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Posts Tagged ‘sauver’

RETOUCHE A LA FEMME ADULTÈRE (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2023


 


 Declan Boyle (3) [1280x768]

RETOUCHE A LA FEMME ADULTÈRE

La dame qui s’enfuit avec l’expert-comptable
rêve plus que jamais
du poète qu’elle a dans un livre trouvé

mais sa main lamentable
ne porte désormais
que la cage des rimes
d’où s’est sauvée la vérité
l’oiseau des Iles
son ombre démesurée

(Daniel Boulanger)

Illustration: Declan Boyle

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Toute ma vie pour apprendre (Jeanne Benameur)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2023




    
toute ma vie pour apprendre
que la seule frontière est cette peau
fragile, vivante, une peau d’humain
entre dedans et dehors elle respire
entre nous et les autres, un souffle
il n’y a pas d’autre frontière.

Ne faire confiance qu’à cette merveille vivante
qui nous protège sans nous isoler on dit sauver
sa peau et on a raison
il n’y a rien d’autre à sauver

juste notre peau.

(Jeanne Benameur)

Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Editions: Bruno Doucey

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LIEDER OU L’ON SOURIT POUR NE PAS PLEURER (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 8 mars 2023



Illustration: Vera LP Cauwenberghs
    
LIEDER OU L’ON SOURIT POUR NE PAS PLEURER
Pour André Lebey.

MATIN

Loin de la ville
Sitôt crépite
La libellule
De linon bleu.

C’est le matin
Pauvre malade.
Il fait si doux
Qu’on est heureux.

La lampe soeur
Au col marin
Couve sa peur
Sous le clin bleu.

Elle contrôle
Qui dort encore
Et arque drôle
Sa clef d’or.

Au bleu baiser
Sur la croisée
L’oiseau commence
A chanter.

Sur la croisée
Triste ai-je dit
L’oiseau timide
Interdit.

Les hauts nuages
Qui frôlent vieux
Ont passé l’âge
D’être heureux.

Qu’est-ce qui trinque
Dans la rue bleue?
C’est un forçat
Délivré d’eux.

Un chant pas loin
Part de l’église.
Il fait si doux
Qu’on est sauvé.

(Léon-Paul Fargue)

Recueil: Poésies Tancrède. Ludions. Poëmes. Pour la musique.
Editions: Gallimard

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C’est ce qui est près de nous qui nous sauve (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2022



C’est ce qui est près de nous qui nous sauve,
pas les grandes choses dont on rêve.

(Christian Bobin)

 

 

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Nous avons été sauvés une fois de plus (Linda Pastan)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



Nous avons été sauvés une fois de plus
de ce que nous craignons le plus.
Souvenons-nous de ce moment.
Oublions-le si nous le pouvons.
À cet instant précis une sorte de poussière dorée
vient tout recouvrir :
l’arbre à l’extérieur de la fenêtre,
bien que ce ne soit pas l’automne ;
le pot de sucre fendu,
si soigneusement réparé une fois.
Cette lumière n’est pas la rédemption
seulement le limon d’un soleil d’après-midi,
un jour ordinaire,
semblable à aucun autre.

***

We have been saved one more time
from what we fear most.
Let us remember this moment.
Let us forget it if we can.
Just now a kind of golden dust
settles over everything:
the tree outside the window,
hough it is not fall;
the cracked sugar bowl,
so carefully mended once.
This light is not redemption,
just the silt of afternoon sun
on an ordinary day,
unlike any other.

(Linda Pastan)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Illustration: Ludovic Florent

 

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SOLITUDE (Maurice Fombeure)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



Edvard Munch -234438 [800x600]

SOLITUDE

Je marche sans arrêt
Dans cette énorme ville
Où gronde le murmure
Immense de la mer,
Où l’on perçoit à peine
Le signe d’une étoile,
Le galop d’un cheval
Dans la rue, le matin,
L’agile des oiseaux
Sur les arbres de neige,
Le cri vert des bateaux
Dans les vagues de marbre.
Je marche sans arrêt
Perclus de solitude,
Dans ces déserts mortels
Tout luisants de regards.
J’entends autour de moi
Des plaintes étouffées,
Des soupirs de bonheur
Fragiles roses mortes.
Heureusement ma lampe,
Phare de mes automnes
Brille là-bas au loin
Dans le fond de mon coeur
Et m’attire, invincible,
Tout gluant de ténèbres.
Je monte un escalier
Dans cette énorme ville
Où gronde le murmure
Immense du malheur ;
O chat, lampe, famille,
Bonne humaine chaleur,
Sauvez-moi tous les soirs
Du naufrage intérieur,
De l’éternel naufrage !

(Maurice Fombeure)

Illustration: Edvard Munch

 

 

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J’ai écrit ces textes (Gaëlle Josse)

Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2022




    
J’ai écrit ces textes dans des carnets, des cahiers,
sur des pages volantes, des agendas, des tickets, des listes,
des enveloppes, des marque-pages ou dans mon téléphone ;
je les ai écrits dans les gares, les trains, les hôtels,
les cafés, chez moi, dans le métro, en ville et en d’autres lieux.

La poésie demeure pour moi comme une apparition, une attention portée à l’infime,
comme le surgissement d’un éclat fugace au coeur de nos vies.
L’éclosion d’invisibles soleils.

Peut-être, à cet instant-là, les mots peuvent-ils saisir quelque chose de ce jaillissement.
Elle est le regard nu, débarrassé de ce qui pèse, de ce qui encombre,
elle est le retour à la source, la lumière qui s’at-tarde sur un mur,
le frémissement qui parcourt un visage, la chaleur d’un corps aimé,
elle est le mot que l’on attend et qui nous sauvera peut-être.

J’ai eu envie de vous offrir aujourd’hui
cette moisson de mots cueillis jour après jour,
qu’ils aient été d’orage ou d’allégresse.

Mais vivants.
Vivants, oui, et vibrants, toujours.

(Gaëlle Josse)

Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions:NOTAB/LIA

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La fête d’abord (Claude Haller)

Posted by arbrealettres sur 17 juin 2022



Illustration
    
La fête d’abord

Il y a des rabat-joie
Je serai relève-joie

Il y a des bonnets de nuit
Je serai bonnet de jour

Il y a des souffre-douleur
Je serai sauve-douleur
Ne me parlez plus d’oiseaux de malheur
Je veux être pour toujours
Un petit — même tout petit —
Marchand de bonheur

À chaque jour suffit sa joie
N’est-ce pas

(Claude Haller)

Recueil: Poèmes du petit matin
Traduction:
Editions: Hachette

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DOUBLE ET SEUL (Franz Hellens)

Posted by arbrealettres sur 15 mai 2022



colombe-et-aigle

DOUBLE ET SEUL

Je suis aigle et colombe
Issus du même vol,
Me poursuis et me sauve,
Me dévore et renais
Double et seul.

Dormir est mon espoir
Rêver d’une nature
Où l’aigle se ferait colombe
Et la colombe aigle à son tour.
Double et seul.

Jusqu’à l’heure dernière
Où l’astre disparu,
L’un et l’autre se confondent
Dans l’unique lumière :
Double et seul.

(Franz Hellens)

Illustration

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Voici ce qui est donné par l’amour (Philippe Jaccottet)

Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2022



    

Voici ce qui est donné par l’amour,
le lieu de la lumière,
la certitude de l insaisissable
qui nous sauve!

C’est dans un tel commencement
que tout est proche,
que tout est présent,
qu’il n’y a plus besoin
d’aucune flèche,
d’aucune parole,

parce que la cible
n’existe pas encore,
ni la distance
au bout de laquelle on pourrait
la dresser…

(Philippe Jaccottet)

Recueil: L’encre serait de l’ombre
Traduction:
Editions: Gallimard

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