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Poésie

Posts Tagged ‘se chercher’

Lire (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022



Les mots traversent l’éther de la page.
A peine veut-on les saisir, entre deux doigts de fée,
qu’ils meurent et renaissent plus loin :
comme à ce jeu, vous en souvenez-vous,
où il est question d’un bois,
et où demande est faite au loup de signaler sa présence.
Semblablement, le lecteur y est lorsque l’auteur n’y est plus,
tous deux se cherchant en vain dans la forêt de Langue d’Or.

Lire.
Déplier l’échelle qui est dans l’âme,
dont les degrés se perdent de vue,
vers le haut comme vers le bas.

(Christian Bobin)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Illustration

 

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Méandres du ruisseau dans la prairie (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020



méandres du ruisseau
dans la prairie
elle aussi la vie sinue
quand elle se cherche

(Charles Juliet)

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Le jour, l’étrange c’est le ciel (Juan Ramón Jiménez)

Posted by arbrealettres sur 16 mars 2019



 

Yannick Bouchard -   - (6)

Le jour, l’étrange c’est le ciel ;
la nuit, la terre est l’étrange.
L’un et l’autre me cherchent,
oh corps, oh âme !

Le jour, c’est la terre qui est en fleur ;
la nuit, en fleur, c’est le ciel.
L’un et l’autre me trouvent,
ô âme, ô corps !

***

De día, el estraño es el cielo;
de noche, es la tierra la estraña.
Iguales me buscan,
¡oh cuerpo, oh alma!

De día, la tierra es la en flor;
de noche, el en flor es el cielo.
Iguales me encuentran,
¡oh alma, oh cuerpo!

(Juan Ramón Jiménez)

Illustration: Yannick Bouchard

 

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Tous les chemins ramènent au même lieu (Amina saïd)

Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2019



tous les chemins
ramènent au même lieu
le voyage est cheval d’illusion

les braises du monde
noircissent son pas démesuré

elles brûlent
nos langues inquiètes

en lui-même
le poème se cherche

il est cette eau noire
qui nous éblouit

lorsque nous lui restituons
une lointaine lueur d’étoile

(Amina saïd)

Illustration: Erich Heckel

 

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La pudeur des époux (Gérard Macé)

Posted by arbrealettres sur 28 août 2018




    
La pudeur des époux

à la fin du banquet, sur le sarcophage
où la mort les a surpris côte à côte.

Et la nôtre à l’entrée de la nuit,
comme si nos corps familiers l’un à l’autre
aspiraient à la gloire aveugle de la chair,
et se cherchaient encore.

(Gérard Macé)

 

Recueil: Filles de la mémoire
Traduction:
Editions: Gallimard

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Quand vient le soir (Charles Van Lerberghe)

Posted by arbrealettres sur 6 août 2018



 

Bao-Pham Thienbao 444181899c89

Quand vient le soir,
Des cygnes noirs,
Ou des fées sombres,
Sortent des fleurs, des choses, de nous
Ce sont nos ombres.

Elles avancent ; le jour recule.
Elles vont dans le crépuscule,
D’un mouvement glissant et lent.
Elles s’assemblent, elles s’appellent,
Se cherchent sans bruit,
Et toutes ensemble,
De leurs petites ailes,
Font la grande nuit.

Mais l’Aube dans l’eau
S’éveille et prend son grand flambeau.
Puis elle monte,
En rêve monte, et peu à peu,
Sur les ondes elle élève
Sa tête blonde,
Et ses yeux bleus.

Aussitôt, en fuite furtive,
Les ombres s’esquivent,
On ne sait où.
Est-ce dans l’eau ? Est-ce sous terre ?
Dans une fleur ? Dans une pierre ?
Est-ce dans nous ?
On ne sait pas. Leurs ailes closes
Enfin reposent.
Et c’est matin.

(Charles Van Lerberghe)

Illustration: Bao-Pham Thienbao

 

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Le centre de l’amour (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 10 juin 2018



Illustration: Vladimir Kush
    
Le centre de l’amour
ne coïncide pas toujours
avec le centre de la vie.

L’un et l’autre centres
se cherchent alors
comme deux animaux affligés.
Mais presque jamais ne se trouvent,
car la clé de la coïncidence est autre :
naître ensemble.

Naître ensemble,
comme devraient naître et mourir
tous les amants

(Roberto Juarroz)

 

Recueil: Poésie et Réalité
Traduction: Jean-Claude Masson
Editions: Lettres Vives

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En moi, c’est comme si une mer (Eugène Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 24 mai 2018



Illustration: Kazuya Akimoto
    
En moi,
C’est comme si une mer

Était en train
De se chercher.

C’est comme si
J’étais soulevé, lové
Dans quelque chose,

Dans un autre moi,
Plus grand, plus apaisé,

Plus en contact avec soi.

(Eugène Guillevic)

 

Recueil: Relier
Traduction:
Editions: Gallimard

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Je ne sais plus qui parle (Henri Meschonnic)

Posted by arbrealettres sur 16 mai 2018



 

je ne sais plus qui parle
qui couche se lève dans ma bouche
se taire n’est pas assez
parler est de trop
je me cherche entre les deux
comme pour voir les yeux se ferment
mais je te trouve
je n’ai plus besoin de dire

(Henri Meschonnic)

Illustration

 

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Sagesse du matin (Jean-Louis Chrétien)

Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2018



Illustration: David Caspar Friedrich
    
sagesse du matin ta lumière
donne aux choses déconcertées
un nom neuf qui est le vrai
tout le jour laborieusement
nous l’épelons avec bien des méprises
dans l’espoir de les tutoyer
le soir quand nos yeux se taisent
et que nos mains sans fin se cherchent
ce sont elles qui nous le murmurent

(Jean-Louis Chrétien)

 

Recueil: Joies escarpées
Traduction:
Editions: Obsidiane

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