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Poésie

Posts Tagged ‘se dégager’

OBSTACLE (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2023




    
OBSTACLE

Je me heurte à l’obstacle
Je m’ensable
Et je m’envase

Je résiste et me démène
Je combats
Et je bataille
L’obstacle se réduit

Je m’en dégage
Suis-je délivrée ?
Est-il franchi ?

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

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Mêlée à moi (Luc Bérimont)

Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2022



Illustration: Francis Picabia
    
Mêlée à moi

Mêlée à chaque ciel, à chaque ombre qui bouge
Mêlée à chaque cri, mêlée à chaque appel
À chaque nuit de neige, à la houle du feu
Mêlée — plus que mêlée : dépossédée d’absence !

Me dégager de toi, autant vaudrait-il dire
À l’arbre de marcher, à la pluie de dormir
Aux pierres de pleurer, au vent de se murer.

Autant, ma vie brûlante, effacer de tes yeux
Ce qu’il coûte d’aimer, ce qu’il coûte de rire
Ce qu’il en coûte de mourir.

(Luc Bérimont)

Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Et même si (Ezra Pound)

Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2022




Et même si je savais tes propos mot à mot?
Et si tu savais que je les savais, parlerais-tu?
Et même si je savais tes propos mot à mot,
Et tandis que tu vas les répétant, j’ai dit,
« Vois, il y eut celle qui inclinait sa jolie tête de lumière
Et soupirait comme toi, dans ses propos dorés. »
Ou, comme nos rires savent se mêler,
Comme les lèvres écrasées se dégagent par caprice,
Et même si mes pensées à mi-chemin se retournaient
Se chuchotaient: « Le joli mort
Doit connaître de tels instants, pensif parmi les herbes,
La manière dont les blancs cornouillers murmuraient au-dessus au-dessus de nos têtes,
Les jours de joie et de lumière! »

(Ezra Pound)

Illustration: Albert Herter

 

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ÉCHAFAUDER SES RÊVES (Françoise Coulmin)

Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2020



Illustration: Marilyne Bertoncini
    
ÉCHAFAUDER SES RÊVES

Échelles impraticables pour essayer
de monter jusqu’au ciel

Lourde tâche
quand au jour le jour
s’accumule
gravité entêtée

Le pire et le meilleur

Se dégager des pesanteurs
de la désespérance
pourquoi comment

Tisser
l’échafaudage
de ses rêves.

(Françoise Coulmin)

 

Recueil: DE QUOI SE SOUVENIR ?
VAGABONDAGES dans BUCAREST À l’occasion du FESTIVAL INTERNATIONAL DE POÉSIE mai 2019
Traduction:
Editions:

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RAPPORT (BRÈVE NOUVELLE) (Hervé Le Tellier)

Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2018



Illustration: Raymond Peynet  
    
RAPPORT (BRÈVE NOUVELLE)

C’était notre premier rendez-vous.
J’ai longuement caressé Fabienne, tendrement, pendant dix secondes, puis j’ai déposé une goutelette spermatique sur le sol.
Je l’ai aspirée dans mon bras copulateur, et la semence s’est mise à circuler lentement dans ma gouttière fécondatrice.
Alors, j’ai introduit mon bras copulateur jusqu’au plus profond de la bourse copulatrice de Fabienne, qui gémissait, et j’ai commencé mon lent mouvement de va-et-vient.
Fabienne a voulu se dégager, mais je l’ai menacé de mon funicule raidi, et j’ai continué à la besogner.
Au bout de deux heures, lorsque les spermatozoïdes sont arrivés à destination, je me suis retiré.
Après cette expérience, Fabienne et moi, d’un commun accord, avons décidé de ne plus nous revoir.

(Hervé Le Tellier)

 

Recueil: Zindien
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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La lumière qui se dégage des choses (Bashô)

Posted by arbrealettres sur 10 mai 2018



 

La lumière qui se dégage des choses,
il faut la fixer dans les mots
avant qu’elle ne soit éteinte dans l’esprit.

(Bashô)

 

 

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L’autre (Julio Cortázar)

Posted by arbrealettres sur 12 février 2018




    
L’autre

De quel lieu me vient ce regard
qui quelquefois monte à mes yeux
quand je les laisse sur un visage
se reposer de la distance ?

C’est comme cette eau de la citerne
qui se dégage de son mystère,
dans sa profondeur sans temps
un ténébreux souvenir tremble.

Métamorphose, rapt double
qui me dévoile un être distinct
derrière cette identité feinte
de mes pupilles hallucinées.

(Julio Cortázar)

 

Recueil: Crépuscule d’automne
Traduction: Silvia Baron Supervielle
Editions: José Corti

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NON L’ETRE MAIS LES ETRES (Piero Bigongiari)

Posted by arbrealettres sur 30 mai 2016



NON L’ETRE MAIS LES ETRES

Ombre d’une ombre mais elle te désigne
elle désigne le soleil, ombre d’une ombre, des violettes
rapides attendrissent la terre, violent
l’ombre d’une ombre d’un soleil : il reste
des traces, la terre se reforme en nouveaux
modèles, ombre d’une ombre les violettes tremblent
dans le doigt dessiné sur la pierre
qui désignait quelque chose à Hiroshima.

Et toi qui penses, candide pensée, ombre
d’une ombre sur la pierre, laisse
que te ramasse, fondue, provisoire,
liquide entre les doigts, celui qui ne sait pas,
l’enfant qui regarde l’ombre et rit.
Déjà elle est à demi vide la besace, ils s’accroissent
les détritus, et l’ordre désordonne davantage
en profondeur : les pierres sourient

elles ne rient pas les lèvres déjà détachées
de l’amour, entrouvertes, prêtes
á la parole, le geste se repose
encore un peu dans le sang et déjà
se dégage pensif : mais qui,
qui donc reconnaît l’un dans l’autre
l’objet aimé et le désaimé, qui
sépare l’origine de la fin…

***

NON L’ESSERE MA GLI ESSERI

Ombra di un’ombra ma quella ti addita
addita il sole, ombra di un’ombra, viole
rapide inteneriscono la terra, violan
l’ombra di un’ombra di un sole : restano
tracce, la terra si riplasma in nuovi
modelli ombra di un’ombra le viole tremano
nel dito disegnato sulla pietra
che additava qualcosa a Hiroscima.

E tu che pensi, candido pensiero, ombra
di un’ombra sulla pietra, lascia
che ti raccatti, fuso, provvisorio,
liquido tra le dita, chi non sa,
il bambino che guarda l’ombra e ride.
Già semivuota è la bisaccia, crescono
i detriti, e più l’ordine disordina
nel profondo : sorridono le pietre

non ridono le labbra già staccate
dall’amore, semiaperte, pronte
alla parola, il gesto si riposa
ancora per poco riel sangue e già
si divincola pensieroso : chi
chi riconosce l’uno dentro l’altro
l’oggetto amato il disamato, chi
il principio separa dalla fine…

(Piero Bigongiari)

Illustration: Bernadette Mercier

 

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Peut-être la poésie (Paul Celan)

Posted by arbrealettres sur 2 mai 2016



Peut-être la poésie, comme l’art,
va-t-elle, avec un Je qui s’est oublié,
vers ce domaine étrange et étranger, et là –mais où ?
en quel lieu ? avec quoi ? comme quoi ?
–se dégage ?

(Paul Celan)

Illustration: Viviane-Josée Restieau

 

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Le combat est incessant (Gwen Garnier-Duguy)

Posted by arbrealettres sur 25 avril 2016



Le combat
est incessant
pour garder la tête
hors de l’eau
et se dégager
de ce qui avilit l’âme
les attaques
frappent de toutes parts
il semble ne plus rester
que le choix des marges
ou la vie

(Gwen Garnier-Duguy)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Illustration: Carlos Schwabe

 

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