Posts Tagged ‘sauterelle’
Posted by arbrealettres sur 3 mars 2022

Illustration: Daniel Ridgway
Les quatre-heures
A quatre heures, sous un arbre, on boit le café.
Une petite fille bien sage
l’a apporté dans un panier
avec le pain et le fromage;
il n’est ni trop froid ni trop chaud
il est tout juste comme il faut.
Les hommes et les femmes sont assis en rond,
chacun sa tasse à la main; ils parlent
du temps qu’il fait, de la moisson
qui va venir, et des ouvrages
qui changent selon les saisons,
mais sont toujours aussi pressants,
si bien qu’on n’a jamais le temps…
Le temps de quoi?… on se demande.
Un oiseau bouge dans les branches, les
sauterelles craquent dans le foin…
Oui, le temps de quoi?… Et on se regarde.
Mais, dès qu’on a vidé sa tasse, dès
qu’on a mangé à sa faim: «Est-ce
qu’on y va?… » Vous voyez bien: on
n’a jamais le temps de rien.
(Charles-Ferdinand Ramuz)
Recueil: Le Petit Village
Traduction:
Editions: Héros-Limite
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Posted in poésie | Tagué: (Charles-Ferdinand Ramuz), aller, apporter, arbre, boire, bouger, branche, café, changer, chaud, craquer, en rond, faim, femme, foin, froid, fromage, homme, jamais, juste, main, manger, moisson, oiseau, ouvrage, pain, panier, parler, petite fille, pressant, quatre-heure, rien, sage, saison, sauterelle, se demander, se regarer, tasse, temps, venir, vider, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 novembre 2021

Illustration: Albert Lamorisse
Le Bonheur
Tous les hommes étaient devenus des saints,
Tous les saints des oiseaux,
Tous les oiseaux des enfants,
Personne n’y comprenait plus rien,
C’était presque comme au tout premier jour
De la création du monde.
Plus personne n’avait peur des sauterelles,
Chacun avait son vélo, son ballon rouge.
Il y avait partout des bus aériens,
Les mouches ne tournaient plus autour des vaches.
C’était presque le bonheur.
(Dominique Cagnard)
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Posted in poésie | Tagué: (Dominique Cagnard), aérien, ballon, bonheur, bus, comprendre, création, enfant, homme, mouche, oiseau, presque, rouge, saint, sauterelle, vache, vélo | 9 Comments »
Posted by arbrealettres sur 2 mai 2021

Le jardin musical
Qui entend bien l’amour
Plante fleurs en l’oreille.
Et chante l’alouette
Au plus haut de l’été.
Ce sont là semaisons
De notes de musique
Sur l’étrange portée
Des bordures de thym.
Romarin des abeilles,
Calices des bourdons,
Herbes des sauterelles,
Palais d’ambre et de sucre.
Des couleurs symphoniques,
Des caresses qui voient.
Jusqu’au sommeil des rêves
Qui refuse la nuit.
Je dirai l’odyssée
D’une chaste pervenche,
Je conterai l’histoire
De ce brin d’herbe jaune.
Muguet, mon clavecin.
Lavandin, mon pipeau.
Orange, ma guitare.
Chêne, ma contrebasse.
Je m’enivre des mots
Qui chantent les parfums
Dans ce jardin si jeune
Qu’il est d’éternité.
Ainsi tout un orchestre
Pour éblouir le jour.
Qui entend bien la terre
Ne connaît pas le froid.
(Robert Sabatier)
Illustration: Josephine Wall
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Sabatier), abeille, alouette, ambre, amour, éblouir, éternité, chanter, clavecin, connaître, entendre, fleur, froid, guitare, herbe, jardin, musical, musique, nuit, orange, orchestre, oreille, parfum, pervenche, portée, refuser, romarin, sauterelle, semaison, sommeil, sucre, thym | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2019

Craintive sauterelle,
vous qui sautez si haut,
priez pour nous
lorsque vous retombez
(René Char)
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Posted in poésie | Tagué: (René Char), craintif, prier, retomber, sauter, sauterelle | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2019

Signe d’aucun signe où l’art pense à tout, pourquoi ton cri : Univers?
Que brille le jour de dire la vérité mésodique par le chant dans le recul de la mémoire-avenir.
Comète, viens à nous dans le tourbillon des âges !
Allons par maints détours jusqu’aux esquisses des continents.
Nous rêvons un autre monde sans sauterelles ni cafards.
Adieu ! rosier mal taillé à l’insu des parfums.
Là-bas dans le ciel bleu de hautes Ecritures je vais rencontrer ma vie.
Elle a peut-être quelque chose à dire.
(Georges Libbrecht)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Georges Libbrecht), art, avenir, écriture, briller, cafard, chant, ciel, continent, cri, détour, dire, esquissé, mémoire, penser, recul, rencontrer, sauterelle, signe, tourbillon, univers, vérité, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 février 2019

Si la vache avançait par bonds,
l’appellerait-on sauterelle?
***

(Jean-Pierre Siméon)
Recueil: Le Livre des petits étonnements du sage Tao Li Fu
Traduction: Meng Ming
Editions: Cheyne
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Posted in humour, méditations, poésie | Tagué: (Jean-Pierre Siméon), appeler, avancer, bond, sauterelle, vache | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 octobre 2018
Guimauve
Sur la terre, la Guimauve n’avait cherché qu’à développer ses instincts de bienfaisance.
Longtemps elle avait exercé l’état de garde-malade.
Préparer des tisanes était son suprême bonheur.
Souvent, lorsqu’elle se promenait dans la campagne,
si elle rencontrait une sauterelle accablée par la chaleur,
faisant la sieste dans un sillon, ou une grenouille tapie dans les joncs,
elle trouvait que la sauterelle et la grenouille avaient l’air d’être malades,
et elle les emportait au logis pour les soigner.
Elle poussait le dévoûment jusqu’à la monomanie.
Lasse du monde où, disait-elle, personne ne se croyait malade,
elle s’était retirée dans un couvent où on lui avait donné la direction en chef de l’infirmerie,
emploi fort important dans un lieu où, ne sachant comment tuer le temps,
on le passe souvent à se croire malade.
Aussi, la Guimauve bénissait-elle tous les jours sa nouvelle position.
Comme la panacée, son remède universel, était la Guimauve,
qu’elle voulait qu’on prit sous toutes les formes,
tisane, pâte, etc., etc, les jeunes religieuses l’appelaient en riant soeur Guimauve,
ce surnom avait fini par lui rester.
(J.J. Grandville)
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Posted in poésie | Tagué: (J.J. Grandville), bénir, bienfaisance, couvent, développer, garde-malade, grenouille, guimauve, infirmerie, malade, remède, rire, sauterelle, soigner, surnom, terre, tisane | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 octobre 2018

Guêpe sur la goutte de miel,
Sauterelle sur l’épi,
À la crête du lieu-instant,
Âpre quête d’une vie.
(François Cheng)
Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2018

Nous sommes entrés
dans
la
maison nocturne,
vaste, blanche, entrouverte,
entourée,
comme une île,
par la profondeur des feuillages
et les vagues
claires
de la lune.
Nos souliers dans les escaliers
réveillaient
d’autres pas
anciens,
l’eau
en frappant
le lavabo
voulait
dire quelque chose.
A peine
éteintes les lumières,
les draps
s’unirent en palpitant
à nos sommeils.
Tout
avait tournoyé
au centre
de la maison dans les ténèbres
subitement réveillée
par de brutaux
voyageurs.
Alentour,
sauterelles,
vaste lune,
ombre,
espace, solitude
pleine d’êtres,
et silence
sonore…
Alors la maison
a éteint ses yeux,
refermé toutes
ses ailes,
et nous avons dormi.
(Pablo Neruda)
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Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), aile, éteindre, île, blanche, claire, dire, dormir, lavabo, lumière, lune, maison, nocturne, sauterelle, sommeil, ténèbres, vaste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 mai 2018

L’APOCALYPSE
MOKUJI
(En 1945, en même temps que beaucoup
de gens une jeune fille a été tuée par la
bombe atomique larguée sur Hiroshima.
Une partie de son corps est restée sur la
Terre, reflet fidèle du visage de la victime.)
Je ne suis pas un visage humain
épinglé à un morceau de gaze à pansement
nul n’a besoin de me faire taire
l’uranium m’est resté entre les dents
le plutonium grouille au bout de mes narines
l’hélium brille dans les orbites de mes yeux invisibles
des pluies de poison ont inondé
le monde d’aujourd’hui
à peine un petit écueil
je ne suis qu’une cendre d’un bout d’homme
dormant sur un morceau de gaze à pansement
mes autres parties perdues m’appellent par-delà l’horizon
regarde les nuages d’uranium
qui transpercent la terre et la mer de ténèbres
écoute la pluie d’hélium
qui tombe sur les toits et les fenêtres de silence
enfant d’homme
ne péris pas de ta propre main
les êtres vivants d’aujourd’hui
sauterelles qui s’avancent dans les champs dévastés
(Kôichi Kihara)
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Posted in poésie | Tagué: (Kôichi Kihara), apocalypse, écueil, cendre, champ, dévasté, fidèle, grouiller, horizon, invisible, jeune fille, nuage, pansement, pluie, poison, reflet, regarder, sauterelle, silence, transpercer, uranium, yeux | Leave a Comment »