Posts Tagged ‘se démener’
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2023

OBSTACLE
Je me heurte à l’obstacle
Je m’ensable
Et je m’envase
Je résiste et me démène
Je combats
Et je bataille
L’obstacle se réduit
Je m’en dégage
Suis-je délivrée ?
Est-il franchi ?
(Andrée Chedid)
Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), batailler, combattre, délivrer, franchir, obstacle, résister, s'ensabler, s'envaser, se dégager, se démener, se heurter, se réduire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2020

LES PRUNES.
I.
Si vous voulez savoir comment
Nous nous aimâmes pour des prunes,
Je vous le dirai doucement,
Si vous voulez savoir comment.
L’amour vient toujours en dormant,
Chez les bruns comme chez les brunes ;
En quelques mots voici comment
Nous nous aimâmes pour des prunes.
II.
Mon oncle avait un grand verger
Et moi j’avais une cousine ;
Nous nous aimions sans y songer,
Mon oncle avait un grand verger.
Les oiseaux venaient y manger,
Le printemps faisait leur cuisine ;
Mon oncle avait un grand verger
Et moi j’avais une cousine.
III.
Un matin nous nous promenions
Dans le verger, avec Mariette :
Tout gentils, tout frais, tout mignons,
Un matin nous nous promenions.
Les cigales et les grillons
Nous fredonnaient une ariette :
Un matin nous nous promenions
Dans le verger avec Mariette.
IV.
De tous côtés, d’ici, de là,
Les oiseaux chantaient dans les branches,
En si bémol, en ut, en la,
De tous côtés, d’ici, de là.
Les prés en habit de gala
Étaient pleins de fleurettes blanches.
De tous côtés, d’ici, de là,
Les oiseaux chantaient dans les branches.
V.
Fraîche sous son petit bonnet,
Belle à ravir, et point coquette,
Ma cousine se démenait,
Fraîche sous son petit bonnet.
Elle sautait, allait, venait,
Comme un volant sur la raquette :
Fraîche sous son petit bonnet,
Belle â ravir et point coquette.
VI.
Arrivée au fond du verger,
Ma cousine lorgne les prunes ;
Et la gourmande en veut manger,
Arrivée au fond du verger.
L’arbre est bas ; sans se déranger
Elle en fait tomber quelques-unes :
Arrivée au fond du verger,
Ma cousine lorgne les prunes.
VII.
Elle en prend une, elle la mord,
Et, me l’offrant : « Tiens !… » me dit-elle.
Mon pauvre cœur battait bien fort !
Elle en prend une, elle la mord.
Ses petites dents sur le bord
Avaient fait des points de dentelle…
Elle en prend une, elle la mord,
Et, me l’offrant : « Tiens !… » me dit-elle.
VIII.
Ce fut tout, mais ce fut assez ;
Ce seul fruit disait bien des choses
(Si j’avais su ce que je sais !…)
Ce fut tout, mais ce fut assez.
Je mordis, comme vous pensez,
Sur la trace des lèvres roses :
Ce fut tout, mais ce fut assez ;
Ce seul fruit disait bien des choses.
IX.
À MES LECTRICES.
Oui, mesdames, voilà comment
Nous nous aimâmes pour des prunes :
N’allez pas l’entendre autrement ;
Oui, mesdames, voilà comment.
Si parmi vous, pourtant, d’aucunes
Le comprenaient différemment,
Ma foi, tant pis ! voilà comment
Nous nous aimâmes pour des prunes.
(Alphonse Daudet)
Recueil: Les amoureuses
Traduction:
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Alphonse Daudet)comprendre, aimer, aller, amour, ariette, battre, bémol, beau, blan, bonnet, bord, branche, brun, côte, chanter, cigale, coeur, comment, coquet, cousin, cuisine, dent, dentelle, différemment, dire, dormir, doucement, fleurette, frais, fredonner, fruit, gala, gentil, gourmand, grillon, habit, ici, là, lèvres, lorgner, manger, mignon, mordre, offrir, oiseau, oncle, pré, printemps, prune, ravir, rose, sauter, savoir, se démener, se déranger, se promener, songer, tomber, trace, ut, venir, verger | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2019
Demain, puis demain, puis demain
Les jours à petit pas glissent de l’un à l’autre
Jusqu’à la dernière syllabe du registre du temps;
Et tous nos hiers ont éclairé pour des fous
Le chemin de la mort poudreuse.
Eteins-toi courte flamme!
La vie n’est qu’une ombre en marche, un pauvre acteur
Qui se pavane et se démène une heure durant sur la scène.
Et puis qu’on n’entend plus: c’est un récit
Dit par un idiot, plein de bruit et de fureur.
Et qui ne signifie rien.
(William Shakespeare)
Illustration: Gilbert Garcin
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Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2018

L’AUTRE
Mon autre
Mon semblable
En cette chair
Qui nous compose
En ce coeur
Qui se démène
En ce sang
Qui cavalcade
En ce complot
Du temps
En cette mort
Qui nous guette
En cette fraternité
De nos fugaces vies
Mon semblable
Mon autre
Là où tu es
Je suis.
(Andrée Chedid)
Illustration: Ai Xuan
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), autre, être, cavalcader, chair, coeur, complot, composer, fraternité, fugace, guetter, mort, sang, se démener, semblable, temps, vie | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 17 mai 2018
Je sais un lieu où l’Été lutte
Contre un Gel si expert —
Que — tous les ans — ramenant ses Pâquerettes —
Elle note en bref — «Perdues» –
Mais quand le Vent du Sud éveille les Étangs
Et se démène sur les chemins —
Son Cœur La trahit, touchant Son Serment —
Et dans le giron Adamantin
Elle verse de doux Refrains —
Des épices — et la Rosée —
Qui sans bruit se fige en Quartz —
Sur son Chausson Ambré —
***
I know a place where Summer strives
With such a practised Frost —
She — each year — leads her Daisies hack —
Recording briefly — « Lost » —
But when the South Wind stirs the Pools
And struggles in the lanes —
Her Heart misgives Her, for Her Vow —
And she pours soft Refrains
Into the lap of Adamant —
And spices — and the Dew —
That stiffens quietly to Quartz —
Opon her Amber Shoe —
(Emily Dickinson)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Emily Dickinson), ambre, épices, étang, été, éveiller, chausson, doux, expert, figer, gel, lutter, pâquerette, perdue, quartz, refrain, rosée, se démener, serment, trahir, vent, verser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 avril 2018

FIN DU MENSONGE
Tout le lieu se tient immobile.
Les feuilles trempent dans l’air clos.
Un nuage au point vertical
Ne bouge que si je l’oublie.
Le lieu mollement se repose.
Les feuillages collent au jour.
Une paresse moite et sourde
S’entremet du monde à la peau.
Tout cela ment ! Tout cela ment !
Tout est spasme, et déchirement
Par des vitesses furieuses.
Tout se démène horriblement.
(Jules Romains)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jules Romains), bouger, clos, déchirement, feuillage, fin, furieuse, horriblement, immobile, mensonge, mentir, moite, monde, nuage, oublier, paresse, peau, se démener, se reposer, sourde, spasme, tremper, vitesse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mars 2018

Illustration: Giotto di Bondone
LES TRANSPARENTS
Ils sont debout à l’orée de la lumière,
Transparents et bleutés. Parfois la brise
Les soulève au-dessus de la tourmente qui saisit l’arbre,
Près de la plaine où bataille l’année.
Dehors, la torche du soleil consume la lavande
Et le désir de gloire. Eux seuls ne sombrent pas.
Ils savent sous la clarté odorante des roses,
La guêpe en embuscade et que Beauté
Peut être masque de Néant.
L’autre se démène, cherchant qui dévorer.
Ils vont sur le sentier où les pieds se meurtrissent, leurs épaules
Ploient sous la charge invisible. Une lumière
Les transfigure, la paix grandit. Et lui dans le silence
Passant toute bonté : leur coeur vivant brasier
Du seul amour.
(Philippe Delaveau)
Recueil: Le Veilleur amoureux précédé d’Eucharis
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Philippe Delaveau), amour, arbre, au-dessus, épaule, bataille, beauté, bleuté, bonté, brasier, brise, chargé, chercher, clarté, coeur, consumer, désir, dévorer, debout, dehors, embuscade, gloire, grandir, guêpe, invisible, lavande, lumière, masque, meurtrir, néant, odorant, orée, paix, passer, pied, plaine, ployer, rose, saisir, savoir, se démener, sentier, silence, soleil, sombrer, soulever, tourmenté, transfigurer, transparent, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 février 2018

Illustration: Adrien Henri Tanoux
On peut travailler…
1
Moi je n’ai pas grand courage
J’aime rester dans mon lit
On m’a dit voulez-vous faire fortune.
Venez en Alaska chercher l’or dans la glace.
Chercher l’or dans la glace en Alaska?
Refrain
On peut travailler pour le roi de Prusse
Ou bien pour le Duce
Si on le veut.
Mais moi j’aime mieux
Travailler pour vos beaux yeux,
Mesdames!
Travailler pour vos beaux yeux
Qu’ils soient noirs ou bleus,
Ou remplis de flammes,
Travailler pour vos beaux yeux
Mesdames!
2
Une bell’ m’a dit tu es trop joli
Je ne veux pas que tu te surmènes
Je veux t’assurer la belle vie.
Je travaillerai pour toi.
Travailler pour moi oh que ça doit être fatigant!
3
Aussi je fais comme les copains
Je travaille, du soir au matin
Je chante et je me démène
Qu’importe la fortune
Si je travaille pour vos beaux yeux.
(Robert Desnos)
Recueil: Les Voix intérieures
Traduction:
Editions: L’Arganier
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Desnos), aimer, assurer, beau, belle, bleu, chanter, chercher, courage, faire, fatigant, flamme, fortune, glace, joli, lit, matin, mesdames, noir, or, rempli, rester, roi, se démener, soir, travailler, vie, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2017

Dans la nuit, un homme s’éveille
pour découvrir qu’un serpent se trouve dans sa chambre.
La présence de ce reptile le fige sur place.
Mais pour le mental, il en va tout autrement:
frappé de panique, il s’agite, se démène, s’affole.
Le serpent va-t-il s’approcher et bondir?
Ne vient-il pas de bouger?…
Plus le temps passe,
plus le mental de cet homme s’échauffe.
La nuit lui paraît interminable.
Mais au petit matin,
il découvre qu’il s’agissait…
d’une corde.
(conte)
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Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2017
Tu mords dans le bras de la nuit
Et son ombre se défait au fond des pièges.
Une épaule remue dans l’air des montagnes
Au milieu des bulles de lumière
Dans la brume dorée des villes.
Les fleurs sauvages de l’aurore
Illuminent les petits jardins trempés de rosée.
Sur les murs couverts de cicatrices
Brillent les mains coupées des boucaniers.
Et quand le plaisir laisse pendre la langue
Les amoureux perdus sur les récifs du soir
Sentent bouger sous l’écorce de la vie
La lave amère des mensonges.
Tu te promènes dans un paysage millénaire
Où la mer se démène sans repos
Et ourle d’une écume légère et sautillante
Les lèvres des coquillages oubliés.
(Albert Ayguesparse)
Illustration: Christiane Vleugels
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LES PRUNES (Alphonse Daudet)
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2020
LES PRUNES.
I.
Si vous voulez savoir comment
Nous nous aimâmes pour des prunes,
Je vous le dirai doucement,
Si vous voulez savoir comment.
L’amour vient toujours en dormant,
Chez les bruns comme chez les brunes ;
En quelques mots voici comment
Nous nous aimâmes pour des prunes.
II.
Mon oncle avait un grand verger
Et moi j’avais une cousine ;
Nous nous aimions sans y songer,
Mon oncle avait un grand verger.
Les oiseaux venaient y manger,
Le printemps faisait leur cuisine ;
Mon oncle avait un grand verger
Et moi j’avais une cousine.
III.
Un matin nous nous promenions
Dans le verger, avec Mariette :
Tout gentils, tout frais, tout mignons,
Un matin nous nous promenions.
Les cigales et les grillons
Nous fredonnaient une ariette :
Un matin nous nous promenions
Dans le verger avec Mariette.
IV.
De tous côtés, d’ici, de là,
Les oiseaux chantaient dans les branches,
En si bémol, en ut, en la,
De tous côtés, d’ici, de là.
Les prés en habit de gala
Étaient pleins de fleurettes blanches.
De tous côtés, d’ici, de là,
Les oiseaux chantaient dans les branches.
V.
Fraîche sous son petit bonnet,
Belle à ravir, et point coquette,
Ma cousine se démenait,
Fraîche sous son petit bonnet.
Elle sautait, allait, venait,
Comme un volant sur la raquette :
Fraîche sous son petit bonnet,
Belle â ravir et point coquette.
VI.
Arrivée au fond du verger,
Ma cousine lorgne les prunes ;
Et la gourmande en veut manger,
Arrivée au fond du verger.
L’arbre est bas ; sans se déranger
Elle en fait tomber quelques-unes :
Arrivée au fond du verger,
Ma cousine lorgne les prunes.
VII.
Elle en prend une, elle la mord,
Et, me l’offrant : « Tiens !… » me dit-elle.
Mon pauvre cœur battait bien fort !
Elle en prend une, elle la mord.
Ses petites dents sur le bord
Avaient fait des points de dentelle…
Elle en prend une, elle la mord,
Et, me l’offrant : « Tiens !… » me dit-elle.
VIII.
Ce fut tout, mais ce fut assez ;
Ce seul fruit disait bien des choses
(Si j’avais su ce que je sais !…)
Ce fut tout, mais ce fut assez.
Je mordis, comme vous pensez,
Sur la trace des lèvres roses :
Ce fut tout, mais ce fut assez ;
Ce seul fruit disait bien des choses.
IX.
À MES LECTRICES.
Oui, mesdames, voilà comment
Nous nous aimâmes pour des prunes :
N’allez pas l’entendre autrement ;
Oui, mesdames, voilà comment.
Si parmi vous, pourtant, d’aucunes
Le comprenaient différemment,
Ma foi, tant pis ! voilà comment
Nous nous aimâmes pour des prunes.
(Alphonse Daudet)
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Posted in poésie | Tagué: (Alphonse Daudet)comprendre, aimer, aller, amour, ariette, battre, bémol, beau, blan, bonnet, bord, branche, brun, côte, chanter, cigale, coeur, comment, coquet, cousin, cuisine, dent, dentelle, différemment, dire, dormir, doucement, fleurette, frais, fredonner, fruit, gala, gentil, gourmand, grillon, habit, ici, là, lèvres, lorgner, manger, mignon, mordre, offrir, oiseau, oncle, pré, printemps, prune, ravir, rose, sauter, savoir, se démener, se déranger, se promener, songer, tomber, trace, ut, venir, verger | Leave a Comment »