Posts Tagged ‘se dessiner’
Posted by arbrealettres sur 28 mai 2022

MIROIRS
Silence et retenue
Dans chacun de ses yeux
Sont le vivant miroir
Par quoi je la vois nue.
Dans ce lointain si près
De mon regard fait âme
Les cercles se rejoignent
Où son corps trait par trait
Se dessine avec ses courbes
Successives, ses points
D’orgue et cette résonance double
Des grands accords atteints.
(Franz Hellens)
Illustration: Paul Delvaux
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Posted in poésie | Tagué: (Franz Hellens), accord, âme, cercle, corps, courbe, lointain, miroir, nue, orgue, près, résonance, regard, retenue, se dessiner, se rejoindre, silence | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2018

Illustration: Salvador Dali
Encore plus loin
Encore plus loin
que la route qui mène nulle part
(Stanislas Rodanski)
Tout entre
en résonance
chez les mordus d’éternité
insurgés plein soleil
toujours prompts au rebond
pied au plancher
ceux-là sont semblables
à des capteurs de particules
soufflées par les vents solaires
ne sommes-nous plus
que des pianos désaccordés
disent-ils
n’avons-nous plus rien
à faire entendre
aurions-nous égaré le verbe
capable
de faire résonner
notre la souverain
écoutons vraiment
écoutons
au plus chaviré
écoutons
ce bleu ardent
la plus ancienne lumière du monde
arpentant ses pistes enflammées
nous pouvons tout délaisser
nous retrouvons notre espace
notre souffle
notre centre
le centre des centres
celui qui se laisse porter
emporter par l’ardeur
est un archange de l’énergie
aimanté
sans fin par l’oeil
de la cible
il enlace les angles morts
glisse en bulle d’éternité
entre deux vies
calligraphiant une poésie ultrasensible
qui défie toute gravité
à l’écoute du chant
au fond des impasses
ou des neurones
il danse à chaque respiration
il sait le secret cher à Michaux
d’une pente
qui dévale vers le haut
bouche d’ombre
en souffle continu
frère d’embuscade
tourbillon somnambule
il retrace l’histoire de la lumière
à travers les espaces-temps
empli tout entier
d’un oui qu’il offre
à perte de coeur
il ne fait qu’un avec le mystère
et sa dimension frémissante
il vibre et vibre encore
une confiance étrange
nous vient soudain
étrange autant qu’illimitée
qui traverse le chant
à l’écoute de l’intuition fusante
à l’écoute du bleu ardent
comment laisser flotter les choses
en rebelle éveillé
comment se redonner de l’espace
comment retrouver cet art
si parfait
du contrôle des accidents
l’absolue justesse
du tempo de l’univers
le continuum de l’énergie
dix mille photons
lancés il y a cinq millions d’années
par quelque géante gazeuse
percutent à l’instant
notre rétine
larmes à ciel ouvert
se dessine
devant nos yeux éblouis
une perle de pur enthousiasme
plus démesurée
plus abyssale même
que le désespoir
sortons du labyrinthe
chevauchons le bleu ardent
captons l’alexandrin du big bang
(Zéno Bianu)
Recueil: L’Ardeur ABC poétique du vivre plus
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Zéno Bianu), absolu, abyssal, aimante, alexandrin, angle, archange, ardent, ardeur, arpenter, art, ébloui, écoute, égarer, énergie, éternité, étrange, big bang, bleu, bulle, capter, capteur, centre, chant, chavirer, chevaucher, cible, ciel, confiance, continuum, défier, démesure, désaccordé, dévaler, embuscade, enflammé, enlacer, entendre, enthousiasme, entrer, espace, espace-temps, flotter, frère, fuser, gazeux, géante, gravité, histoire, illimité, impasse, insurgé, intuition, justesse, labyrinthe, laisser, larme, lumière, mener, mordu, neurone, nulle part, oeil, ombre, ouvert, parfait, particule, pente, percuter, perle, photon, piano, piste, prompt, pur, résonance, résonner, rétine, rebond, retracer, retrouver, route, se dessiner, secret, semblable, solaire, soleil, somnambule, sortir, souffle, souffler, souverain, tempo, tourbillon, traverser, univers, vent, verbe, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018

Longue promenade.
Collines avec la mer au fond.
Et le soleil délicat.
Dans tous les buissons, des églantines blanches.
Grosses fleurs sirupeuses, aux pétales violets.
Retour aussi, douceur de l’amitié des femmes.
Visages graves et souriants de jeunes femmes.
Sourires, plaisanteries et projets.
On rentre dans le jeu.
Et, sans y croire, tout le monde sourit aux apparences
et feint de s’y soumettre.
Pas de fausses notes.
Je tiens au monde par tous mes gestes,
aux hommes par toute ma reconnaissance.
Du haut des collines
on voyait renaître sous la pression du soleil
des brumes laissées par les dernières pluies.
Même en descendant à travers bois,
en m’enfonçant dans cette ouate,
le soleil se devinant au-dessus et cette miraculeuse journée
dans laquelle les arbres se dessinaient.
Confiance et amitié,
soleil et maisons blanches,
nuances à peine entendues,
oh ! mes bonheurs intacts qui dérivent déjà
et qui ne me délivrent plus dans la mélancolie du soir
qu’un sourire de jeune femme
ou le regard intelligent d’une amitié qui se sait comprise.
(Albert Camus)
Illustration: Annette Poupard
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Posted in poésie | Tagué: (Albert Camus), amitié, apparence, églantine, bonheur, brume, buisson, colline, compris, confiance, douceur, fleur, geste, intact, jeu, jeune femme, mer, miraculeux, note, pluie, promenade, reconnaissance, regard, se dessiner, soleil, sourire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 septembre 2017

La vallée blanche
Peu de chose à voir dans cette vallée
quelques lignes, beaucoup de blanc
c’est une fin de monde, ou bien un commencement
peut-être le retrait des glaces du quaternaire
jusqu’à présent
nulle vie, nul bruit de vie
pas même un oiseau, pas même un lièvre
rien
que le vagissement du vent
pourtant l’esprit se meut ici à l’aise
avance dans le vide
respire
et ligne après ligne
quelque chose comme un univers
se dessine
sans trop vouloir nommer
sans briser l’immensité du silence
discrètement, secrètement
quelqu’un dit
je suis ici
ici, je commence
(Kenneth White)
Découvert chez Lara ici
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Kenneth White), blanche, briser, commencement, commencer, discrètement, fin du monde, glace, ici, immensité, nommer, oiseau, respirer, rien, se dessiner, se mouvoir, secrètement, silence, univers, vagissement, vallée | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2017

Et la nuit notre chambre a été condamnée
Et la nuit notre chambre a été condamnée
comme la tombe d’une pyramide. Au-dessus de nous
une montagne de larmes étrangères, comme du sable amassé,
de nombreuses générations au seuil de notre couche.
Et le temps de notre corps dort très fort
sur les murs à nouveau se dessine
le chemin par lequel passent nos
âmes. Est-ce que tu les verras? Une barque passe.
Deux sont debout, les autres rament.
Et les étoiles au-dessus, celles des autres
le fleuve du temps se transporte sans trouver de réponse.
Et nous sommes momifiés dans notre grand amour.
Et comme après l’éternité vient le matin
un archéologue joyeux — à lui la lumière.
(Yehuda Amichaï)
Recueil: Anthologie de la poésie en hébreu moderne
Traduction: E. Orner
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Yehuda Amichai), amassé, amour, archéologue, âme, éternité, étoile, étranger, barque, chambre, chemin, condamné, corps, couché, debout, fleuve, génération, joyeux, larme, lumière, matin, momifié, montagne, mur, nuit, pyramide, ramer, réponse, sable, se dessiner, seuil, temps, tombe | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2016

La Bulle
Bathylle, dans la cour où glousse la volaille,
Sur l’écuelle penché, souffle dans une paille ;
L’eau savonneuse mousse et bouillonne à grand bruit,
Et déborde. L’enfant qui s’épuise sans fruit
Sent venir à sa bouche une âcreté saline.
Plus heureuse, une bulle à la fin se dessine,
Et, conduite avec art, s’allonge, se distend
Et s’arrondit enfin en un globe éclatant.
L’enfant souffle toujours ; elle s’accroît encore :
Elle a les cent couleurs du prisme et de l’aurore,
Et reflète aux parois de son mince cristal
Les arbres, la maison, la route et le cheval.
Prête à se détacher, merveilleuse, elle brille !
L’enfant retient son souffle, et voici qu’elle oscille,
Et monte doucement, vert pâle et rose clair,
Comme un frêle prodige étincelant dans l’air !
Elle monte… Et soudain, l’âme encore éblouie,
Bathylle cherche en vain sa gloire évanouie.
(Albert Samain)
Illustration : http://tayana2pense.wordpress.com
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Posted in poésie | Tagué: (Albert Samain), arbre, âme, ébloui, étincelant, briller, bulle, cheval, cour, enfant, frêle, globe, gloire, maison, monter, osciller, paille, pâle, prisme, prodige, rose, route, s'épuiser, se dessiner, souffler, volaille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 mars 2016

Petit à petit, nous sommes sortis,
nous avons poussé notre premier cri.
Il neigeait.
Nous étions encore dans un monde ouaté.
Mais la césure avait eu lieu. L’arrachement.
Lame tranchante du scalpel. La première goulée d’air.
Nous avons crié.
Des formes se dessinaient devant nos yeux.
Mais dans notre cœur, planté comme un couteau,
il y avait ce cri.
(Valérie Canat de Chizy)
Illustration: Philippe Legoubin
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