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Posts Tagged ‘saucisson’

Vous partez (Mihai Beniuc)

Posted by arbrealettres sur 9 mai 2020



Illustration: Miquel Barceló
    
Vous partez
Pour votre dernière course
Quatre par quatre,
Sans bride, sans fardeau,
Comme en rêvant, ne croyant pas
Que l’on puisse marcher ainsi.

Le vent caresse vos crinières,
Les arbres d’automne
Vous tendent leurs fruits,
Et vous, vous allez,
Vous devenez
Semelles, courroies, saucisson.

Un enfant vous sourit d’une fenêtre,
Les nuages devant vous s’inclinent.

(Mihai Beniuc)

 

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Blasphèmes de cantine (Roger-Pol Droit)

Posted by arbrealettres sur 2 novembre 2019



Illustration
    
Blasphèmes de cantine

Yahvé des tomates
Des tranches de jésus,
Nom d’un saucisson,
Du Bouddha aux pommes
De la glace Allah vanille
Maintenant ça suffit
On connaît le menu
Vishnou la paix

(Roger-Pol Droit)

 

Recueil: Où sont les ânes au Mali
Traduction:
Editions: Seuil

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BORD DE MARNE (Hervé Le Tellier)

Posted by arbrealettres sur 8 juillet 2018



Illustration: Fernando Botero
    
BORD DE MARNE
à la Prévert

On était au bord de la Marne
Il faisait si beau ce jour-là
Les écureuils volaient des noisettes
Moi, je te volais des baisers
Tu portais une robe à dentelle
De la couleur de mes bretelles

On déjeunait sur le gazon
D’une baguette et d’un saucisson
Les fourmis nous chipaient des miettes
Moi, je te volais des baisers
Je t’ai dit que tu étais belle
Tu t’es moquée de mes bretelles

On était au bord de la Marne
Il faisait si beau ce jour-là.

(Hervé Le Tellier)

 

Recueil: Zindien
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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CHEZ MOI (René de Obaldia)

Posted by arbrealettres sur 26 juin 2018



CHEZ MOI

Chez moi, dit la petite fille
On élève un éléphant.
Le dimanche son oeil brille
Quand Papa le peint en blanc.

Chez moi, dit le petit garçon
On élève une tortue.
Elle chante des chansons
En latin et en laitue.

Chez moi, dit la petite fille
Notre vaisselle est en or,
Quand on mange des lentilles
On croit manger un trésor.

Chez moi, dit le petit garçon
Nous avons une soupière
Qui vient tout droit de Soissons
Quand Clovis était notaire.

Chez moi, dit la petite fille
Ma grand-mère a cent mille ans.
Elle joue encore aux billes
Tout en se curant les dents.

Chez moi, dit le petit garçon
Mon grand-père a une barbe
Pleine pleine de pinsons
Qui empeste la rhubarbe.

Chez moi, dit la petite fille
il y a trois cheminées
Et lorsque le feu pétille
On a chaud de trois côtés.

Chez moi, dit le petit garçon
Passe un train tous les minuits.
Au réveil, mon caleçon
Est tout barbouillé de suie.

Chez moi, dit la petite fille
Le Pape vient se confesser.
il boit de la camomille
Une fois qu’on l’a fessé.

Chez moi, dit le petit garçon
Vit un Empereur chinois.
il dort sur le paillasson
Aussi bien qu’un Iroquois.

Iroquois ! dit la petite fille,
Tu veux te moquer de moi!
Si je trouve mon aiguille
Je vais te piquer le doigt!

Ce que c’est d’être une fille
Répond le petit garçon.
Tu es bête comme une anguille
Bête comme un saucisson.

C’est moi qu’ai pris la Bastille
Quand t’étais dans les oignons.
Mais à une telle quille
Je n’en dirai pas plus long!

(René de Obaldia)

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Avec Fanon (Maurice Fanon)

Posted by arbrealettres sur 15 mai 2017



Illustration: Fabienne Contat
    
Avec Fanon

C’est peut-être à coup de châtaigne qu’on devient marron
C’est peut-être à coup de bonbaine qu’on devient neutron
C’est peut-être à coup de canon qu’on se fait un bâton de maréchal
Une veuve joyeuse, une gueule cassée deux étoiles
C’est peut-être en débitant du saucisson qu’on fait fortune dans la chanson
Faudra que j’essaye avec Fanon…

C’est peut-être à petits coups de blanc qu’on devient poivrot
C’est peut-être à petits coup de dents qu’on devient salaud
C’est peut-être à coup de métro qu’on se fait une gueule de parigot
Qui ne pense plus qu’à sa voiture à son frigo
C’est peut-être en montrant le fond de son pantalon
Qu’on fait son trou dans la chanson
Faudra que j’essaye avec Fanon…

C’est peut-être par la calotte qu’on devient païen
C’est peut-être par la culotte qu’on devient putain
C’est peut-être par le calot qu’on devient crétin
par le culot qu’on devient quelqu’un
Qui ne fait rien de ses deux mains
C’est peut-être en chantant mon cul sur la commode

Qu’on se fait une chanson à la mode
Faudra que j’essaye avec Fanon…

C’est peut-être au chapeau qu’on voit l’homme d’affaires
C’est peut-être aux affaires qu’on voit le gangster
C’est peut-être à coup d’oseille qu’on se fait sa place au soleil
A coup de baise-main qu’on se fait un lit à baldaquin
C’est peut-être en marchant sur les mains des copains
Qu’on se fait un nom dans la chanson
Faudra que j’essaye avec Fanon…

C’est peut-être en forgeant qu’on devient forgeron
C’est peut-être en ahanant qu’on devient bûcheron
C’est peut-être en bourlinguant qu’on devient matelot
A coup de faucille qu’on devient marteau,
A coup de marteau qu’on fait le gros dos
C’est peut-être à coup de chansons sans concession
Qu’on fait sa petite révolution chez les rois loups de la chanson
C’est peut-être à cause d’une chanson
Qu’en une nuit comme des champignons
Poussent les amis qui font la rime à mes chansons.

(Maurice Fanon)

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