Posts Tagged ‘s’attacher’
Posted by arbrealettres sur 27 août 2022

DÉSILLUSION
Assis devant sa niche, un gros chien, tristement,
Regardait dans la nuit disparaître son maître
Qui l’avait attaché (battu, même, peut-être ?)
Et le gros chien pensait, en lissant sa moustache
D’un geste négligent :
On s’attache, on s’attache…
(Michel Deville)
Illustration
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Posted in humour, méditations, poésie | Tagué: (Michel Deville), assis, attaché, battu, chien, désillusion, disparaître, geste, maître, moustache, négligent, niche, nuit, penser, regarder, s'attacher, tristement | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 août 2021

LA DIVINE COMÉDIE (extrait)
[…]
Le cercle qui en toi semblait conçu
Comme se réfléchit une lumière,
Mes yeux l’ayant contemplé un instant,
En son milieu, et de sa couleur même
M’apparut alors peint de notre image,
Et mon regard s’y plongea tout entier.
Et tel le géomètre qui s’attache
À mesurer le cercle, et cherche en vain
Dans sa pensée le principe qui manque,
Tel étais-je à la vision nouvelle :
Je voulais voir comment l’image au cercle
Se conjoignait et venait s’y inscrire,
Mais aussi haut ne volaient point mes ailes;
Quand mon esprit fut soudain foudroyé
Par un éclair qui combla mon attente.
Lors défaillit ma haute fantaisie,
Mais déjà entraînait mon vouloir, comme roue
Tournant d’un mouvement égal, l’amour
Qui mène le soleil et les autres étoiles.
La Divine Comédie,
Le Paradis, chant XXXIII. Trad. : Éditions Gallimard, 1999.
***
LA DIVINA COMMEDIA
[…]
Quella circulazion che si concetta
Pareva in te corne lume reflesso,
Da li occhi miei alquanto circunspetta,
Dentro da sé, del suo colore stesso,
Mi parve pinta de la nostra effige:
Per che’l mio viso in lei tutto era messo.
Qual è’ 1 geomètra che tutto s’ affige
Per misurar lo cerchio, e non ritrova,
Pensando, quel principio ond’ elli indige,
Tal era io a quella vista nova:
Veder voleva corne si convenne
L’imago al cerchio e corne vi s’indova;
Ma non eran da ciô le proprie penne:
Se non che la mia mente fu percossa
Da un fulgore in che sua voglia venne.
A l’alta fantasia qui mance, possa;
Ma già volgeva il mio disio e’l velle,
Si corne rota ch’igualmente è mossa,
L’amor che move il sole e l’ altre stelle.
(Dante Alighieri)
Recueil: Petite anthologie Poésie européenne
Traduction:
Editions: Singulières
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Posted in poésie | Tagué: (Dante Alighieri), aile, amour, apparaître, attente, éclair, égal, étoile, cercle, chercher, comédie, combler, concevoir, contempler, couleur, défaillir, divin, en vain, entier, entraîner, esprit, Fantaisie, foudroyer, géomètre, haut, image, insyant, lumière, manquer, mener, mesurer, milieu, mouvement, nouveau, peindre, pensée, plonger, principe, regard, roue, s'attacher, s'inscrire, se conjoindre, se réfléchir, sembler, soleil, soudain, tourner, vision, voler, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mai 2021
Quand s’allongent les longues pensées de l’herbe.
Un corps de lettres majuscules
avec des lèvres attachées à un prénom
comme l’alevin s’attache à la rivière.
Un être bleu.
Je crois aux anges.
(Mathieu Bénézet)
Illustration: Frederick Carl Frieseke
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Mathieu Bénézet), alevin, ange, être, bleu, corps, croire, herbe, lèvre, majuscule, pensée, prénom, rivière, s'allonger, s'attacher | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 mars 2021
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Leiris), bleu, bulle, capter, cumulus, fixer, flocon, instant, mot, s'attacher, se volatiliser, tête, voguer | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020

Illustration: Joseph Beuys
LEÇON
ce sont si peu de mots
que j’extirpe du fond de moi
autant que de la poussière de craie
échappée du frottoir
après que le tableau
ait été frotté
il reste encore une chose
coincée dans la gorge telle une arête
qui ne veut pas sortir
au tableau noir
un vieux maître d’école écrit
un texte illisible:
ma vie
le temps s’amenuise
jusqu’à ce que retentisse la fin de la leçon
toujours moins de mots
toujours moins de craie
s’attache à vos doigts.
***
LEKCJA
tak mało słów
z siebie wyduszam
tyle co kredowego pyłu z gąbki
po starciu tablicy
ciągle coś
pozostaje
tkwi kością w gardle
nie chce wyjść
stary belfer
pisze na szkolnej tablicy
niezrozumiały tekst
moje
życie
coraz mniej czasu do dzwonka
coraz mniej słów
coraz mniej kredy
w palcach
***
LESSON
it’s so few words
that I wring out of myself,
as much as some chalk dust
out of an eraser
after the blackboard’s
been wiped clean.
Something still remains,
stuck like a bone in the throat,
will not go out.
On the school blackboard,
an old schoolmaster is writing
an unintelligible text:
my life.
It’s less and less time
until the lesson end rings,
fewer and fewer words
less and less chalk
in fingers.
***
AULA
São tão poucas as palavras
que de mim extraio
quanto o pó de giz
de um apagador
após limpa
a lousa.
Contudo, algo permanece preso
como um osso na garganta
que não se liberta
Na lousa negra da escola,
um velho professor escreve
um texto ininteligível:
a minha vida
Há cada vez menos tempo
até ao toque do fim da aula,
cada vez menos e menos palavras
cada vez menos giz
nos dedos.
***
LECCIÓN
son tan pocas palabras
que me deslizo
como el leve polvo de la tiza
fuera del borrador
cuando la pizarra
ha sido borrada.
Algo queda aún
adherido como un hueso a la garganta
que no saldrá
en la pizarra de la escuela
un viejo maestro escribe
un texto ininteligible:
mi vida
es cada vez más corta
hasta que suene la sirena al final de la lección
menos y menos palabras
cada vez menos tiza
en sus dedos
***
LEZIONE
sono poche appena le parole
che scrivo di me stesso,
tante quanto la polvere di gesso
che esce dal cancellino
dopo che la lavagna
è stata pulita.
qualcosa ancora rimane,
ficcata in gola come una spina,
che non vuole andare giù
sulla lavagna della scuola,
un anziano maestro sta scrivendo
un testo incomprensibile:
la mia vita.
sempre meno è il tempo
prima che la campanella suoni,
e sempre di meno sono le parole
ancora meno il gesso
sulle dita.
***
LEKTION
Es sind so wenige Worte
die ich aus mir heraus zwänge
so viel wie etwas Kreidestaub
aus dem Lappen
nachdem er die Tafel
abgewischt hat
etwas bleibt stecken
wie ein Knochen im Hals
will heraus
auf der Tafel
schreibt ein alter Schulmeister
einen unverständlichen Text:
mein Leben
es bleibt immer weniger Zeit
bis es klingelt zum Ende der Lektion
immer weniger Worte
immer weniger Kreide
bleiben in den Fingern.
***
LES
het zijn zo weinig woorden
die ik uit mij wring
zo veel als wat krijtstof
uit een bordenwisser
na het bord
schoon te hebben geveegd
iets blijft nog achter
zit vast als een graat in de keel
wil er niet uit
op het schoolbord
schrijft een oude schoolmeester
een onleesbare tekst:
mijn leven
er is steeds minder tijd
tot het einde van de les rinkelt
steeds minder woorden
steeds minder krijt
nablijft aan de vingers
***
УРОК
тaк немного слов
из себя выдавливаю
нaстолькo что пыли мела от губки
после стирания доски
всё еще что-то остается
кaк кость поперёк горлa
не хочет выйти
на классной доске
старый учитель пишет
непoнятный текст:
моя жизнь
всё менее времени до звонка
всё менее слов
всё менее мела
в пальцах
(Mirosław Grudzień)
Recueil: ITHACA 577
Traduction: Français Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache / Polonais original / Anglais Stanley Barkan / Portugais Maria do Sameiro Barroso / Espagnol Rafa Carcelén / Italien Luca Benassi / Allemand Wolfgang Klinck / Néerlandais Mirosław Grudzień – Germain Droogenbroodt / Russe Miroslav Grudzen – Malgorzata Zuretsk
Editions: POINT
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Posted in poésie | Tagué: (Mirosław Grudzień), arête, échapper, école, écrire, coincer, craie, doigt, extirper, fond, frotter, frottoir, gorge, leçon, maître, mot, poussière, rester, retentir, s'amenuiser, s'attacher, sortir, tableau, temps, texte, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2019

CE QUE DIT L’OUVRIER
De petits hommes capturent les baleines géantes
Pour transformer leurs fanons en corsets ;
Ils prennent à la queue du casoar deux ou trois plumes,
Au tigre, son pelage bigarré
Pour faire une carpette au pied d’un lit bourgeois.
Moi, la ville m’a capturé
Pour coudre sans fin des boutons.
Fil par-ci, aiguille par-là…
Tant de sensations et de chants nostalgiques
Tant de rêves et tant d’humaines passions
Et tout cela ne donne que boutons,
Fil par-ci, aiguille par-là,
Et reboutonne et déboutonne
La joie de créer, la pensée,
Ainsi jour et nuit jusqu’à l’heure
Où l’on entre dans la mort.
Il me semble déjà moi-même être un bouton.
Je me couds, je me couds à la vie
Sans pouvoir m’attacher,
Bouton dessus, forces perdues,
Je ne puis, bouton, me coudre moi-même.
(Zalman Shneour)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Zalman Shneour), aiguille, baleine, bigarré, bourgeois, bouton, capturer, carpette, casoar, chant, corset, coudre, créer, déboutonner, dessus, dire, entrer, fanon, fil, fin, force, géant, heure, homme, humain, joie, jour, lit, mort, nostalgique, nuit, ouvrier, passion, pelage, pensée, perdre, plume, prendre, queue, rêve, reboutonner, s'attacher, sensation, tigre, transformer, vie, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 avril 2019

LE DÉPART
En face, l’océan de paix,
Fais démarrer l’esquif, ô Timonier.
Tu seras le compagnon éternel,
Accepte, accepte-moi sur ton giron,
Sur le chemin de l’infini s’allumeront
Les rayons de l’étoile polaire.
Délivreur, ton pardon, ta compassion
Seront les deniers de ce périple pérenne.
Que ce qui t’attache à la terre se dissolve ;
Le vaste univers m’accueille dans ses bras.
Que dans le coeur se fasse connaître
L’identité sans crainte du grand Inconnu.
(Rabindranath Tagore)
Recueil: Tantôt dièse tantôt bémol
Traduction: Prithwindra Mukherjee
Editions: La Différence
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Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), accepter, accueillir, éternel, étoile, bras, chemin, coeur, compagnon, compassion, connaître, crainte, délivreur, démarrer, départ, esquif, giron, identité, inconnu, infini, océan, paix, pardon, pérenne, périple, polaire, rayon, s'allumer, s'attacher, se dissoudre, terre, timonier, univers, vaste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2018

Mais vraiment pour sortir de prison
a-t-on besoin de connaître le bois de la porte,
l’alliage des barreaux, d’établir l’exacte
gradation de la couleur? A devenir
comme ça de grands experts, on court le risque,
après, de s’y attacher. Si tu veux vraiment
sortir de prison, sors tout de suite,
et même, avec ta voix deviens une chanson.
(Patrizia Cavalli)
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Patrizia Cavalli), alliage, barreau, bois, chanson, connaître, couleur, expert, porte, prison, risque, s'attacher, sortir, tout de suite, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2018

Prière pour lui
Dieu ! créez à sa vie un objet plein de charmes,
Une voix qui réponde aux secrets de sa voix !
Donnez-lui du bonheur, Dieu ! donnez-lui des larmes ;
Du bonheur de le voir j’ai pleuré tant de fois !
J’ai pleuré, mais ma voix se tait devant la sienne ;
Mais tout ce qu’il m’apprend, lui seul l’ignorera ;
Il ne dira jamais : « Soyons heureux, sois mienne ! »
L’aimera-t-elle assez celle qui l’entendra ?
Celle à qui sa présence ira porter la vie,
Qui sentira son coeur l’atteindre et la chercher ;
Qui ne fuira jamais, bien qu’à jamais suivie,
Et dont l’ombre à la sienne osera s’attacher ?
Ils ne feront qu’un seul, et ces ombres heureuses
Dans les clartés du soir se confondront toujours ;
Ils ne sentiront pas d’entraves douloureuses
Désenchaîner leurs nuits, désenchanter leurs jours !
Qu’il la trouve demain ! Qu’il m’oublie et l’adore !
Demain ; à mon courage il reste peu d’instants.
Pour une autre aujourd’hui je peux prier encore :
Mais… Dieu ! vous savez tout ; vous savez s’il est temps !
(Marceline Desbordes-Valmore)
Illustration: Christophe Gilbert
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Posted in poésie | Tagué: (Marceline Desbordes-Valmore), adorer, aimer, apprendre, bonheur, charmé, chercher, clarté, courage, créer, Dieu, entendre, ignorer, instant, larme, ombre, pleurer, prière, prier, s'attacher, se confondre, secret, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 août 2018

Il brûle dans tes yeux un mystère, vierge
farouche, ma compagne.
Haine ou amour — le sais-je? — la lumière inépuisable
de ton noir carquois.
Tu seras près de moi, tant que mon corps projettera
de l’ombre et qu’à mes sandales s’attachera le sable.
— Es-tu la soif ou l’eau sur mon chemin?
Dis-moi,vierge farouche, ma compagne.
(Antonio Machado)
Illustration: Dorina Costras
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