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Poésie

Posts Tagged ‘se déshabiller’

LE MAURE (Nathalie Handal)

Posted by arbrealettres sur 15 mars 2022



Illustration
    
LE MAURE

Voici ce que je vois :
un grain de blé dans la main d’un petit garçon

pieds nus sur les routes sans nom,
qui dort dans le rêve de quelqu’un d’autre.

Un oud, un violon, une guitare,
un miroir de rosée,

un homme qui va se déshabiller
une femme qui regarde

Un voyageur
qui retourne
partout

et l’étourderie
qui échappe à elle-même.

Mektoûb, dit le Maure,
nous tenons les nuages entre nos lèvres
et nous croyons voir Dieu dans notre souffle.

(Nathalie Handal)

 

Recueil: Anthologie des femmes poètes du monde arabe
Traduction: Maram al-Masri
Editions: Le Temps des Cerises

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Les abeilles (Rupi Kaur)

Posted by arbrealettres sur 7 mars 2021



Illustration
    
les abeilles vinrent pour le miel
les fleurs furent prises de petits rires nerveux
en se déshabillant
pour s’offrir
le soleil sourit

– ta seconde naissance

(Rupi Kaur)

 

Recueil: le soleil et ses fleurs
Traduction: Sabine Rolland
Editions: NiL

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Le monde (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020



Edward Hopper [1280x768]

 

Le monde ne se déshabille jamais assez.
Le monde est une bouteille jetée à l’infini.
Le monde aime les coups de lune.
Le monde est un maître de danse.
Le monde a la couleur du souffle.
Le monde est un satellite du coeur.
Le monde ne peut être trop monde.
Le monde est le buvard des nerfs.

(Zéno Bianu)

Illustration: Edward Hopper

 

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Grand monde (Carlos Drummond de Andrade)

Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020



Grand monde

Non, mon coeur n’est pas plus grand que le monde.
Il est bien plus petit.
En lui pas même ne tiennent mes douleurs.
C’est pourquoi j’aime tant à me raconter.
C’est pourquoi je me déshabille,
c’est pourquoi je me crie,
c’est pourquoi je fréquente les journaux, je m’expose crûment dans les librairies
j’ai besoin de tous.

[…]

Jadis j’ai entendu les anges,
les sonates, les poèmes, les confessions pathétiques.
Jamais je n’ai entendu voix humaine.
En vérité je suis fort pauvre.

Jadis j’ai voyagé
en des pays imaginaires, faciles à habiter,
des îles sans problèmes, épuisantes pourtant et conviant au suicide.
Mes amis sont partis pour les îles.
Les îles perdent l’homme.
Quelques uns pourtant en ont réchappé et
ont rapporté la nouvelle
que le monde, le grand monde grandit de jour en jour,
entre le feu et l’amour.

Alors mon coeur aussi peut grandir.
Entre l’amour et le feu,
entre la vie et le feu,
mon coeur grandit de dix mètres et explose.
– Ô vie future! nous te créerons.

(Carlos Drummond de Andrade)


Illustration: William Blake

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Le coucher du roi soleil (Robert Momeux)

Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020



Le coucher du roi soleil

Les femmes se déshabillent lentement
Le soleil les suit dans sa course
Il les caresse de loin
Il sait quand leurs cheveux
Glissent sur leurs épaules
Si l’ombre qui revient est un baiser du vent
Il sait s’il faut fermer
Les yeux ou tendre l’or de ses miroirs
Lorsque leurs jambes
Emergent de la soie rêvante
Et s’il faut lentement
Embuer les vitres du soir
Lorsqu’elles sont prêtes pour l’amour

(Robert Momeux)


Illustration: Francine Van Hove

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MIRAGES (Tristan Klingsor)

Posted by arbrealettres sur 15 mars 2020



Claude Sauzet Les-trois-graces-100x81cm-550 [1280x768]

MIRAGES

Autour de la lune
Trois étoiles tournent,
Trois abeilles d’or
Autour d’une prune.

Emmitouflé d’ombre
Le poirier s’endort;
Quatre poires pendent
A la même branche :
Une William tombe.

La grenouille au bord
De la vasque bâille,
Voit les trois abeilles
Au ciel balancées,
Et tout à coup plonge
Dans le miroir d’eau.

Tandis qu’en pensée
Le tendre vieux beau
Voit trois jeunes filles
En jupons de bal
Qui se déshabillent :
La vie est un songe.

(Tristan Klingsor)

Illustration: Claude Sauzet

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CIRQUE KLUDSKY, PLACE 461 (Srecko Kosovel)

Posted by arbrealettres sur 28 février 2020



 

Rose Reine, la trapeziste d'Anges

CIRQUE KLUDSKY, PLACE 461

Cirque.
Galerie.
Place n° 461.
La colombine
Se déshabille, se déshabille.
Tous regardent.
Nul ne voit
Qu’elle se tient par les dents.
Elle s’élève. Déjà sous le faîte.
Commentaires égrillards.
Rire obscène.
Maintenant elle jette le dernier voile.
Eux, ils la regardent,
Ils mordent des yeux
Son corps tendre.
Ils battent des mains.
Elle a de belles cuisses.
Des seins onduleux.
Ils battent des mains,
Se gaussent
De son mal
Et l’outragent.
Voyez : l’animal
Applaudit l’homme.
d’homme est animal.
L’animal est homme.
La soupape saute.
Les lions se déchaînent.

(Srecko Kosovel)

Illustration

 

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Tremblant trouvère (Robert Momeux)

Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2019



Tremblant trouvère

Je pense à tes yeux qui trouent les nuages
Je pense à ton visage
N’oublie pas petite
Que les nuits et les jours sont mariés à jamais

Je pense à la marraine du vent
Qui a jeté sa coiffe au fond des mares noires
Je pense à tes yeux
Je pense à ton corps à sa soif d’orage à sa soif d’eau pure
Crois-moi petite les jours et les nuits
Ont même visage aux cendres de l’amour

N’oublie pas
N’oublie pas petite que l’amour est un fruit
Pour tant de mains tremblant dans le feuillage du soir
Je pense à tes seins qu’un sanglot gonfle encore
Je pense à tes yeux qui se ferment lentement

Crois-moi petite
Et n’oublie pas que l’amour vient vite
Et n’oublie pas ces nuits qui ne sont pas venues
Et n’oublie pas ces joies passées on ne sait où
Et n’oublie pas que l’amour s’en va vite

(Robert Momeux)

Illustration: Francine Van Hove

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A croquer (Virginie Greiner)

Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2019



Illustration: Eugenio Sicomoro
    
A croquer

Puisque tu n’as jamais pris le temps de te dénuder,
J’entreprends aujourd’hui de te déshabiller.
De ta nudité, j’apprendrai les contours.
Je croquerai chaque courbe qui passera à ma portée.
Lorsque l’épreuve de ta géographie sera mise à jour,
Je l’offrirai à toutes les femmes dont tu as mendié l’amour.

(Virginie Greiner)

 

Recueil: EN MÂLES DE NUS
Traduction:
Editions: Attakus

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Qui es-tu donc ? (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2018



Qui es-tu donc ?

Tu dis
Je suis la source de tout
L’eau morte de l’étang
L’eau vive du torrent
Je suis le jour et le soleil
Qui heurtent à la vitre
Les arbres qui respirent
Et les oiseaux accrochés aux nuages
Je suis l’aube
Qui s’écorche les doigts au rosier
Le matin dépouillé
Et la nuit écorcée
Je suis l’automne qui se maquille
L’hiver qui se déshabille
Je suis la route qui se débat
La pierre usée
La sève inquiète
La branche fatiguée
La feuille éphémère
La mousse arrachée..

Je suis le commencement et la fin
Le plein et le vide
Je suis l’espace et le temps
Ta naissance et ton agonie…

Qui es-tu donc ?

Je suis la vie !

(Jean-Baptiste Besnard)

Site de Jean-Baptiste

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