin
Leur fine semelle se cambre.
Clic ! Clac !

Sous de minces boucles d’argent,
Toujours trottant, jamais oisives,
Clic ! clac !
Elles ont l’air intelligent
De deux petites souris vives.
Clic ! clac !

Elles ont le marcher d’un roi,
Les élégances d’un Clitandre,
Clic ! clac !
Par là-dessus, je ne sais quoi
De fou, de railleur et de tendre.
Clic ! clac !

II.

En hiver au coin d’un bon feu,
Quand le sarment pétille et flambe,
Clic ! clac !
Elles aiment à rire un peu,
En laissant voir un bout de jambe.
Clic ! clac !

Mais quoique assez lestes, – au fond,
Elles ne sont pas libertines,
Clic ! clac !
Et ne feraient pas ce que font
La plupart des autres bottines.
Clic ! clac !

Jamais on ne nous trouvera,
Dansant des polkas buissonnières,
Clic ! clac !
Au bal masqué de l’Opéra,
Ou dans le casino d’Asnières.
Clic ! clac !

C’est tout au plus si nous allons,
Deux fois par mois, avec décence,
Clic ! clac !
Nous trémousser dans les salons
Des bottines de connaissance.
Clic ! clac !

Puis quand nous avons bien trotté,
Le soir nous faisons nos prières,
Clic ! clac !
Avec toute la gravité
De deux petites sœurs tourières.
Clic ! clac !

III.

Maintenant, dire où j’ai connu
Ces merveilles de miniature,
Clic ! clac !
Le premier chroniqueur venu
Vous en contera l’aventure.
Clic ! clac !

Je vous avouerai cependant
Que souventes fois il m’arrive,
Clic ! clac !
De verser, en les regardant,
Une grosse larme furtive.
Clic ! clac !

Je songe que tout doit finir,
Même un poème d’humoriste,
Clic ! clac !
Et qu’un jour prochain peut venir
Où je serai bien seul, bien triste,
Clic ! clac !

Lorsque, – pour une fois,
Mes oiseaux prenant leur volée,
Clic ! clac !
De loin, sur l’escalier de bois,
J’entendrai, l’âme désolée :
Clic ! clac !

(Alphonse Daudet)

 

Recueil: Les amoureuses
Traduction:
Editions:

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A un ami qui part pour le Wu (Du Xun-he)

Posted by arbrealettres sur 20 avril 2020




    
A un ami qui part pour le Wu

Au sud du fleuve, dans la ville de Gu-su
Les maisons, toutes, sont bordées d’eau
Près de l’ancien palais, peu de lieux délaissés
Dans le quartier du port, que de ponts minuscules…

Au marché de nuit on vend fruits et racines de lotus
Les barques de printemps transportent soies et satins
Loin de toi, sous la même lune qui veille
Je te rejoindrai dans le chant d’un pêcheur

(Du Xun-he)

 

Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil

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Vision (Alfred de Musset)

Posted by arbrealettres sur 3 avril 2020



Vision

[…]
Dieu tout-puissant ! j’ai vu les sylphides craintives
Qui meurent au soleil !
J’ai vu les beaux pieds nus des nymphes fugitives !
J’ai vu les seins ardents des dryades rétives,
Aux cuisses de vermeil !

Rien, non, rien ne valait ce baiser d’ambroisie,
Plus frais que le matin !
Plus pur que le regard d’un oeil d’Andalousie !
Plus doux que le parler d’une femme d’Asie,
Aux lèvres de satin !

Oh ! qui que vous soyez, sur ma tête abaissées,
Ombres aux corps flottants !
Laissez, oh ! laissez-moi vous tenir enlacées,
Boire dans vos baisers des amours insensées,
Goutte à goutte et longtemps !

Oh ! venez ! nous mettrons dans l’alcôve soyeuse
Une lampe d’argent.
Venez ! la nuit est triste et la lampe joyeuse !
Blonde ou noire, venez ; nonchalante ou rieuse,
Coeur naïf ou changeant !

Venez ! nous verserons des roses dans ma couche ;
Car les parfums sont doux !
Et la sultane, au soir, se parfume la bouche ;
Lorsqu’elle va quitter sa robe et sa babouche
Pour son lit de bambous !
[…]

(Alfred de Musset)


Illustration: Guillaume Seignac

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MONSIEUR DE MALBROUGH (Tristan Klingsor)

Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2019



 

Walter Crane - Lilies

MONSIEUR DE MALBROUGH

Aôh! monsieur de Malbrough,
Mettez vos habits brodés du dimanche
Et sur les boucles de vos cheveux roux
Votre chapeau à plumes blanches.

Miss Kate, miss Maud et Miss Lily
Ont emprisonné pour vous leurs pieds mignons
En des souliers de satin gris, jolis,
Vraiment, comme ceux de Cendrillon.

Elles vous attendent fort occupées
A refaire les noeuds de soie de leurs corsages;
Venez vite : vos quatre pages
Porteront à Picadilly votre épée.

Aôh! bonsoir, et choisissez de ces trois lys
De ces fées de rêve de Walter Crane,
Miss Kate, miss Maud et miss Lily
Pour danser la gigue au ballet de la reine.

(Tristan Klingsor)

Illustration: Walter Crane

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Au plus près du plus près (Jean Pérol)

Posted by arbrealettres sur 28 octobre 2018



Illustration: Robert Auer
    
Au plus près du plus près
de nos yeux à vos yeux
de nos peaux à vos peaux

au plus près du plus près
de vos langues dans nos bouches
de vos seins dans nos mains

au plus près du plus près
de satin à satin
de nos sexes dans le vôtre

comme on est encore loin !

Loin

(Jean Pérol)

 

Recueil: À part et passager
Traduction:
Editions: De la Différence

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LE MASQUE (Valéry Larbaud)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2018




    
LE MASQUE

J’écris toujours avec un masque sur le visage;
Oui, un masque à l’ancienne mode de Venise,
Long, au front déprimé,
Pareil à un grand mufle de satin blanc.
Assis à ma table et relevant la tète,
Je me contemple dans le miroir, en face
Et tourné de trois quarts, je m’y vois
Ce profil enfantin et bestial que j’aime.
Oh, qu’un lecteur, mon frère, à qui je parle
A travers ce masque pâle et brillant,
Y vienne déposer un baiser lourd et lent
Sur ce front déprimé et cette joue si pâle,
Afin d’appuyer plus fortement sur ma figure
Cette autre figure creuse et parfumée.

(Valéry Larbaud)

 

Recueil: Les Poésies de A.O. Barnabooth
Traduction:
Editions: Gallimard

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