Posts Tagged ‘se briser’
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2023
Illustration
Rien ne cesse rien n’est les morts ne sont pas morts
Les vivants s’imaginent vivre
Un acte continue où l’on ne peut le suivre
Rien n’est dedans rien n’est dehors.
Rien ne pèse tout pèse et notre marche lourde
Est légère dans le sommeil
Aveugles sont nos yeux et nos oreilles sourdes
Dans un monde au rêve pareil.
D’autres formes sont là que jadis accumule
Avec celles du lendemain
Et ce que notre temps par un mensonge annule
Reste dans son avare main.
Tout combine un seul bloc que le temps nous débite
Peu à peu morceau par morceau.
Le bâton se brise dans l’eau
Et l’immobilité se vante d’aller vite.
Or parfois dans le rêve ou par quelque ressort
Qui l’étrange machine embrouille
L’invisibilité de sa cachette sort
Comme la Vénus d’une fouille.
(Jean Cocteau)
Recueil: Clair-obscur
Traduction:
Editions: Points
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Cocteau), accumuler, acte, aller, annuler, avare, aveuglé, étrange, bâton, bloc, cachette, cesser, combiner, continuer, débiter, dedans, dehors, eau, embrouiller, forme, fouille, immobilité, invisibilité, jadis, léger, lendemain, lourd, machine, main, marche, mensonge, monde, morceau, mort, oreille, pareil, parfois, peser, peu à peu, rêve, ressort, rester, rien, s'imaginer, se briser, se vanter, sommeil, sortir, sourd, suivre, temps, Vénus, vite, vivant, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Verte, si Verte, si verte l’herbe qui aborde la rivière
Amples, si amples se déploient les saules du jardin
Belle, si belle cette femme qui se tient en haut des marches
Claire et brillante, elle apparaît dans la fenêtre
Charmant, si charmant son visage poudré
Fines, si fines ses mains blanches qui se découvrent
Autrefois chanteuse, elle ornait la maison de musique
La voilà aujourd’hui à un petit qui délaisse son foyer
Comment se résoudre à voir encore son lit inoccupé ?
Le banquet remplit le jour d’échos hilares
Et les joies délicieuses épuisent encore nos mots.
Comment dire cette merveille que le luth accentue
Son chant m’amène au voisinage céleste
Le génie musical embrase l’écoute de ceux qui s’attardent
Et c’est d’un seul coeur que nous portons l’élan de nos souhaits
Mais la fête entamée garde encore une pensée silencieuse
Les jours des hommes tourbillonnent puis se dispersent
Si peu de temps pour jouir du beau séjour !
Pourquoi ne pas laisser ses ambitions galoper ?
Pour être ainsi le premier arrivé aux commandes du monde
Pourquoi rester pauvre et ignoré,
Enlisé dans les marais aigres du ressentiment !
La première lune d’hiver annonce les courants froids
Le vent du nord s’engouffre cruel et tranchant.
J’endure la peine et sais la nuit longue.
Les étoiles hiérarques s’égrènent dans la nuit claire
Au quinzième jour, la lune est pleine
Et au vingtième déjà ses ombres se brisent.
Un voyageur pâle me tend une lettre seule.
J’ai lu au premier vers « amour immortel »
J’ai lu au dernier vers « douleur infinie d’être encore
J’ai conservé cette lettre dans les plis de ma robe
Trois ans déjà sont passés mais les mots n’ont pas blanchi.
Je m’offre entière à cette unique ferveur
Et je tremble que jamais tu n’en voies la valeur.
(Anonyme)
Les dix-neuf poèmes anciens des Han (ler siècle ap. J.-C.)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (anonyme), aborder, aigre, ambition, amener, amour, ample, annoncer, apparaître, arriver, écho, écoute, élan, épuiser, étoile, banquet, beau, blanc, blanchir, brillant, céleste, chant, chanteur, charmant, clair, coeur, commande, conserver, courant, cruel, délaisser, délicieux, dire, douleur, embraser, endurer, enliser, entamer, entier, fête, femme, fenêtre, ferveur, fin, foyer, froid, galoper, garder, génie, haut, herbe, hilare, hiver, homme, ignoré, immortel, infini, innocupé, jardin, joie, jouir, jour, lettre, lit, long, lune, luthaccentuer, main, maison, marais, marche, merveille, monde, mot, musical, musique, nord, nuit, offrir, ombre, orner, passer, pauvre, pâle, peine, pensée, plein, pli, poudrer, premier, remplir, ressentiment, rester, rivière, robe, s'attarder, s'égréner, s'engouffrer, saule, savoir, séjour, séparer, se briser, se découvrir, se déployer, se disperser, se résoudre, se tenir, silencieux, souhait, tendre, tourbillonner, trancher, trembler, unique, valeur, vent, vers, vert, visage, voir, voisinage, voyageur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2022

Illustration: Chagall
Triste est ta lyre, Orphée.
Elle ne peut changer le cours des choses
et pour la captive bien-aimée dans la cage close des morts
elle ne peut créer
un lit d’amour, ni bras, ni tresse.
meurent ceux qui meurent, Orphée.
Le temps qui accourt dans tes yeux s’effondre
et dans tes mains
la lyre s’est brisée.
La mort maintenant est sur la rive
— rien qu’une tête — et chaque fleur
chante et l’eau est une voix.
Je t’écoute maintenant
Je te vois, ombre qui fuit hors du centre.
Et commente l’errante giration.
***

(Adonis)
Traduction de Lionel Ray
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Adonis), accourir, amour, écouter, bien-aimé, bras, cage, captif, centre, changer, chanter, chose, clos, commenter, cours, créer, eau, errer, fleur, fuir, giration, hors, lit, lyre, main, maintenant, mort, mourir, ombre, Orphée, rien, rive, s'effondrer, se briser, tête, temps, tresse, triste, voir, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022

Le démoniaque
Ai-je sucé les sucs d’innommés magistères ?
Quel succube au pied bot m’a-t-il donc envoûté ?
Oh ! Ne l’être plus, oh ! Ne l’avoir pas été !
Suc maléfique, ô magistères délétères !
Point d’holocauste offert sur les autels des Tyrs,
Point d’âpres cauchemars, d’affres épileptiques !
Seuls les rêves pareils aux ciels clairs des tryptiques,
Seuls les désirs nimbés du halo des martyrs !
Qui me rendra jamais l’hermine primitive,
Et le lis virginal, et la sainte forêt
Où, dans le chant des luths, Viviane apparaît
Versant les philtres de sa lèvre fugitive !
Hélas ! Hélas ! Au fond de l’Erèbe épaissi,
J’entends râler mon coeur criblé comme une cible.
Viendra-t-on te briser, sortilège invincible ? –
Hâte-toi, hâte-toi, bon Devin, car voici
Que l’automne se met à secouer les roses,
Et que les jours rieurs s’effacent au lointain,
Et qu’il va s’éteignant le suave matin :
Et demain, c’est trop tard pour les métamorphoses !
(Jean Moréas)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Moréas), affres, autel, cauchemar, ciel, clair, coeur, criblé, délétère, démoniaque, désir, demain, envoûter, fugitif, halo, hermine, holocauste, invincible, lèvre, lis, lit, luth, maléfique, martyr, matin, métamorphose, philtre, rieur, rose, s'éteindre, s'effacer, se briser, se hâter, secouer, sortilège, suave, suc, succube, sucer, tryptique, virginal | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2022

tenir la ligne de chant
jusqu’à ce qu’elle se brise
et fasse de nous un enfant
du silence à la recherche
d’une trace couleur de ciel
tombée sur le chemin
(Gaëlle Josse)
Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Gaëlle Josse), chant, chemin, ciel, couleur, enfant, faire, ligne, recherche, se briser, silence, tenir, tomber, trace | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 juin 2022

HISTOIRE D’AMOUR
Je te retrouve sur mes sentiers comme au premier jour, tache
rouge d’un manteau sous les frondaisons d’un parc.
Le temps a coulé sous les arbres. J’ai aimé le pays de
tes yeux. Ta main dans la mienne nous avons libéré la peur.
Entre tes seins je regarde le soleil se briser sur un mur blanc
au lit duquel bat une source secrète.
Eblouissante douceur du silence.
(Joseph Paul Schneider)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Joseph Paul Schneider), aimer, amour, arbre, éblouissant, battre, blanc, couler, douceur, frondaison, histoire, jour, libérer, lit, main, manteau, mur, parc, pays, peur, regarder, rouge, se briser, se retrouver, secret, sein, sentier, silence, soleil, source, tache, temps | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2022

Illustration: Bing Wright
LE JOUR OÙ TOUT SE BRISE EN TOI
Le jour où tout se brise en toi
est un jour de vacances, ou bien
un jour de bureau, ou encore
un jour de retrouvailles, un jour
de famille, d’amis, de mariage ou de sexe.
Le jour où tout se brise en toi
ressemble aux autres jours de l’année : bien
sûr il y eut des signes de cet effondrement
mais tout est toujours sur le point de
s’effondrer, les immeubles, les piles de
linge propre, les actions en bourse,
alors pourquoi accorder à ces alarmes
quotidiennes la moindre importance ?
Le jour où tout se brise en toi —
je dis bien « tout » car il ne s’agit pas seulement
du coeur cassé comme le cou d’une volaille
la veille d’un dimanche à la campagne,
je parle du corps, de l’os du genou à celui de la mâchoire,
je parle de l’âme dans ses derniers retranchements,
je parle des plaies qui s’ouvrent, toutes en même temps.
Je parle de la raison qui se jette contre les murs,
du crâne mordu du sommet au
menton, des doigts de la main gauche
pliés entre ceux de la main droite.
Le jour où tout se brise en toi,
le pire n’est pas la quantité ahurissante de larmes
que tu bois des paupières à la bouche,
ni la migraine qui paralyse le visage et la nuque,
le pire, le jour où tout se brise en toi,
c’est le langage qu’on abandonne pour
des reniflements, le langage qu’on roue de coups
pour qu’il cesse d’aboyer ses mots d’amour
et de respect, le langage qu’on étouffe
dans la pornographie, le langage auquel on croyait tant
qui s’effondre avec le reste.
Le jour où tout se brise en toi
tu t’en veux si fort d’y avoir cru.
(Cécile Coulon)
Recueil: Noir Volcan
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Cécile Coulon), abandonner, aboyer, accorder, action, ahurissant, alarme, ami, amour, année, âme, boire, bouche, bourse, bureau, campagne, cassé, cesser, coeur, corps, cou, coup, crâne, croire, dimanche, effondrement, famille, fort, genou, immeuble, importance, jour, langage, larme, linge, mariage, mâchoire, migraine, mot, mur, nuque, os, paralyser, parler, paupière, pilé, pire, plaie, pourquoi, propre, quantité, quotidien, raison, renifler, respect, ressembler, reste, retranchement, retrouvailles, rouer, s'en vouloir, s'ouvrir, se briser, se jeter, sexe, signe, tordu, vacances, veille, visage, volaille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2021

Non pas pour toujours ici sur la terre,
Mais seulement pour un bref instant.
Même les jades se brisent,
Même les ors se fendent,
Même les plumes du quetzal se cassent.
Non pas pour toujours ici sur la terre,
Mais seulement pour un bref instant.
(J.M.G. Le Clézio)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (J.M.G. Le Clézio), bref, instant, jade, or, quetzal, se briser, se casser, se fendre, terre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 7 octobre 2021
![Jeanie Tomanek theweavers [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/jeanie-tomanek-theweavers-1280x768.jpg?w=757&h=768)
Alors se briseront
nuées, tombeau, prison.
Le soleil reprendra
sa course dans le ciel,
l’été refleurira,
l’été, le jour, et tout.
La Joie infiniment
plus haute que les joies.
(Guido Gezelle)
Illustration: Jeanie Tomanek
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Guido Gezelle), été, ciel, haute, infiniment, joie, jour, nuée, prison, refleurir, reprendre, se briser, soleil, source, tombeau | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juin 2021

VERNALE
Un sanglot qui se brise
Meurt dans un parfum de lilas,
Une chimère hier exquise
Laisse mon coeur bien las.
L’odeur seule persiste
Sur un bouquet déjà fané
Et mon coeur est triste, triste
comme un coeur de damné.
J’avais fait un beau rêve
Rien qu’un peu d’amour aujourd’hui,
Mais comme une bulle qu’on crève
Mon rêve s’est enfui.
(Birago Diop)
Recueil: Anthologie Poésie africaine six poètes d Afrique francophone
Traduction:
Editions: Points
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Birago Diop), amour, aujourd'hui, beau, bouquet, bulle, chimère, coeur, crever, damné, exquis, fané, hier, laisser, las, lilas, mourir, odeur, parfum, persister, rêve, s'enfuir, sanglot, se briser, triste, vernal | Leave a Comment »
Triste est ta lyre, Orphée (Adonis)
Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2022
Illustration: Chagall
Triste est ta lyre, Orphée.
Elle ne peut changer le cours des choses
et pour la captive bien-aimée dans la cage close des morts
elle ne peut créer
un lit d’amour, ni bras, ni tresse.
meurent ceux qui meurent, Orphée.
Le temps qui accourt dans tes yeux s’effondre
et dans tes mains
la lyre s’est brisée.
La mort maintenant est sur la rive
— rien qu’une tête — et chaque fleur
chante et l’eau est une voix.
Je t’écoute maintenant
Je te vois, ombre qui fuit hors du centre.
Et commente l’errante giration.
***
(Adonis)
Traduction de Lionel Ray
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
Partager
WordPress:
Posted in poésie | Tagué: (Adonis), accourir, amour, écouter, bien-aimé, bras, cage, captif, centre, changer, chanter, chose, clos, commenter, cours, créer, eau, errer, fleur, fuir, giration, hors, lit, lyre, main, maintenant, mort, mourir, ombre, Orphée, rien, rive, s'effondrer, se briser, tête, temps, tresse, triste, voir, voix, yeux | Leave a Comment »